Des princes français, rois de Sicile, rois de Naples
334 pages
Français

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Description

XIIe siècle : le royaume de Sicile est fondé et a, à sa tête, un Normand, Roger II de Hauteville. Débute alors une histoire par trop méconnue et pourtant passionnante. Car ce territoire, qui deviendra rapidement l’un des plus grands d’Europe, cristallisera nombre d’enjeux successoraux et religieux, mettra aux prises Français, Germains et Espagnols qui voudront y régner. Une histoire encore liée aux croisades et à la papauté, à jamais marquée par la famille d’Anjou, à propos de laquelle Michel Levasseur compose un essai riche et éclairant, fascinant et accessible. Quelque peu oubliée de nos manuels, l’existence du royaume de Sicile est néanmoins riche d’événements qui concernent la France qui y vit là une possession non négligeable. C’est cette influence et les tensions par elle générées que met en exergue Michel Levasseur dans "Des princes français, rois de Sicile, rois de Naples", ouvrage qui a la vertu d’allier érudition et clarté, et qui redessine dans le même temps les turbulences qui ont fait, par-delà les frontières nationales, l’histoire de l’Europe et du bassin méditerranéen.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 juillet 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748377675
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0090€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Des princes français, rois de Sicile, rois de Naples
Michel Levasseur
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Des princes français, rois de Sicile, rois de Naples
 
 
 
À mon épouse Régine
qui a participé
à la mise au point du livre.
 
 
« Je suis heureux dans mon royaume de Naples, j’habite le plus beau ciel de la belle Italie, tout m’y assure le bonheur. »
Murat
 
 
 
Vue de Naples au XV e siècle
 
 
 
Cette vue de Naples est représentée par le célèbre tableau de la Tavola Strozzi qui se trouve au musée de Capodimonte à Naples.

Vue actuelle du Château-Neuf
 
 
 
Introduction
 
 
 
Nous relaterons dans cet ouvrage l’histoire des princes originaires de France qui ont été rois de Naples, rois de Sicile, ou les deux à la fois.
Nous évoquerons d’abord l’installation des Normands en Italie du Sud. Dans les années 1020, les cinq frères Hauteville ont fait la conquête des vastes domaines du futur royaume de Naples, puis celle de la Sicile. Leur successeur Roger est parvenu à se faire proclamer par le pape roi de Sicile en 1130.
Nous aborderons notre sujet par l’histoire de Charles I er d’Anjou, le frère du roi de France Louis IX, appelé par le pape en 1265 pour régner sur le royaume de Sicile qui englobait à l’époque toute l’Italie du Sud. En 1282, il perdit la Sicile, mais il conserva le royaume de Naples.
Nous continuerons par l’histoire des descendants directs de Charles I er d’Anjou qui se succédèrent ensuite sur le trône de Naples jusqu’en 1381 : son fils Charles II d’Anjou, puis son petit-fils Robert, et enfin la petite-fille du roi Robert, la reine Jeanne I re de Naples. Les descendants du plus jeune fils de Charles II d’Anjou, formant la branche latérale des « Anjou-Duras », se succédèrent ensuite sur le trône de Naples.
Des princes français appartenant à une autre maison d’Anjou firent valoir leurs droits sur le royaume de Naples. Il s’agit du duc Louis I er d’Anjou, le frère du roi de France Charles VI, puis de ses descendants, les ducs Louis II, Louis III et René d’Anjou. Louis II et René d’Anjou furent effectivement rois de Naples.
Ce sont au total dix princes français des maisons d’Anjou qui se sont succédé au royaume de Naples sans interruption de 1265 à 1442, soit pendant cent soixante-dix-sept ans !
Au début de cette période angevine, notamment pendant le règne de Charles I er d’Anjou, le royaume de Naples fut l’une des grandes puissances du monde méditerranéen, dominant la Morée dans le sud de la Grèce et l’Albanie. Ce prince projeta des expéditions au Proche-Orient. L’apogée de sa puissance fut atteint quand il devint roi de Jérusalem, mais cette royauté fut de courte durée. Son petit-fils Robert d’Anjou, roi de Naples, étendit son autorité quand il devint le représentant du pape dans toute l’Italie. Son arrière-petit-fils devint roi de Hongrie et domina les Balkans.
Deux rois de France ont été ensuite rois de Naples : Charles VIII et Louis XII.
L’expédition de Charles VIII fut une aventure chevaleresque. Ce jeune roi fut fasciné par le royaume de Naples qui devait lui servir de tremplin pour aller ensuite reconquérir la Terre Sainte, mais il rentra en France au bout de trois mois de présence à Naples.
Louis XII fut contraint d’abandonner le royaume au roi d’Espagne Ferdinand le Catholique. Les rois d’Espagne ont gouverné ensuite les royaumes de Naples et de Sicile pendant environ deux siècles. Ils finirent par céder la place aux princes bourbons de Naples. Nous évoquerons brièvement l’histoire de ces princes bourbons dans une annexe.
Nous raconterons l’histoire des tentatives infructueuses d’autres princes français :
- Louis I er et III d’Anjou sont morts au royaume de Naples sans parvenir à monter sur le trône occupé par leurs cousins de la branche Anjou-Duras ;
- François I er a également essayé de s’emparer du royaume mais le siège de Naples a fini par échouer après trois mois de combat en 1528 ;
- Henri II a envoyé une expédition commandée par le duc François de Guise en 1557, mais celle-ci, parvenue à la frontière du royaume, a dû faire demi-tour au bout d’un mois.
 
