La croix de Triquet : Une étude de l héroïsme militaire
193 pages
Français

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Description

En 1945, le romancier F. Scott Fitzgerald écrivait : « Montrez-moi un héros, je vous écrirai une tragédie. »
Cette phrase aurait pu être écrite à propos de Paul Triquet. Seul Canadien français à avoir obtenu la croix de Victoria pour un fait d'armes accompli en Italie durant la Deuxième Guerre mondiale, ce simple soldat est poussé sous les feux de la rampe pour en faire un exemple. Mais on ne devient pas un héros impunément.
L'histoire de Triquet révèle le cynisme des autorités militaires qui retouchent à petits traits sa vie pour en faire une légende qui cadre mieux avec leurs visées : stimuler l'effort de guerre et encourager l'enrôlement. Le costume de héros est toutefois un peu trop grand, et de l'avoir endossé laissera des séquelles douloureuses non seulement dans la vie privée et professionnelle de Triquet, mais aussi dans l'histoire militaire canadienne.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 août 2012
Nombre de lectures 2
EAN13 9782760627840
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

John MacFarlane
LA CROIX TRIQUET
Une étude de l’héroïsme militaire
Traduit de l’anglais par Richard Dubois
Les Presses de l'Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada MacFarlane, John, 1963- La croix de Triquet : une étude de l’héroïsme militaire Traduction de : Triquet’s cross. Comprend des réf. bibliogr. ISBN 978-2-7606-2208-1 1.Triquet, Paul, 1910-1980. 2. Guerre mondiale, 1939-1945 – Campagnes et batailles – Italie. 3. Canada. Armée canadienne. Royal Régiment, 22 e . 4. Héros – Aspect politique – Canada. 5. Croix de Victoria. 6. Militaires – Canada – Biographies. I. Titre. FC581.T75M3214 2011 940.53’71092 c2011-942230-1 Dépôt légal : 2e trimestre 2012 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2012, pour la traduction française L’édition originale de cet ouvrage est parue sous le titre: Triquet’s Cross. A Study of Military Heroism © McGill-Queen’s University, 2009 ISBN (papier) 978-2-7606-2208-1 ISBN (epub) 978-2-7606-2784-0 ISBN (pdf) 978-2-7606-2783-3 Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition. Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). Cet ouvrage a été publié grâce à une subvention de la Fédération canadienne des sciences humaines, de concert avec le Prix d’auteurs pour l’édition savante, dont les fonds proviennent du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada. Les Presses de l’Université de Montréal remercient le gouvernement du Canada de son soutien financier pour ses activités de traduction dans le cadre du Programme national de traduction pour l’édition du livre. Imprimé au canada en juin 2012 Réalisation fichier ePub : Studio Numeriklivres
Préface
Les Québécois, on l’a souvent dit, ont longtemps entretenu une distance vis-à-vis des questions militaires, y compris celles qui ont trait à leur passé collectif sur les champs de bataille. Les Forces canadiennes ont, jusqu’à récemment, été perçues comme un bastion anglophone, où ne servaient que les francophones qui n’avaient d’autres choix de carrière. Quant aux guerres menées par le Canada à l’étranger (et au cours desquelles ont servi de nombreux Québécois), elles sont souvent considérées avec méfiance, car perçues comme la manifestation d’un impérialisme britannique ou, plus tard, américain, qui n’a que peu à voir avec les intérêts ou les valeurs canadiennes ou québécoises.
Dans ce contexte, le « héros militaire» québécois est plus volontiers celui qui résiste au « militarisme anglo-canadien » que celui qui accomplit un acte de bravoure sous le feu de l’ennemi. De Jean Brillant (lieutenant au 22 e bataillon tué en 1918 et récipiendaire de la Croix de Victoria) ou George « Buzz » Beurling (pilote né à Verdun qui a abattu 23 appareils ennemis au cours de la Deuxième Guerre mondiale), on ne garde qu’un vague souvenir, parfois uniquement lié à un nom de rue ou à une plaque commémorative.
C’est aussi le cas de Paul Triquet, également récipiendaire de la Croix de Victoria pour sa conduite face aux troupes allemandes à Case Berardi (Italie) en décembre 1943. Son nom est commémoré par une rue dans son village natal de Cabano (Bas-Saint-Laurent), par un buste sur le Monument des valeureux à Ottawa, et par un centre d’hébergement pour anciens combattants à Québec. Mais rares sont ceux capables de dire ce qu’il a fait et ce qu’il fut.
La société québécoise semble, depuis les années 1990, redécouvrir son histoire militaire, comme en témoigne la profusion de livres et d’articles publiés en français sur ce thème. La traduction de cet ouvrage de John MacFarlane consacré à Triquet s’inscrit dans cette vague, qu’elle ne peut que contribuer à renforcer.
Cette biographie, qui va bien au-delà du récit d’une vie, a en effet de quoi plaire à un public québécois. Contrairement à bien des œuvres du genre, elle ne s’arrête pas à la description de l’acte d’héroïsme qui vaudra à Triquet la plus haute distinction militaire de l’Empire britannique. Même si l’action elle-même fut bien réelle et si le courage de l’individu est indiscutable, MacFarlane montre que le « héros Triquet » est en partie un produit fabriqué pour répondre à la nécessité de maintenir un état d’esprit favorable à l’effort de guerre parmi une population parfois perplexe. Plus encore, ce texte permet de découvrir les doutes, les pressions ou les tourments qui assaillent celui à qui, par certains aspects, on a imposé la condition de héros. Bref, loin d’être dépeint comme une « machine de guerre » ou comme un surhomme, Triquet conserve toute sa dimension humaine. Il n’est pas question ici de créer ou d’entretenir un mythe, avec ce que cela comporte d’artifices, mais plutôt de brosser un portrait tout en nuances, en conservant un équilibre entre le respect de l’individu et le regard critique sur le contexte social et politique dans lequel il évolue.
Cet ouvrage de MacFarlane est certes une occasion de redécouvrir comment la société québécoise a vécu la guerre, mais également de saisir comment, à travers la façon dont l’image du Major Triquet fut modelée, cette société était perçue à Ottawa et au Canada anglais. Les années de guerre demeurent en effet un des moments où l’incompréhension entre francophones et anglophones fut particulièrement évidente et, aujourd’hui encore, l’historiographie des uns et des autres demeure trop souvent teintée d’ambiguïtés, de préjugés et d’idées reçues. Des ouvrages comme celui de MacFarlane, qui ne cherchent pas à embellir ou assombrir le portrait, contribuent largement à rappeler qu’il faut d’abord prendre cette incompréhension telle quelle.
Enfin, en évoquant ainsi Triquet et les sacrifices que lui a imposés sa sacralisation en tant que héros, il convient de se rappeler les sacrifices des dizaines de milliers d’autres qui l’ont accompagné en Europe, tout comme ceux qui ont servi dans les autres guerres menées par le Canada. On évoque souvent les soldats qui ne sont pas revenus dont un grand nombre repose dans des cimetières à l’étranger. Mais il y a aussi tous ceux qui sont effectivement revenus, et qui comme Triquet, doivent porter (dans l’esprit si ce n’est dans la chair), les contrecoups de l’ouragan dans lesquels ils ont été jetés. Oublier Triquet, c’est aussi oublier tous les autres. La Croix de Victoria, nous rappelle MacFarlane dans les pages qui suivent, est un hommage qui touche bien plus que son récipiendaire. Qu’il en soit de même avec La croix de Triquet.

Stéphane Roussel Professeur au département de science politique Université du Québec à Montréal
Avant-propos
Ce livre nous fait découvrir la vie d’un homme devenu héros par un fait d’armes accompli en Italie durant la Deuxième Guerre mondiale. Paul Triquet est le seul Canadien français à avoir obtenu la croix de Victoria durant ce conflit. Il faut saluer ici le travail remarquable de John MacFarlane, qui va au-delà de la simple biographie d’un meneur d’hommes.
L’histoire de cet homme révèle en effet surtout le cynisme systématique des autorités militaires durant la guerre. Lorsque Paul Triquet est décoré en 1944, on ne se donne guère la peine de décrire ses exploits, encore moins d’évoquer le choc psychologique qu’il aurait pu subir dans la bataille. On lui prête des propos héroïques inventés de toutes pièces, sans la moindre allusion aux camarades qui ont rendu possible son exploit. Triquet ne s’est pourtant pas privé de dire la vérité en paroles comme par écrit. Mais en vain: le héros a perdu tout contrôle sur le message qu’on lui fait véhiculer. Les médias n’ont pas aidé sa cause, qui lui ont fait porter un costume de héros trop grand pour sa carrure.
Le modèle d’héroïsme que Triquet a réellement incarné émergera dans sa vérité quelques années plus tard seulement. Désormais, le héros sera perçu comme un homme ordinaire qui accomplit des choses extraordinaires, tout en restant fondamentalement lui-même. C’est exactement ce que Paul Triquet avait essayé d’être. Cet homme d’action était mal préparé pour jouer le rôle du demi-dieu qu’on l’avait obligé à tenir en 1944.
En rendant justice à un homme ordinaire devenu un héros malgré lui, John MacFarlane lève le voile sur un champ de recherche encore peu exploré: les commémorations militaires – un sujet qui, souhaitons-le, stimulera à l’avenir l’intérêt des chercheurs.

Serge Bernier Historien militaire
Remerciements
Cet ouvrage n’aurait pas vu le jour sans les encouragements et le soutien de plusieurs personnes. Je tiens d’abord à remercier mes collègues de la Direction – Histoire et patrimoine du ministère de la Défense nationale. Plusieurs (Serge Bernier, Paul Lansey, Bill Rawling et Ken Reynolds) ont lu le manuscrit dans son intégralité; d’autres, comme Bob Caldwell, Steve Harris, Michel Litalien, Jean Morin, Charles Rhéaume et Yves Tremblay, en ont lu de longs extraits. Tous m’ont donné de précieux conseils qui ont contribué à bonifier le produit final.
L’équipe des Presses de l’Université McGill-Queen’s s’est montrée obligeante et efficace. Je dois une reconnaissance particulière à Philip Cercone, à Maureen Garvie, à Joan McGilvray et à Joanne Pisano.
J’ai aussi tiré profit des remarques et de l’expérience de nombreuses personnes, dont Andrea Bélanger, Roch Belzile, Richard Belzile, Michael Boire, Marcelle Cinq-Mars, Hugh Halliday, Yolande (Triquet) MacArthur, Richard Martin, Jocelyne Milot, Marie-Hélène St-Cyr-Prémont, Éric Ruel, Claude et Louise Triquet, quelques lecteurs anonymes, ainsi que de l’équipe des interviewers identifiés dans la bibliographie. Warren Sinclair, Valerie Casbourn et Madeleine Lafleur-Lemire, de la Direction – Histoire et patrimoine, m’ont fourni une assistance comme toujours excellente. Les équipe

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