Dubrovnik (Raguse) au Moyen-Age
171 pages
Français

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Dubrovnik (Raguse) au Moyen-Age , livre ebook

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Description

Dubrovnik, "la Venise slave" devait sa prospérité au Moyen-Age à son rôle de plaque tournante du commerce international entre l'arrière-pays balkanique, difficile d'accès mais regorgeant de métaux précieux, et les marchés urbains du monde méditerranéen. Elle est aussi protégée par des pouvoirs suzerains, byzantin, normand, vénitien, hongrois et ottoman. Mais Dubrovnik, c'est aussi une commune engagée dans d'incessants combats contre de puissants voisins.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2010
Nombre de lectures 95
EAN13 9782296710634
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Dubrovnik (Raguse)
au Moyen-Age
Historiques
dirigée par Bruno Péquignot et Denis Rolland


La collection "Historiques" a pour vocation de présenter les recherches les plus récentes en sciences historiques. La collection est ouverte à la diversité des thèmes d’étude et des périodes historiques.
Elle comprend deux séries : la première s’intitulant "Travaux" est ouverte aux études respectant une démarche scientifique (l’accent est particulièrement mis sur la recherche universitaire) tandis que la seconde, intitulée "Sources", a pour objectif d’éditer des témoignages de contemporains relatifs à des événements d’ampleur historique ou de publier tout texte dont la diffusion enrichira le corpus documentaire de l’historien.

Série Travaux

Jean-Paul POIROT, Monnaies, médailles et histoire en Lorraine, 2010.
Michel GAUTIER, Un canton agricole de la Sarthe face au « monde plein » . 1670-1870 , 2010.
Tchavdar MARINOV, La Question Macédonienne de 1944 à nos jours. Communisme et nationalisme dans les Balkans, 2010.
Jean-René PRESNEAU, L’éducation des sourds et muets, des aveugles et des contrefaits, 1750-1789 , 2010.
Simone GOUGEAUD-ARNAUDEAU, Le comte de Caylus (1692-1765), pour l’amour des arts, 2010.
Daniel PERRON, Histoire du repos dominical. Un jour pour faire société , 2010.
Nadège COMPARD, Immigrés et romans noirs (1950-2000) , 2010.
Arnauld CAPPEAU, Conflits et relations de voisinage dans les campagnes du Rhône au XlX e siècle , 2010.
John WARD, Placement et adoption des orphelins au Royaume-Uni (1870-1926). L’orphelin et ses anges gardiens , 2010.
Nenad Fejic


Dubrovnik (Raguse)
au Moyen-Age,
espace de convergence, espace menacé


L’H ARMATTAN
© L’H ARMATTAN , 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan. com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-13238-2
EAN : 9782296132382

