Aux confins de l Europe de l Est (volume 1)
447 pages
Français

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Aux confins de l'Europe de l'Est (volume 1) , livre ebook

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Français

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Description

Alors que l'Union européenne s'étend toujours plus vers l'est, cet ouvrage se donne comme tâche d'apporter un témoignage du temps présent tout en rappelant le passé de ces confins orientaux situés entre la mer Baltique et la mer Noire, et permet ainsi au lecteur de mieux saisir la nature de son histoire, la richesse de sa culture et la complexité fragile de son présent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 120
EAN13 9782296691223
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Aux confins de l’Europe de l’Est
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’EcoIe polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-10883-7
EAN : 9782296108837

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Witt Raczka


Aux confins de l’Europe de l’Est


Volume I : Des rivages baltiques au pied des Carpates


Itinéraires entre la nostalgie et la révolte,
entre la mémoire et l’espoir


L’Harmattan
Mare Balticum
Collection dirigée par Viviane du Castel

La collection « Mare Balticum » vise à faire redécouvrir une région qui se trouve hors du champ traditionnel des intérêts politiques, économiques, voire culturels de la France. Or, depuis 1995, date d’entrée de la Suède et de la Finlande dans l’Union européenne (UE), celle-ci s’est élargie à la région baltique. Ce processus va encore s’amplifier en 2004, avec l’adhésion à l’UE et à l’OTAN de la Pologne, de la Lituanie, la Lettonie et de l’Estonie.
La région concernée est définie comme l’ensemble des pays qui bordent la Baltique : Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie, Finlande, Suède et Danemark, ainsi que les régions russes de Kaliningrad et de Saint-Pétersbourg. Si cette collection n’a pas vocation à traiter des länder du littoral allemand de la Baltique, elle inclut la thématique liée à l’ancienne et profonde influence allemande en Lettonie et Estonie.
Depuis la dislocation et la disparition de l’URSS, la région baltique connaît une métamorphose de sa situation géopolitique et géostratégique avec le retour de la Pologne à une véritable indépendance et la renaissance des trois Etats baltes. Ainsi, cette aire expérimente des recompositions politiques, économiques, sociales et culturelles. Les trois Etats baltes, notamment, développent des réseaux de coopération qui constitue autant de moyens pour leur réinsertion dans l’Europe, tout en cherchant à préserver les bases du développement de cultures et d’identités nationales trop souvent opprimées, voire niées.
Si le monde francophone méconnaît trop souvent le monde baltique, l’inverse est beaucoup moins vrai. Aussi, à l’heure des retrouvailles entre Européens, les éditions L’Harmattan ont souhaité combler cette lacune en créant la collection « Mare Balticum ». Celle-ci se donne pour but de présenter les multiples aspects des peuples et des cultures de l’aire baltique en publiant des ouvrages abordant les domaines suivants :
– Littérature (traduction ou bien éditions bilingues et unilingues) : des romans contemporains à la poésie et aux chants populaires ou épiques.
– Histoire et géopolitique.
– Géoéconomie.
– Thèses et mémoires universitaires.
– Ethnographie et linguistique.
Mes remerciements vont à Claudia, mon épouse, pour sa patience et ses encouragements, ainsi qu’à Sylvie, mon amie, pour sa fructueuse collaboration.
Itinéraire de l’auteur …………………….
Introduction
Les confins, à l’instar des limes des Romains, évoquent des territoires qui séparent le monde familier et commun d’un monde inconnu et souvent hostile. Ils constituent une région au-delà de laquelle les valeurs, les couleurs et les odeurs ne sont plus les mêmes, où les clochers des églises ne sont plus pareils, où les costumes des gens et les rythmes de vie nous semblent bizarres et où l’atmosphère nous est rarement indifférente : elle nous dérange ou elle nous attire. Les confins peuvent aussi ressembler à l’Ultima Thule des anciens Grecs, au Far West américain ou aux confins impériaux russes ou chinois – de grands espaces peu peuplés, parfois au climat rude et à l’accès difficile. Mais ils peuvent également constituer des remparts politiques ou civilisationnels, comme cet antemurale chnstianitatis dans l’esprit des Polonais ou des Hongrois colonisant les espaces en direction de la mer Noire et des Balkans et se heurtant aux ambitions politiques des Ottomans. Dans cet ouvrage, les confins orientaux actuels de l’Europe définissent un espace plutôt restreint, situé entre la mer Baltique au nord et la mer Noire au sud, en suivant vaguement et partiellement seulement la ligne tracée par les frontières de l’Union européenne : tantôt de ce côté-ci, tantôt de l’autre côté.
