Mémoires de Tronçais et d’ailleurs
216 pages
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Mémoires de Tronçais et d’ailleurs , livre ebook

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Description

22 juin 1940 : l’armistice signé entre la France et l’Allemagne doit entraîner la démobilisation de cent mille conscrits français tout juste incorporés dans l’armée. Les Chantiers de jeunesse vont être créés en zone non occupée pour continuer à former ces jeunes. Le premier sera établi dans l’immense forêt de Tronçais, dans le centre de la France : un nouveau centre de rééducation pour l’avenir de la patrie et pour la libération de l’ennemi occupant... De la naissance des Chantiers de jeunesse français à sa retraite consacrée à l’humanitaire, en passant par les actes de résistance, ses missions pendant la guerre froide, puis sa carrière à la tête d’une multinationale chimio-pharmaceutique en contrat avec l’armée, l’auteur, ancien du groupe numéro 1 de Tronçais, revient sur un parcours cohérent porteur du sens de l’engagement.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 mars 2012
Nombre de lectures 0
EAN13 9782748375954
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0082€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Mémoires de Tronçais et d’ailleurs
Guy Rolland
Société des écrivains

Le Code de la propriété intellectuelle interdit les copies ou reproductions destinées à une utilisation collective. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit, sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants cause, est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.


Société des écrivains
14, rue des Volontaires
75015 PARIS – France
Tél. : +33 (0)1 53 69 65 55
Mémoires de Tronçais et d’ailleurs
 
 
 
 
 
Préface
 
 
 
CET OUVRAGE EST DÉDIÉ :
 
 
-  Au Colonel Paul FURIOUX
Ancien commandant du CJF N° 1 à Tronçais en 1940 qui fit de moi un combattant et dont je garde toujours un souvenir ému de notre dernière rencontre en 1954 dans sa retraite des Côtes d’Armor.
ET
-  À son fils Marc , mort pour la France dans le Grand Sud Algérien.
-  Au Général Jean BERNACHOT
Ancien gouverneur militaire de Bordeaux en 1965, qui m’accueillit au début de mars 1945 à l’E.M. de la 1 re Armée, me donna ma première mission de guerre Outre-Rhin le 19 mars 1945, puis me “récupéra” en juin 1946 comme instructeur au 93 e B.I. au camp de Frileuse pour appliquer, à la demande du Général de Lattre de Tassigny, les méthodes C.J.F. (camps légers) dans l’Armée Nouvelle.
En 1966, avant d’être versé dans la 2 e Section, le Général J. Bernachot me fit venir à Bordeaux pour y remplir une dernière mission assez particulière, d’une durée de près de cinq années, avant de prendre ma retraite.
Devenus voisins dans nos retraites respectives près de la Loire, le Général J. Bernachot m’a honoré d’une grande amitié avant son rappel à Dieu le 28 novembre 1994.
 
Au cours de nos longues conversations pendant cette dernière période, il m’a souvent rappelé :
- D’une part, que j’étais le fondateur involontaire des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) après la réussite en mai 1948, dans un temps extrêmement court, de la mission spéciale demandée par le Ministre de l’Intérieur Jules Moch à son collègue Costes-Fleuret, Ministre de la Guerre, lequel transmit cette demande au Général de Lattre de Tassigny, Chef d’État-major et Inspecteur Général des Armées, qui vint spécialement à Frileuse pour un tête à tête pour avoir son avis avant de me désigner comme chef du commando qui devait accomplir cette mission.
- D’autre part, les déplacements “incognito”, chaque dimanche matin, du Président de la République, Vincent Auriol, venant du Château de Rambouillet afin d’assister par tous les temps aux leçons de conduite que je donnais à deux de ses petits-enfants. Un de ces dimanches, totalement trempé par une pluie diluvienne, le Président Vincent Auriol avait échangé sa paire de chaussettes avec celle du Commandant Bernachot sur la piste des véhicules tout terrain.
G. Rolland – Officier Honoraire
 
 
 
 
I - Avant-propos
 
 
 
Le 25 juin 1940,
Fin des hostilités entre la France et l’Allemagne nazie.
 
Dans l’immédiat, la France est divisée en 3 zones :
- Une zone interdite comprenant l’Alsace et la Lorraine, et le bord de mer de la Manche au Sud de l’Atlantique.
- Une zone occupée située, en gros, au Nord de la Loire.
- Une zone dite libre, au Sud de la Loire.
Le 14 juillet 1940,
La 14 e Division d’Infanterie, aux ordres du plus jeune général de division de l’Armée, le Général de Lattre de Tassigny, défile dans les rues de Clermont-Ferrand derrière ses musiques et fanfares, en gants blancs, qui jouent :
« Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine ».
 
Les passants sont ahuris. Qui pourrait croire, à la vue de ce défilé, qu’il n’y a pas un mois que les combats ont cessé en France et que l’Armée française vient de subir la plus grande défaite de son histoire ?
 
