BDK : autopsie d un génocide
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BDK : autopsie d'un génocide , livre ebook

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Description

Près de dix ans ont passé depuis le massacre des adeptes du mouvement politico-religieux Bundu dia Kongo à Matadi et Luozi, dans la province du Kongo Central, en 2007 et 2008. Divers meurtres liés à l'affaire ont suivi. Pourquoi donc ces assassinats en chaîne après le bain de sang qui a éclaboussé une province réputée pour sa tradition pacifiste ? Par quel engrenage infernal en était-on arrivé à cette horreur ? Quelle triste vérité se cache en réalité derrière la formule «?Restauration de l'autorité de l'État?» qui fut le nom de code officiel de l'opération ? 2000 morts. Comment ? Pourquoi ? Journaliste ayant vécu de l'intérieur cette sanglante saga, L. Ndombele Kilola livre son témoignage à travers une enquête aussi édifiante qu'effrayante sur les massacres et les meurtres commandités par Kabila et ses sbires. Solidement documenté, un regard aiguisé et implacable sur l'un de ces trop nombreux crimes commis par un pouvoir intouchable.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 décembre 2016
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342059502
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0041€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

BDK : autopsie d'un génocide
L. Ndombele Kilola
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
BDK : autopsie d'un génocide
 
Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
 
Dédicaces
Au petit Christian, abattu à bout portant en 2008 à Matadi par la soldatesque de Joseph Kabila, « alors qu’il se trouvait dans les bras de sa mère »
(Annexe II)

A un assassin : « Si tu avais contemplé le visage de ta victime tu te serais délivré de la sagesse du fusil »
(Vers du poète palestinien Mahmoud Darwich)
 
 
 
À propos de l’auteur
 
 
 
L. Ndombele Kilola est né en 1943 dans l’actuelle province du Kongo Central, à l’extrême Ouest de la République démocratique du Congo. De son enfance à Lukala, localité qui abrite une station de chemin de fer où son père occupe le poste de « chef de gare », le jeune Kilola garde des souvenirs précis où prédominent la figure paternelle, le parfum enivrant de la houille (le carburant des locomotives de l’époque) et le bruit des trains berçant ses nuits ! La mort du père vénéré, alors que le garçon n’a que dix ans, marque un tournant. Arraché à la quiétude de la campagne, celui-ci doit désormais affronter les réalités de la capitale Léopoldville (rebaptisée Kinshasa), alors en pleine expansion. À l’issue des études littéraires dans un établissement tenu par les Pères Jésuites, Kilola fera partie de la première promotion des historiens formés par la jeune école d’Histoire africaine de l’Université Lovanium (actuelle Université de Kinshasa), à la Faculté de Philosophie et Lettres. Après quelques années d’enseigne­ment aux cycles secondaire et supérieur, son penchant pour l’histoire immédiate le pousse à embrasser le journalisme au sein de l’Agence Congolaise de Presse (ACP). C’est donc en tant que directeur provincial de cette agence de presse pour le Kongo Central qu’il couvrira en 2006 les toutes premières élections libres et démocratiques organisées dans son pays depuis l’indépendance en 1960, lesquelles furent à l’origine des événements tragiques qui forment la trame de son récit.
 
 
 
Remerciements
 
 
 
Chronique d’un massacre programmé, cette histoire est aussi mon histoire. Celle que j’ai vécue avant de quitter mon pays. Celle qui m’a valu moult tribulations, dont le cambriolage de ma maison où j’ai perdu tous les matériaux rassemblés autour de ces événements. Cette histoire n’aurait certainement pas vu le jour sous cette forme que vous avez sous vos yeux, n’eût été un faisceau de bonnes volontés. Ces « bonnes volontés » que Dieu a placées sur mon chemin, notamment ici en France, ont en effet contribué de près ou de loin à sa parturition. Qu’elles en soient toutes sincèrement – et collectivement – remerciées ici.
Cependant, je ne saurais passer sous silence le nom de Jérôme Treuvelot, mon référent au CADA de Beauchamp, pour sa précieuse contribution à l’élaboration de la couverture de l’ouvrage ainsi que pour ses pertinentes observations sur le fond. Mes remerciements vont également à Aurélie Petit qui malgré ses nombreuses occupations en tant qu’assistante sociale au sein de la même institution, a trouvé le temps de relire mon manuscrit. Nos échanges sur la forme m’ont beaucoup inspiré pour améliorer la qualité du produit final.
De manière générale, ma reconnaissance s’adresse à tout le staff dirigeant du CADA de Beauchamp, en particulier à son directeur M. Julien Tessier, pour les facilitations et l’empathie dont j’y aurai bénéficié tout au long de mon séjour.
Enfin, je suis également reconnaissant aux Sœurs et Frères en Christ de ma communion de maisonnée qui m’ont soutenu et accompagné de leurs ferventes prières durant tout le processus de production de ce livre.
L’auteur.
 
