René, maquisard
234 pages
Français

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René, maquisard , livre ebook

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Description

René Poulachon, alias Arthur, nous fait ici traverser cette sombre période de la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il quitte son village natal de Saint-Ythaire pour rejoindre le maquis de Saint-Gengoux-le-National. A travers ses récits, bourrés d'anecdotes, et les documents de l'époque qu'il avait conservés, c'est tout un pan des événements locaux qui viennent s'inscrire dans l'histoire du maquis.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 2011
Nombre de lectures 99
EAN13 9782296466425
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

René, maquisard

Sur les sentiers de la Résistance en Saône-et-Loire
Graveurs de mémoire

Chantai MEYER, La Chrétienne en terre d’Islam , 2011.
Danielle BARCELO-GUEZ, Racines tunisiennes , 2011.
Paul SECHTER En 1936 j’avais quinze ans , 2011.
Roland BAUCHOT, Mémoires d’un biologiste. De la rue des Ecoles à la rue d’Ulm , 2011.
Eric de ROSNY, L’Afrique , sur le vif. Récits et péripéties , 2011.
Eliane LIRAUD, L’aventure guinéenne , 2011.
Louis GIVELET, L’Écolo , le pollueur et le paysan , 2011.
Yves JEGOUZO, Madeleine dite Betty , déportée résistante à Auschwitz-Birkenau , 2011.
Lucien LEYSSIEUX, Parcours d’un Français libre ou le récit d’un sauvageon des montagnes du Dauphiné , combattant sur le front tunisien avec les Forces françaises libres en 1943 , 2011.
Sylvie TEPER Un autre monde , 2011.
Nathalie MASSOU FONTENEL, Abdenour SI HADJ MOHAND, Tinfouchy (Algérie 1958-1960) , Lucien Fontenel , un Français torturé par les Français , 2011.
André ROBINET, Larzac-Millau-Grands Causses , Elevage et partage des savoirs , 2011.
Dmoh BACHA, Palestro Lakhdaria, Réflexions sur des souvenirs d’enfance pendant la guerre d’Algérie , 2011.
Robert PINAUD, Dans la gueule du loup , 2011.
Lina BATAMI, Algérie , mon enfance v(i)olée , 2011.
Jean-Paul FOSSET, Histoire d’amour , histoire de guerres ordinaires. 1939 – 1945… Évian 1962 , 2011.
Oruno D. LARA, La magie du politique. Mes années de proscrit , 2011.
Jean Michel HALLEZ, 40 boulevard Haussmann , 2011.
Yvon CHATELIN, Recherche scientifique en terre africaine , 2011.
Pierre REGENET, Ma dernière pomme. De PRELY à Bissey , Chroniques en culotte courte , 2011.
Jean-Paul KORZEC, Dans l’ombre du père , 2011.
Rachel SAMUEL, On m’appelait Jeannine , 2011.
Michel LAPRAS, Culottes courtes et bottes de cheval , « C’était comment la guerre ? » , 2011.
Béatrice COURRAUD, Non je n’ai rien oublié… Mes années 60 , 2011.
Christine BELSOEUR Une vie ouvrière. Un demi-siècle de parcours militant , 2011.
Jean-René LALANNE, Le canard à bascule , 2011.
Louis NISSE, L’homme qui arrêtait les trains , 2011.
Danièle CHINES, Leur guerre préférée , 2011
Dominique POULACHON


René, maquisard

Sur les sentiers de la Résistance en Saône-et-Loire

( Saint-Ythaire , Saint-Gengoux-le-National , Laives ,
Sennecey-le-Grand)


Préface de
René PERNOT et Maurice BONNOT


L’Harmattan
© L’HARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55366-8
EAN : 9782296553668

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Ce livre est dédié à mon père et à tous les maquisards méconnus qui sont entrés en toute modestie dans la Résistance , par sens du devoir , sans jamais chercher à en tirer gloire par la suite. Ces maquisards sont retombés dans le gouffre de l’oubli après la guerre , pressés de retourner à leur vie. Ils ont gardé leur histoire à l’intérieur d’eux-mêmes , en ont laissé filtrer quelques bribes parfois.
Il n’y a pas de petit maquisard : il y a des hommes de conviction qui se sont battus pour leur pays. Pour nous !
Il ne s’agit ni d’un récit historique ni d’un roman imaginaire , mais des souvenirs d’un maquisard retranscrits le plus souvent possible dans ses propres mots.
PRÉFACE
Lorsque Dominique Poulachon nous demanda de coécrire la préface de son livre « René, maquisard », nous en fûmes à la fois émus et très honorés.

