Histoire africaine en Afrique
240 pages
Français

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Histoire africaine en Afrique , livre ebook

240 pages
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Description

Quelle(s) histoire(s) de l'Afrique ? Quelles dynamiques en cours dans l'écriture de l'histoire du continent africain ? Y a-t-il plusieurs facettes d'un même problème ? Autant de questionnements préoccupants au regard de l'actualité politique, des dérives des Etats-nations post-coloniaux et des dynamiques des constructions identitaires en cours. Les auteurs, de jeunes historiens, rendent compte des réalités, certes historiques, mais aussi actuelles des sociétés dans lesquelles ils vivent.

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Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 301
EAN13 9782336252735
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire africaine en Afrique
Travaux de Jeunes Historiens Africains

Issiaka Mandé
Faranirina Rajaonah
© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296067844
EAN : 9782296067844
Sommaire
Page de titre Page de Copyright Introduction générale Dynamiques internes, confrontation à l’étranger
L’esclavage en bordure du Logone : le cas des Mousgoum du Nord-Cameroun (XVIII e -XX e siècles) La longue marche des Ambamba de la Lékoumou (XIX e siècle) Se vêtir à Antananarivo à la fin du XIX e
Stratégie coloniale : modalités du contrôle des sociétés
Les élections à Madagascar de 1945 à 1956 Crimes et imposition de l’ordre colonial français dans le Diamaré (Nord-Cameroun) Le contrôle des armes à feu et de leurs munitions en Afrique Occidentale Française : 1903-1920 Les travailleurs malgaches de Tananarive face aux crises (1939-1949)
Économie de marché ou détérioration des termes de l’échange
La Compagnie Française de l’Afrique Occidentale (CFAO) au Niger de son implantation à nos jours (1926-1998) Territoires français d’outre-mer et investissements privés : le Togo et la compagnie togolaise des mines du Bénin de 1954 à 1974
Négocier la modernité
La coopération entre le Burkina Faso et la République de Chine : genèse, réalités et perspectives La production cotonnière dans la province du Mouhoun et son impact socio-économique de 1990 à 2000 Le Marché des véhicules d’occasion au port autonome de Lomé (1980-2000) Femmes de Brazzaville Nord : Genre et combats pour la survie pendant la guerre du 5 juin 1997 et la période post conflit
Cahiers Afrique
Introduction générale
Depuis plus d’une décennie, une réflexion sur les modalités d’écriture de l’histoire de l’Afrique ainsi que sur le renouvellement en train de s’opérer dans les thèmes de recherche a été engagée au sein du Laboratoire Sociétés en développement dans l’espace et dans le temps. Dans le contexte de remise en cause de la pertinence du concept d’aires culturelles ( aeras studies ), il nous a paru utile de continuer l’interrogation sur l’écriture de l’histoire en Afrique, en écho à comment Écrire l’histoire africaine autrement 1 , et de dépasser la dichotomie Nord-Sud pour proposer un regard endogène. En poussant, une fois de plus, avec le présent ouvrage, la frontière de la construction du savoir sur l’Afrique, notre objectif est de donner un aperçu des recherches réalisées par les étudiants (du niveau de la maîtrise, du DEA et du doctorat) dans les universités d’Afrique francophone. Les sujets abordés reflètent aussi la diversité des centres d’intérêt et des axes de recherches privilégiés par nos collègues qui ont encadré leurs travaux. Le programme finalisé par notre laboratoire ayant abouti à la constitution d’un corpus documentaire en histoire africaine qui alimente les ressources virtuelles de l’Agence universitaire de la francophonie et des établissements universitaires africains 2 le laissait déjà entrevoir.
Il est important de noter que cette écriture en cours de l’histoire africaine n’emprunte pas les chemins de traverse de l’érudition fortement inspirée par la « bibliothèque coloniale ». Elle se veut pragmatique et ancrée dans le vécu des populations. Elle ne celèbre pas non plus les fonctions utilitaristes de l’histoire mais vise à la compréhension des sociétés dans lesquelles vivent les auteurs. Aussi, par certains côtés, la méthodologie se situe dans la continuité des acquis d’une l’histoire qui s’adapte aux conditions de la recherche et qui peut apparaître comme empiriste. La dernière génération d’universitaires africains francophones (1970-2000) adhère volontiers à cette manière d’écrire ; cela vient de son parcours plus complexe et de son cursus effectué dans les universités d’Afrique (dont certaines anglophones), dans des pays de culture anglo-saxonne ou slave, à la différence de leurs aînés de la fin de la période coloniale (Cheikh Anta Diop, Abdoulaye Ly, Joseph Ki-Zerbo...) formés exclusivement dans des universités françaises.
