Madagascar sous la colonisation de 1896 à 1960
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Description

De 1896 à 1960, Madagascar vit sous la colonisation française. Jusqu’en 1946, les Malgaches restent soumis au Code de l’indigénat et sont considérés comme des sujets français. Ils ne bénéficient de libertés démocratiques et de meilleures conditions de vie qu’après la Seconde Guerre mondiale. L’économie est dominée par les colons, les compagnies commerciales et les entreprises français. Face à la domination coloniale, les Malgaches entament des luttes armées et politiques pour se libérer et accéder à l’indépendance.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 octobre 2013
Nombre de lectures 6
EAN13 9782916362663
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Auteur : RASOLOARISON Lalasoa Jeannot
Photos : Fifanampiana Malagasy - ANTA
Illustration couverture : Raharolahy Mamy
© Editions Jeunes Malgaches, 2è édition (Nvlle), 2023
Antananarivo 101 Madagascar
www.prediff.mg
ISBN : 978-2-916362-66-3


LISTE DES ABREVIATIONS
AKFM : Antokon’ny Kongresin’ny Fahaleovantenan’i Madagasikara (Parti du Congrès de l’Indépendance de Madagascar)
AMI : Assistance Médicale Indigène
CAR : Collectivité Autochtone Rurale
CESD : Certificat d’Etude du Second Degré
CLM : Compagnie Lyonnaise de Madagascar
CMM : Compagnie Marseillaise de Madagascar
CRAM : Collectivité Rurale Autochtone Modernisée
CGT : Confédération Générale du Travail
FIDES : Fonds d’Investissement pour le Développement Economique et Social
GEC : Groupe d’Etudes Communiste
GPRF : Gouvernement Provisoire de la République Française
JINA : Jeunesse Nationaliste
MDRM : Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache
MSM : Mouvement Social Malgache
MONIMA : Madagasikara Otronin’ny Malagasy (Mouvement National pour l’Indépendance de Madagascar)
ONU : Organisation des Nations Unies
PADESM : Parti des Déshérités de Madagascar
PANAMA : Parti Nationaliste Malgache
PCRM : Parti Communiste de la Région de Madagascar
PDM : Parti Démocratique Malgache
PSD : Parti Social-Démocrate
SICE : Société Industrielle et Commerciale de l’Emyrne
SMOTIG : Service de la Main-d’Oeuvre pour les Travaux d’Intérêt Général
SOSUMAV : Société Sucrière de la Mahavavy
TOM : Territoire d’Outre-Mer
UDSM : Union des Démocrates Sociaux de Madagascar
UIT : Union des Indépendants de Tananarive
UPM : Union du Peuple Malgache
USIEM : Union des Syndicats d’Intérêt Economique de Madagascar
VVS : Vy Vato Sakelika (Fer – Pierre – Ramification)


AVANT-PROPOS
Soixante quatre ans durant, de 1896 à 1960, Madagascar se retrouve sous la tutelle française. Différents changements interviennent pour la grande île au cours de cette période. Tout d’abord, la France façonne l’administration du pays pour servir ses intérêts et ceux des Français présents dans l’île. Dans cette organisation administrative, les Français occupent les hautes fonctions, tandis que les Malgaches servent d’auxiliaires pour l’administration. Cette situation résulte du fait que les Malgaches ne bénéficient pas des mêmes droits et statut que les Français. Jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils sont considérés comme des indigènes ou des sujets français et restent soumis au Code l’indigénat. Ce n’est qu’à partir de 1946 qu’ils bénéficient d’un régime de libertés, en particulier la liberté de presse et la liberté politique. C’est dans ce contexte que les premières formations politiques malgaches voient le jour. Dans les années 1946-1947, celles-ci sont incarnées par l’opposition entre le MDRM et le PADESM.
Sur le plan économique, la colonisation apporte une nouvelle organisation à Madagascar. Les colons français ou les compagnies françaises bénéficient de concessions agricoles, minières ou forestières pour favoriser la mise en valeur du pays. Ils représentent les principaux acteurs de l’économie de traite, qui consiste essentiellement dans l’exploitation des produits de traite, comme le café, la vanille, le girofle, etc. Cette économie de traite accorde un rôle majeur aux grandes compagnies commerciales françaises, représentées par la Compagnie Marseillaise de Madagascar (CMM), la Compagnie Lyonnaise de Madagascar (CLM) et la Société Industrielle et Commerciale de l’Emyrne (SICE). Ces compagnies s’occupent de la collecte, de l’exportation des produits de traite, de la distribution et de la vente sur le marché local des produits importés. Pour favoriser les activités économiques, l’administration coloniale construit à travers l’île des voies de communication, constituées essentiellement de routes et de chemins de fer.
Face à la domination coloniale, les Malgaches réagissent à travers des luttes armées et des luttes politiques. Au début de la colonisation, le mouvement menalamba en Imerina et celui des sadiavahe dans le sud incarnent la résistance armée des Malgaches pour s’opposer au régime colonial. Après la Seconde Guerre mondiale, la lutte armée est symbolisée par l’insurrection de 1947, animée par des paysans, et qui a pour théâtre la région orientale. En dehors des luttes armées, les Malgaches mènent également des luttes pacifiques pour réclamer un meilleur traitement et l’indépendance du pays. Jusqu’en 1939, ces luttes ont pour thème principal l’émancipation des Malgaches. Elles se manifestent à travers les actions de la VVS, de l’équipe de Jean Ralaimongo et du PCRM. A partir de 1946, ces luttes s’inscrivent dans la réclamation de l’indépendance, avec comme acteurs majeurs le MDRM, puis le MONIMA et l’AKFM.


