Kalichat
70 pages
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Kalichat , livre ebook

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Description

« J'ai voulu raconter de mon vivant dans un petit volume une partie de l'histoire de ce quartier qui m'est très cher mais aussi à d'autres. » À travers la narration de Kalichat, le « petit crabe de vase », Toussaint Lentin parcourt l'histoire de sa terre natale, la Guyane, de la colonisation à l'abolition de l'esclavage. Il a tout particulièrement souhaité rendre hommage à cette partie de la ville de Cayenne, improprement nommée « village chinois », qui a vu des Indochinois, déracinés par le colonialisme, tenter de reprendre pied. Un récit riche en péripéties, mêlé à des souvenirs personnels.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 28 juillet 2017
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342154771
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0056€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Kalichat
Toussaint Lentin
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Kalichat

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
Mon essai est un recueil de s ouvenir s mais aussi un guide touristique.
Mon guide et héros sera Kalichat, « petit crabe de vase », sobriquet donné à toutes les personnes habitant de l’autre côté de la crique (le canal Laussat), car les rues des quartiers n’étaient pas toutes goudronnées. Il y avait une grosse fontaine à l’angle de l’avenue du Général-de-Gaulle et de la rue du 14-Juillet avant d’arriver au centre-ville. C’était le passage obligé pour se nettoyer les jambes et les pieds. C’était aussi un abreuvoir car les livraisons de marchandises se faisaient en charrette.
Ce recueil n’est pas un révélateur, mais une chronologie ou une récapitulation de l’histoire de mon pays, la Guyane. C’est aussi le point de départ de la construction d’une société de la traite négrière à l’abolition de l’esclavage, de la colonie à la départementalisation puis la régionalisation et les divers articles 72, 73, 74, pour arriver à une assemblée unique.
Ce n’est pas une exclusivité, mais une compilation.
Sur le Village chinois beaucoup de choses ont été dites, beaucoup de choses ont été écrites, tout ce beau monde n’a jamais vécu ni séjourné vingt-quatre heures dans le quartier.
Cette artère est le poumon de la ville de Cayenne, un passage obligé pour les touristes. Les résidents se considèrent comme des frères et sœurs, les problèmes internes sont minimes, je dirais rares.
Pour ces diverses distractions, beaucoup sont venus faire leurs « gammes », toutes classes sociales confondues.
Au fil des années, son nom a changé à plusieurs reprises : du Village chinois à l’autre côté de la Crique et aujourd’hui Chicago.
Il y a encore des septuagénaires, sexagénaires et plus qui y sont nés, et habitent toujours le quartier.
Ce manuscrit est un hommage, un souvenir en la mémoire des bâtisseurs de ce quartier. Le Village chinois, c’est aussi une certaine reconnaissance pour ceux qui ont été déracinés, déportés et parachutés loin de leur terre natale.
La conclusion d’un lecteur sexagénaire qui a lu le manuscrit en préparation :
 
« L’auteur a tenté, au travers d’une savante compilation de textes et de souvenirs personnels, de faire revivre l’histoire riche en péripéties de toutes sortes de cette partie de la ville de Cayenne, improprement nommée “Village chinois” lieu de toutes les souffrances, de tentatives de résurrection mais aussi de plaisirs et de débauche. »
 
Chinois, parce que tous ceux qui avaient les yeux quelque peu bridés étaient considérés, selon les connaissances socio-ethniques-ou ethnologiques de l’époque, comme chinois, alors qu’ils n’étaient en fait qu’indochinois donc vietnamiens.
Qui n’a pas entendu parler de ce fameux « couloir de la mort », sombre impasse entre de petites cases en bois faites souvent de tôles et de contreplaqué où se cachaient et se côtoyaient des immigrés brésiliens, dominicains, surinamiens ou guyaniens, dans la douleur, la délinquance et la prostitution.
Quartier sud, « Bas Quartier », « La Crique », puis « Chicago »… les noms ne manquent pas à ce coin de Guyane qui est toujours resté accueillant à la pauvreté, la misère et l’exclusion, mais qui a toujours été un lieu de vie intense et d’activité de pêche artisanale.
Vivant la nuit, dormant le jour, ce quartier plein de bruits et d’odeurs ne laisse pas indifférent celui qui le traverse.
On note toutefois cette fierté des résidents qui tentent, pour certains, de sortir de leur difficile condition ou qui revendiquent ouvertement leur appartenance à ce quartier de tous les dangers.
La lecture de ce livre nous apportera avec un peu d’histoire une démystification du mal nommé « Village chinois ».
 
