Gouvernances et errances
366 pages
Français

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Gouvernances et errances , livre ebook

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Description

Un essai au sujet de la notion de "territoire", appliquée au continent africain. En entremêlant populations, migrations, ressources locales et les différents gouvernements, Emmanuel Isidore Bocco réalise une approche de ce concept crucial mais peu délimité, en perpétuelle mouvance. Ouvrage pédagogique, Gouvernances et errances aborde avec didactisme les découpages spatiaux de l’Afrique. La perspective géographique mais aussi politique de l’auteur permet de mieux appréhender l’essence même du terme "territoire", ainsi que ses multiples aspects. Agrémenté d’une riche bibliographie, cet essai formateur ravira un lectorat avide de connaissances sur le continent africain.

Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 45
EAN13 9782748355284
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0098€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait












Gouvernances
et errances
Emmanuel Isidore Bocco










Gouvernances
et errances



















Publibook
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http://www.publibook.com




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14, rue des Volontaires
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IDDN.FR.010.0115142.000.R.P.2010.030.31500




Cet ouvrage a fait l’objet d’une première publication aux Éditions Publibook en 2010






….Les oiseaux savaient avant les hommes qu’il y avait,
d’une crête à l’autre des continents séparés, des
végétations jumelles et des hommes avoisinants, et qu’on
pourrait presque s’échanger des territoires et rêver que
c’était la même terre qui se continuait. Seuls les oiseaux,
qui n’avaient jamais cessé de passer d’une lisière à
l’autre des terres et des mers, qui savaient du ciel qu’il
était immense et vide, les oiseaux qui avaient vu de tout
temps, depuis le vide du ciel, depuis le vide éclaté des
continents, depuis la dérive des origines, la forme d’une
terre à peu près ronde, la forme d’un monde comme une
petite boule composée de petites boules grouillant de
petites boules séparées par du vide… seuls les oiseaux
rappellent encore… avec le tracé migratoire de leur
écriture habile… que les hommes sont habitants de
l’espace… que les racines de l’homme sont aériennes… de
quelque côté que son sommeil ou ses pieds le reposent…
qu’il ne reste rien de l’origine éclatée des continents…
qu’il ne reste rien d’aucune origine… sinon la trace
volatile des transmigrations… »

Efoui KOSSI – Romancier et dramaturge togolais in Volatiles

7


Introduction :
Territoires de fuite et errances
en Afrique : les concepts



Le droit des puissants et la violence autorisent dans
l’Afrique « moderne » à privatiser tout l’espace, l’espace
foncier autant que celui des libertés et de la culture, ce qui
me laisse cette image de territoires d’Afrique, ces terres
qui font fuir. Je dirais que l’espace africain c’est l’espace
africain. C’est uniquement dans des conditions
particulières qu’il devient territoire d’émigration et de
fuite. Plus que la mobilité des émigrés et déplacés, je
m’interroge davantage sur le procès qui amène les fuites
d’Afrique : analyse concrète de situations concrètes donc !
Une géographie des territoires de fuite est possible, ce
sur quoi les scientifiques, les décideurs et les politiques
pourront agir, pour plus d’émancipation par exemple et
fonder un droit des gens à disposer de leurs ressources, « à
disposer d’eux-mêmes ». C’est de cette géographie
humaine que je tente de poser ici des questions, des
prolégomènes de sorte que mon propos ne soit pas une
pure formulation. Il s’agira d’exposer les causes des effets
dans les espaces d’extrême mobilité en Afrique dont il est
par ailleurs presque impossible de disposer d’estimation
exacte ou simplement crédible des quantités de
populations touchées. Mais mon propos ne saurait se
limiter à un « roman d’Afrique », un roman des misères et
souffrances qui font l’identité négative des peuples
d’Afrique aux yeux de ceux qui s’en contentent. Mon
propos fait écho à ma propre expérience : fuite du Togo
comme ces autres fuites d’Afrique, il a fallu pour
9 prétendre m’extirper des affres d’une des dictatures les
plus féroces d’Afrique, la dictature des 40 années de braise
togolaises, construire un itinéraire et un espace, aussi
complexe que ceux de ceux qui « prennent la pirogue »
pour un aller sans retour, au large du Sénégal, par exemple
et voguer au péril de la vie et de tous les espoirs
désespérément vers les Canaries. Il a fallu, papier de
voyage en main, me frayer un passage à travers des
frontières étanches cependant, traverser de jour et de nuit,
à pied, à califourchon sur des motos de fortune, à travers
lagunes et champs du Togo au Nigéria. Quand je prie
l’avion le 21 octobre 1977, je m’étais armé d’une arme
redoutable : accepter la précarité extrême (sans travail,
sans domicile, sans m’appuyer sur un réseau de passeurs
ni de relations amicales utiles) et me convaincre que ce
sera moins pire que l’esclavage au quotidien des togolais
en terre togolaise dont on ne se débarrasse pas, vivant !
Dans le roman de ces itinéraires, on est d’emblée en face
d’une suite d’espérance et de pessimisme d’être ôté d’ici,
non-désiré là, une sorte de dialectique d’être et de non-être
sur ces terres d’Afrique : de là la complexité de l’espace
de ces déplacés sur les routes d’Afrique et du monde.
L’écart entre l’homme africain et son bien, foncier ou
autre, est suffisamment grand pour qu’on s’y penche pour
le penser, penser la dialectique du droit qui protège le bien
mais pas tous les biens de tous et de facto s’investit d’un
lourd déficit. Mon approche de ce roman des champs
migratoires d’Afrique se développe dans un champ
géographique. Elle oblige à en dire la démarche, en effet
ce qui relève du terrain qui s’impose désormais dans les
sciences de l’homme et de la société. Il n’y pas de doute
que des démarches innovantes en la matière auraient dû se
prolonger ici, pensant en particulier aux conclusions en
terme de démarche et de contenus d’une équipe ayant
œuvré sur cette question. Je renvoie d’une part aux
conclusions de deux études scientifiques de référence : à
10 savoir : la sécurisation foncière en Afrique noire pour une
gestion viable des ressources et l’appropriation de la terre
en Afrique noire Manuel d’analyse, de décision et de
gestion foncière (chez Karthala).
Une bibliographie en quatre parties à la fin de ce texte
comprend les ouvrages signalés dans la première
bibliographie.
Concernant la démarche, des difficultés importantes ont
surgi à la naissance de cette réflexion. Un cabinet d’avocat
intéressé aux conflits entre le gouvernement togolais,
l’administration du PAL (Port Autonome de Lomé) et des
familles détentrices spoliées du droit traditionnel sur les
terres expropriées pour l’utilité publique au profit dudit
port n’a jamais pu rencontrer le Premier ministre togolais
sollicité. Un ministre togolais jadis en charge de l’Intérieur
et de la Sécurité territoriale, en exil en France, interrogé
pour exposer les lignes générales des gouvernements
togolais constamment mises en œuvre pour la protection
des ressources des populations a longuement réflexion
pour ne pas répondre à mes attentes. Le révérend père
Basile Ngono, camerounais, chercheur en anthropologie
rattaché à l’Université de Tilburg (Pays-Bas), ayant
contacté des préfets en charge des biens des populations
au Cameroun, n’a jamais pu obtenir des réponses à nos
interrogations.
Dans ce contexte, faire du terrain pour entendre
familles et communauté

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