A l heure du coup d Etat
183 pages
Français

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A l'heure du coup d'Etat , livre ebook

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Description

Dans nos démocraties tempérées, le coup d'Etat est passé de mode : pourtant, c'est en France avec le 18 Brumaire qu'est née l'expression "coup d'Etat", d'usage plus courant aujourd'hui que le "Putsch" allemand ou le "pronunciamiento" espagnol. Des historiens européens analysent ici plusieurs coups d'Etats, réussis ou inaboutis, apportant un éclairage singulier sur le dossier consacré à "l'heure du coup d'Etat".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 251
EAN13 9782296689985
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

À l’heure du coup d’État
© L’H ARMATTAN , 2009
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10690-1
EAN : 978229609106901

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Parlement[s]
Revue d’histoire politique
Revue publiée par le Comité d’histoire parlementaire et politique
et les Editions Pepper/L’Harmattan trois fois par an.
Créée en 2003 sous le titre Parlement(s), Histoire et politique , la revue a changé de sous-titre en 2007 pour affirmer sa vocation à couvrir tous les domaines de l’histoire politique, sous la plume de chercheurs confirmés et de jeunes doctorants. Chaque numéro est constitué de trois moments : la partie [Recherche] regroupe des articles inédits soumis à un comité de lecture, la partie [Sources] est le lieu de publication de sources orales ou écrites éclairant le dossier thématique, la séquence [Lectures] présente les comptes-rendus d’ouvrages.
Revue soutenue par le laboratoire Savours (université d’Orléans)
________________
Retrouvez la liste des numéros parus, à paraître, la procédure de soumission
d’articles et les conditions d’abonnement en fin de volume.
La présentation détaillée des normes éditoriales et les sommaires de tous les
volumes sont disponibles sur la page Parlement(s) du site du CHPP :
www.parlements.org
______________
Les numéros sont en vente à l’unité (éditions papier et PDF)
sur le site de L’Harmattan : www.editions-harmattan.fr
Les articles sont en vente à l’unité sur la plate-forme Cairn
(accès gratuit aux sources et aux compte-rendus, gratuité intégrale
après trois années révolues) : www.cairn.info
__________________
Éditions Pepper – L’Harmattan
En couverture : « Democratic honor », estampe de James Gillray, mai 1800, sous-titrée
« Buonaparte overturns the French Republic which had employed him and intrusted him with the chief
command » (Musée de l’Armée, Paris ; © Photo RMN – Musée de l’Armée).
Cf. la présentation de ce document pp. 101-102.
Comité de rédaction
Directeur de la rédaction - Jean Garrigues
Rédactrice en chef - Noëlline Castagnez
Rédacteur en chef adjoint - Alexandre Borrell
Secrétaire de rédaction - Alexandre Niess
Éric Anceau, Marie Aynié, Frédéric Attal, Walter Badier, Christophe Bellon,
Noëlle Dauphin, Frédéric Fogacci, Sabine Jansen, Anne-Laure Ollivier,
Renaud Tauzin, Olivier Tort, Ludivine Vanthournout.
Le comité de lecture est constitué du comité de rédaction,
élargi à l’occasion à des membres du comité scientifique.


