De la tyrannie autour de Xénophon
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De la tyrannie autour de Xénophon , livre ebook

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Description

Cette étude est une contribution au débat mené depuis longtemps, à propos de la position de Xénophon relativement à la tyrannie. Certains sont allés à croire qu’il en a fait « l’éloge ». C’est contre cette thèse et d’autres qui la relaient en la nuançant, que se construit l’argument développé ici à partir de l’analyse de l’Hiéron de Xénophon dont on montre la partition en deux temps : celui où il fait le procès de la tyrannie et celui où il ébauche une forme de pouvoir politique qui lui soit alternatif.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 décembre 2009
Nombre de lectures 3
EAN13 9782359302004
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0600€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection
• point Φ •
De la tyrannie Autour de Xénophon
Droits réservés
EAN : 9782359301267
©Les points sur les i
16 Boulevard Saint-Germain
75005 Paris
www.i-editions.com
Amor Cherni
De la tyrannie
Autour de Xénophon
Chez d’autres éditeurs
Ensemble Abû Nasr al-Fârâbî :
—Vol. I, al-Arâ’ : Opinions des habitants de la cité vertueuse , texte, traduction critique et commentaire, Paris, Albouraq, 2011.
—Vol. II, al-Mbâdi’ : La politique civile ou principes des existants , texte, traduction et commentaire, Paris, Albouraq, 2012.
—Vol. III, al-Milla : La religion , texte, traduction critique et commentaire, Paris, Albouraq, 2012.
—Vol. IV, al-Ihsâ’ : Le recensement des sciences, texte, traduction critique et commentaire, Paris, Albouraq, 2015.
—Vol. V, La cité et ses opinions : politique et métaphysique chez Abû Nasr al-Fârâbî , (à Paris, Albouraq, 2015)
Le quadrilatère de la transparence :
— Épistémologie de la Transparence ; sur l’embryologie de A. von Haller , Préface de François Dagognet, ouvrage publié avec le concours du C.N.R.S., Paris, Vrin, Mathesis, 1998.
— Buffon, la Nature et son histoire , Paris, P. U. F., Philosophies, 1998.
— Diderot, l’ordre et le devenir , ouvrage publié avec le concours du C.R.R.R., Genève, Droz, 2002.
— Penser le sensible (en révision à paraître à Paris, chez Honoré Champion).
Philosophie politique :
— La tyrannie, autour de Xénophon , Paris, les points sur les i, 2015.
Littérature :
— Figures de l’émigration dans la littérature arabe contemporaine, le Moi assiégé , Paris, L’Harmattan, 2004.
Ecrit politique :
— La révolution tunisienne, s’emparer de l’histoire , Pari, Albouraq, 2011.
En langue arabe :
— Le Discours de la Méthode de R. Descartes : Traduction critique et commentée. ( Hadithou attarikati ) : 1° éd. Dar al-Maarifa, Librairie le Gai Savoir, Tunis, 1987, 2° édition revue, corrigée et augmentée, Organisation Arabe de la Traduction, Beyrouth, 2008.
— Le concept en son lieu ( al-Mafhoumou fi maoudhiihi ), éd. Publi-Sud, Tunis, 1992.
— Aristote, la philosophie théorique ( Aristotalis, el-falsafa el-nadharya ), Tunis, Librairie le Gai Savoir, (à paraître).
— Méditations du soir ( Taammoulat el-Massa, 1 ), (à paraître).
Traductions du français à l’arabe :
—Georges Politzer, Principes élémentaires de la philosophie (avec introduction et notes), ( al-Mabâdi’u al-assassia fil-falsafa ) Dar-el-Ma’rifa, Librairie Le Gai Savoir, Tunis, 1980.
—Claude Bernard, Introduction à l’Étude de la médecine expérimentale (avec introduction et notes), ( Madkhalun li-dirasati at-tibbi at-tajribi ), Bouslama, Tunis, 1981.
Traduit à l’anglais :
—Brute Matter and Organic Matter in Buffon, Graduate Faculty Philosophy Journal , Vol. 22, N° 2000, 87-105.
— The Self Besieged : Figures of the Emigre -in Contemporary Arab Literature , translated from the french by Jacqueline Kaminski, Xlibris, Philadelphia, U.S. A., 2006.
A la mémoire de Jean-Toussaint Desanti militant et philosophe
que le prince qui s’est concilié l’affection de ses sujets n’aura plus besoin de gardes
( Hiéron , X, 1)
INTRODUCTION
La tyrannie est assurément un sujet qui a occupé la réflexion des anciens et des modernes, qui y ont tous vu un pouvoir politique illégitime, autocratique et autoritaire. Pour la plupart d’entre eux, il représente une perversion du pouvoir royal. Platon a essayé d’en expliquer le devenir et la genèse : il s’agissait pour lui de savoir comment naît la tyrannie 1 , comment elle prend pied dans la cité et devient un fait politique. Il prend le phénomène à sa racine, c’est-à-dire dans l’âme même du tyran ou du candidat à la tyrannie ; laquelle apparaît alors comme une âme déréglée et mal éduquée. Pour lui, le tyran est le produit de son milieu, un milieu corrompu qui en a corrompu l’âme en y mettant du désordre et du dérangement, au lieu d’y mettre de l’équilibre et de la modération. Avant d’être un mauvais régime politique, la tyrannie est l’expression d’une personnalité perturbée ; derrière le drame social qu’elle représente, se laisse voir la souffrance psychologique dont elle procède.
