Dans le muskeg : Roman adulte
132 pages
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Description

Instituteur, Joseph Lormier quitte Montréal en 1919 pour aller enseigner dans le nord albertain. Il fonde le village de L’Avenir, berceau d’une paroisse canadienne-française. Mais lorsque la crise économique bat son plein, un marchand anglo-saxon sauve le village, causant tout un émoi parmi les villageois. D’une écriture limpide, Dans le muskeg plonge le lecteur au coeur d’un débat engagé contre l’étroitesse d’esprit et l’exclusivité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2006
Nombre de lectures 3
EAN13 9782896117390
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0374€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Sauvage-Sauvageon
Maurice Dufault, sous-directeur
Le Totem
Ol’ Man, Ol’ Dog et l’enfant et autres nouvelles
LES ÉCRITS DE L’OUEST
Dans le muskeg
roman
MARGUERITE PRIMEAU
PLAINES
Les Éditions des Plaines remercient le Conseil des Arts du Canada et le Conseil des Arts du Manitoba du soutien accordé dans le cadre des subventions globales aux éditeurs et reconnaissent l’aide financière du ministère du Patrimoine canadien (PADIÉ et PICLO) et du ministère de la Culture, Patrimoine et Tourisme du Manitoba, pour ses activités d’édition.
Œuvre sur la couverture : Bill Lobchuk
Conception de la maquette couverture et mise en page :
Relish Design
Imprimerie : Hignell Printing
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives
Canada
Primeau, Marguerite-A., 1914-
Dans le muskeg / Marguerite A. Primeau.
(Les Écrits de l’Ouest)
Publ. à l’origine: Montréal : Fides, 1960.
ISBN 2-89611-009-7
I. Titre. II. Collection.
PS8581.R546D35 2005 C843’.54 C2005-901617-5
© Marguerite Primeau, Éditions des Plaines, 2005
C.P. 123
Saint-Boniface, Manitoba, R2H 3B4
2 e Trimestre 2005
Dépôt légal : Bibliothèque nationale du Canada, Bibliothèque provinciale du Manitoba et Bibliothèque nationale du Québec.
À la mémoire du professeur F.M. Salter sans les encouragements de qui ce premier livre n’aurait jamais vu le jour.
Préface
Premier roman conçu sous la plume d’une écrivaine d’origine franco-canadienne de l’Alberta, Dans le muskeg a paru aux Éditions Fides à Montréal en 1960. Qu’il soit réédité presque un demi-siècle plus tard chez les Plaines, maison d’édition francophone fondée dans l’Ouest en 1979, en dit long sur l’évolution des rapports entre le Québec et les francophonies « hors-Québec », pour employer une expression que ces dernières sont censées bannir de leur vocabulaire, mais qui a l’avantage de traduire la manière dont on tend à penser la culture française du Canada. En même temps et sur une note plus optimiste, cela confirme aussi le dynamisme qui anime ces francophonies en ce début du XXI e siècle. La plupart des écrivains issus de ces communautés nées de la diaspora québécoise et situées à l’ouest du Manitoba, pratiquent leur art dans une large solitude géographique, sociale et linguistique 1 . Au cours des six dernières années, cependant, l’auteure de Dans le muskeg a vu reparaître son roman Sauvage-Sauvageon , qui fut prix Champlain 1984, de même que Ol’ Man, Ol’ Dog et l’enfant et autres nouvelles , publiés pour la première fois respectivement en 1984 chez les Plaines et en 1995 chez le Blé. De plus, le prix Champlain avait été traduit vers l’anglais en 1999, tandis qu’un autre recueil de nouvelles, Le Totem , l’a été en 2002, et son roman, Maurice Dufault, sous-directeur , est présentement en traduction. Il était donc temps que le tout premier ouvrage redevienne accessible.
Marguerite-A. Primeau est née en 1914 au village de St-Paul-des-Métis dans le Nord de l’Alberta. Après y avoir fait ses études élémentaires, elle est allée à Edmonton compléter ses études secondaires et prendre son brevet d’enseignement. Elle sera institutrice dans des écoles rurales de l’Alberta pendant dix ans avant d’entreprendre ses études des premier et deuxième cycles à la University of Alberta. Son étude sur Baudelaire, reçue en 1948, est le premier mémoire de maîtrise à avoir été rédigé en français à l’intérieur de cette institution, mais plus marquant encore pour sa carrière d’écrivain est le fait qu’elle a suivi un cours de création — en anglais — avec F.M. Salter, le guru de la création littéraire en Alberta qui avait tant fait pour lancer la carrière d’écrivains tels que W.O. Mitchell et Rudy Wiebe. L’obtention de deux bourses d’études permet à Primeau d’étudier la littérature française contemporaine en France, après quoi il est temps de retourner au Canada gagner sa vie. L’idée d’aller s’établir au Québec lui avait effleuré l’esprit, mais tous ses déplacements ayant nourri sa soif de liberté, la province alors sous le règne de Maurice Duplessis — on est en 1950 — l’attirait peu. Aussi Marguerite accepta-t-elle des contrats pour enseigner le français dans un village situé au nord-est d’Edmonton et ensuite à la University of Alberta avant d’aller s’établir définitivement à Vancouver en 1954. C’est pendant cette période que son premier roman commença à germer dans son esprit.
