Les Patrons sous l’Occupation

Jean-Claude Hazera, Renaud De Rochebrune

Description

Tout dirigeant d’une société de quelque importance, entre 1940 et 1944, était-il condamné à « travailler » pour l’Allemagne ? Pouvait-on rester patron et devenir résistant ? Comment s’est déroulée l’aryanisation des entreprises juives et quelles ont été les responsabilités françaises ? Quel rôle a joué le monde des affaires dans le marché noir ? Quelle a été son influence sur le gouvernement de Vichy ? L’épuration a-t-elle épargné la quasi-totalité des patrons ? Cet ouvrage unique en son genre raconte ce qu’ont fait – ou pas fait – sous l’Occupation les dirigeants de Berliet ou de Ricard, de la Société générale, de Total ou encore des Galeries Lafayette. Riche en portraits hauts en couleur, balayant tous les secteurs d’activité, il permet de comprendre le fonctionnement des entreprises, de la finance et de l’économie durant cette période. À l’heure où la question du patriotisme économique fait de nouveau débat, cet ouvrage revient sur une période qui fut une épreuve de vérité et offre ainsi une vision inédite de l’Occupation. « Un ouvrage exhaustif, présentant une série d’exemples significatifs en se fondant sur des archives largement inexploitées. » Olivier Wieviorka, Libération. « Rigoureux, complet. Un livre souvent très novateur, sans équivalent. » Éric Roussel, Le Figaro.   Renaud de Rochebrune, éditeur, membre du comité de rédaction de La Revue, ancien rédacteur en chef de la Revue française de gestion, a publié récemment avec Benjamin Stora La Guerre d’Algérie vue par les Algériens. Jean-Claude Hazera, journaliste économique, a été rédacteur en chef aux Échos. Il a notamment collaboré à l’AFP et au Nouvel Économiste. 

Sujets

• Histoire
• History
• Europe

Informations

• Publié par: Odile Jacob
• Date de parution: 21 mars 2013
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782738177094
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 3 Mo

Extrait

© ÉDITIONS O DILE J ACOB, 1995, 1997, MARS 2013
15, RUE S OUFFLOT, 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN 978-2-7381-7709-4
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo
Sommaire
Couverture
Titre
Copyright
Avant-propos
Quelles leçons ?
Face aux Allemands, face à Vichy
Patrons d’hier, patrons d’aujourd’hui
Introduction
Livre I - Face aux Allemands : collaboration, résistance, marché noir…
Première partie - Patrons dans un pays vaincu
Chapitre I - « J’ai vu la chose uniquement en chef d’industrie. » - Marius Berliet, le prototype du patron collaborateur ?
Un patron janséniste
Des camions, pas des obus
La Wehrmacht entre à Vénissieux
Les premières commandes allemandes
Un fournisseur de la Wehrmacht farouchement indépendant
À la recherche du « minimum vital » ?
Quand un adjoint du directeur du personnel est milicien…
Saboter ses propres usines ? Jamais !
Lyon libéré, les Berliet emprisonnés, les usines réquisitionnées
La logique du gestionnaire et la logique du citoyen
« Non, je ne regrette rien… »
Chapitre II - Les ruses du Majestic - Une nouvelle règle du jeu pour les patrons français
La logique de l’exploitation et celle du pillage
Pillage et réquisitions : mythe et réalité
Les Allemands à l’assaut des entreprises françaises ?
Et si les Allemands avaient gagné la guerre ?
Le rôle ambigu de l’administration française
Les Allemands contrôlent l’essentiel : la répartition
La gestion rusée de l’économie française à son apogée
De l’exploitation « correcte » à l’exploitation sauvage
De l’échec relatif du STO aux usines « S Betrieb »
Le rôle particulier de la France
Deuxième partie - De la collaboration à l’épuration
Chapitre III - Le scandale Brice - Les bâtisseurs du mur de l’Atlantique
Un technicien du béton à la tête d’une belle entreprise familiale
« Sauvez le maximum de matériels et faites-vous payer ! »
Des limites à la collaboration ?
Associé des Allemands
Le prestige irrésistible du brevet allemand
Une épuration controversée
Quand la CGT et le ministre des Travaux publics négocient le sort d’une société collaboratrice
Affaire classée !
Chapitre IV - Les bonnes affaires de Monsieur Joseph, Monsieur Henri, Monsieur Michel & Cie - Joinovici et les trafiquants du marché noir
Monsieur Joseph, self-made man
Quand l’Abwehr organise le marché noir
Simple milliardaire ou multimilliardaire ?
Rue Lauriston
Le trafiquant et le truand
Joinovici héros de la Résistance
Le scandale Joinovici
Monsieur Michel, fournisseur numéro un des SS
Les petits et les gros
Qui fut le plus coupable ?
Chapitre V - Étranges cohabitations - L’Air Liquide et la Banque de l’Indochine avaient-elles deux fers au feu ?
Fondateur de l’Air Liquide, collaborateur… et fier de l’être
La double allégeance du directeur général
La Banque de l’Indochine : docteur Jekyll et mister Hyde ?
L’homme public, l’homme privé et le banquier professionnel
Paul Baudouin condamné, René Bousquet embauché
Chapitre VI - « On m’y a contraint, Monsieur le Juge ! » - De l’impossible définition de l’entreprise collaboratrice aux règles du jeu de l’épuration
Carbone-Lorraine face aux convoitises allemandes
Responsable donc coupable
Peut-on être coupable de suivre une politique prônée par les pouvoirs publics ?
L’impossible typologie des entreprises collaboratrices
Les trois degrés de contrainte
La justice face à la collaboration économique
L’épuration économique a-t-elle vraiment eu lieu ?
Troisième partie - L’entreprise résistante existe-t-elle ?
Chapitre VII - À la recherche des patrons résistants… - Hispano-Suiza, Peugeot, Michelin, etc. : y a-t-il eu des patrons résistants ?
Huit mille ouvriers sur la route
Le « non » aux Allemands
Le héros de l’aviation était-il un traître ?
Qu’est-ce qu’une « entreprise résistante » ?
Jacques Foccart résistant et Jacques Foccart homme d’affaires
Quand le futur président du CNPF préconisait des sabotages…
Peugeot, Michelin et les autres : le prix de la résistance
Les entreprises, les patrons et la Résistance : le bilan
Chapitre VIII - Le mystère Mény - Vie et mort du patron de Total-CFP
Le pétrole, arme de guerre
Une rencontre décisive : Ernest Mercier
Une société internationale sur le pied de guerre
Quand Vichy veut mettre au pas les patrons
L’Allemagne avide de pétrole
Une organisation professionnelle très disciplinée
Voyage à Berlin
L’obsession irakienne
Les Allemands croient au pétrole d’Aquitaine
Les vraies raisons de l’arrestation
Conclusion provisoire
Livre II - Face à Vichy : pétainisme, intrigues, spoliations…