Tous ces princes de France ont été attirés par Naples, « ce morceau de ciel tombé sur la terre ».
Nous terminerons l’ouvrage par l’histoire des deux princes de l’époque napoléonienne qui ont été rois de Naples : Joseph Bonaparte de 1806 à 1807, et le maréchal Murat de 1808 à 1815.
Au total, quatorze princes français ont été rois de Naples pendant une durée cumulée d’environ cent quatre-vingt-dix ans !
 
 
 
Le royaume de Naples
 
 
 

La place du royaume de Naples en Italie
 
 
 

La région de Naples
 
 
 
Chapitre 1. Un prince normand crée le royaume de Sicile
 
 
 
L’installation des Normands en Italie du Sud
En l’an mille, la ville de Naples est le siège d’un duché sous la dépendance de l’Empire byzantin, relativement autonome, depuis plus de quatre siècles. L’Italie du Sud est divisée en de nombreuses petites principautés, également autonomes. Citons les principautés voisines de Naples, celles de Salerne, de Capoue et de Bénévent (voir la carte qui figure à la page précédente).
Quant à la Sicile, elle est dominée par les Arabes bien avant l’an mille. Des émigrants venant d’Afrique du Nord ont remplacé une bonne partie de la population d’origine grecque.
Les côtes méditerranéennes de l’Italie du Sud sont souvent attaquées par les Arabes qui effectuent des raids meurtriers. Les principautés de l’époque ne parviennent pas toujours à résister à ces opérations de pillage.
Sur ces côtes font escale des pèlerins qui se rendent à Jérusalem ou qui en reviennent. Nombreux sont les pèlerins qui préfèrent se rendre en Terre Sainte par voie de mer, plus rapide que la voie de terre par les Balkans, malgré le risque de la piraterie barbaresque. L’escale a en outre l’avantage de permettre aux pèlerins d’aller prier sur les reliques de saints au Mont-Cassin et sur celles des apôtres à Rome. Les pèlerinages sont déjà fréquents à l’époque.
Vers 1016, des pèlerins normands rentrant de la Terre Sainte par bateau arrivent au large de Salerne, le grand port situé au sud de Naples pour y faire escale. À leur grande surprise, ils aperçoivent beaucoup d’agitation autour des remparts de la ville. Ils réalisent bientôt qu’il s’agit d’une troupe de Sarrasins qui assiègent la ville de Salerne. N’écoutant que leur courage, les Normands débarquent, attaquent les agresseurs et malgré leur petit nombre – ils ne sont que quarante d’après les chroniqueurs de l’époque – ils parviennent à mettre en fuite les assaillants. Ils sont alors accueillis à bras ouverts par le prince de Salerne et les habitants, couverts de cadeaux, de riches manteaux et des objets incrustés d’or. Dès lors, les Normands ont dans la région la réputation justifiée de combattants valeureux.
À la suite de cet exploit, de nombreux Normands, de passage à leur retour de pèlerinage, sont recrutés par les princes d’Italie du Sud pour entrer dans leurs armées. L’un d’entre eux va bientôt se distinguer.
En 1029, Rainolf, un chef normand, est recruté avec sa petite troupe par le duc de Naples Serge IV qui a été chassé de sa ville par son voisin, le prince de Capoue (trente kilomètres séparent les deux villes). Rainolf et ses vaillants Normands chassent les envahisseurs et rentrent dans Naples. Pour récompenser son courage, le duc Serge donne à Rainolf la ville d’Aversa, située à égale distance de Naples et de Capoue, ainsi que les terres et places fortes qui en dépendent. Voici donc, pour la première fois de l’histoire, un Normand qui devient le seigneur d’un fief en Italie du Sud, tout près de Naples !
Les succès normands sont bientôt connus en Normandie. De jeunes Normands, des cadets de familles pauvres, sont incités à émigrer en Italie du Sud pour y chercher l’aventure et la fortune. Il faut dire que, selon la coutume du pays normand, l’aîné hérite des deux tiers du patrimoine ; les autres, souvent très nombreux, doivent se partager le dernier tiers et c’est pour échapper à la misère qu’ils quittent leur pays. Les Normands ne sont pas les seuls à s’expatrier. D’autres émigrants sont originaires d’Anjou, de Bretagne, d’Île-de-France et de Champagne, mais les Normands sont les plus nombreux.
C’est ainsi qu’en moins de trente ans les Normands vont constituer une population assez nombreuse en Italie du Sud pour essayer de prendre le pouvoir dans certaines régions où ils sont fortement implantés.
Originaires de Normandie, les frères Hauteville font la conquête de l’Italie du Sud
Tancrède de Hauteville, seigneur d’un petit fief du Cotentin, a douze fils, cinq issus d’un premier mariage, les sept autres d’un deuxième mariage, sans compter un certain nombre de filles. Il a donc une très belle famille, même pour les critères de l’époque. La descendance de ce seigneur figure à la fin de ce chapitre.
À la fin des années 1030, les trois aînés de Hauteville sont les premiers à partir. Il s’agit de Guillaume, de Drogon et d’Onfroi. Chevaliers pauvres, avides de profits et de gloire, ils sont attirés par l’Italie du Sud, ce pays qui les fait rêver. Ils savent qu’une importante colonie de Normands s’est installée avec succès sur ces terres lointaines. Des voisins, à leur retour, leur en ont dressé un tableau idyllique, leur décrivant les paysages magnifiques, les belles terres ensoleillées et les beaux monuments de l’époque romaine.
En 1040, les habitants des Pouilles, cette vaste région du sud-est de l’Italie bordant la mer Adriatique, révoltés co

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