Histoire du Consulat et de l Empire, (Vol. 3 / 20) faisant suite a l Histoire de la Revolution Francaise
224 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Histoire du Consulat et de l'Empire, (Vol. 3 / 20) faisant suite a l'Histoire de la Revolution Francaise , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
224 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

EVACUATION DE L'EGYPTE. Tous les yeux fixes sur la negociation engagee a Londres. - On se demande quelle influence exercera la mort de Paul Ier sur cette negociation. - Etat de la cour de Russie. - Caractere d'Alexandre. - Ses jeunes amis forment avec lui un gouvernement secret, qui dirige toutes les affaires de l'empire. - Alexandre consent a reduire beaucoup les pretentions apportees a Paris par M. de Kalitcheff, au nom de Paul Ier. - Il accueille Duroc avec bienveillance. - Ses protestations reiterees du desir de bien vivre avec la France. - Commencements de la negociation entamee a Londres. - Conditions mises en avant, de part et d'autre. - Conquetes des deux pays sur terre et sur mer. - L'Angleterre consent a restituer une partie de ses conquetes maritimes, mais subordonne toute la negociation a la question de savoir si la France gardera l'Egypte. - Les deux gouvernements sont tacitement d'accord pour temporiser, afin d'attendre l'issue des evenements militaires

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 octobre 2010
Nombre de lectures 0
EAN13 9782819908371
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LIVRE DIXIÈME.
É VACUATION DEL'ÉGYPTE. Tous les yeux fixés sur la négociation engagée à Londres.– On se demande quelle influence exercera la mort de Paul Ier surcette négociation. – État de la cour de Russie. – Caractèred'Alexandre. – Ses jeunes amis forment avec lui un gouvernementsecret, qui dirige toutes les affaires de l'empire. – Alexandreconsent à réduire beaucoup les prétentions apportées à Paris par M.de Kalitcheff, au nom de Paul Ier. – Il accueille Duroc avecbienveillance. – Ses protestations réitérées du désir de bien vivreavec la France. – Commencements de la négociation entamée àLondres. – Conditions mises en avant, de part et d'autre. –Conquêtes des deux pays sur terre et sur mer. – L'Angleterreconsent à restituer une partie de ses conquêtes maritimes, maissubordonne toute la négociation à la question de savoir si laFrance gardera l'Égypte. – Les deux gouvernements sont tacitementd'accord pour temporiser, afin d'attendre l'issue des événementsmilitaires. – Le Premier Consul, averti que la négociation dépendde ces événements, pousse l'Espagne à marcher vivement contre lePortugal, et fait de nouveaux efforts pour secourir l'Égypte. –Emploi des forces navales. – Diverses expéditions projetées. –Navigation de Ganteaume au sortir de Brest. – Cet amiral passeheureusement le détroit. – Prêt à se diriger sur Alexandrie, ils'effraye de dangers imaginaires, et rentre dans Toulon. – État del'Égypte depuis la mort de Kléber. – Soumission du pays, etsituation prospère de la colonie sous le rapport matériel. –Incapacité, anarchie dans le commandement. – Déplorables divisionsdes généraux. – Mesures mal conçues de Menou, qui veut toucher àtous les objets à la fois. – Malgré l'avis réitéré d'une expéditionanglaise, il ne prend aucune précaution. – Débarquement des Anglaisdans la rade d'Aboukir, le 8 mars. – Le général Friant, réduit àquinze cents hommes, fait d'inutiles efforts pour les repousser. –Deux bataillons ajoutés à la division d'Alexandrie auraient sauvél'Égypte. – Tardive concentration de forces ordonnée par Menou. –Arrivée de la division Lanusse, et second combat livré avec desforces insuffisantes, dans la journée du 13 mars. – Menou arriveenfin avec le gros de l'armée. – Tristes conséquences de ladivision des généraux. – Plan d'une bataille décisive. – Bataillede Canope, livrée le 21 mars, et restée indécise. – Les Anglaisdemeurent maîtres de la plage d'Alexandrie. – Longue temporisation,pendant laquelle Menou aurait encore pu relever les affaires desFrançais, en manoeuvrant contre les corps détachés de l'ennemi. –Il n'en fait rien. – Les Anglais tentent une opération sur Rosette,et réussissent à s'emparer d'une bouche du Nil. – Ils pénètrentdans l'intérieur. – Dernière occasion de sauver l'Égypte, àRamanieh, perdue par l'incapacité du général Menou. – Les Anglaiss'emparent de Ramanieh, et séparent la division du Kaire de celled'Alexandrie. – L'armée française, coupée en deux, n'a plus d'autreressource que celle de capituler. – Reddition du Kaire par legénéral Belliard. – Menou, enfermé dans Alexandrie, rêve la gloired'une défense semblable à celle de Gênes. – L'Égypte définitivementperdue pour les Français. [En marge: Avril 1801.] [En marge: La paix va devenir générale enEurope.]