 
 
 
Avant-propos
 
 
 
Le récit qui va suivre traite des massacres des adeptes de Bundu dia Kongo (BDK) perpétrés voici près de dix ans principalement à Matadi et Luozi dans la province du Kongo Central par le pouvoir actuellement en place à Kinshasa. Dix ans c'est beaucoup, dira-t-on. Pour autant, cet épisode douloureux, le premier du genre dans l'histoire postcoloniale de cette partie de la République démocratique du Congo, demeure à ce jour plus que jamais d'actualité. Non seulement en raison du caractère imprescriptible de cet horrible crime - prémédité, planifié et perpétré de sang-froid. Mais également parce qu’ainsi que l’histoire en est souvent coutumière, les mêmes contraintes risquent d’accoucher, un de ces jours pas très éloigné, des mêmes maux, ainsi qu'on serait fondé de le craindre dans le contexte actuel de la RDC.

Que constate-t-on en effet ? Tout comme naguère au Kongo Central qui aura servi de laboratoire dans ce domaine, le pays tout entier se trouve depuis l’année 2015 plus ou moins déstabilisé par la mise en route chaotique du processus de décentralisation administrative consigné dans la constitution de 2006, mais dont l'application a été retardée sans raison valable jusqu’à cette date. Or, ainsi que le démontre le corps du récit, c’est précisément la non-satisfaction par le gouvernement central des aspirations populaires vers plus d'autonomie administrative et financière dans cette province pilote, qui a été à l’origine du mécontentement de sa population.
Il est de notoriété, par ailleurs, que ce fut l'élection truquée des nouvelles autorités provinciales, singulièrement au niveau du gouvernorat, qui aura été le principal détonateur des massacres du Kongo Central. Il se fait malheureusement que pour se ménager une improbable victoire par les urnes, dans la perspective des prochaines élections générales, Joseph Kabila n’a rien trouvé de mieux que de recourir à la bonne vieille recette qui lui a déjà si bien réussi, à savoir imposer ses hommes à la tête des provinces issues de la décentralisation. S’étonnera-t-on dès lors de voir un jour le régime militariste de Kinshasa faire appel, pour assurer « la paix et la sécurité » dans ces nouvelles entités dépourvues d’infrastructures, d’équipements, de personnels formés, en particulier dans le domaine sécuritaire, ainsi que de ressources financières, à des « expéditions punitives » plus ou moins musclées, plus ou moins sanglantes, ainsi qu’il l’a déjà fait au Kongo Central ?

Ainsi, relèvent les observateurs de la scène politique congolaise, les ingrédients à la base de l'éclatement en 2007-2008 de la tragédie du Kongo Central se trouvent une fois de plus réunis, non seulement dans la province chère aux Bakongo, mais également, cette fois, sur toute l'étendue du territoire national où l'on observe depuis un certain temps une dangereuse accumulation de nuages annonciateurs de catastrophes dans le ciel congolais.

Les mêmes causes produisant les mêmes effets - principe archiconnu et toujours vérifié - il nous semble qu’une revisitation de cette séquence de notre Histoire immédiate, si douloureuse fût-elle, s'avère urgente afin de pouvoir en tirer des leçons pour une meilleure gouvernance du pays. Ceci est d'autant plus vrai que dix ans après les événements relatés dans ce livre, le constat n'incite guère à l'optimisme : les lignes sur le terrain n’ont toujours pas bougé, et les acteurs de ce drame restent en faction, l’œil aux aguets. Attendant je ne sais quel signal mystérieux à l’horloge de l’Histoire…

C’est ainsi qu’au mois de juillet 2014, les médias internationaux faisaient état de la volonté de deux partis politiques de l'opposition congolaise – l'UDPS d'Étienne Tshisekedi et l'UNC de Vital Kamerhe – de traîner le président Joseph Kabila devant la Cour pénale internationale (CPI) en tant que commanditaire de ce crime d'État. Preuve s'il en était besoin, ainsi que l’a si bien souligné un homme de bonne volonté impliqué dans ce dossier, que « les morts innocents ne meurent jamais tant que les vivants ne se comportent pas en êtres déjà morts » !

Cependant, ce que les médias n’ont pas expliqué, ce sont les raisons de ce brusque regain d'intérêt des opposants congolais pour cette affaire qui, bien que portée en son temps devant l'assemblée nationale de la RDC, n'avait donné lieu ni à la satisfaction des revendications du mouvement BDK, ni à l'indemnisation des victimes, encore moins à des poursuites judiciaires contre les auteurs présumés de ces massacres. Pis encore et comme pour dire que ces derniers, encore au pouvoir, sont déterminés à étouffer toute tentative de résurgence de cette affaire, l'activiste congolais des droits de l'Homme, Floribert Chebeya, qui persistait à vouloir réclamer justice en faveur des victimes de cette barbarie en portant l’affaire devant la CPI, a été sauvagement assassiné en juin 2010, tandis que son chauffeur, Fidèle Bazana, reste jusqu'à ce jour porté disparu. Bien plus, au Kongo Central même, un bruit avait couru selon lequel le député de l'opposition, Paku Mapangula, qui présidait la commission parlementaire chargée d'enquêter sur un aspect de cette tragédie – les fosses communes - et qui s'était tué dans un accident de la route en 2008, n’était en réalité que l'une des premières victimes collatérales dans cette affaire devenue un secret d’État. Il en serait de même de son épouse qui mourut mystérieusement peu après le député, apparemment pour avoir voulu connaître la vérité sur la mort de son mari.

Pourquoi donc ces assassinats en chaîne après le bain de sang qui a éclaboussé une province réputée pou

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