Histoire du Pakistan de 1947 à nos jours
217 pages
Français

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Histoire du Pakistan de 1947 à nos jours , livre ebook

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Description

Né de la partition de l'Empire des Indes en 1947, le Pakistan est allé de crise en crise sans parvenir à surmonter les contradictions résultant de cette partition mal pensée et mal réalisée. Le Pakistan est aussi une puissance nucléaire majeure dont dépendra l'issu du conflit en Afghanistan et, en tant que second pays mususlman du monde, il jouera aussi un rôle majeur dans le destin de l'Islam. Retrouvera-t-il le chemin de la modernité emprunté au début de son histoire ou deviendra-t-il un Etat paria consumé par la violence?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2014
Nombre de lectures 8
EAN13 9782336695433
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright
© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-69543-3
Titre
Recherches Asiatiques
Collection dirigée par Philippe Delalande
Dernières parutions

Jacques MAÎTRE, Viêt Nam central : renaissance de la vallée d’A Luói après les bombes américaines et l’agent orange (1961-2011) , 2013.
Jean-José SÉGÉRIC, Le Japon militaire , 2013.
Barbara VAILLANT, Boat people vietnamiens, Entre mémoire et diaspora , 2013.
Jean-Claude PIVIN, Les semailles des Kurus. Extraits choisis du Mahabharata , 2012.
LI Hong, La renaissance des campagnes en Corée du Sud 1960-2012 , 2012.
Marion FROMENTIN-LIBOUTHET, L’image du Laos au temps de la colonisation française (1861-1914) , 2012.
Philippe GENDREAU, Pierre-Marie Gendreau, un missionnaire vendéen au Tonkin , 2012.
Gérard Gilles EPAIN, Indo-Chine, Découverte, évangelisation, colonisation ; Une histoire coloniale oubliée , Tome I, 2012.
Gérard Gilles EPAIN, Indo-Chine, La guerre ; Une histoire coloniale oubliée , Tome II, 2012.
Thach TOAN, Les Khmers à l’ère de l’hindouisme (20-1336 apr. J.-C.) , 2012.
Linda AÏNOUCHE, Le don chez les Jaïns en Inde , 2012.
Quang DANG VU, Histoire de la Chine antique, tomes 1 et 2 , 2011.
TAKEHARA YAMADA Yumiko, Japon et Russie : histoire d’un conflit de frontière aux îles Kouriles , 2011.
Guy BOIRON, La Grande Muraille de Chine. Histoire et évolution d’un symbole , 2011.
Prince Mangkra SOUVANNAPHOUMA, Laos. Autopsie d’une monarchie assassinée , 2010
Marguerite GUYON DE CHEMILLY, Asie du Sud-Est. La décolonisation britannique et française , 2010.
Joëlle WEEKS, Représentations européennes de l’Inde du XVII e au XIX e siècle , 2009
Hélène PORTIER, Les missionnaires catholiques en Inde au XIX e siècle , 2009.
Denis HOCQUET, BHUTTO DU PAKISTAN , Vie et martyre d’un Combattant de la Liberté , 2009.
Michel PENSEREAU, Le Japon entre ouverture et repli à travers l’histoire , 2009.
Toan THACH, Histoire des Khmers ou l’odyssée du peuple cambodgien , 2009.
Dédicace
A Colette, Eliane et Michel
qui ont bien voulu relire cet ouvrage et m’aider de leurs conseils.
INTRODUCTION
Le Pakistan est le sixième pays du monde par la population avec environ 180 millions d’habitants et le deuxième pays musulman après l’Indonésie. Il entretient la sixième armée du monde, il dispose d’un armement nucléaire avec un nombre d’ogives sans doute supérieur à l’arsenal de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Inde et des missiles nucléaires de court et moyen rayon d’action 1 nécessaires pour les transporter. Mais, dans le même temps, l’État pakistanais est largement dysfonctionnel. Il a perdu le contrôle d’une partie non négligeable de son territoire où des mouvements islamiques djihadistes règnent en maître, il n’assure pas la sécurité dans le reste du pays qui est frappé, presque chaque jour, par des attentats terroristes. Il abrite et, sans doute, protège un certain nombre de groupes terroristes qui interviennent en Afghanistan, au Cachemire et dans le reste de l’Inde. Sa relation avec l’Inde n’est donc pas stabilisée. Sa relation avec les États-Unis, alors que sa population est aujourd’hui viscéralement anti-américaine, est devenue purement transactionnelle et la confiance entre les deux ex-partenaires est minimale. Enfin, le Pakistan est un des pays les plus pauvres du monde, au 138 e 2 rang mondial pour le PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat avec les indices de pauvreté, de santé publique, et d’éducation qui vont avec un tel rang. Economiquement, à plus long terme, le Pakistan est confronté à deux problèmes majeurs : une croissance démographique qui, selon les résultats de la dernière évaluation de la population, serait proche de 3% par an et des ressources en eau dramatiquement insuffisantes pour une population qui pourrait atteindre 230 millions dès 2025.
Le Pakistan est au cœur d’enjeux géostratégiques fondamentaux.
Dans l’immédiat, sa politique est un élément déterminant du succès ou de l’échec de l’intervention des États-Unis et de ses alliés de l’OTAN en Afghanistan. Que le Pakistan joue le jeu que les Occidentaux souhaiteraient le voir jouer, et il y a des chances raisonnables que leur aventure en Afghanistan ne se termine pas par un échec total. Que, en revanche, il use de tous les moyens à sa disposition pour mettre en place en Afghanistan un gouvernement à sa dévotion qui ne pourra être que dominé par les talibans afin de s’assurer d’une profondeur stratégique vis-à-vis de l’Inde, et l’intervention de l’Occident en Afghanistan n’aura été que 10 ans de guerres, de morts et de gaspillage sans aucun résultat tangible. Que le Pakistan essaye de trouver un modus vivendi avec l’Inde, qu’il renonce à sa paranoïa de revanche et que les deux pays s’ouvrent leur marché réciproquement, et tous deux pourraient connaître une accélération de leur croissance économique, particulièrement nécessaire pour le Pakistan dont la situation économique est présentement très difficile. Mais que le pouvoir soit accaparé par une coalition entre des partis extrémistes islamistes et l’armée ou que le gouvernement civil ne parvienne pas à contenir l’aventurisme des groupes terroristes créés et nourris par les services secrets de l’armée pakistanaise et que ceux-ci organisent de nouveaux attentats meurtriers en Inde à partir du sol pakistanais, et la possibilité d’une guerre nucléaire entre l’Inde et le Pakistan ne peut pas être complètement écartée.
À plus long terme, si le Pakistan se radicalise et réussit à regrouper autour de lui un certain nombre d’États qui partageraient une idéologie de type djihadiste, et le monde islamique deviendrait de plus en plus dangereux pour ses voisins, pour l’Occident et d’ailleurs pour lui-même. Mais qu’au contraire, il parvienne à transformer l’expérience démocratique chaotique actuelle en une évolution comparable, par exemple, à celle que connaît la Turquie aujourd’hui et les chances d’une évolution démocratique, pacifique et prospère du monde musulman seraient considérablement améliorées. Ce qui se passe au Pakistan à l’heure actuelle et ce qui va se passer dans les années qui viennent est sans doute plus important pour l’avenir du monde musulman et pour la relation entre celui-ci et le monde occidental que le printemps arabe et ses conséquences.
Or, tel qu’il se présente aujourd’hui, le Pakistan paraît ployer sous le poids de ses contradictions.
Le Pakistan est un État dont les langues et les modes de vie sont profondément indiens mais qui hait cet héritage.
Le Pakistan est une république islamique qui affirme dans le préambule de sa Constitution qu’Allah est le seul souverain et que le Coran et la Sunna du Prophète sont l’autorité suprême, mais dont les institutions sont modelées sur celles de Westminster. Son système légal est directement hérité des lois de l’époque coloniale britannique dont d’ailleurs une grande partie est encore en vigueur.
Le Pakistan a cherché pendant toute son histoire l’alliance avec les États-Unis, mais une partie croissante de sa population rêve qu’il prenne la tête d’une ligue de pays islamistes qui serait violemment anti-occidentale et pourrait sortir vainqueur de la guerre que, de leur point de vue, les États-Unis mènent contre l’islam.
Le Pakistan est dirigé par une élite politico-militaire très largement formée en Occident, parlant anglais, pratiquant un islam modéré, mais qui a laissé se développer dans la population une vision fondamentaliste, voire djihadiste, de l’islam.
Le Pakistan est un État où l’armée tient la première place, en arguant d’une conspiration permanente de tous ses ennemis, au premier rang desquels se place l’Inde, et en se targuant de prouesses militaires glorieuses, mais c’est lui qui a provoqué toute les confrontations armées avec l’Inde (en 1948, en 1965, en 1971, il est vrai involontairement, et en 1998) et qui est sorti vaincu, ou sur le point de l’être, de chacune d’entre elles.
Ces contradictions affectent l’histoire du Pakistan depuis sa création en août 1947. À la racine de ses contradictions, il y a l’islam. Peut-on bâtir un État en faisant de l’islam la base de l’identité nationale ? La question p

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