Introduction
Première partie - La logique de l’aryanisation
Chapitre I - La « préférence aryenne » aux Galeries Lafayette - Théorie et pratique des mesures économiques antijuives
525 000 actions traversent tout à coup la rue La Fayette…
« Là encore, c’est un trafic »
Convocation au Majestic
Un partenaire caché entre en scène
Le gouvernement cède tout
Bonne conscience
Chapitre II - La solution économique finale - Le bilan de l’aryanisation économique
Résistance ou résignation ?
Fausses aryanisations : un phénomène de quelle ampleur ?
L’administration française face à l’aryanisation : le Monopoly juif
Une mainmise allemande sur les entreprises juives ?
Les bonnes affaires de l’aryanisation
Profession : administrateur de biens juifs
À la recherche de l’impossible restitution
Quel bilan ?
Deuxième partie - Vichy et les patrons : un régime sous influence ?
Chapitre III - Worms, quartier général de la Synarchie ? - Quand une banque d’affaires se mêle de politique
Du charbon à la banque : une entreprise qui a le sens de l’adaptation
Le conspirateur et le séducteur
Quand Worms ne fait pas de politique…
Worms, banque juive
Une « banque juive » qui prospère grâce à ses commissaires allemands !
Le complot de la Synarchie
Les bonnes affaires de Worms sous l’Occupation
Les Allemands sont partis sans payer, Monsieur le Juge !
Chapitre IV - Quand les banquiers font la loi - Henri Ardant, le père du corporatisme bancaire
À la Société générale, pendant la débâcle, le service continue
Représentant de toutes les banques auprès des Allemands
Pour ne pas risquer de perdre son rang…
Quand les banquiers écrivent eux-mêmes la loi qui régit leur activité
La vie serait plus simple avec moins de concurrents
Et si on fermait les petites banques juives ?
Le virage de 1942
À la pointe du combat contre le STO
Un an de prison et une carrière brisée
Chapitre V - Le rêve fourvoyé des modernistes du Maréchal - Gérard Bardet : peut-on être un patron à la fois moderne et pétainiste ?
Les « révélations » d’un jeune patron
L’invention de « X-crise »
Recruté par Vichy
Le syndicalisme patronal : une idée neuve
La vraie nature des comités d’organisation
La dure réalité des comités d’organisation
Le temps de la réflexion
La question sociale
Au centre de tout : la concurrence
Le piège de l’État
Le règne de la statistique
Le plan comptable est-il allemand ?
La grande bataille : modernisme contre corporatisme
Troisième partie - Jours tranquilles en zone libre ?
Chapitre VI - Du riz dans le pastis - Vichy condamne Ricard à repartir de zéro
Le secret de la réussite
Sus à la fée verte
C’est la faute à Arthur
Poker agricole
« Gardez votre liste ! »
Pas de Libération pour le pastis
La guerre du pastis continue
Chapitre VII - Vichy sur Mer - Fraissinet : patron marseillais et armateur pétainiste
Armateurs de père en fils : les Fraissinet
Le seul secteur totalement réquisitionné
La marine, c’est l’Empire
Louvoyer entre Allemands et Anglais
La marine marchande française libre
Gérer des bateaux en temps de guerre
Jean Fraissinet à Vichy
Le mol oreiller de la réquisition
Novembre 1942 : Vichy perd l’Afrique du Nord
Assigné à résidence
Chapitre VIII - Une usine maréchaliste - Les Aciéries du Nord : quand le directeur est un militant de la révolution nationale…
L’ordre vichyste règne à la Capelette
Une épuration radicale : le personnel prend le pouvoir
Une contre-épuration ?
Conclusion - Cinquante ans après
Postface - Quoi de nouveau en 2013 ?
Un effort de transparence… en Allemagne
Le mythe SNCF écorné
Une nouvelle affaire Renault ?
Où l’on reparle de Schueller et de L’Oréal
Le Majestic et le « style » de l’Occupation
Pierre Brice et les travaux publics
Jules Mény, le pétrole, la CFP et, déjà, l’Irak
L’aryanisation économique revisitée
Le groupe Worms a disparu mais pas son histoire
Henri Ardant, la Société générale et les banques
Les modernistes et la continuité
Jean Fraissinet et la marine marchande sous Vichy
Controverse
Nouvelles conclusions générales
Annexe 1 - Comment les Français ont financé leur propre exploitation
Le clearing à sens unique
Un taux de change qui tient compte de la défaite de la France
De l’or !
La grande peur de l’inflation
Annexe 2 - La Bourse pendant l’Occupation
Annexe 3 - Repères chronologiques
Annexe 4 - Quelques chiffres
Notes
Index
Remerciements

Avant-propos

Pourquoi s’intéresser aujourd’hui encore au sort des « patrons sous l’Occupation » soixante-dix ans après la guerre ? Les amateurs d’histoire, certains d’u