La France depuis de Gaulle. La Ve République en perspective
269 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

La France depuis de Gaulle. La Ve République en perspective , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
269 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

La Ve République française se démarque des autres régimes politiques contemporains par les circonstances exceptionnelles de sa naissance, mais peut-être surtout par sa stabilité, alors qu’elle était loin de faire l’unanimité à ses débuts et qu’encore de nos jours on ne compte plus les désaveux et les constats d’échec.
Mais par-delà l’apparente stabilité du régime, depuis un demi-siècle, la France a connu de véritables métamorphoses, dont les auteurs de ce livre retracent les contours. Après avoir analysé la spécificité des institutions, ils présentent les rapports complexes entre les médias et le pouvoir, avant de s’attaquer aux délicates questions du pluralisme social et culturel, de la laïcité ou de la réglementation du travail. Dans une quatrième partie de l’ouvrage sont abordées les politiques extérieures d’une « moyenne puissance peu banale ».
Ont contribué à cet ouvrage : Jean Baubérot, Léa-Laurence Fontaine, Antonin-Xavier Fournier, Bastien François, Chantal Lavallée, Catherine Saouter, Carolle Simard, Nicolas Tenzer, Julien Toureille, Stéphane Vibert
Marc Chevrier et Isabelle Gusse sont professeurs au Département de science politique de l’Université du Québec à Montréal.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 26 mai 2011
Nombre de lectures 0
EAN13 9782760626874
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LA FRANCE DEPUIS DE GAULLE
Sous la direction de
Marc Chevrier et Isabelle Gusse
LA FRANCE DEPUIS DE GAULLE
LA V e RÉPUBLIQUE EN PERSPECTIVE
Les Presses de l’Université de Montréal
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Quèbec et Bibliothèque et Archives Canada
Vedette principale au titre:
La France depuis de Gaulle
Comprend des rèf. bibliogr.
ISBN 978-2-7606-2191-6
1. France - Politique et gouvernement - 1958- . 2. France - Relations extèrieures - 1945- . 3. Institutions politiques - France. 4. Mèdias - France - Influence. 5. France - Conditions sociales - 1945- . I. Gusse, Isabelle. II. Chevrier, Marc, 1964- .
DC412.F72 2010 944.083 C2010-940809-8
Dèpôt lègal: 2 e trimestre 2010 Bibliothèque et Archives nationales du Quèbec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2010
Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition.
Les Presses de l’Université de Montréal remercient de leur soutien financier le Conseil des Arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC).
IMPRIMÉ AU CANADA EN AVRIL 2010
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
1. La V e République confrontée au «fait majoritaire» Bastien François
1. La prééminence présidentielle
2. Le problème de la majorité parlementaire et l’architecture constitutionnelle
3. Les effets du «fait majoritaire»
2. Quel équilibre pour I’exécutif? Antonin-Xavier Fournier
1. La manière Sarkozy
2. Le Comité Balladur: la fin de l’autonomie du premier ministre?
3. Un gouvernement toujours puissant?
3. D’une contre-démocratie à l’autre Marc Chevrier
1. La contre-démocratie des gouvernants
2. Les mutations de la contre-démocratie des gouvernants
3. La réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008 ou la démocratie rationalisée
4. La réforme administrative Carolle Simard
1. Un projet voué a l’échec?
2. La territorialisation
3. La réforme budgétaire du 1 er août 2001
4. La différence française
5. Âge tendre et langue de bois politique (1947 à 1965) Isabelle Gusse
1. Bienfaits démocratiques du monopole d’état
2. Les heures de programmation et le parc des récepteurs
3. Missions démocratiques et citoyennes
4. Un contact direct avec le citoyen
5. Le contrôle de l’information télévisée sous la IV e République
6. De la IV e à la V e République
6. Un monument appelé de Gaulle Catherine Saouter
1. Une biographie prestigieuse
2. Les régimes temporels de la mémoire collective
3. La vie de la figure
4. Le dernier roi
7. Mutations de la laïcité Jean Baubérot
1. La laïcité séparatiste et les deux France
2. La laïcité et la France pluriculturelle
8. Les minorités culturelles Stéphane Vibert
1. L’état-nation français comme modèle du nationalisme civique
2. Une réalité historique parfois éloignée du modèle idéal
3. La «gestion de la diversité culturelle» par l’état républican
4. ReAinterpréter la République comme une tradition politico-culturelle
9. Le temps de travail: pluralisme et incertitudes juridiques Léa-Laurence Fontaine
1. Lieu d’expression du pluralisme juridique
2. Le temps de travail, croisée de préoccupations et d’incertitudes
10. À la recherche d’une nouvelle politique extérieure Nicolas Tenzer
1. Introuvable héritage
2. Esquisse pour un bilan
3. Quelle stratégie et quels outils pour une grande puissance moyenne?
4. La France toujours singulière?
11. L’impossible création d’un conseil de sécurité ationale à la française Julien Tourreille
1. Un modèle cognitif de l’adaptation organisationnelle
2. Les barrières cognitives
12. La défense européenne Chantal Lavallée
1. La France et le Royaume-Uni
2. La France et l’OTAN
3. La France et l’Europe de la défense
Les auteurs
INTRODUCTION
Marc Chevrier et Isabelle Gusse
