Le Chevalier de la Tour
64 pages
Français

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Description

« Raymond de Saint-Gilles, qui a fait la paix avec ses vassaux périgourdins, commença le long siège de Tripoli, où il perdra la vie. La victoire n'ayant pas été acquise, le siège se poursuivra sous la direction de son cousin, Guillaume Jourdain, soutenu par Byzance. L'émir de Tripoli tenta d'obtenir l'aide de Soqman ibn Ortoq, vainqueur de la bataille d'Harran, mais celui-ci mourut sur la route. Le blocus de Tripoli s'intensifiait, lorsqu'arriva avec ses troupes, Bertrand de Saint-Gilles, le fils de Raymond IV. Pour arbitrer la rivalité de ce dernier et celle de Guillaume Jourdain, le roi de Jérusalem Baudoin Ier marcha sur Tripoli, rejoint par le prince d'Antioche, Tancrède de Hauteville. Baudoin Ier décida alors, afin d'apaiser les esprits, de diviser le futur comté de Tripoli en deux parties et d'accepter la reddition de Tripoli. La mort brutale de Guillaume Jourdain, assassiné, régla le problème du comté de Tripoli qui revint ainsi à Bertrand de Saint-Gilles. » De sa plume érudite et documentée, Richard Alain Marsaud de Labouygue nous fait remonter le temps et nous plonge dans l'Histoire, au rythme saccadé des durs combats et joies de la victoire. Avec talent, l'auteur parvient à redonner vie au passé et au terroir périgourdin. Il entraîne, dans son récit prenant, aussi bien les grands passionnés d'Histoire que ceux qui ne le sont pas. Un ouvrage riche de connaissances qui nous transporte à une autre époque et nous fait oublier, durant quelques heures, la vie quotidienne et ses contraintes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 23 janvier 2019
Nombre de lectures 0
EAN13 9782342164985
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0037€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Le Chevalier de la Tour
Richard Alain Marsaud de Labouygue
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
175, boulevard Anatole France
Bâtiment A, 1er étage
93200 Saint-Denis
Tél. : +33 (0)1 84 74 10 24
Le Chevalier de la Tour

Toutes les recherches ont été entreprises afin d’identifier les ayants droit. Les erreurs ou omissions éventuelles signalées à l’éditeur seront rectifiées lors des prochaines éditions.
 
 
« Je vous en avertis et vous en conjure au nom du Seigneur… aux Francs de tout rang, gens de pied et chevaliers, pauvres et riches à s’empresser d’aller secourir les adorateurs du Christ. »
 
« C’est le Christ qui l’ordonne. À tous ceux qui partiront là-bas, si, soit en luttant soit sur le chemin ou sur la mer, soit en luttant contre les païens, ils viennent à perdre la vie, une rémission immédiate de leurs péchés leur sera faite. »
 
Urbain II
(27 novembre 1095)
 

 
 
 

Ronde familiale au château de La Tour, au début du xx e  siècle.
Prologue
Quelque part en Périgord pourpre. (Entretien privé avec l’auteur.)
Cet après-midi, M. Henri Denoix de Saint-Marc me conviait à un étrange rendez-vous dans sa demeure du « Fournial ».
— Voilà, mon cher jeune ami, l’âge étant arrivé, j’ai dû mettre mes affaires en ordre, aussi, je ne souhaite pas laisser à mes enfants le petit château de La Tour situé au centre du bourg près de l’église.
Il y a bien longtemps, cette grosse maison appartenait à votre famille qui en avait cédé l’usage à l’Église, laquelle avait ouvert une école primaire où a enseigné la dernière institutrice, Mlle Lantourne, qui devait composer une chanson sur votre ancêtre, Jean-Baptiste, un fervent royaliste, opposé aux inventaires du sinistre petit père Combe. La raison devant rester à la loi, nos familles entretenant des relations d’amitié décidèrent de parer aux embarras de la loi. Il fut convenu que nous prendrions la propriété du petit château. Le temps, comme vous le savez, n’arrange pas les bâtiments, c’est donc naturellement contraints et forcés que nous avons vendu la moitié de l’édifice, afin de refaire la toiture et procéder aux réparations d’entretien. Le temps continuant son œuvre, d’autres réparations se sont avérées nécessaires, pour garder le bâtiment, et maintenir la grande salle à la disposition de monsieur le curé, pour la catéchèse.
Je vous ai demandé de venir, afin de vous proposer, à vous sinon à un membre de votre famille, le rachat de ce qui reste de ce petit château, à un prix estimé au seul montant des frais que nous avons engagés et que je souhaite recouvrir, sans bénéfice.
 
(Les héritages de La Tour, biens immeubles, métairies et autres, en cette région du Périgord, avaient pour origines les dévolutions successorales ainsi que des donations parentales avec des familles alliées, les Boussenot, Peloux, Talleyrand, Jarlan, Estournau, et Malbec.)
 
Nous en étions là de notre entretien, tandis que tournait autour de nous l’ombre du chevalier de La Tour, partant pour la Première Croisade, après avoir entendu l’appel du pape Urbain II dans son discours de clôture du concile de Clermont en Auvergne, en l’an de grâce 1095.
 
Le chevalier de La Tour avait probablement été comme tant d’autres, à cette époque, bercé par les contes et les légendes arthuriennes.
 
 
 
EXTRAIT DU LIVRE DU GRAAL , LUI-MÊME TIRÉ DES CONTES ET LÉGENDES ARTHURIENS.
 
Dans ce lac plus éblouissant que le soleil
Bouillonnant, comme un chaudron,
Et bien qu’aucun être vivant n’eût supporté
La chaleur de cette fiévreuse fournaise,
Perceval aperçut des créatures ténébreuses
Dont la vision l’emplit d’effroi.
Se tordant sous la surface frémissante
Comme des flammes pourpres, ambre et or,
Ces créatures ailées et crochues tendaient leurs griffes
Pour l’attirer dans les abysses.
Mais sur le rivage se tenait un chevalier
Vêtu d’un manteau blanc virginal,
Sur la poitrine une croix rouge armoriée,
Un halo lumineux brillant autour de lui.
Le chevalier se tourna vers Perceval
En levant un bras vers le lac,
D’une voix austère et impérieuse
Il lui ordonna d’y jeter les trésors.
Le cœur de Perceval se pétrifia,
Son corps se glaça et ses doigts se gelèrent,
Il se sentait incapable d’abandonner
Les précieux trésors qu’il tenait entre ses mains.
Alors le chevalier lui dit encore,
Décochant ses paroles comme des flèches ;
Nous sommes frères, Perceval,
Tes frères ne t’abandonneront pas.
Ce qui est perdu ne le sera pas toujours.
Ce qui est mort reviendra à la vie.
Et Perceval, sa foi revenue,
Se pencha et laissa choir les trésors.
La croix d’or délicat, brillante
Et jaune comme le soleil du matin ;
Le chandelier aux sept dents
D’argent frappé, qui scintillait ;
Enfin le croissant de plomb martelé
Et les ombres de sa surface rugueuse.
 
Soudain s’éleva le chant
De plusieurs voix réunies.
Portées par le vent, douces et pures,
Elles remplissaient le ciel d’une aube radieuse.
Le lac n’était plus de feu
Mais d’eau bleue calme et claire,
Et un homme en or en sortit,
Avec des yeux en argent et des cheveux noirs de plomb.
Perceval tomba à genoux
Et se mit à pleurer de joie.
Il leva la tête, et trois fois
Il cria : Gloire à toi, Seigneur !
 
 
Tout avait commencé après le concile de Plaisance en Italie. Le pape Urbain II dans ce concile avait montré de manière éclatante l’autorité pontificale face aux décennies de lutte contre l’empereur romain germanique et il entendait bien user de cette autorité restaurée pour ramener à la raison le roi de France Philippe I er qui ne s’était pas soumis aux injonctions de l’Église, en refusant de répudier Bertrade de Montfort, épousée illicitement. L’excommunication du roi de France était ainsi confirmée.
Le pape Urbain II avait organisé un voyage à travers le royaume de France, avec probablement l’idée de rencontrer le roi et de résoudre le litige matrimonial qui le concernait. Il se trouvait ainsi le 15 août 1095 au Puy-en-Velay, où il convoquait tous les métropolitains français avec leurs évêques abbés et les laïcs les plus recommandables à un concile qui se tiendrait à Clermont en Auvergne le jour de l’octave de Saint-Martin (soit le huitième jour à partir de la Saint-Martin, qui est le 11 novembre, comme chacun sait et qui donne le 18 novembre 1095).
Le concile de Clermont est venu compléter celui de Plaisance qui s’était tenu six mois plus tôt. Il confirmait, certes, les dispositions prises pour le règlement des problèmes relatifs à la discipline ecclésiastique, mais surtout il appelait pour la première fois les chrétiens à la croisade en leur demandant de lutter contre les Sarrasins qui menaçaient l’Empire byzantin. Dans son discours, Urbain II ne manquait pas d’énoncer les malheurs et les souffrances des chrétiens orientaux. Il adjurait la foule des clercs et des laïcs venus l’entendre de cesser sur-le-champ leurs guerres fratricides et de s’unir pour combattre les Sarrasins et délivrer les Lieux saints. La cause était juste et la récompense de surcroît serait l’expiation des péchés des croisés, une fois la ville de Jérusalem débarrassée de la présence de ces païens de Sarrasins.
Le chevalier de La Tour, Geoffroi de La Sauvetat-Grasset, accompagné de l’abbé Foucault et du moine Anaclet, tous les deux résidents à l’abbaye de Chancelade, s’étaient rendus au concile de Clermont.
L’abbé Foucault quittera précipitamment ses amis et Clermont, sans autre forme de procès, après un entretien avec le pape Urbain II sur son intention déclarée de vouloir rattacher les moines de l’abbaye de Saint-Pierre de Cellefrouin au monastère de Charroux, sortant ainsi de la règle de saint Augustin pour suivre la règle des Bénédictins. L’opposition de l’abbé Foucault étant irréconciliable avec la décision papale, il devint ermite à Fons Cancellatus. C’est l’acte fondateur de l’abbaye Notre-Dame de Chancelade en Périgord.
Tandis que Geoffroi et le moine Anaclet prenaient la croix pour aller libérer Jérusalem et se mettaient sous les ordres d’Adhémar de Monteil, évêque du Puy-en-Velay qui venait d’être désigné légat du pape, c’est-à-dire chef spirituel et politique ; leur ami Raymond de Saint-Gilles se voyait investi du commandement de l’une des quatre armées, celle des Provençaux. Ils le prirent comme chef militaire. Raymond de Saint-Gilles est le second fils de Pons, comte de Toulouse, et d’Almodis ...

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