Le but que se proposait le Premier Consul en prenantle pouvoir, allait bientôt se trouver atteint, car le calme régnaiten France, une satisfaction profonde remplissait les esprits, et lapaix signée à Lunéville avec l'Autriche, l'Allemagne et lespuissances italiennes, rétablie de fait avec la Russie, senégociait à Londres avec l'Angleterre. Une fois signée formellementavec ces deux dernières puissances, la paix devenait générale, et,en vingt-deux mois, le jeune Bonaparte avait accompli sa nobletâche, et rendu sa patrie la plus heureuse, la plus grande despuissances de l'univers. Mais il fallait terminer ce grand ouvrage,il fallait surtout conclure la paix avec l'Angleterre; car, tantque cette puissance n'avait pas dépose les armes, la mer étaitfermée, et, ce qui était plus grave, la guerre continentale pouvaitrenaître sous l'influence corruptrice des subsides britanniques.L'épuisement universel laissait, il est vrai, peu de chances àl'Angleterre d'armer de nouveau le continent; elle venait même d'envoir la plus grande partie coalisée avec nous contre sa puissancemaritime, et, sans la mort de Paul, elle aurait pu expiercruellement ses violences contre les neutres. Mais cette mortsoudaine était un fait nouveau et grave, qui ne pouvait manquer demodifier la situation. Quelle influence la catastrophe dePétersbourg allait-elle exercer sur les affaires de l'Europe ?C'est ce qu'on ignorait encore, c'est ce que le Premier Consulétait impatient de savoir. Il avait envoyé Duroc à Pétersbourg,pour en être plus tôt et plus sûrement informé. [En marge:Difficultés diplomatiques avec la Russie, naissant des prétentionsde Paul 1er.]
Un peu avant la mort de Paul, les relations avec laRussie n'avaient, pas laissé que de présenter d'assez grandesdifficultés, par suite de l'orgueil excessif de cet empereur, et del'orgueil non moins excessif de son ambassadeur à Paris, M. deKalitcheff. Le czar défunt voulait, comme nous l'avons ditailleurs, dicter lui-même les conditions de la France avec laBavière, le Wurtemberg, le Piémont, les Deux-Siciles, États dont ils'était fait le protecteur, ou spontanément, ou obligatoirement,par suite des traités qui avaient noué la seconde coalition. Ilvoulait même régler nos relations avec la Porte, et prétendait quele Premier Consul devait évacuer l'Égypte, parce que cette provinceappartenait au sultan, et qu'il n'y avait, disait-il, aucune raisonde la lui enlever. [En marge: Progrès de l'ambition et de lapuissance russe depuis un siècle.]