De la France, Alexis de Tocqueville a dit, sur le mode interrogatif: «La plus brillante et la plus dangereuse des nations de l’Europe, et la mieux faite pour y devenir tour à tour un objet d’admiration, de haine, de pitié, de terreur, mais jamais d’indifférence? 1 » Vue d’Amérique, et plus particulièrement des rives du Saint-Laurent, la France n’apparaît peut-être pas aussi terrible qu’elle a pu l’être jadis ou qu’elle le peut encore aujourd’hui. Placé entre les deux grandes nations universalistes du monde, avec lesquelles il voisine par la géographie ou la culture, le Québec devrait être un lieu privilégié d’observation de ces puissances souvent alliées, parfois jalouses l’une de l’autre. Du côté de l’athénienne, le verbe et l’idéal; du côté de la romaine, le droit et le commerce. Cependant, sur la France elle-même, en tant que société, état, nation au devenir incertain, les Québécois ont très peu écrit, si peu 2 qu’il y a lieu de se demander si cette maigre moisson ne cache pas en fait un défaut de curiosité peu conciliable avec la non-indifférence prétendue qui devrait inspirer les relations entre les deux nations francophones. C’est en quelque sorte pour pallier, bien modestement, cette lacune gênante que l’idée de ce livre nous est venue, à la suite de la tenue en avril 2008 à l’Université du Québec à Montréal d’un colloque qui a invité des chercheurs québécois et français à tirer un bilan des cinquante ans de la V e République française, dont la constitution est entrée en vigueur le 4 octobre 1958. Profitant de la participation de chercheurs français de renom à ce colloque, nous avons pu ainsi croiser les perspectives et les regards, de même que les disciplines. C’est avec le même esprit que ce livre a été rédigé: continuer ce croisement des regards, surgis des deux faces de l’Atlantique, pour mener une réflexion collective sur la France contemporaine, telle que sa vie politique, sociale, médiatique et ses ambitions de puissance la révèlent dans toute sa complexité.
Le thème de la V e République s’est imposé d’autant mieux que de nombreuses publications ont souligné en France le cinquantième anniversaire du régime 3 , quoique sans fanfare, en se bornant, dans certains cas, à l’aspect politique et constitutionnel de la question, sans aller jusqu’à brosser un bilan plus englobant de la France qui s’est profilée sous le magistère de ses sept présidents 4 . Pourtant, cette V e République est exceptionnelle à bien des égards, ne serait-ce que par sa durée. Plus de cinquante années de paix civile et de relative stabilité institutionnelle, la France n’avait pas connu de telle accalmie depuis la Révolution. Même la III e République, d’une plus grande durée, fut des plus tumultueuse: née et morte avec la guerre, elle eut un président assassiné et connut les affres de la Grande Guerre. Il suffit d’évoquer cette France «envahie sept fois» et qui «a pratiqué sept régimes» que déplora le général de Gaulle dans son célèbre discours de Bayeux du 16 juin 1946 pour prendre la mesure de la grande paix qui a coïncidé avec l’instauration de la V e République, assombrie certes à ses débuts par la guerre d’Algérie et soumise par après aux convulsions de Mai 68. De plus, à l’usage, la Constitution du 4 octobre 1958 a révélé une surprenante souplesse et s’est rallié les principales forces politiques de la nation. La gauche, qui avait dénoncé – par François Mitterrand lui-même – un coup d’état permanent dans l’œuvre constitutionnelle du Général 5 , s’est finalement emparée de l’instrument qu’elle réprouvait, gràce à l’alternance de 1981. Les trois cohabitations dont on a craint qu’elles paralyseraient le fonctionnement de l’état et jetteraient le pays dans une crise sans précédent n’ont pas laissé la France exsangue et déboussolée. Dans ce pays où le législateur légifère comme le rossignol chante, la Constitution de 1958 a connu vingt-quatre révisions, incluant celle du 23 juillet 2008 adoptée à l’instigation du président Nicolas Sarkozy, sans que les tambours grondent dans les faubourgs de Paris et sans qu’on se rue aux barricades. Il est vrai cependant que le régime fondé par la Constitution de 1958, et en particulier le legs politique du Général, sont loin d’avoir fait l’unanimité dans la société française. À droite comme à gauche, les critiques des imperfections, tant au regard de l’efficacité que d’une plus grande transparence démocratique, ont fusé, alimentant une espèce de conversation nationale de tout instant qui a sans doute peu d’équivalents en dehors de l’Hexagone. Plusieurs intellectuels français ont pronostiqué la fin de la V e république. À l’occasion de son quarantième anniversaire, Jean-Marie Donegani et Marc Sadoun crurent avoir écrit la naissance et la mort de cette république qui, ayant perdu son unité fondatrice, se voyait condamnée au chaos caractéristique de la IV e République 6 . L’historien et biographe de Raymond Aron, Nicolas Baverez, écrivait en 2002: «La France est une démocratie, mais elle n’a plus de constitution; elle entretient des administrations, mais elle n’a plus d’état 7 .»Il y a peu de nations dans le monde ou les termes de constitution, d’état et de république sont à ce point portés aux nues, sont investis d’aspirations et de missions aussi grandes et placés à des hauteurs aussi peu accessibles. Et comme pour tout objet idolâtré, l’amour déçu se mue vite en haine virulente ou en reproches. D’où ces constats d’échec et de mort clinique, les désaveux sans appel, les réquisitoires et les amères désillusions que la V e République n’a pas fini de susciter. Et il n’est pas dit qu’un jour, sous le poids des griefs accumulés, la France ne renouera pas avec l’idée d’une régénération passant par la fondation d’une nouvelle République.
Mais par-delà l’apparente stabilité de la V e République, la France a connu de saisissantes métamorphoses qu’il serait trop long de résumer ici. Rappelons toutefois qu’après une longue période d’anémie démographique et d’industrialisation à petits pas, la V e République a vu sa population croître continûment et sa productio

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents