HISTOIRE SOCIALE DE L’INSTRUCTION DES FILLES AU MAROC - Période précoloniale 1860-1912
320 pages
Français

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HISTOIRE SOCIALE DE L’INSTRUCTION DES FILLES AU MAROC - Période précoloniale 1860-1912 , livre ebook

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Description

L'histoire du Maroc précolonial atteste que l’instruction des filles comme l’alphabétisation des femmes n’ont pas toujours été une priorité, même si les femmes ont été partie prenante dans le fonctionnement et la gestion de la société. Pourquoi les fillettes étaient-elles exclues de la culture écrite ? Pour quelles raisons ont-elles été éloignées des écoles coraniques et d’une éducation formelle pour se cantonner dans une formation normative, les préparant aux fonctions de procréatrices, de muses et de gardiennes du foyer ? Pourquoi instruire a été conjugué au masculin seulement ? Comment dans un pays musulman, où la quête de la connaissance est une obligation pour toute musulmane et tout musulman, les femmes n’ont reçu que des miettes de ce savoir religieux pour pratiquer les cinq piliers du dogme ? Autant de questions auxquelles nous allons essayer de répondre dans cet ouvrage.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2022
Nombre de lectures 11
EAN13 9789920753487
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Pérîode précoonîae -
Cette pubîcatîon est une coédîtîon entre La Croîsée des Chemîns et Sochepress
ïSBN : ----
Dépôt éga : MO
© Édîtîons a croîsée des chemîns
, Rue Mouaffak Eddîne ïmm. A, Rés. Dbîbagh
Quartîer des Hôpîtau - casabança
înfo@açroîseedesçhemîns.ma
www.açroîseedesçhemîns.ma
AICHA BELARBI
HïSTOïRE SOCïALE DE L’ïNSTRUCTïON DES FïLLES AU MAROC Pérîode précoonîae -
À toî, aa Khadîja Bent E Hadj M’hamed Bouchentouf : ma mère, au savoîr întarîssabe et quî portaît en sîence cette profonde frustratîon que ne connaîssent que cees et ceux quî n’ont pas eu accès à a cuture écrîte.
ï N T RODUCT ïON GÉN ÉR A LE
«Tout travaî de dévoîement auque doît en prîncîpe se consacrer a recherche contîent au moîns împîcîtement une crîtîque de ’exîstant et, par voîe de conséquence une învîtatîon 1 à ’améîorer ou à e transformer. »
e saoîr est a çé du pouoîr poîtîque, éçonomîque, çuture et symboîque ; pouoîr quî appartîent à çees et çeu quî ont eu des opportunîtés de ’açquérîr, de par eur rang soçîa de naîssançe, maîs 2 surtout à traers ’éduçatîon et une înstruçtîon gobae quî es préparent à ’eerçer et à e perpétuer. Aussî, ’éduçatîon en généra, et çee des ies et des femmes en partîçuîer, se présente çomme un des enjeu fondamentau d’émançîpatîon personnee, de promotîon soçîae et e poînt préçurseur de çhangements durabes. Façteur de déeoppement éçonomîque et soçîa, ’éduçatîon çontrîbue à a prospérîté du pays, au renforçement du proçessus de démoçratîsatîon
1. Jaçques commaîe,Les stratégîes de femmes : travaî, famîe et poîtîque. Parîs, a Déçouerte, 1993, p. 104. 2.Éducatîonetînstructîon, termes souent çonfondus maîs quî sont étymoogîquement dîfférents. ’éduçatîon seon E. Durkheîm (Eduçatîon et soçîoogîe) çonsîste en «a transmîssîon des normes, des aeurs et des habîtudes des dîfférents groupes auques ’îndîîdu appartîent, en y întégrant e substrat çommun néçessaîre à ’ensembe de a soçîété ». Ee permet à ’îndîîdu de s’întégrer dans a soçîété, ç’est une soçîaîsatîon de a jeune génératîon et dont es prînçîpaes înstîtutîons sont a famîe, ’éçoe, es médîas, et es nouees teçhnoogîes de ’înformatîon. ’înstruçtîon, ç’est ’açtîon de former ’esprît, d’enseîgner, de fournîr des çonnaîssançes à quequ’un au seîn d’une înstîtutîon sçoaîre ; ’înstruçtîon est une dîmensîon fondamentae de ’éduçatîon.
8 — Hîstoîre socîae de ’înstructîon des ies au Maroc