F.M. Salter avait insisté auprès de Marguerite Primeau sur la nécessité d’écrire en anglais si elle voulait sa réussite. Mais, tout en étant parfaitement bilingue, la jeune auteure se résolut à écrire dans la langue qu’elle a toujours considérée comme sa langue maternelle : le français. La dédicace qu’elle a fait ajouter à cette seconde édition et qui ne paraissait pas dans l’originale atteste l’importance du rôle de mentor que Salter a joué pendant qu’elle était son étudiante et, surtout, pendant qu’elle travaillait au manuscrit de son premier ouvrage. Surtout, dis-je, car si l’ auteure en a entamé la rédaction lorsqu’elle habitait encore sa province natale, elle l’a poursuivie et complétée tout en étant chargée de cours à la University of British Columbia dans un département d’études françaises pour lequel la francophonie du hinterland canadien devait apparaître plutôt improbable.
Le Canada anglais de l’époque s’avérait effectivement indifférent au drame de la culture francophone « locale » ou minoritaire toujours en lutte pour sa survivance. Connaissant de première main les vicissitudes d’une telle culture, mais s’enétant en même temps distanciée à force d’avoir vécu à l’étranger, de surcroît dans une France convaincue de la supériorité de ses propres pratiques linguistiques, Primeau allait faire découvrir une réalité canadienne peu connue, ce qui l’incita à en faire tout ensemble l’apologie et la critique.
Aujourd’hui très actuelle, la question à laquelle Dans le muskeg apporte une réponse, est celle-ci : comment une culture minoritaire peut-elle réussir à résister à l’assimilation à la culture majoritaire tout en s’ouvrant aux autres? Ainsi, longtemps avant que l’on ne s’intéresse au concept de métissage culturel, linguistique et littéraire, ce premier roman de Marguerite Primeau, version albertaine du « roman du terroir », traite des rapports entre le parler franco-canadien, le parler francométis, le français standard, voire classique et la langue anglaise.
L’incipit du roman textualise le cri énoncé en anglais par le chef de train pour avertir les voyageurs du départ. On est à Edmonton en 1919 et si la capitale de l’Alberta est une « ville-champignon », l’évocation de son existence en tant qu’un des nombreux forts de la Compagnie de la Baie d’Hudson situe ses origines sous le signe de la rencontre interculturelle entre l’homme blanc et l’Autochtone. Le jeune homme qui a failli manquer le train à force de contempler le paysage en voie de modernisation a quitté Montréal pour aller assumer le poste d’instituteur qui vient de s’ouvrir « aux environs de Blueberry Lake ». Que Joseph Lormier, orphelin des deux parents, se destine à cet espace nordique encore sans nom et identifié uniquement en rapport avec une communauté anglophone exprime le défi d’ordre identitaire qu’il devra relever en s’établissant au Far-Ouest. Obéira-t-il à son grand-père qui l’avait exhorté à n’avoir « rien à faire avec les sauvages »? Pour l’aïeul, l’Ouest se réduisait à une rébellion des Indiens à laquelle n’avait survécu qu’un seul homme blanc et au nom de la communauté métisse de Frog Lake, — lac des grenouilles, s’empresse d’ajouter le narrateur. Ou bien réussira-t-il à percer le mystère qui, pour lui, entoure les paroles de son ancien professeur de lettres qui l’avait incité à « accepter ce que ce pays peut avoir à vous offrir »?
Dans le train qui s’avère un microcosme de l’univers romanesque, le futur instituteur observe l’esprit d’entraide qui oriente et caractérise les rapports entre le groupe hétéroclite formé par ses compagnons de voyage : Indiens, paysans à « l’accent rude du terroir », un couple mixte formé par un trappeur canadien-français et son épouse franco-métisse, et un prêtre d’origine bretonne. L’impureté de cette société, pour citer Guy Scarpetta, ne le laisse pas indifférent, voire le conduit à perdre momentanément sa maîtrise de soi : en témoigne sa réaction au parler franco-métis aux sonorités « molles » et coulantes et, surtout, à la Métisse qui se présente à lui sur le quai d’une des gares à laquelle s’arrête le train.
Les Métis, en effet, jouent différents rôles d’adjuvants appréciés tout au long du roman, ce qui valorise la contribution qu’ils sauraient apporter à une culture pan-francophone, d’autant plus que celle qui avait tant affecté l’instituteur à la gare le jour de son arrivée dans le Nord, s’est depuis lors consciemment assimilée à la culture canadienne-française. Belle et sensuelle 2 , elle est liée d’amour au protagoniste. Obéissant au critère de la pureté raciale soutenu par le discours nationaliste patriarcal, celui-ci finit toutefois par préférer le conseil raciste de son grand-père à celui, inclusif, de son ancien professeur de lettres. Il paie cher son obéissance à l’ordre établi, cependant. Au dénouement, le texte cantonne le français tantôt « chantant », tantôt « musical » de la Métisse dans la mémoire de l’instituteur, c’est-à-dire dans un espace imaginaire où il conserve sa force émotive perturbatrice. La culture anglophone, en revanche, qui avait jusqu’alors affirmé sa supériorité dans les sphères politique, économique et administrative, finit par atteindre le cœur et l’âme du village : lorsque l’église prend feu, les « au secours » se crient en anglais 3 et c’est le pasteur protestant anglophone qui sauve la statue de saint Joseph. En outre, conscient d’avoir gâché sa propre vie, l’instituteur finit par approuver que sa fille épouse celui qu’elle aime, un Irlandais. À la fin, Lormier assouplit les barrières lui ayant servi à compartimenter les identités, mais sa manière de faire favorise plus

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