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Au-delà d’une histoire urbaine
La commune de Dubrovnik (Raguse) a créé, pendant les derniers siècles du Moyen-Age, un espace géographique et un espace économique qu’elle s’efforçait d’étendre bien au-delà des limites de son modeste district. Située au carrefour des routes maritimes et terrestres, au bout d’un chapelet d’îles protégeant la côte orientale de l’Adriatique, escale incontournable dans la navigation internationale et les échanges commerciaux entre le monde méditerranéen et l’arrière-pays balkanique, Dubrovnik a acquis au fil des siècles, les avantages d’une plaque tournante commerciale entre l’Orient et l’Occident de la Méditerranée. Seule communauté des Balkans, ayant atteint les débuts de l’époque moderne dans une situation d’indépendance de fait sinon de droit, Dubrovnik a été, au même titre, la seule communauté dans l’espace balkanique, à avoir durablement bénéficié des conditions qui lui permirent de créer et d’alimenter, au sein de ces véritables ateliers de mémoire, que constituaient les archives de la ville, une certaine idée de sa place dans le concert des puissances de l’époque. Sous différentes formes, cette idée était reprise et amplifiée par les chroniqueurs de la fin du Moyen Age et des débuts de l’époque moderne qui fréquentaient assidûment les archives. Le miroir de leur passé, les Ragusains ont pu se l’offrir dès l’époque médiévale, certes à une échelle réduite et à l’usage d’une minorité privilégiée de l’élite urbaine, en puisant dans leurs archives et sans devoir attendre la naissance de l’Etat national du XIX e siècle. Cependant, il s’est produit, dans le cas des études du passé médiéval ragusain, le même phénomène qui a affecté les études médiévales dans la plupart des pays européens : la naissance de l’historiographie contemporaine de Dubrovnik coïncide tout simplement avec la fin de l’Ancien Régime, qui s’est traduite par l’abolition de la république ragusaine en 1808, à la suite de la conquête de la ville par l’armée napoléonienne en 1806. Entre les chroniqueurs et analystes de l’Ancien Régime et les historiens des époques postérieures il y a eu une véritable solution de continuité : pour ceux-ci, leurs prédécesseurs n’étaient que des conteurs, des amateurs d’historiens de l’Antiquité, dont ils s’efforçaient de reprendre le discours, à la gloire de leur ville natale, pour la rendre digne héritière des cités romaines, selon les modes et les traditions du baroque ragusain.
Cependant, dès la fin de l’Ancien Régime en Dalmatie, au début du XIX e siècle, les œuvres des analystes et chroniqueurs ragusains ont été ravalées au rang de littérature historique, alors que l’appellation de sources narratives aurait pu s’appliquer à une partie au moins de leurs discours qui reposait d’ailleurs, sur de solides sources d’archives. Ce véritable refus de reconnaissance de statut de sources aux anciennes chroniques et histoires, datant de la période médiévale et des premiers temps modernes de Dubrovnik, a de quoi étonner et relève d’une méfiance chez les premiers historiens critiques du XIX e siècle à l’égard des sources narratives de l’Ancien Régime de Dubrovnik. Quelques chroniqueurs et historiens ragusains de la fin du Moyen Age et surtout du premier âge moderne ont cependant directement puisé dans les archives ragusaines {1} . Parmi eux, le plus célèbre, à juste titre, est l’auteur de la Chronique ragusaine , Junije Rastić, Iunius Restii de son nom latin ou Giugno Resti en italien. Sénateur ragusain, né en 1669 et mort en 1735, il a rédigé une chronique de la ville, des origines, jusqu’à l’année 1451. En tant que sénateur, Junije Rastić avait accès aux documents d’archives, jalousement tenus à l’écart de la curiosité du commun des mortels, y compris des citoyens ordinaires ragusains, ce que notre auteur proclame, non sans quelque fierté, tout au début de sa chronique : de même que, pour les premiers siècles, je me servirai des témoignages de plusieurs auteurs étrangers, en les confrontant aux mémoires authentiques dont nous disposons à Raguse, pour les siècles plus récents, j’aurai recours à l’inébranlable vérité des archives publiques (…), dans mon œuvre, toutes les connaissances, aussi bien des événements que de la chronologie, sont puisées dans des documents authentiques, conservés dans les archives de cette république, comme je l’ai noté en marge de tout événement rapporté, car il faut savoir que les plus anciennes écritures importantes, appartenant au domaine public étaient déposées, en ces premiers temps, au trésor public, parmi les reliques où. elles se trouvent aujourd’hui encore. A la chambre secrète, subsistent en de nombreux tomes, les décrets et les opérations des administrateurs de la République, anciennement désignés sous le nom de Livres de Réformations, qui aujourd’hui sous des noms séparés, sont appelés livres du Petit conseil, du Sénat, du Grand conseil, et des Commissions et des Lettres {2} .
Le XIX e et le XX e siècle, ont vu des générations d’historiens découvrir, puis exploiter assidûment les archives communales ragusaines qui, après maintes tribulations, dues aux tentatives plus ou moins vaines de quelques Etats successeurs de l’Autriche-Hongrie disparue, de récupérer une partie de leurs fonds, se sont définitivement sédentarisées et ouvertes à la curiosité des chercheurs dans le magnifique palais Sponza, ancien siège du service des douanes, situé en plein centre historique de Dubrovnik {3} .
Depuis plus de deux siècles, l’histoire médiévale de Dubrovnik a été l’objet de travaux et de recherches des historiens, venant de tous les horizons géographiques et épistémologiques. Bien qu’une histoire des études médiévales ragusaines reste encore à faire, on est en droit de dire que les fonds d’archives ont été, en grande partie, visités par les historiens {4} . Cependant, si le recours aux fonds d’archives était évident pendant les deux derniers siècles, les résultats concrets n’en sont pas moins hétéroclites. On peut comprendre que les différents domaines de l’histoire politique, économique, sociale et autres, aient 

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