En revanche, Xénophon suppose la tyrannie déjà donnée comme phénomène politique et se propose d’en décrire la mécanique ou le fonctionnement quotidien. La solution qu’il lui apporte est avant tout idéologique : un type d’organisation sociale que d’aucuns ont trouvée « utopique ». Néanmoins, pour lui, c’est cette solution qui est à même de mettre fin à la tyrannie et, éventuellement, de la remplacer par un régime qui lui soit opposé. Il en vient donc à décrire un mode de gouvernement qui lui est en tout point opposé, sans dire comment ni par quels moyens lui donner jour. Mais ce pouvoir, en tant qu’il s’oppose à celui qu’il remplace, lui reste intimement lié au point où certains trouvent qu’il n’en est que l’autre face et que, manquant de concept pour le désigner, Xénophon n’a fait que décrire un « tyran bienfaisant », au risque d’avoir été amené à faire « l’éloge de la tyrannie ».
Pour voir clair dans cette affaire, nous nous proposons de revenir au dialogue de Xénophon que nous étudierons de près, avant d’y prendre appui pour entrer en discussion avec les différentes thèses qui ont été soutenues à son propos. L’auteur y met en scène le célèbre poète lyrique Simonide et le tyran de Syracuse Hiéron. On notera avec intérêt que le même poète est présent chez Platon qui fait de l’un de ses poèmes l’objet d’un long débat entre Protagoras et Socrate 2 . Platon cherche à montrer que même lorsqu’il s’agit de poésie, domaine préféré des rhéteurs, le philosophe est à même de mieux la comprendre et l’expliquer, que ceux qui prétendent y être les maîtres. Si donc la présence de Simonide est justifiée chez Platon, elle ne semble pas l’être dans le dialogue de Xénophon. La question qui se pose d’emblée est donc : pourquoi ce recours au poète, étant entendu qu’il ne s’agit pas d’une joute oratoire, mais de la psychologie d’un tyran ?
Cette question se pose d’autant plus que Xénophon n’est lui-même ni psychologue, ni homme de lettres, mais plutôt d’un homme d’action. Cette condition lui a permis d’avoir une large expérience des affaires, d’éprouver les individus bons et méchants, de les voir à l’œuvre et d’en tire une éthique de la vie humaine. Il s’est mêlé au pouvoir politique sans y prendre part, ni même y prendre goût ; il a traversé la carrière militaire sans prétendre au rang chef d’armée. Elève de Socrate comme Platon, il a accompagné l’armée de Cyrus le jeune au cours de son expédition contre son frère Artaxerxès, roi de Perse. Après la défaite et la mort de Cyrus, puis le massacre des généraux grecs, il s’est trouvé chargé de la retraite des Dix Mille (mercenaires grecs ayant combattu à côté de Cyrus) ; —épopée qu’il a immortalisé dans son Anabase . Quelques années après, il suit Agésilas, roi de Sparte, en Asie Mineure, puis rentre en Grèce, pour combattre à Coronée aux côtés des Lacédémoniens contre Athènes.
En effet, en dépit de ses origines athéniennes, Xénophon est un admirateur de Sparte, de sa discipline, de son héroïsme et de sa morale. Il apprécie son système social et politique, qui représente à ses yeux la quintessence de la sagesse de son fondateur Lycurgue. Ce dernier représente à ses yeux un modèle politique dont il ne se départira jamais et qu’il cite dans la plupart de ses écrits, dont en particulier notre dialogue. De lui, il retient ce grand principe que gouverner les hommes, c’est les servir , leur être utile , aux dépens de ses propres intérêts, aux dépens de ses biens et de sa personne. Car, à la différence de Platon, dont il n’a ni le génie ni l’orientation idéaliste, Xénophon est resté plus près de Socrate, son vrai maître. Pour lui, la politique n’est pas une science, mais un art . Comme tout art, elle repose sur une morale de l’ utile ; telle l’agriculture, elle est un art utile . Elle exige soin et habileté, et repose sur l’affection et l’amour des hommes. Pour lui, comme pour son maître, l’ utile est ce que Platon appelle bien , avec cette précision qu’il s’agit toujours d’un bien pratique. Son intérêt pour la vie quotidienne, pour les expéditions militaires, pour l’agriculture et les travaux des champs, pour le commerce et l’activité économique, fait de lui une figure symétrique à celle de Platon, —un Socrate de la vie pratique, un Socrate du quotidien.
Aussi, s’agissant de la tyrannie, s’intéresse-t-il plu

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