Cet allié, tout ardent qu'il était contrel'Angleterre, présentait donc aussi ses dangers, et lamésintelligence aurait pu renaître prochainement avec lui; Dureste, ce qui pouvait ne paraître qu'un trait de folie chezl'empereur Paul, était un singulier symptôme des progrès del'ambition russe, depuis trois quarts de siècle. En effet, il yavait à peine quatre-vingts ans que Pierre-le-Grand, attirant pourla première fois l'attention de l'Europe, se bornait à vouloirinfluer sur le nord du continent, en luttant contre Charles XIIpour faire un roi de Pologne. Quarante ans après, la Russie,portant déjà son ambition en Allemagne, luttait contre Frédéricavec l'Autriche et la France, pour empêcher la formation de lapuissance prussienne. Quelques années plus tard, en 1772, ellepartageait la Pologne. En 1778, elle faisait un pas de plus, et,réglant de moitié avec la France les affaires allemandes, elleinterposait sa médiation entre la Prusse et l'Autriche, prêtes à envenir aux mains pour la succession de Bavière, et avait l'insignehonneur de garantir à Teschen la constitution germanique. Enfin,avant que le siècle fût révolu, en 1799, elle envoyait cent milleRusses en Italie, non pour une question de territoire, mais pourune question morale, pour la conservation, disait-elle, del'équilibre européen, de l'ordre social, menacés par la révolutionfrançaise.
Jamais en si peu d'années, un tel agrandissementd'influence n'était échu à une même puissance. Paul, en voulant sefaire l'arbitre de toutes choses, pour prix de son alliance avec lePremier Consul, n'était donc que le fou d'une politique, qui, dansle cabinet russe, était profondément réfléchie. Son représentant àParis exigeait, avec une morgue froide et soutenue, ce que sonmaître demandait avec le désordre accoutumé de ses volontés. Ilaffectait même assez maladroitement de se faire le protecteur despetites puissances, qui étaient maintenant à la merci de la France,après l'avoir offensée. La cour de Naples avait voulu se placersous cette protection, ce qui lui avait peu réussi, car M. de Galloavait été renvoyé de Paris, et sa cour obligée de subir à Florenceles conditions du Premier Consul. M. de Saint-Marsan, chargé dereprésenter la maison de Savoie auprès de la République française,ayant voulu faire comme M. de Gallo, avait été renvoyé de même.
M. de Kalitcheff s'était hâté de réclamer pour lescours de Naples et de Turin, dont son maître avait garanti lesÉtats; et il entendait, en signant un traité avec la France, ne passe borner à stipuler le rétablissement des bons rapports entre deuxempires, qui n'avaient rien à se disputer ni sur terre ni sur mer,mais régler les affaires d'Allemagne et d'Italie, presque dans tousleurs détails, et jusqu'à celles de l'Orient, car il persistait àdemander la restitution de l'Égypte à la Porte. [En marge:Fermeté du cabinet français à l'égard des prétentions de laRussie.]
Malgré le désir de ménager l'empereur Paul, on avaitrépondu avec fermeté à son ambassadeur. On avait consenti à joindreau traité patent, qui rétablirait purement et simplement la paix etl'amitié entre les deux États, une convention secrète, danslaquelle on prendrait l'engagement de se concerter avec la Russiepour le règlement des indemnités germaniques, de favoriserparticulièrement les cours de Baden, de Wurtemberg et de Bavière,qui étaient ses alliées ou ses parentes; de réserver undédommagement à la maison de Savoie, si on ne lui rendait pas sesÉtats, mais sans dire ni où, ni quand, ni combien; car le PremierConsul avait déjà le projet de garder le Piémont pour la France.C'était là tout ce qu'on voulait concéder. Quant à Naples, letraité de Florence était déclaré irrévocable; et quant à larestitution de l'Égypte, on avait formé la résolution de ne pasmême écouter une parole sur ce sujet.
M. de Kalitcheff insistant avec un ton et desmanières assez étranges, on avait fini par ne plus lui répondre, etpar le laisser à Paris assez embarrassé de son rôle, et desengagements qu'il avait pris avec les petites puissances. On enétait là, lorsqu'on apprit la mort tragique de Paul. M. deKalitcheff, sans attendre les ordres de son nouveau souverain,voulant sortir de la fausse position où il s'était mis, adressa le26 avril une note péremptoire

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents