Cinquante ans de guerre froide vus par les manuels scolaires français
298 pages
Français

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Cinquante ans de guerre froide vus par les manuels scolaires français , livre ebook

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Description

Les manuels d'histoire présentent aujourd'hui la chute de l'URSS comme l'aboutissement inéluctable d'une expérience vouée à l'échec. C'est oublier le temps où ils considéraient l'URSS comme une grande puissance dont personne ne pouvait imaginer la fin. Il en va de même pour la guerre froide : qui aurait pu, malgré les premiers doutes de la décennie 70, en prévoir le dénouement ? Comment les manuels scolaires ont-ils raconté cette histoire aux élèves ? Quelle y est la place de la France et de l'Europe ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 94
EAN13 9782296467767
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1200€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Cinquante ans de guerre froide

Le conflit Est-Ouest raconté
par les manuels scolaires français
« MANUELS SCOLAIRES ET SOCIÉTÉS »


COLLECTION DIRIGÉE PAR
MICHÈLE VERDELHAN-BOURGADE


La collection est dédiée aux études sur les manuels scolaires, champ d’études riche et diversifié, porteur depuis longtemps de recherches réputées comme de débats publics souvent passionnés.
Différents domaines scientifiques contribuent aux travaux sur les manuels : histoire, didactique, sciences du langage, sociologie, anthropologie, religion, genre, biologie…
Toutes les disciplines scolaires sont concernées, car elles comportent toutes des manuels, vecteur d’enseignement le plus répandu : français, histoire et géographie, langues, biologie, sciences physiques, mathématiques, philosophie, économie, arts, agriculture et même éducation physique et sportive ou travaux manuels !
La collection accueille des études sur les manuels de différents pays, en et hors Europe, selon un éventail large d’approches : sociologique, anthropologique, historique, didactique, économique… La publication est contrôlée par un comité scientifique international.


OUVRAGES PARUS


GLEYSE Jacques. 2010. Le verbe et la chair. Un siècle de bréviaires de la République. Une archéologie du corps dans les manuels scolaires français de morale et d’hygiène (1880-1974). 270 p.
GROULEZ Michel. 2011. Les Juifs dans les manuels scolaires d’histoire en France.
Brigitte Morand


Cinquante ans de guerre froide

Le conflit Est-Ouest raconté
par les manuels scolaires français


Préface de Georges-Henri Soutou
Postface de Christian Amalvi
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56116-8
EAN : 9782296561168

Fabrication numérique : Actissia Services, 2013
Remerciements


Cet ouvrage est issu d’une thèse de doctorat soutenue en novembre 2006 à l’université Paris IV-Sorbonne, sous la direction du professeur Georges-Henri Soutou, que je tiens en premier lieu à remercier chaleureusement pour sa confiance et son soutien.
Ce livre doit aussi beaucoup aux conseils de Christian Amalvi, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Montpellier III, à qui j’exprime ici toute ma gratitude et mon amitié, ainsi qu’à Michèle Verdelhan-Bourgade, professeur émérite et directrice de cette collection, qui m’a encouragée et conseillée dans ce projet.
Merci également à Evelyne Robbez-Masson, Hélène André et Hélène Sonder du CEDRHE, Centre d’Études, de Documentation et de Recherche en Histoire de l’Éducation, IUFM de l’Académie de Montpellier – Université Montpellier 2.
Je n’oublie pas non plus mes ami-e-s, en particulier Carmen Lucia Soares, professeure à l’Université de Campinas (Brésil), Jacques Gleyse, professeur des universités, et Gilles Moutot, docteur en philosophie, tous deux formateurs à l’IUFM de Montpellier, ainsi que Jean-Pierre Branchereau, agrégé de géographie.
Enfin et surtout, un grand et chaleureux merci à Serge et Katell Morand, qui savent combien je suis reconnaissante de leur soutien et de leur patience, et à qui j’adresse toute mon affection.
PRÉFACE
Par Georges-Henri S OUTOU


