Histoire et sociologie de la pauvreté en Afrique
194 pages
Français

Histoire et sociologie de la pauvreté en Afrique , livre ebook

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194 pages
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Description

Si le discours sur la pauvreté paraît nouveau, le phénomène est aussi vieux que le monde. La seule approche par l'économique a longtemps privé la communauté mondiale des pertinentes analyses historico-sociologique, philosophique, psychologique et même linguistique. Telles sont les disciplines réunies ici et dont les regards vont par leur originalité apporter un éclairage nouveau.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mars 2012
Nombre de lectures 22
EAN13 9782296484542
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Histoire et sociologie de la pauvreté en Afrique
Études Africaines Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa Dernières parutions André MBATA MANGU,Barack Obama et les défis du changement global. Leçons pour le monde, l’Afrique et la politique étrangère américaine, 2012. Clotaire SAULET SURUNGBA,Centrafrique 1993-2003. La politique du Changement d’Ange Félix Patassé, 2012. Elliott Anani SITTI,Investir en Afrique pour gagner, 2012. Edgard GNANSOUNOU,En finir avec le franc des économies françaises d’Afrique, 2012.Philippe NKEN NDJENG,L’idée nationale dans le Cameroun francophone, 1920-1960, 2012. Pierre Esaïe MBPILLE,Les droits de la femme et de l’enfant : entre universalisme et africanisme, 2012. Michel BOURGEOIS,Senghor et la décolonisation.Radio Dissóó, la révolte paysanne, 2011. Abderrahmane M’ZALI,La coopération franco-africaine en matière de Défense, 2011. Aly Gilbert IFFONO,Naître, vivre et mourir en pays kisi précolonial,2011. E. Libatu LA MBONGA,Espoirs déçus en République démocratique du Congo, 2011. Paulin KIALO,Parcs nationaux et diplomatie environnementale au Gabon, 2011.Justine DIFFO TCHUNKAM,Droit des activités économiques et du commerce électronique, 2011. Kouadio A. ASSOUMAN,Le rôle des Nations Unies dans la résolution de la crise ivoirienne. Tome 1 : Soutien aux initiatives françaises et africaines. Tome 2 : Soutien à l’accord politique de Ouagadougou, 2011. Adrien DIAKIODI,La société kongo traditionnelle. Modèle pour l’Union africaine, 2011. Divine Edem Kobla AMENUMEY,Les Éwé aux temps précoloniaux. Une histoire politique des Anlan, des Guin et des Krépi,2011.
Sous la direction de Jean-Pierre Missié Histoire et sociologie de la pauvreté en Afrique
Regards croisés sur un phénomène durable L’HARMATTAN
Couverture : Igrac Mise en page : Jean-Aimé Dibakana
© L'HARMATTAN, 2012 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-96330-6 EAN : 9782296963306
L’Interdisciplinaire groupe de recherche sur l’Afrique contemporaine (IGRAC) est une organisation des enseignants et des chercheurs de l’Université Marien Ngouabi de Brazzaville dont les objectifs principaux sont : la promotion de la recherche sur l’histoire, les civilisations et les problèmes contemporains de l’Afrique (politiques, économiques, sociaux et culturels); la publication de ses travaux de recherche au niveau national et international à travers des revues internationales; la constitution d’un fonds documentaire; la convention de coopération scientifique au plan national avec différents groupes de recherche et au plan international en intégrant des réseaux de recherche. Son siège est fixé au Département d’Histoire de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Marien Ngouabi. L’IGRAC publie annuellement une revue dénommée :Les Cahiers de l’IGRAC.Publication de l’Interdisciplinaire Groupe de Recherche sur l’Afrique Contemporaine (IGRAC), Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, Université Marien Ngouabi. BP: 13244 Brazzaville (Congo). www. web-africa.org/igrac/ e-mail : igrac_congo@yahoo.frComité de publication Florence Bernault (Université de Wisconsin, États-Unis) ; Joseph Tonda (Université Omar Bongo, Gabon) ; Abraham Constant Ndinga Mbo (Université Marien Ngouabi) ; Dominique Ngoïe-Ngalla (Université Marien Ngouabi) ; André-Patient Bokiba (Université Marien Ngouabi) ; Jean-Pierre Missié (Université Marien Ngouabi), Rémi Bazenguissa Ganga (Université de Lille, France).
Introduction générale REGARDS CROISES SUR LA PAUVRETE DURABLE ENAFRIQUEJean-Pierre MISSIELa lutte contre la pauvreté, discours abondamment ressassé par les institutions internationales suscite partout en Afrique des réunions, des études en vue de l’élaboration du document de stratégie de lutte contre la pauvreté (DSRP). Le concept de pauvreté est polysémique. En général sont mis en exergue des facteurs économiques. Mais de façon plus large, le PNUD par exemple la considère comme«l’ensemble des manques: impossibilité de vivre longtemps et en bonne santé, de s’instruire, d’avoir des conditions de vie décentes, de 1 participer à la vie de la collectivité ».Et les institutions internationales déclarent lutter contre la pauvreté en imposant des programmes en réalité néolibéraux dénommés « politiques d’ajustement structau bord de la route urel » (P.A.S.) qui laissent « » de nombreuses personnes déjà économiquement vulnérables. En tout cas la littérature est abondante sur cette problématique. Quels que soient les sens que l’on peut attribuer à ce concept, l’on retrouve toujours des notions comme sous-équipement, pénurie, dénuement, précarité, misère, bref, difficultés à satisfaire les besoins fondamentaux comme manger, se soigner, se loger, se vêtir, même prendre sa douche régulièrement. Lorsque ces questions ne sont pasrésolues, quand ces mécanismes d’inégalité et d’injustice sont ressentis comme durables, insupportables, et apparemment insolubles, il s’ensuit toute une chaîne de conséquences dont l’impossibilité d’assurer lascolarisation de la progéniture, de faire face aux obligations lignagères (participation aux funérailles), la paupérisation, terreau de la criminalisation, de l’arnaque, de la délinquanceet des incivilités, la prostitution et tous les ingrédients de l’anomie et des maladies diverses, ou alors l’« informalisation» et l’évasion dans des modalités du croire qui foisonnent aujourd’hui.C’est pourquoi il n’est pas ici question pour nous de recenser, de revoir fondamentalement les définitions données par la plupart des économistes et autres chercheurs. Nous nous proposons de présenter plutôt quelques études qui sont des regards croisés de diverses branches des sciences humaines.
1  Antoine Tine,Gouvernance, lutte contre la pauvreté et développement durable en Afrique. http://antoinetine.ifrance.com/articles/gouvernance_lutte_contre_la_pauvrete_et_developpement_ durable_en_afrique.pdf.P.5. 9
En réalité, la pauvreté ainsi définie ne date pas de la période de l’instauration de la démocratie au Congo, même si elle a pris de l’ampleur depuis. L’histoire politico-économique du Congo nous révèle différents programmes de développement, donc de lutte contre le sous-développement (en fait contre la pauvreté) élaborés par les régimes successifs : programme triennal (sous Youlou) ; plan intérimaire de développement économique et social (1964-1968 : régime Massamba Débat) ; programme triennal de développement économique et social (1970-1972 : sous Marien Ngouabi); programme d’action gouvernementale (sous Yhombi Opango : 1978-1979) ; programmes complémentaire et transitoire (1980 et 1981) et plan quinquennal (1982-1986 sous Sassou Nguesso). Sans compter des rencontres telles que la conférence des entreprises d’Etat (juin 1980) qui mettait en exergue la responsabilité de l’homme dans la mauvaise gestion. En fait, la dégradation des conditions de vie des populations est un phénomène structurel qui a pris racine à partir du milieu des années 1980. Cela peut se lire à partir des tentatives qui ont continué à être menées : au total quatre programmes d’ajustement structurel ont été appliqués entre 1986 et 1997dont le PAS Renforcé (sous Lissouba en 1996). L’on peut citer plus récemment le Programme Intérimaire Post Conflit (PIPC) 2000-2002. En tout cas, la mise en œuvre de tous ces programmes visait une transformation structurelle de l’économie, tout en corrigeant les déséquilibres interne et externe afin de promouvoir la croissance économique. L’implémentation de ces programmes a nécessité des mesures qui ont paradoxalement contribué à la dégradation massive des conditions de vie des populations. Il s’agit, entre autre de: la fermeture et/ou la restructuration des 2 entreprises publiques; l’arrêt de la convertibilité automatique du diplôme en poste de travail (des recrutements) dans la Fonction publique qui est jusqu’aujourd’hui le principal pourvoyeur d’emplois dans le pays; la réduction des effectifs de la Fonction publique ; la suspension des effets financiers des avancements et reclassements dans la fonction publique ; etc. Les guerres successives (de 1992 à 2002), guerres fratricides, guerres des 3 pauvres (guerres inciviles, dirait Pourtier ), ont engendré de graves pénuries et des mouvements spéculatifs qui ont suscité en chaîne des corrections des prix ou des coûts des biens et services sur les marchés. L’Indice de Développement Humain (IDH), qui est un indicateur composite comprenant la durée moyenne de la vie, le niveau de l’éducation et le revenu moyen de la population, s’est 4 donc logiquement dégradé. Il est passé de 0,533 en 1995 à 0,502 en 2000 .
2  La fermeture des offices de commercialisation des produits agricoles ont particulièrement joué un rôle important dans le processus de paupérisation des populations des zones rurales. 3 Lire Roland Pourtier, « 1997 : les raisons d'une guerre incivile »,Afrique contemporaine, n°186, 2e semestre 1998, pp. 7-32. 4  Les statistiques surl’IDH sont extraites du Rapport sur le Développement Humain du PNUD, 2004. 10
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