Les Deux Guerres mondiales
140 pages
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Les Deux Guerres mondiales , livre ebook

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Description

« Signe annonciateur d'une tragédie encore jamais connue par le monde, le pape s'évanouit alors qu'il prie dans la basilique Saint-Pierre pour le repos des âmes des morts de Sarajevo. A-t-il, dans sa prière, mesuré les conséquences de l'acte de ce jeune garçon de dix-neuf ans ? »

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Informations

Publié par
Date de parution 15 mai 2013
Nombre de lectures 1
EAN13 9782342005868
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0049€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les Deux Guerres mondiales
Michel Glade
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Les Deux Guerres mondiales
 
 
 
À mon fils, Guillaume.
 
 
 
 
Mes remerciements vont à Daniel Costelle, Henri de Turenne et Jean-Louis Guillaud pour leur série vidéo Les Grandes batailles qui a en partie inspiré cet ouvrage
 
 
 
 
 
 
La Première Guerre mondiale de 1914-1918 et celle de 1939-1945 peuvent être considérées comme les deux résurgences d’un autre drame qu’est le conflit franco-allemand de 1870.
 
Les années 1850 sont marquées par la deuxième révolution industrielle et la montée des nationalismes en Europe. Alors qu’elle n’était qu’une compilation de Républiques, l’Italie devient une nation grâce à l’aide française. L’Allemagne est également une mosaïque d’États. Le plus puissant en est la Prusse, dirigée par Bismarck. Celle-ci veut en être le leader et les unifier à son profit. Pour ce faire, une guerre est nécessaire afin de cristalliser l’esprit national naissant. Parce qu’elle n’est pas prête militairement, la France est désignée pour être la victime immolée au nationalisme belliqueux d’un Reich naissant.
 
En quelques mois, Paris est assiégé. Thiers, qui dirige la toute jeune III e  République depuis la capitulation de l’empereur Napoléon III, veut faire la paix, payer le tribut exigé par l’ennemi et libérer ainsi le sol national au plus vite. Face à l’intransigeance de la capitale qui veut poursuivre la lutte, il prend le risque de déclencher une guerre civile et écrase lui-même les résistants. C’est « la Commune » de Paris avec son lot d’exécutions contre les murs du cimetière du Père-Lachaise et de déportations massives vers les zones inhospitalières de l’Empire (notamment le bagne de Cayenne).
 
La paix est signée dans la galerie des glaces du château de Versailles. La France perd l’Alsace et une partie de la Lorraine. Le I er  Reich allemand vient de naître avec pour chef le Kaiser, c’est-à-dire « l’Empereur » en allemand.
Le Fritz, le Fridolin, le Frisé, le Chleuh, le Boche devient désormais le nouvel ennemi héréditaire, en place et lieu de l’Anglais de la perfide Albion.
La course aux colonies
Les malheurs de la France ont toujours fait le bonheur de l’Angleterre. En politique, une voisine trop puissante est perçue comme une menace. Mais la France s’est relevée si rapidement qu’elle détient, en cette fin de siècle, le deuxième empire colonial au monde après celui de la Grande-Bretagne qui regroupe un quart des terres émergées de la planète et un quart de la population mondiale. La rivalité entre les deux puissances est âpre. En 1898, à Fachoda au Soudan, une force militaire britannique de 20 000 hommes se voit interdire par une autre expédition française de progresser davantage vers l’est. Dans un premier temps, la provocation anglaise est jugée intolérable à Paris puis le gouvernement français se tempère.
 