Nous avons tous deux été très affectés par la période de la guerre, chacun d’une façon différente :
René Pernot fut arrêté le 16 novembre 1943, à l’âge de 16 ans. Il fut d’abord interné dans le camp de Buchenwald, puis à Dachau, d’où il eut la chance de sortir vivant le 28 avril 1945.
Maurice Bonnot, dès sa libération des Chantiers de Jeunesse, Réfractaire au STO, devint Maquisard. Après mille péripéties, il rejoignit le Maquis de Beaubery le 23 août 1944.

En raison de nos parcours respectifs, nous ne pouvons que louer les mérites des Maquisards, qui, au péril de leur vie, ont permis de chasser l’envahisseur allemand qui nous privait de toute liberté. Notre ressenti profond est que c’est grâce à eux que la France a pu être libérée, et que les Déportés qui ont eu la chance de survivre ont pu rentrer chez eux.

L’important travail que propose l’auteur relate avec force de détails, soit gais soit poignants, la vie de son « Maquisard » de père, René Poulachon.

Tout comme les Maquisards, les Rescapés de la Résistance et de la Déportation, ainsi que les Réfractaires au STO, ne sont plus guère nombreux. Aussi, nous pouvons espérer que le récit de Dominique apportera sa contribution pour que cette période de nos vingt ans ne tombe pas dans l’oubli.

René PERNOT
Ancien Déporté, demeurant à Cormatin

Maurice BONNOT
Président du Comité départemental de l’Association des
Réfractaires et Maquisards de France
Chalon-sur-Saône
Avant-propos du maire de Saint-Ythaire

PREMIÈRE PARTIE LA SOUPE DE CHIEN
INTRODUCTION
« Maria, Maria ! Vite, il faut monter ! Le bébé se présente ! »

Mon père, René Poulachon, est né le 8 août 1921, à Montagny, petit hameau de la commune de Saint-Ythaire, dans un recoin perdu de Saône-et-Loire. C’est une cousine de sa mère qui, selon son expression, l’a reçu dans son tablier. Il n’y avait pas de sage-femme dans les petits villages. On convenait à l’avance d’une sœur ou d’une cousine que l’on courait chercher lorsque l’enfant se présentait. La personne choisie tendait un tablier propre vers la parturiente et y recueillait l’enfant, tout simplement.
Selon ce que la cousine Maria m’a raconté aussi, jamais elle n’avait entendu quelqu’un « faire aussi vilain pour un accouchement ». Ma grand-mère aurait gueulé pire qu’une vache, alors qu’on se devait d’accoucher dans la souffrance et dans le silence. Ce fut sans doute à cet instant que mon père reçut sa première leçon de silence.
De son enfance, je ne sais que ce que ma cousine lointaine, Maria, m’a raconté lorsque j’étais adolescente. Des souvenirs flous qu’on croit retenir pour toujours au moment où on les entend, et qui s’en sont presque tous allés avec les vies. Mon père, lui, ne parle jamais de son enfance, trop douloureuse pour être dite. Je sais qu’à peine mis au monde, dans les hurlements de sa mère, celle-ci le traînait déjà à travers les champs pour garder les chèvres. Pas de trace de photos dans les affaires de ma grand-mère après sa mort. La première image de mon père est une photo d’école, prise à Saint-Ythaire. À l’ancienne école, sur la Grand’Rue, avant qu’on ne la déplace dans l’actuelle mairie. Il n’y aura pas d’autres photos d’école de mon père. Une chance ce jour-là – le jour de la photo – qu’il se soit trouvé à l’école. Il n’y allait guère, passant davantage de son temps, même à son plus jeune âge, à aider aux travaux de la ferme, à piocher les vignes avec son père qui œuvrait à travers les rangs de ceps sur les genoux, car ses pieds avaient gelé dans les tranchées sur le front de Verdun, pendant la Grande Guerre.
Quelques images aussi me reviennent, livrées par sa tante Victorine, qui habitait l’autre bout du hameau. Les enfants de Montagny allaient à l’école à pied. En passant, mon père prenait son plus jeune cousin, Louis. Sa tante lui glissait un petit quelque chose dans sa muselière pour compléter son repas de midi. Un maigre casse-croûte, préparé sans amour par sa mère. Il s’en allait traînant sa souffrance au fond de ses sabots. Il n’y a rien de plus à en dire.
Alors, oui, je comprends et respecte le silence de mon père sur son enfance. Il n’a jamais parlé de lui, de son père, pas plus que de sa mère, au temps de son enfance. Silence impérial qui gomme jusqu’aux plus profonds des souvenirs. C’est dans les sillons du silence qu’il faut chercher la vérité. Ce silence qui s’est répandu, gelant les mots d

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