Comité scientifique
Sylvie Aprile, Jean-Jacques Becker, Bruno Benoît, Mathias Bernard,
Serge Berstein, Fabienne Bock, Jacques-Olivier Boudon,
Philippe Boutry, Catherine Brice, Patrick Cabanel, Jean-Claude Caron,
Dominique Chagnollaud, Jean-Pierre Chaline, Olivier Chaline, Olivier Dard,
Alain Delcamp, Olivier Forcade, Jean El Gammal, Bernard Gaudillère,
Jérôme Grévy, Sylvie Guillaume, Jean-Marc Guislin, Jean-Noël Jeanneney,
Bertrand Joly, Bernard Lachaise, Marc Lazar, Gilles Le Béguec,
Jean-Pierre Machelon, Christine Manigand, Didier Maus, Jean-Marie Mayeur,
Pascal Perrineau, Gilles Richard, Jean-Pierre Rioux, Nicolas Roussellier,
Jean Ruhlmann, Ralph Schor, Jean-François Sirinelli, Maurice Vaïsse,
Jean Vavasseur-Desperriers, Éric Vial, Jean Vigreux, Olivier Wieviorka,
Michel Winock.
Correspondants étrangers
Joseba Aguirreazkuenaga (Bilbao), Marc Angenot (Montréal),
Constantin Buse (Bucarest), Maria Sofia Corciulo (Rome),
Sandro Guerrieri (Rome), Sudhir Hazareesingh (Oxford),
Rainer Hudemann (Sarrebruck), Peter McPhee (Melbourne),
HorstMôller (Munich), Philip Nord (Princeton),
Gaetano Quagliarello (Rome), John Rogister (Durham),
Maurizio Ridolfi (Viterbe), Paul Seaward (Londres), Paul Smith (Nottingham),
Henk Te Velde (Leiden), Robert Tombs (Cambridge)
Directeur de la publication - Denis Pryen
Développement - Sonny Perseil
Maquette - Colin Pénet
Éditorial
Dans nos démocraties tempérées, le coup d’État est presque passé de mode. Ce sont désormais les jeunes démocraties africaines, américaines ou asiatiques qui sont régulièrement confrontées à ces pratiques, avec les ravages que l’on sait. Mais n’oublions pas que l’expression « coup d’État » est née en France avec le 18 Brumaire et qu’elle fait désormais référence dans toutes les langues, sous tous les continents, plus encore que le « putsch » suisse allemand ou le « pronunciamento » espagnol. C’est donc un objet de notre histoire européenne qui mérite toute notre attention, car il révèle la fragilité de nos systèmes démocratiques, la face obscure de nos équilibres politiques et institutionnels.
C’est pourquoi, à l’instar de Karl Marx, historien du 18 Brumaire, ou de Curzio Malaparte, qui publiait en 1931 un essai sur Technique du coup d’État , plusieurs spécialistes nous donnent des points de vue éclairés sur ce « moment » politique aux multiples facettes. Jacques-Olivier Boudon (Paris IV) revient sur le 18 Brumaire, dont il est l’un des historiens reconnus, en soulignant le rôle de Lucien Bonaparte, dont les manœuvres et les discours comptèrent au moins autant que le prestige de son frère Napoléon. Éric Anceau (Paris IV), historien du Second Empire, rappelle à quel point le 2 décembre est un événement Janus, légitime à l’époque pour la majeure partie des Français mais fondateur d’une légende noire dans la tradition républicaine. Jean Garrigues (Orléans), spécialiste de la Troisième République, montre que le fantasme du coup d’État boulangiste alimente aussi bien la contre-propagande républicaine que la nostalgie des droites antinationalistes de l’entre-deux-guerres. L’historien allemand Horst Moller (Munich), spécialiste de la République de Weimar, analyse en détail les référents, les motivations et les circonstances du fameux putsch de la brasserie, qui marque en 1923 l’émergence de Hitler sur la scène politique allemande. L’historien italien Alessandro Giacone (Grenoble) dévoile un pan méconnu de l’histoire italienne récente, « le plan Solo », ourdi en 1964 par le président de la République Antonio Segni afin de préparer une sorte de putsch préventif contre un éventuel danger de révolution communiste. Enfin Matthieu Trouvé (IEP Bordeaux) nous offre une lumineuse synthèse sur la culture du pronunciamento comme révélateur de la fragilité du processus démocratique espagnol.
À ce dossier européen s’ajoutent trois « varia » consacrés à la France : Éric Nadaud (Orléans) raconte l’itinéraire du député aveugle Élie Bloncourt, militant du socialisme unitaire depuis l’entre-deux-guerres jusqu’à la V e République ; Stéphane François (CNRS/EPHE) s’intéresse à « l’écologie néopaïenne » de la Nouvelle Droite française ; enfin, Thierry Barboni (Paris I) s’interroge sur l’impossible coopération entre le parti socialiste et son groupe parlementaire sous les présidences de François Mitterrand.
Jean Garrigues,
professeur à l’université d’Orléans,
président du CHPP
[Recherche]
Lucien Bonaparte et le coup d’État de Brumaire
Jacques-Olivier Boudon
Professeur à l’Université Paris Sorbonne – Paris IV
Directeur du Centre de recherches en histoire du XIX e siècle (EA 3550)
jacques-Olivier.Boudon_arobase_paris-sorbonne.fr
« Le 18 Brumaire ne fut connu que de la cent millième partie de la France ! Les artisans, les bourgeois, les campagnards se soucient peu de qui les gouverne ; ils veulent du repos, peu d’impôts, de la sûreté ; c’est là ce qui les occupe ; le reste est ignoré d’eux ou bientôt oublié » {1} C’est par ces mots adressés à sa sœur Élisa que Lucien Bonaparte commémore à sa façon l’anniversaire du coup d’État de Brumaire survenu un an plus tôt et dont il fut l’un des acteurs majeurs. Il fait alors halte dans l’Orléanais, en route vers l’Espagne, et peut mesurer le chemin parcouru depuis un an. Certes, il conserve la confiance du Premier consul qui vient de le nommer ambassadeur à Madrid, mais cette fonction est très en deçà des espoirs qu’il nourrissait au moment où Napoléon prit le pouvoir. Le rôle de Lucien au cours des journées de Brumaire a prêté à débat. Lucien lui-même s’est attribué une part importante dans l’action qui se joue alors {2} . Théodore Iung est plus réservé ; il

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