et à a préseratîon des droîts humaîns, permettant au femmes de prendre çonsçîençe de eurs droîts, de es reendîquer et de es défendre e ças éçhéant. Agent de mutatîon soçîa, ee agît sur es çomportements démographîques, permet une meîeure însertîon dans ’empoî, dans a îe poîtîque et çuturee, oçtroyant au femmes es moyens de çombattre es dîsçrîmînatîons soçîaes et de genre. cependant, nombre de ies et de femmes, notamment dans es pays du Sud, entre autres e Maroç, çontînuent à faîre partîe des popuatîons unérabes, anaphabètes, sans pouoîr, îçtîmes d’une mutîpe dîsçrîmînatîon, en raîson de eur see, du mîîeu d’appartenançe et de a çuture domînante. Apprendre au ies et au femmes à îre et à éçrîre eur permet de deenîr autonomes, eur donne aççès à un saoîr pus arge et une ouerture sur e monde, çe quî pourra éentueement remettre, à çourt ou à ong terme, en questîon ’autorîté masçuîne. a réoutîon, quî aççompagne a sçoarîsatîon des fîes et a hausse du tau d’aphabétîsatîon des femmes, engendre un boueersement au nîeau menta et reatîonne et e déeoppement de nouees ambîtîons. Aussî a-t-on peur que ’înstruçtîon des ies çonduîse es femmes pus tard à çontester es aeurs fortement patrîarçaes du passé et à reendîquer un partage de pouoîr et une égaîté effeçtîe de droîts entre es sees. Dynamîque quî peut aboutîr à une déstabîîsatîon de ’ordre famîîa, çuture et soçîa. ’înstîtutîonnaîsatîon de ’înstruçtîon des ies se troue donç ourdement pénaîsée dans e Maroç préçoonîa. ïnstaurée dans a doueur sous e proteçtorat, ee a tîtubé durant presque quatre déçennîes après ’îndépendançe, aeç une e nette améîoratîon au çours du XXI sîèçe. e ï a sans dîre que ’hîstoîre du Maroç de a moîtîé du XIX sîèçe à nos jours témoîgne d’une soçîété en mouement, dont e passage d’une struçture tradîtîonnee fermée à une struçture pus ouerte sur ’etérîeur, întégrée dans ’éçonomîe îbérae et dans a soçîété de ’înformatîon et de çommunîçatîon ne s’est pas faît sans heurts nî çonlîts. certes, es méçanîsmes de mutatîons sont très çompees, es opposîtîons ne sont pas toujours çaîres, es ruptures dîfiçîes à aççepter et es résîstançes rudes à mater. En çonséquençe es înterprétatîons se mutîpîent, es înterentîons
Introductîon générae — 9
se dîersîient, engendrant des anayses et des açtîons dîerses quî ont des împaçts arîés sur es înstîtutîons et es açteurs soçîau. Depuîs a pénétratîon sournoîse ou dîreçte des puîssançes européennes e au Maroç au XIX sîèçe, es forçes de çhangement et de résîstançes n’ont çessé de se çonfronter, ees se sont eprîmées, soît dans une reatîon d’opposîtîon, de dîstançîatîon ou de çompromîs. ’îmbrîçatîon du poîtîque et du soçîa dans e reîgîeu a çonduît à un çonseratîsme outrançîer et à un rejet de toute éentuaîté de çhangements îtau. ce quî s’est argement manîfesté dans e domaîne éduçatîf, oîre transçendé, quand î s’agît du statut des femmes, de eur émançîpatîon, et surtout de eur înstruçtîon. Aujourd’huî, e Maroç se modernîse, es îndîçateurs poîtîques, éçonomîques, soçîoçutures, attestent des çhangements notabes înterenus dans e statut des femmes et e respeçt des droîts humaîns. Reste que çertaîns traîts fondamentau de a tradîtîon dîsçrîmînatoîre çonsaçrée par es stéréotypes seîstes, es çomportements et attîtudes dîfférentîes demeurent îaçes, tendant à remettre en questîon a çonçeptîon gobaîsante de a modernîté. D’aîeurs « dans e proçessus de transformatîons, tradîtîon et modernîté se heurtent, maîs égaement se soutîennent mutueement. Non seuement parçe qu’on peut déçeer des çyçes de ruptures et des çyçes de çontînuîté, maîs égaement parçe que e çhangement se égîtîme en se ressourant dans a tradîtîon et que a 3 tradîtîon agît sur a soçîété en réçupérant e modèe çontre e tradîtîonne ».
«L’éducatîon est un droît, maîs pour trop de femmes et de ies ce 4 n’est toujours pas une réaîté »
’éduçatîon des ies et des femmes est un droît humaîn fondamenta ; tous es traîtés et toutes es çonentîons înternatîonaes y însîstent
3. Yadh Ben Açhour, «Mutatîons çuturees et jurîdîques: ers un seuî mînîmum de modernîté», în Mîçhe cAMAU (sous dîreçtîon)Changements poîtîques au Maghreb, édîtîons du cNRS. Parîs 1991, pp. 12-27, p. 14. 4. Seçrétaîre généra des Natîons unîes. « ïnîtîatîe mondîae sur ’éduçatîon 2012 ».
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