Comme on le sait, la question du traitement de l’URSS et de la guerre froide dans les manuels scolaires a fait l’objet dans le passé de véritables polémiques, et il était indispensable d’aborder un jour franchement et de façon objective le sujet. Voilà qui est fait, grâce à Brigitte Morand, et son beau livre permet d’ailleurs de corriger largement les accusations souvent portées, on vient de le dire, contre certains manuels d’Histoire et aussi de Géographie.
L’objectif était d’étudier comment les manuels reflètent les recherches universitaires sur la guerre froide. Cet objectif est parfaitement rempli, à partir d’une étude exhaustive des ouvrages concernés et en fonction de l’évolution des programmes. L’analyse est à la fois qualitative, et l’auteur a un art certain de la citation topique, et quantitative, à partir de critères tels que l’importance relative des thèmes et l’effet produit sur les élèves. D’autre part l’auteur, autant qu’on peut le reconstituer et en s’aidant d’interviews très utiles, tient compte du processus de fabrication des manuels et des contraintes éditoriales qui encadrent dans une certaine mesure leur rédaction.
Enfin cette étude montre qu’au-delà du récit proprement dit de la guerre froide, les manuels proposent une vision de la vie internationale souvent très cohérente et invitant les élèves à se situer dans le monde, en leur suggérant une perception de leur identité. On retrouve là, adaptée à l’univers d’après 1945, une fonction classique des manuels d’histoire depuis la III e République.
Le choix des thèmes traités plus largement dans les manuels est fort révélateur. On découvre pour commencer l’importance du point de départ historique, qui est aussi un mythe fondateur : Yalta ou le « péché originel » du partage de l’Europe entre Américains et Soviétiques. On constate une évolution très significative : dans les années 1960 et 1970, on reprend l’idée reçue à l’époque, celle du partage du monde, avant de tenir compte dans les années 80 des résultats d’une recherche universitaire beaucoup plus nuancée (recherche qui en France avant les années 80 n’existait d’ailleurs guère).
Deuxième grand thème : la crise de Suez. D’abord décrite sans grande distance par rapport aux thèses officielles, cette crise devient une étape essentielle dans la montée du Tiers-Monde. Mais dans les deux cas c’est encore le déclin de l’Europe et la thèse de la double hégémonie, du « condominium » américano-soviétique, que l’on veut ainsi illustrer. Même remarque pour le troisième thème, la crise de Cuba et la mise en place du « téléphone rouge ». Les réflexions plus poussées depuis les années quatre-vingt dix sur la crise et sa signification, là aussi, ne sont guère prises en compte, malgré la parution d’ouvrages français sur ce sujet dans cette période. André Fontaine et Raymond Aron paraissent constituer la source de base des auteurs de manuels, ce qui reste quand même assez loin de la recherche historique universitaire, même si ces deux personnalités ont très tôt fort bien délimité la problématique de la question.
Il n’est pas étonnant que le thème du condominium américano-soviétique domine dans les manuels, même s’il correspond davantage aux thèses officielles françaises dans les années 60 et 70 qu’aux conclusions actuelles des chercheurs. Même remarque pour la vision du « monde bipolaire », certes plus juste que celle du condominium, mais quand même simpliste, même si elle correspond mieux à la réalité que la surévaluation du Tiers-Monde comme facteur d’équilibre dans les années 60 et 70, où on retrouve surtout un écho des thèses officielles françaises de l’époque. Plus intéressante est la montée, dans la décennie 80, de la vision géopolitique, dans le sillage, évidemment, des divers atlas géopolitiques parus à l’époque. Et aussi sans doute avec les nouvelles possibilités cartographiques dont disposent les éditeurs. Mais ce domaine délicat a-t-il vraiment sa place dans l’enseignement secondaire ?
Il n’est pas surprenant dans ces conditions que le thème de la place de l’Europe dans le monde soit posé de façon plus nostalgique et « volontariste » que réellement scientifique. On notera au passage le traitement fort schématique et souvent carrément inexact de la question allemande. Le mur de Berlin est traité finalement comme un symbole parlant et commode de la guerre froide. Mais là au moins l’image, quoique fort schématique, n’est pas fausse, et elle est évidemment très utilisable du point de vue pédagogique.
Il est vrai que les auteurs doivent suivre les programmes : ceux-ci, comme celui de 1959 parlant d’une civilisation du monde communiste européen, ne sont pas toujours judicieux, même si la notion de « civilisation » permet une interaction entre les programmes d’histoire et ceux

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