Ces confins évoquent un espace où les idées, les mentalités et les styles de vie sont plus équivoques, bien moins tranchés par rapport aux espaces nationaux plus homogènes. C’est un endroit assez étendu où un monde finit et où un autre monde n’est pas encore clairement apparu. Dans ces marches, dans les provinces frontalières des Etats à la lisière de l’Europe, les gens aux origines diverses se rencontrent depuis des siècles, donnant source à une coexistence plurielle et à toutes sortes de métissages. Des cultures hybrides y émergent dans les manières d’être, dans les religions et croyances, dans la cuisine ou dans l’architecture, comme cette église en Podolie qui, une fois sous l’occupation turque, est devenue mosquée mais qui, après la défaite des Ottomans, a retrouvé sa précédente vocation par l’adjonction de la statue de la Vierge Marie au sommet du minaret. Aux confins, les villes se divisent en quartiers ethniques et religieux mais leurs habitants se côtoient au marché, se familiarisent les uns avec les autres et même contribuent à la création d’un langage commun, inconnu là – dans les capitales, par exemple – où une certaine homogénéité est le plus souvent de règle. Les confins vivent au rythme qui leur est propre et les concepts de pouvoir et de liberté ne sont pas les mêmes non plus. Comme les proconsuls romains dans des provinces éloignées, les chefs militaires locaux, à l’instar des hetmans polonais ou cosaques, jouissent de richesses et de privilèges qui suscitent l’envie aux monarques, leur pouvoir étant parfois sans contrôle et accompagné d’un fort soutien populaire, pouvant même mettre en péril l’autorité centrale.
Quel type de gens les confins orientaux de l’Europe attirent-ils ? Comme dans d’autres régions géographiques de ce genre, on y trouve à coup sûr des aventuriers dont le goût pour le risque et pour l’incertitude va bien au-delà de ce qui est habituellement accepté au pays. Des brigands s’y installent, en fuite devant la justice, tout comme ces hommes et ces femmes en quête de liberté, parmi lesquels les Cosaques dans les rangs desquels il n’y a pas que des Russes ou des Ukrainiens mais également des Polonais, des Turcs et même des Allemands. Des spéculateurs viennent y faire une fortune tandis que des commerçants font de ces marches orientales une zone charnière liant l’Est à l’Ouest et l’Occident à l’Orient, parmi lesquels beaucoup d’Arméniens, de Juifs ou de Grecs. Dans la région qui nous intéresse il y a également des bannis et des exilés – des individus et même des peuples entiers. On y trouve des poètes défiant le pouvoir central : d’Ovide, exilé au 1 er siècle de notre ère par l’empereur Auguste sur les bords de la mer Noire, jusqu’à Pouchkine et Mickiewicz aux XIX ème siècle, bannis tous les deux par le tsar Nicolas 1 er . Il y a des protestants (y compris des huguenots français), des mennonites et des unitariens niant la trinité de Dieu. A côté des catholiques, il y a des chrétiens judaïsant et à côté des orthodoxes, des vieux-croyants fuyant l’autorité des tsars. Ainsi, les confins sont non seulement un rempart de la chrétienté mais également un paradis pour des hérétiques de tout genre. Et puis il y a les Juifs chassés de l’Europe occidentale au cours du Moyen Âge qui viennent s’installer dans les confins est-européens en quête de sécurité et de tolérance, la communauté israélite se divisant profondément entre les modernes et les orthodoxes, les deux courants se divisant à leur tour en plusieurs branches, dont les hassidiques. Au fil des siècles, cependant, ces mêmes terres sont devenues celles des pogroms antisémites à répétition.
Ainsi, pendant de longs siècles les confins de l’Europe orientale constituent un territoire où se croisent les hommes et la marchandise, les idées et les armées. En tant que régions-tampons entre grandes puissances, les confins évoquent également des guerres, des champs de bataille et des réseaux de forteresses. C’est là que les zones d’influence fluctuent considérablement et que les frontières politiques changent plus qu’ailleurs. D’ailleurs, il n’y a peut-être pas une seule autre région en Europe où les limites du pouvoir étatique sur des territoires donnés ne changent aussi souvent qu’ici. Et puis, dès la fin du XIX ème

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