Le blocus de Djibouti
458 pages
Français

Le blocus de Djibouti , livre ebook

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458 pages
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Description

Le blocus de la colonie française de la Côte Française des Somalis et plus particulièrement de son port, Djibouti, entre 1940 et 1942, est l'histoire d'une guerre fratricide entre Français libres et Français de Vichy. Cet ouvrage, divisé en deux parties - "La période italienne (1935-1940)" et "La période anglaise (1940-1943)" - explique comment cette "fracture française" s'est déroulée dans ce coin d'Afrique, qui fut à la fois terre de naissance de la France Libre et laboratoire politique de la "Révolution nationale" instaurée par le régime de Vichy.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2015
Nombre de lectures 91
EAN13 9782336392028
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Guerre mondiale a commencé à Djibouti en 1935, date du début du conflit
troupes anglo-gaullistes afin de faire tomber la Côte Française des Somalis
Chemins de la Mémoire
Lukian Prijac
Le blocus de Djibouti Chronique d’une guerre décalée (19351943)
e Série XX siècle
Le blocus de Djibouti
Chemins de la Mémoire Fondée par Alain Forest, cette collection est consacrée à la publication de travaux de recherche, essentiellement universitaires, dans le domaine de l’histoire en général. Relancée en 2011, elle se décline désormais par séries (chronologiques, thématiques en fonction d’approches disciplinaires spécifiques). Depuis 2013, cette collection centrée sur l’espace européen s’ouvre à d’autres aires géographiques. Derniers titres parus : CHASSARD (Dominique),Vichy et le Saint-Siège, Quatre ans de relations diplomatiques, juillet 1940-août 1944,2015. CHAUX(Marc),Les vice-présidents des États-Unis des origines à nos jours,2015. e ELHAGE (Fadi),siècle,Le chevalier de Bellerive, Un pauvre diable au XVIII 2015. PAUQUET (Alain),L’exil français de Don Carlos, Infant d’Espagne (1839-1846),2015. SARINDAR-FONTAINE(François),Jeanne d’Arc, une mission inachevée,2015. LOUISA.), (Abel Marchands et négociants de couleur à Saint-Pierre de 1777 à 1830 : milieux socioprofessionnels, fortune et mode de vie, Tome 1 et 2,2014. e PREUX(Bernard),siècle en Franche-Comté,Enfance abandonnée au XVIII 2014. EMMANUELLI(Francois-Xavier),Un village de la basse-provence durancienne : Sénas 1600 – 1960,2014. NAGY(Laurent),La royauté à l’épreuve du passé de la Révolution (1816-1820). L’expérience d’une monarchie représentative dans une France postrévolutionnaire, 2014. GOSSE (Albert Jean),Le surprenant manuscrit de Lyon : Roland Furieux (1607),2014.
Ces dix derniers titres de la collection sont classés par ordre chronologique en commençant par le plus récent.La liste complète des parutions, avec une courte présentation du contenu des ouvrages, peut être consultée sur le site www.harmattan.fr
Lukian PRIJAC
Le blocus de Djibouti Chronique d’une guerre décalée (1935-1943)
L’Harmattan
Du même auteur : PRIJAC (Lukian), [2003].Antony Klobukowski et le traité Franco-éthiopien de 1908, Conférences & Documents, Paris, aresæ (ISSN 1279-8053). PRIJAC (Lukian) / ULBERT (Jörg) (dir./ eds./ Hg.), [2010].Consuls et ser-vices consulaires au XIXème, Consulship in the 19th Century – Die Welt der Konsulate im 19. Jahrhundert, Dobu Verlag. PRIJAC (Lukian), [2011].Histoire de Saint-Nic et de Pentrez, Éditions du Menhir. PRIJAC (Lukian), [2012].Lagarde l’Éthiopien. Le fondateur de Djibouti (1860-1936), L’Harmattan. PRIJAC (Lukian) (dir./ eds.), [2015].Les relations entre l’Éthiopie et les nations étrangères. Histoire humaine et diplomatique (des origines à nos jours) / Foreign relations with Ethiopia. Human and diplomatic history (from its origins to present), Lit Verlag.
Remerciements À l’amiral Henri Labrousse († 2010) de l’académie des Sciences d’Outre-mer pour ses conseils et ses nombreux contacts, aux colonels Édouard Ché-1 deville († 1996) et Robert Ferry († 1997) pour leurs récits et leurs éclaircis-sements sur l’époque, à monsieur Rigolet († 2011), entrepreneur des Tra-vaux publics bien connu à Djibouti, qui après un séjour en Tunisie arriva en CFS avant-guerre et connut la période du blocus, pour ses longues conversa-tions dans sa maison d’Arta en 1992, à sœur Paul-Marie (†) de l’école de la Nativité à Djibouti qui vécut le blocus de l’intérieur et qui me raconta son histoire en 1991, à M. Kerivel, président de l’association des Anciens de 2 Djibouti et ami, pour ses nombreux contacts, à Henri Bouche pour l’envoi de nombreuses photocopies concernant cette période, à Hervé Desplanches, professeur de physique et passionné d’histoire qui fut le précurseur d’une histoire critique et scientifique du blocus, rencontré à Aix-en-Provence en 1992 et qui avait notamment rencontré la veuve du général Legentilhomme († 2004), à Philippe Oberlé (et associée) pour ses conseils, à Mohamed Elmi Osman auteur d’études sur la période, à Alexandre Moatti des anciens de l’École polytechnique, à Jennifer Walele de l’Office of the Historian US Department of Stateà Washington pour ses renseignements sur le consul Timberlake, à M. Andrew Plummer, du service historique du Foreign-Office à Londres pour les renseignements sur le consul Jakins, à M. Papazoglou de laFondation et de l’Institut Charles de Gaulle, rue de Solférino à Paris, à M. Vladimir Trouplin de laFondation de l’Ordre de la Libérationaux Invalides à Paris, à Mme Masselot et au personnel de laFondation de la France Libre, 1 Ferry, Robert [1920-1997] Militaire français. Grand spécialiste des problèmes de la Corne de l’Afrique. Après avoir quitté l’Armée, il enseigna un temps au lycée de Djibouti puis se vit confier un service de statistiques économiques dans lequel sa formation de polytechnicien le mettait très à l’aise. Il a laissé plusieurs travaux inédits sur la région dont une thèse sur le développement du port de Djibouti. Il a collaboré aux travaux du CHEAM avec Robert Mon-tagne. Il a conçu et dirigé le N°5 desCahiers de l’Afrique et de l’Asiedans lequel il (1959) avait donné sous le nom de plume de ‘Robert Lamy’ une importante étude intitulée ‘Le destin des Somalis’ ( :163-212). Il fut aussi le courageux créateur de la revuePount, dont il réussit à faire paraître 16 numéros (notice nécrologique inBulletin de l’Aresae, 107, avril-juin 1997 et POUNT, 1). 2 Henri Bouche est le fils du docteur René Bouche bien connu des anciens de Djibouti. «Le médecin capitaine René Bouche (Promo 1932) était arrivé en CFS en 1938. Par suite de son ancienneté de séjour et peut-être du fait du peu d’enthousiasme qu’il manifestait en faveur du gouvernement de Vichy, il fut désigné en août 1942 pour Madagascar et embarqua sur le Croiseur auxiliaireBougainville. Le docteur Bouche fit partie d’une unité motorisée qui fut opposée aux Anglais débarqués à Majunga (Madagascar). Les combats furent sévères[…]. Après avoir été médecin à Ambandja et Ambiloubé, Bouche partit en 1944 pour Alger sur le Croiseur Auxiliaire FFLNéonia.» (in(Guy), [1994]. Chauliac Le service de santé de la France Libre du 18 juin 1940 au 1er août 1943, Éditeur Chauliac, Paris). Après son temps effectué dans l’Armée, il retourna à Djibouti exercer en libéral. Il est le découvreur du site d’Arta en 1939.
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rue Vergniaud à Paris, à M. Giné, bibliothécaire de laGrande Loge de France pour ses renseignements sur les loges francs maçonnes présentes à Djibouti en 1940, qui est remercié ici tout particulièrement. Merci à Frédérique et Pierre. Notes méthodologiques Comme dans mon précédent livre (Lagarde l’Éthiopien, L’Harmattan, 2012), je me suis efforcé, dans l’orthographe et la transcription des noms d’origine africaine [Afar, Somali, Amharique], voire arabe, de concilier, autant que faire se peut, la transcription internationale (simplifiée), d’origine anglaise et les habitudes usuelles, héritées comme le précise madame Coque-3 ry-Vidrovitch des transcriptions coloniales douteuses [exemple : pourquoi mettre un « c » à Obock ou un « h » à Tadjoura ?]. Bien que je ne sois pas un linguiste, j’ai voulu me rapprocher, par respect scientifique, des noms lo-caux. Tous les noms d’origine locale sont empruntés soit aux différents ou-vrages de D. Morin pour l’afar et surtout à sonDictionnaire historique Afar, Karthala, 2004 soit à l’Encyclopaedia Aethiopicapour l’amharique, aux cartes IGN au 1 : 200.000 de Djibouti ou à la carte Michelin de l’Afrique du nord-est qui font référence. En ce qui concerne les noms d’origine arabe, ils sont tous sortis de l’Encyclopédie de l’Islamde chez Maisonneuse & Larose. J’ai gardé la forme savante à valeur internationale sortie de l’orthographe française pour les noms les plus courants comme Obock, Tadjoura, Zeyla, Djibouti, etc.
3  Coquery-Vidrovitch (Catherine), [1992].Afrique Noire, Permanences et ruptures, L’Harmattan, Paris : 14.
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Introduction Écrire ce fragment de guerre oubliée n’a pas été simple, non du point de vue des sources abondantes sur la région en cette période, mais du point de vue de la compréhension des idéologies antagonistes, des enjeux stratégiques et des actes des hommes qui y participèrent. Djibouti et ses voisins ne sont pas passés à côté de la guerre comme on pourrait le croire, mais l’Histoire a fait de la région un front secondaire sur l’échiquier mondial, dont on ne parle pas dans les livres scolaires, et l’enjeu principal pour cette colonie française fut l’affrontement fratricide entre Français libres et ceux de Vichy, lutte com-mencée en France le 6 février 1934. L’enjeu de ce travail est double. Tout d’abord étudier la montée à la guerre et ses conséquences dans la région et ensuite comme nous le raconte Jacques Cantier et Éric Jennings dans leur ouvrageL’Empire colonial sous Vichy: «Le miroir colonial peut servir ici à éclairer les logiques profondes et les modes de fonctionnement du régime né de la défaite. Dans un contexte colo-nial où le principe d’autorité s’applique sans fard, le nouveau pouvoir se révèle sous un jour cru. Hors de toute pression de l’occupant, il applique son programme dans toute sa rigueur confirmant l’autonomie de son projet 4 de révolution politique et culturelle. » Et ensuite cet ouvrage étudie une période non encore vraiment explorée par la toute jeune historiographie con-sacrée à Djibouti. Pour cela plusieurs étapes ont été retenues découpant l’ouvrage en deux par-ties bien distinctes. La première appelée « La période italienne (1935-1940) » nous montre comment Djibouti « digère » l’invasion de l’Éthiopie par les troupes fascistes italiennes et les enjeux politiques, coloniaux, stratégiques et aussi économiques de la guerre et cela dès 1935 par les accords Laval-Mussolini où ce dernier s’est vanté d’avoir eu les « mains libres » pour en-vahir l’Éthiopie. Les conséquences furent immédiates pour Djibouti. Mais pourquoi parler autant de l’Éthiopie alors que notre sujet ne concerne que Djibouti ? Car il est tout simplement impossible d’écrire l’histoire de Dji-bouti sans parler de son voisin auquel elle doit son existence et sa survie depuis longtemps. Si je suis remonté aussi loin, c’est pour bien comprendre le contexte dans lequel les Français eurent à se battre et à se débattre, eux qui eurent la première place en Éthiopie face aux Anglais et aux Italiens jusque dans les années trente grâce au port et au chemin de fer, à une politique vo-
4 Cantier (Jacques) & Jennings (Éric) (sous la direction de), [2004].
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