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Publié par | L'Harmattan |
Date de parution | 01 novembre 2009 |
Nombre de lectures | 132 |
EAN13 | 9782296232389 |
Langue | Français |
Poids de l'ouvrage | 6 Mo |
Informations légales : prix de location à la page 0,1900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.
Extrait
Les instit ut eurs
et lesautres catégories
d’ enseignant sdans les écoles
T omeII
Les instituteurs au Sénégal
de 1903 à 1945
Boubacar LY
Les instituteurs
et lesautres catégories
d’ enseignantsdans les écoles
Tome II
Les instituteurs au Sénégal
de 1903 à 1945
L’Harmattan
© L'HARMAT T AN, 2009
5-7, rue de l'École-Polyt echnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-09414-7
EAN : 9782296094147
SOMMAIRE
PRÉSENTATION.......................................................................................... 7
CHAPITRE VII
LA FORMATION PRATIQUE..................................................................... 9
CHAPITRE VIII
FONCTIONS DERIVEES ET FONCTIONS ACCESSOIRES................ 109
CHAPITRE IX
TYPOLOGIE DES MAITRES.................................................................. 217
CHAPITRE X
FONCTIONS ET REPARTITION
DES DIFFERENTES CATEGORIES D’ENSEIGNANTS
DANS LES ECOLES ................................................................................ 461
PRÉSENTATION
Ce volume est la suite du premier volume et le second de la série consacrée
à une sociologie des « instituteurs du Sénégal de 1903 à 1945 ». Il traite des
instituteurs certes, mais aussi des différentes catégories d’enseignants qui ont
eu à intervenir dans le système d’enseignement élémentaire sénégalais et
leur répartition dans les différents types d’écoles que comportait ce dernier.
À chaque type d’école correspondait une catégorie donnée d’enseignants.
Ainsi, il y avait des instituteurs européens, des instituteurs africains, des
institutrices européennes, des institutrices africaines (sur le tard), des
instituteurs suppléants, des moniteurs, des auxiliaires européens et africains
(très rares). Toutes ces catégories d’enseignants concourraient, chacune à sa
place, c'est-à-dire dans le type d’école et de classe qui lui revenait, au
fonctionnement du système. Ce système, très hiérarchisé et inégalitaire, a
suscité beaucoup de problèmes, qui ont fait l’objet d’analyse dans cet
ouvrage. Le système d’enseignement élémentaire a toujours voulu se passer
des types d’enseignants autres que les instituteurs, mais n’a jamais été en
mesure de le faire tant il a été pendant toute la période confronté, pour
différentes raisons, à une pénurie d’enseignants. Jusqu’à la fin, ces
enseignants se sont trouvés présents dans le système notamment les
moniteurs. Le corps enseignant a connu de nombreux conflits, en particulier
ceux opposant les instituteurs africains aux instituteurs européens et les
premiers aux autres catégories d’enseignants, notamment les instituteurs
suppléants.
Outre la répartition des enseignants dans les écoles, ce volume est consacré à
la façon dont les autorités ont sans arrêt essayé de résoudre le problème du
difficile recrutement des enseignants. Durant toute la période, des mesures
ont été prises à cet effet, sans y parvenir. Tel qu’il était structuré, il n’était
pas possible pour le système de parvenir à un tel résultat. Une grande place a
été consacrée aux moniteurs qui n’ont jamais pu être éliminés de
l’enseignement. La situation des instituteurs du Sénégal ne peut être
comprise sans une référence à celle de ces dernières autres composantes
principales du système.
CHAPITRE VII
LA FORMATION PRATIQUE
L’école primaire coloniale sénégalaise a également eu pour fonction à
ses élèves soit une formation professionnelle, soit surtout une initiation aux
«activités pratiques», concept par lequel furent désignés les travaux
agricoles et les activités manuelles effectuées à l’école.