Voyage à travers le temps mais aussi à travers toutes ces contrées qui ont donné ses fils à la Guyane.
 
 
Les premiers habitants étaient indochinois.
Il n’y a aucun monument rappelant leur passage, mais il reste toujours des traces de leurs ADN.
Comme en Camargue dans les années 1930, où ils étaient envoyés pour cultiver le riz.
Le quartier du Village chinois est riche en histoire.
Juste pour mémoire, ou pour ces jeunes du quartier et autres, je relate une partie de son passé historique d’après des documents d’archives ; cela fait partie des composantes ethniques et du patrimoine de la Guyane.
 
 
Pour mémoire, l’Indochine était sous protectorat français sur le royaume en 1863.
En 1953, le roi Norodom Sihanouk lança la « croisade royale pour l’indépendance » et le 9 novembre 1953, la France reconnaissait la complète indépendance du Cambodge.
À la conférence de Bandung 1955, le Cambodge s’est déclaré « État neutre et non aligné ».
Norodom Sihanouk est né le 31 octobre 1922, à Phnom Penh, décédé le 15 octobre 2012 à Pékin et incinéré le 5 février 2013 à Phnom Penh.
C’était un monarque et un homme d’État cambodgien.
Il fut l’une des principales figures de la vie politique cambodgienne au xx e  siècle, exerçant notamment une période de pouvoir personnel entre 1953 et 1970 sous les titres successifs de roi du Cambodge, puis de chef d’État à vie, avant de devenir roi dans les années 1990.
Il est considéré comme l’un des pères fondateurs de la francophonie, avec le Sénégalais Léopold Sédar Senghor et le Nigérien Hamani Diori.
 
 
Les « bagnes » des Indochinois en Guyane (1931-1963) Danielle Donet-Vincent
1. L’histoire des peines coloniales, déportation, transportation et relégation , improprement confondues sous le terme populaire et générique de bagne , relève tout à la fois de l’histoire des peines judiciaires et de l’histoire coloniale de la France. Le temps de gestation puis de fondation des « bagnes » de Guyane en reste une des illustrations, répétée par la mise en place des « bagnes » de Nouvelle-Calédonie (Barbançon Louis-José, cf . bibliographie). Cependant, c’est sans doute la création de « bagnes » spécifiques pour les Indochinois, au début des années 1930, qui met le plus en relief l’intrication profonde, l’emboîtement serait-on tenté d’écrire, des politiques pénales et coloniales françaises.
Les vestiges du camp de Crique Anguille, affectés aux détenus indochinois, sont aujourd’hui perdus au cœur de la forêt guyanaise.
Indochine, l’indépendance en marche
2. Des condamnés issus des colonies françaises d’Extrême-Orient avaient été envoyés en Guyane dès la fin du xix e  siècle : 997 hommes avaient été extraits d’Indochine de 1885 à 1922, pour être envoyés dans notre colonie sud-américaine. Ces hommes étaient-ils des condamnés de droit commun ou des condamnés politiques ? À notre connaissance, aucune étude spécifique n’a été faite sur ce sujet. À peine conservait-on en Guyane le souvenir de l’origine de ces condamnés en nommant « Village chinois » le secteur de Saint-Laurent où un grand nombre d’entre eux, libérés astreints à résidence, survivaient du produit de leur lopin de terre. Nous savons, par ailleurs, que l’opposition à la présence française en Extrême-Orient avait conduit l’autorité coloniale à prendre des mesures particulières. Un arrêté du 10 janvier 1913, complété par un autre le 11 janvier 1915, avait décidé que les « indigènes   », dont le transfert hors de l’Indochine n’était pas décidé, purgeraient leur peine de déportation au pénitencier de Poulo-Condor. La déportation, il faut le rappeler, était la sanction appliquée aux condamnés d’opinion. Poulo Condor, pour sa part, est une île située à environ cent kilomètres à l’est de la Cochinchine, au sud de Saïgon (aujourd’hui Côn Dào, rattaché au Viêt Nam du Sud), où un pénitencier avait été créé. Le régime général des détenus y fut fixé essentiellement par un texte de 1916 dont la sévérité, jointe aux abus et trafics du personnel, engendra des révoltes violentes, suivies de répressions plus violentes encore, à l’issue desquelles 437 condamnés avaient été extraits de ce camp et envoyés en Guyane en 1922.
 
3. La crise économique mondiale des années 1925 vivifia le mouvement d’indépendance...

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