De fait, les historiens africains de la génération ayant vécu l’avènement des indépendances ont été obnubilés par l’idée de prouver que le continent n’était pas a-historique et qu’au contraire la dynamique historique était perceptible même en recourant aux grilles de lecture valides en Occident. C’est pourquoi elle s’en était prise aux « oripeaux » utilisés par l’ethnologie, science qu’elle a vouée aux gémonies.
L’autre perspective dans les années 1960 fut de revisiter les grands empires (soudano-sahéliens et du Golfe du Bénin) et d’éclairer les « siècles obscurs » de l’Afrique. Cette démarche a pris de l’ampleur et bénéficié d’apports méthodologiques inouïs grâce, notamment, à la collecte des traditions orales. Le zèle mis à exploiter ces traditions et le souci de prouver l’historicité des sociétés africaines se sont accompagnés, plus qu’ailleurs, de la volonté de démontrer le caractère impérial des écrits des africanistes français. C’est aussi le moment fort des monographies centrées sur l’histoire politique écrites « par les fils du terroir qui ont étudié de préférence le royaume de leur appartenance ethnique dont ils ont l’avantage de connaître la langue et la culture » 3 . Le projet initial porté par les idéaux du panafricanisme, avec cependant une conception de l’écriture de l’histoire qui était régionale, a été détourné de ses objectifs. En effet, pour les tenants de cette approche, seul un maillage des différents territoires pouvait à terme donner une vision d’ensemble, alors que les nationalistes y voyaient l’occasion de construire une histoire nationale s’inscrivant dans les limites des État-nations en émergence.
La dernière génération d’historiens, celle des soleils des indépendances, s’est, en partie, débarrassée de ces scrupules à cause probablement de ses origines tant sociales qu’économiques. En effet, tous n’ont pas « d’ancrage dans des terroirs ». Un nombre croissant de citadins et de fils de migrants ont accédé (et accèdent) au savoir universitaire, avec pour socle commun une meilleure connaissance de l’histoire africaine apprise dans l’enseignement primaire et secondaire. Les chercheurs de cette génération ont acquis des savoirs d’après des programmes uniformisés à l’échelle des États francophones ; ils ont profité du travail de vulgarisation de leurs aînés et des manuels conçus par l’Institut pédagogique africain et malgache. Dès lors, ils se sont engagés dans les débats historiographiques contemporains, tout en explorant des problématiques nouvelles en histoire sociale et culturelle. En somme, ils cultivent l’universel et transcendent les barrières disciplinaires.
Autant dire que l’approche en matière de recherches est de plus en plus diversifiée, surtout que de nouveaux acteurs européens (néerlandais, belges, allemands, italiens...) et nord-américains interviennent dans le domaine de la coopération universitaire avec des projets novateurs. La conséquence en est le défrichement de nouveaux champs et le soutien à des programmes originaux et diversifiés d’enseignement et de recherches.

Éditer cet ouvrage est aussi pour nous, historiens africains du Nord, une façon de rendre hommage à cette jeunesse africaine, celle des programmes d’ajustement structurel, profondément intéressée par la compréhension de sa société. L’ouvrage éclaire sur quelques problèmes fondamentaux (le trafic des armes en Afrique occidentale ou la coopération avec la Chine) et développe une série de thèmes en histoire économique, dont le commerce des voitures d’occasion, les investissements privés et le poids des cultures de rente (le coton notamment). Des informations factuelles, des démarches originales, fruit d’enquêtes et d’exploitation de sources disponibles seulement sur le terrain, en Afrique, apportent un éclairage intéressant sur des questions au cœur de débats actuels (peuplement, esclavage...).
Nous tenons à remercier les collègues qui ont encadré les étudiants

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