La politique extérieure de Napoléon III
226 pages
Français

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La politique extérieure de Napoléon III , livre ebook

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Description

La politique extérieure de Napoléon III fut dynamique : victoires en Crimée, Congrès de Paris, affranchissement de l'Italie, le rattachement de Nice et de la Savoie à la France, l'expansion coloniale... Elle se solda toutefois par un échec causé entre autres par l'incompréhension du rôle de l'Autriche dans le système international, une malheureuse expédition au Mexique, et un manque de stratégie face à la puissance prussienne en pleine affirmation. La contradiction domine les débats des historiens autour de la personnalité de Napoléon III et de ses projets politiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2011
Nombre de lectures 110
EAN13 9782296471733
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

La politique extérieure de Napoléon III
Gabriel Leanca (éd.)








La politique extérieure de Napoléon III
L’Harmattan
Ouvrage publié avec le soutien du
Conseil National de la Recherche Scientifique, Roumanie,
projet PNII-IDEI 2205/2008





























© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr


ISBN : 978-2-296-55542-6
EAN : 9782296555426
PRESENTATION
La politique extérieure de Napoléon III occupe une place particulière dans l’histoire des relations internationales. Celle-ci fut considérée fort justement comme une politique des nationalités, contribuant de façon décisive au remaniement de la carte de l’Europe. Conçue pour briser l’ordre international de 1815 et pour maintenir la France à la tête du Concert européen, la politique des nationalités ne signifia pas une ouverture sans limites du système international. En décryptant le sens de la politique de Napoléon III, Yves Bruley écrit à juste titre : « les empires intelligemment réformés, devenus respectueux des libertés et des identités locales, pouvaient donner aux nationalités une très large autonomie »1.
Mais l’histoire de l’Europe n’évolua pas comme l’aurait envisagé Napoléon III. Dès que le nationalisme fut devenu l’une des composantes principales de l’imaginaire des sociétés européennes, l’onde de choc frappa la légitimité des empires et aboutit à la formation des blocs diplomatiques et finalement à l’éclatement de la Première Guerre mondiale.
Pourtant, il serait injuste de présenter la politique extérieure de Napoléon III comme une étape embryonnaire du nationalisme radical en Europe. Si la création des nouveaux États ou de noyaux des futurs États indépendants est perçue par certains historiens comme un éloignement par rapport au système international viennois qui avait réussi à conserver la paix entre les Grandes Puissances pour une assez longue période, il ne faut cependant pas considérer le traité général de 1815 comme un mécanisme international parfait. Les positions de la Russie et de la France au sein du Concert européen et la rareté des points de convergence entre les deux puissances après 1830 ne pouvaient pas garantir la durabilité de la paix de 1815, et cela en dépit du rôle central joué par l’Angleterre dans les relations internationales après les guerres napoléoniennes. Les révolutions européennes et notamment la réouverture de la Question d’Orient en 1853 entérinèrent l’effondrement du système de 1815 et placèrent la France pour un certain temps à la tête du Concert européen.
Occupées par la Russie à la veille de la guerre de Crimée, les principautés de Moldavie et de Valachie retinrent l’attention de Napoléon III. À l’opposé de l’Angleterre qui voulut renforcer la puissance ottomane au nord du Danube, la France encouragea « une meilleure constitution des Principautés, afin qu’elles servent de rempart contre les invasions sans cesse renaissantes du nord »2.
Les principautés de Moldavie et de Valachie demeuraient dans l’Empire ottoman, mais, selon le plan français, seule leur union politique pouvait constituer une vraie barrière stratégique contre la Russie. Le traité de Paris institua la garantie collective des puissances sur les principautés et l’idée de consulter la population à l’égard de l’union s’imposa. Puisque ce projet remettait en question l’autorité de l’Empire ottoman au nord du Danube, la seule façon de le paralyser fut la suppression des unionistes des listes électorales avant le scrutin pour les Assemblées consultatives. À Iaşi, les manœuvres de l’administration locale, ainsi que les ingérences ottomanes et autrichiennes réussirent. Le camp unioniste et la diplomatie française parurent vaincus. Deux éléments s’avérèrent essentiels dans le sauvetage de l’idée de l’union de la Moldavie et de la Valachie : premièrement, les pourparlers franco-anglais du mois d’août 1857 qui eurent lieu à Osborne, là où Napoléon III convainquit le gouvernement britannique de demander à Constantinople l’annulation du scrutin organisé en Moldavie ; deuxièmement, l’élection d’Alexandru Ioan Cuza à Iaşi, puis à Bucarest en 1859, qui dépassa les calculs politiques des puissances, indiquant l’ancrage de l’élite politique des principautés dans un projet national et profondément modernisateur. C’est précisément dans ce contexte politique que les fondements des relations franco-roumaines furent établis.
S’explique ainsi pourquoi l’image en grande partie négative du Second Empire ne s’imposa pas en Roumanie, là où l’empereur jeta effectivement les bases du régime représentatif. Les relations 2 Discours de l’Empereur à l’ouverture de la Session Législative Extraordinaire de 1855 , franco-hongroises et franco-polonaises de l’époque confirment à leur tour cette image plurielle de Napoléon III et de sa diplomatie.
Sans tenter une réhabilitation du Second Empire, le colloque qui s’est tenu à Iaşi les 4 et 5 juin 2009 au Musée de l’Union a permis de revisiter plusieurs séquences de l’histoire des relations internationales. Le colloque a envisagé tout d’abord de donner plus de visibilité au cas roumain dans l’ensemble d’études qui portent sur la politique extérieure du Second Empire et d’intégrer celui-ci dans un contexte historique plus large, qui peut expliquer davantage certaines évolutions locales ou internationales.
En outre, l’organisation du colloque et la publication des actes ont eu pour but de relier d’une manière efficace les recherches poursuivies sur le Second Empire dans divers centres universitaires européens. Un tel sujet a permis de réunir des approches et des perspectives nationales et transnationales très différentes.
Sous le titre Le Quai d’Orsay et la crise polonaise de 1863 , Yves Bruley adopte une approche novatrice sur la politique extérieure du Second Empire. Sa contribution se focalise sur les hauts fonctionnaires du ministère, valorisant particulièrement les écrits d’Hippolyte Desprez, connu pour ses observations pertinentes sur l’Europe Centrale et Orientale. Le cas polonais permet à Yves Bruley de mieux définir la politique des nationalités, qui ne doit pas être conçue comme un redécoupage aveugle des frontières, mais comme un remaniement de la carte de l’Europe fondé sur la solution confédérative, notamment pour les cas de l’Italie et de l’Allemagne, et sur la réforme des empires ottoman, russe et habsbourgeois, pour les cas des nationalités de l’Europe Centrale et du Sud-Est.
Dans sa contribution provocatrice intitulée Bismarck, père de la Roumanie ? , Stéphanie Burgaud procède à une analyse détaillée des rapports entre les Grandes Puissances qui marquent l’avènement du prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen au trône de la Roumanie en 1866. Ce travail remet en question fort justement l’image de Napoléon III comme « protecteur des intérêts nationaux roumains » après la chute du prince Alexandru Ioan Cuza et ouvre la voie à une réévaluation du système international imaginé par l’empereur dans la deuxième décennie de son règne.
Mihai-Ştefan Ceauşu examine les relations franco-autrichiennes de la veille de la guerre de Crimée à l’union des principautés de Moldavie et de Valachie en 1859. Cette contribution indique qu’en dépit des points de convergence entre les deux puissances, notamment à l’époque de la guerre contre la Russie, leurs intérêts sont restés différents. L’affrontement diplomatique pour l’union des principautés de Moldavie et de Valachie analysé par Mihai-Ştefan Ceauşu en témoigne largement.
L’approche adoptée par Gheorghe Cliveti ( La politique rhénane de Napoléon III et la candidature Hohenzollern au trône de la Roumanie ) porte sur une analyse des interférences entre « la question roumaine » et « la question allemande » dans le contexte de la réorientation des relations internationales en Europe en 1866.
Selon Gheorghe Cliveti, c’est précisément l’évolution de « la question allemande » qui poussa Napoléon II

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