Bien vite, les deux nations comprennent que c’est de l’Allemagne que le danger se précise. Progressivement, l’économie du II e  Reich est devenue la plus puissante d’Europe. Aussi, le Kaiser aspire à jouer un rôle déterminant dans le monde du XX e  siècle. Il veut sa part des colonies que les Européens se sont réparties arbitrairement en 1884 à la conférence de Berlin. En 1905, il prétend prendre en main la destinée du Maroc. Il menace, exige, veut amener la France à la guerre. Le ministre français des Affaires étrangères est prêt à tomber dans le piège, mais doit démissionner. L’Allemagne réitère en 1911 ses pressions diplomatiques. Guillaume II renoncera à ses prétentions initiales et se contentera d’une partie du Congo.
Guillaume II
Il est handicapé par un bras atrophié. Les uniformes le passionnent (il en a plus de trois cents) et il envie la puissance maritime de la Navy. L’Allemagne a plus d’acier qu’elle n’en a jamais eu et peut construire une flotte de guerre imposante. Inquiète du réarmement en outre-Rhin, la Grande-Bretagne se rapproche de la France. En 1904, naît « l’Entente cordiale » qui n’a encore de cordial que le nom. De son côté, la France cherche à se rapprocher de la Russie tsariste qui veut sortir de son isolement diplomatique après les mouvements révolutionnaires de 1905 (réprimés dans le sang) et sa défaite navale contre le Japon.
Pour le Kaiser, ces alliances représentent une tentative d’encerclement de l’Allemagne qu’il juge intolérable. Mégalomane, il se croit l’hériter spirituel de Frédéric II à qui il voue une admiration sans bornes. C’est finalement l’Autriche-Hongrie qui lui donnera le prétexte pour enflammer l’Europe. Cet empire d’Europe centrale est immense mais c’est un colosse aux pieds d’argile, un agglomérat d’ethnies, de nations et de religions qui n’ont pour seul point commun que la haine qui les oppose depuis des siècles. Sarajevo est, en 1914, la capitale de la Bosnie-Herzégovine, administrée provisoirement par l’Autriche depuis 1878, puis annexée en 1908.
1914. L’attentat de Sarajevo
Le vieil empereur austro-hongrois François-Joseph est âgé de quatre-vingt-quatre ans et règne depuis soixante-six ans. Il a envoyé son fils François-Ferdinand en visite officielle à Sarajevo, dans le cadre de manœuvres militaires. Il est accompagné de sa femme Sophie, duchesse de Hohenberg. Le couple siège dans la deuxième voiture d’un convoi qui en comporte quatre. Le convoi roule sur un quai. C’est le jour est la Saint-Guy, fête nationale serbe. Tchabrinovitch est un jeune typographe de vingt ans hostile à l’hégémonie austro-hongroise. Il lance une bombe dans la voiture de l’archiduc. Celui-ci a le réflexe de la lancer hors du véhicule. Elle fait onze blessés parmi la foule. Le convoi poursuit sa route, passant devant un jeune Serbe du nom de Princip et membre d’une organisation terroriste serbe : « la Main noire ». Sitôt le cortège passé, il traverse la route pour aller dans un café qui sera son « poste de commandement ». Il sait que le couple princier se tient à l’hôtel de ville pour une dernière réception. L’ambiance, on s’en doute, est lourde. Les dignitaires passent devant le café. Cette fois, Princip sort un pistolet Browning et blesse la duchesse d’une balle à l’abdomen. Elle décédera avant son arrivée à l’hôpital. L’archiduc, touché à la tempe, meurt sur le coup.
Signe annonciateur d’une tragédie encore jamais connue par le monde, le pape s’évanouit alors qu’il prie dans la basilique Saint-Pierre pour le repos des âmes des morts de Sarajevo. A-t-il, dans sa prière, mesuré les conséquences de l’acte de ce jeune garçon de dix-neuf ans ?
L’Autriche dénonce le rôle de la Serbie. Elle n’a, en fait, aucune responsabilité dans l’assassinat même si elle tolère les activités des sociétés secrètes. L’ultimatum de l’Autriche est accepté par la Serbie sauf sur un point : elle s’offusque de ne pas participer à l’enquête qui aura lieu sur son propre territoire par la police autrichienne.
En coulisse, l’Allemagne assure l’Autriche-Hongrie de son soutien militaire en cas de refus et l’incite à éliminer ce foyer intolérable de révolte.
1914. L’effet domino
La Serbie et la Russie sont de culture slave et utilisent le même alphabet cyrillique, inventé par saint Cyrille. La chrétienté de rite orthodoxe est un fort lien d’union, tout comme le traité d’alliance militaire qu’elles ont signé. En déclarant la guerre à la Serbie, l’Autriche-Hongrie doit combattre in facto la Russie qui est alliée à la France depuis 1894. L’Allemagne signifie à la France sa belligérance. Chacun croit à un conflit court dont il sortira nécessairement vainqueur. Personne ne se souvient de la guerre de Crimée où les combats furent si meurtriers qu’ils incitèrent la création de la Croix-Rouge internationale.
 
Sur le papier, les forces allemandes et françaises se valent. Le nombre de divisions britanniques est faible, mais jugé suffisant par les Français. Le point de jonction de deux armées alliées est l’endroit le plus vulnérable. Si les Allemands percent à ce niveau et si le front britannique reste court, les Français peuvent toujours redresser la situation grâce à leurs divisions de réserve. Les Anglais sont d’excellents artilleurs, mais leur force majeure est leur marine qui garantit le lien vital avec les ressources des colonies. Les forces de Sa Majesté cherchent, sans résultat, à soulager les Russes qui sont de plus en plus dépassés par les événements. Sa marine impose un embargo sévère à l’Allemagne en interdisant à ses ports de recevoir ou d’exporter quel que produit que ce soit.
 
Voyant la France mobilisée, le maréchal Lyautey, alors résident général de France au Maroc, déclare : « ils sont devenus fous ! Une guerre entre Européens est une guerre civile, la plus monumentale ânerie que le monde ait jamais faite ! »
1914. La guerre de mouvement
L’Allemagne devra combattre sur deux fronts. Depuis la Triple-Entente formée en 1907 par la France, la Grande-Bretagne et la Russie, elle s’y était préparée. Elle compte sur la lenteur de la mobilisation russe. Elle mettra ce délai à profit en mettant hors de combat les forces occidentales.
 
Elle décide d’appliquer le plan Schlieffen, conçu en 1905 par celui qui fut le chef du haut état-major allemand pendant quinze ans. Il consiste à envahir la Belgique, pays neutre, et à pénétrer en France par Maubeuge, au sud de la ville belge de Mons.
De là, il faudra contourner la capitale par l’ouest mais en envoyant un détachement pour la maintenir isolée. L’objectif ultime est de piéger les forces alliées dans une immense nasse et de

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