INTRODUCTION
Après le traité du 23 octobre 1817, entre Radama 1er et Sir Robert Farquhar, le Gouverneur britannique de l’île Maurice, le « Royaume de Madagascar », qui contrôlera les 2/3 de Madagascar au plus fort de son expansion, bénéficie de la reconnaissance des puissances occidentales (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Allemagne, Italie). Malgré cela, Madagascar est l’objet de la convoitise des pays européens, en particulier la Grande Bretagne et la France. Ces deux pays concluent un accord en 1890, mettant Zanzibar sous influence britannique et Madagascar sous la coupe française. Cette situation aboutit à l’envoi d’un corps expéditionnaire français à Madagascar à la fin de l’année 1894. La campagne de ce corps expéditionnaire, dirigé notamment par le général Duchesne, aboutit à la prise de la ville d’Antananarivo le 30 septembre 1895.
Madagascar devient protectorat français, par le traité du 1er octobre 1895, signé par le général Duchesne et les représentants de la Reine Ranavalona III, Razanakombana et Rasanjy. Par ce traité, le gouvernement de la Reine, avec à sa tête le Premier ministre Rainitsimbazafy, qui a remplacé Rainilaiarivony envoyé en exil, reste en place pour administrer le pays, tandis que la France, en la personne du résident général Hippolyte Laroche, le représentera dans ses relations extérieures.
Madagascar reste seulement protectorat français pendant une année, de 1895 à 1896, car pour pacifier et contrôler rapidement l’ensemble de l’île et sous la pression de l’opinion publique en France et à La Réunion, le Parlement français adopte la loi d’annexion du 6 août 1896. Madagascar devient colonie française. La fête du Fandroana (Bain royal) en Imerina est supprimée et remplacée par la fête du 14 juillet, fête nationale française.
A partir de 1896 et jusqu’en 1960, date de la proclamation officielle du retour de l’indépendance, Madagascar évolue ainsi au sein de la République française. Durant la IIIè République (1871-1944) et dans le cadre du Gouvernement Provisoire de la République Française (GPRF) (1944-1946), dirigé par le général Charles de Gaulle, Madagascar a le statut de colonie comme les pays de l’Afrique noire française et évolue au sein d’un Empire colonial qui rassemble la France métropolitaine et les pays colonisés.
Après la Seconde Guerre mondiale, la IVè République est mise en place en France. Dans le cadre de cette république, qui existe de 1944 à 1958, Madagascar, comme les pays de l’Afrique noire française, a le statut de Territoire d’Outre-Mer (TOM) et évolue au sein de l’Union française.
En 1958, la Vè République est instituée en France, avec le retour au pouvoir du général de Gaulle. Entre 1958 et 1960, Madagascar évolue au sein de la Communauté française avec le statut d’Etat membre à la Communauté.







CHAPITRE I
Les Français qui ont gouverné Madagascar (1er octobre 1895 - 14 octobre 1958)
Après la conquête d’Antananarivo, le gouvernement de la Reine Ranavalona III signe le traité du 1er octobre 1895 avec le commandant du corps expéditionnaire français, le général Duchesne. Ce traité institue un protectorat, confirmant le traité de semi-protectorat du 17 décembre 1885, que le Premier Ministre Rainilaiarivony avait cherché à contourner. L’article 5 de ce traité de 1895 précise bien que « Le Résident général contrôlera l’administration intérieure de l’île. Sa Majesté la Reine de Madagascar s’engage à procéder aux réformes que le gouvernement français jugera utiles à l’exercice de son protectorat », tel que la France l’applique déjà au Cambodge, en Annam, au Laos, en Tunisie ou au Maroc.
Le premier Résident Général français, Hippolyte Laroche, ancien préfet de la Haute-Garonne, arrive à Tananarive le 16 janvier 1896. Le lendemain, le général Duchesne, qui embarquera le 25 janvier, le présente à la Reine Ranavalona III. La veille de son départ définitif, Hippolyte Laroche fait abolir l’esclavage par un arrêté du 26 septembre 1896, dont l’arrêté paraît au Journal Officiel, le jour même de la passation des pouvoirs avec son successeur, en même temps que l’arrêté promulguant à Madagascar la loi du 6 août 1896. Il sera remplacé dans la double fonction, civile et militaire, par le général Joseph Simon Gallieni, arrivé à Tananarive, le 16 septembre 1896.
I- Les Gouverneurs généraux (septembre 1896 - 1946)
- Le général Gallieni (septembre 1896 – mai 1905)
Après la déclaration de reconnaissance de la prise de possession de Madagascar, signée par la Reine Ranavalona III, le 18 janvier 1896, la loi d’annexion du 6 août 1896 fait de Madagascar une colonie française. D’abord nommé chef du corps d’occupation, en remplacement du général Voyron, c’est à partir du 27 septembre 1896, date de la passation des pouvoirs avec son prédécesseur Hippolyte Laroche, que le général Gallieni assume les fonctions de Résident Général de Madagascar.
Son mandat à la tête de Madagascar durera neuf ans, du 28 septembre 1896 à son départ définitif de la

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