I - Evolution de la situation de l’enseignement pratique
La question de l’adaptation de l’enseignement du Sénégal en général et
celle de l’enseignement pratique furent d’emblée liées, l’institution de
travaux pratiques étant même apparue dès le début, aux yeux des autorités,
comme la principale dimension de l’adaptation de l’enseignement au milieu
sénégalais et africain. Pour elles c’était surtout l’enseignement pratique qui
devait éviter à l’école de former des «déclassés».
L’idée en a été développée de multiples manières à travers le temps.
Ainsi, pour ne citer que quelques exemples, en 1905, l’InspecteurGénéral
del’enseignementécrivait,rappelons-le :
«Jen’hésitepasà direquelesécoles urbainesduSénégal...devront prendre à bref
délai uneorientation professionnellepouréviterde formerdesdéclasséscomme
1
auxAntilles ouàla Réunion ».
En 1916, annéeoù laquestiona beaucoup retenu l’attentiondes
autorités, c’est le GouverneurGénéral (Angoulvant) qui,visitant une«
expositiondel’enseignement professionnel indigène»,tintdans son
discours, en parlantdel’oeuvre del’InspecteurGénéraldel’enseignement
(GeorgesHardy), ces proposforts significatifsdela fonctionassignée à
l’enseignement pratique(et professionnel):
«Cequej’apprécieleplusdanscette extensionchaque annéeplusgrande des
moyens misen oeuvrepour la diffusiondenotrelangue et l’éducationdenos
sujets.C’est l’orientation nouvelleque M.Hardy -esprit large,ouvertàtoutes les
initiatives -asu imprimeraucaractère etaux tendancesdel’enseignement public.
Il neluiapas suffide dotercelui-ciderèglements préciset souples, d’améliorer le
recrutementet la formationdes maîtres, d’opérerdans lepersonnel unesélection
nécessaire; ilatenu, avant tout, à adaptercetenseignementauxbesoinsdenotre
dominationetauxAPTITUDES DU PAYS; ila donné àses programmes un sens
exclusivement pratique, etc’est là, certainement,le fait leplus importantdela
marche denos servicesd’enseignementaucoursde cesdernièresannées.Nous ne
voulons pasfaire, eneffet, desbavardsetdes prétentieux,se grisantdemots
sonoreset leplus souvent impropres ou videsdesens, enclinsàn’emprunterà
notre civilisation quesesélégances vestimentaires,voiremêmenos mauvaises
habitudes,prolétariat qui se croit intellectuelet qui sera aigriet mécontent,proie
facilepour lesfaiseursd’utopie et lesbatteursd’estrades ;nous voulons, etcela
nous levoulonsfermement, formeravant toutdes hommes utiles, àl’activité
féconde, etc’est pourquoi nousavonsdonné àtoutes lesétapesdel’enseignement
1
Mémoiresur l’organisationdel’enseignementenAOFparMairot,p. 12, ANS J10,p. 13.
à l’école maternelle comme à l’école des filles, àl’écoleprimaire comme dans les
grandsétablissementsd’enseignement primairesupérieur - uneplaceimportante,
1
uneplace d’honneuraux travaux manuelsetagricoles ».
Plus nette encore fut lapositionde cet instituteurdont l’article cité
précédemment, antérieurà1916 ne fut publiéqu’encette dernière année,
sansdouteparcequ’il répondaitaux préoccupations précisesdu moment:
«Toutes lesfois, écrit-il,quej’aieu l’occasiondem’entretenirdel’école avec des
coloniauxayantà associer l’indigène àleursbesognes quotidiennes,jemesuis
attirépresqueinfailliblement les réflexions suivantes:«Vous instruisez trop les
noirs ou plutôt vous les instruisez mal; vous leurenseignezdeschoses souvent
inutiles,vousenfaitesdes pédants, des orgueilleux, desdéclassés, dont laplupart
du temps nous nepouvons rien tirer.Orientezdoncvotre enseignement vers une
voiepratique;apprenezaux indigènesà cultiver laterre, àplanterdesarbr