Cette 14 e Division d’Infanterie, avant d’arriver à Clermont-Ferrand, s’est battue sans répit de Rethel-sur-l’Aisne jusqu’à l’Allier, retraitant pas à pas sur ordre.
Ses effectifs, au cours de ces combats, ont fondu – Ainsi, à titre d’exemple :
- Le 152 e Régiment d’Infanterie ne comprend à peine que 500 hommes, soit le 1/3 de son effectif.
- La 5 e demi-brigade de Chasseurs (2 e et 31 e BCP) n’a plus que 300 hommes, soit plus de 70 % de pertes.
Fin juillet 1940,
Les jeunes soldats des classes 39/3 et 40/1 du 152 e Régiment d’Infanterie, auquel j’ai l’honneur d’appartenir, sont regroupés, par ordre du Général de Lattre, en une seule et même compagnie qui va s’implanter à Billezois, village entre Vichy et Lapalisse dans le département de l’Allier.
 
Le Général de Lattre de Tassigny ne veut, en aucun cas, que ces jeunes soldats deviennent des épaves de la défaite.
La nouvelle compagnie est encadrée par de jeunes officiers du 15/2 qui :
- ont subi tous les combats depuis Rethel,
- acceptent difficilement la défaite,
- sont prêts à éduquer dès maintenant, les hommes de l’avenir pour préparer à moyen terme, la libération du territoire.
Le 10 août 1940,
La nouvelle compagnie, dans l’attente de l’application d’une des clauses de la convention d’armistice sur la démobilisation des armées, reçoit la mission suivante :
- Construire à Billezois, un stade pour la compagnie, dans un premier temps, comprenant terrain de football, pistes d’athlétisme, etc.
- Ce stade doit permettre à l’encadrement de la compagnie de donner à ces jeunes soldats, une éducation physique intensive, suivie d’une nouvelle éducation morale et civique, comme l’a demandé le Général de Lattre.
Le 15 septembre 1940,
Inauguration officielle du stade terminé – offert à la Mairie.
Au cours du rassemblement de la compagnie, nous sommes informés :
 
1/Que par décision du Gouvernement, tous les jeunes appelés des classes 39/3 et 40/1, à peu près 100 000 hommes, vont être rassemblés au sein d’une nouvelle organisation paramilitaire, sous les ordres du Général de la Porte du Theil, général de corps d’armée.
 
2/Que cette nouvelle organisation paramilitaire s’appellera : « Chantiers de Jeunesse » avec deux objectifs immédiats : transformations physique et morale.
- Que le régiment s’appellera groupement avec un numéro.
- Que la compagnie s’appellera groupe.
- Que la section s’appellera équipe.
 
3/Que l’encadrement, dans un premier temps, sera constitué par des officiers et sous-officiers d’active.
 
4/Que l’implantation des nouveaux groupements ne sera pas urbaine mais dans des camps, dans la nature.
 
5/Que dès le lendemain, nous serons équipés d’une nouvelle tenue kaki avec « pantalon golf » et béret kaki ainsi que de brodequins neufs.
 
6/Que nous embarquons, dans les trois jours qui viennent, à la gare de Lapalisse pour atteindre, toujours dans l’Allier, la gare d’Urçay qui dessert la Forêt de Tronçais, lieu de notre nouvelle implantation.
 
Je me souviens du dernier message du Général de Lattre que j’ai pieusement noté et dont je me permettrai de lui rappeler en 1948, alors que j’étais devenu officier instructeur au 93e Bataillon d’Infanterie implanté au Camp de Frileuse où étaient appliquées les méthodes « Chantiers dans l’Armée » c’est-à-dire : concrétiser la valeur éducative du service militaire.
 
« Nous avons été battus – un jour nous reprendrons la bataille. Je vous donne rendez-vous ce jour-là ».
 
Le soir de cette journée, nous avons eu de longs entretiens avec notre commandant de compagnie et nos chefs de section.
Personnellement, ancien étudiant préparant l’examen d’entrée à l’École Militaire de Saint-Cyr en 1939-1940, j’avais des contacts très courtois avec mon chef de section.
Ainsi, après avoir eu de nombreuses informations sur notre future vie, j’apprenais :
- que notre commandant de compagnie était muté au Maroc,
- que mon chef de section était muté au 1 er Régiment d’Infanterie à Saint-Amand-Montrond dans le département du Cher, à une vingtaine de kilomètres de Tronçais. Nous nous sommes promis de nous revoir.
Le 18 septembre 1940,
- Encadrée par nos anciens chefs qui nous ont accompagnés, la compagnie débarque vers 17 heures en gare d’Urçay.
- La forêt de Tronçais est devant nous, verte et majestueuse.
- Le comité d’accueil est surpris de la qualité de nos tenues et de notre discipline. Les précédents arrivages avaient créé divers incidents.
- Le lendemain matin 19 septembre, nous ferons les 12 kilomètres qui séparent Urçay du village de Tronçais, P.C. du groupement où la compagnie s’éclatera dans les différents groupes, en forêt, après qu’elle ait été présentée au Colonel Paul Furioux, commandant le Chantier de Jeunesse N° 1 et ancien Commandant de l’École d’Aspirants de Fontenay-le-Comte.
 
Une nouvelle vie va commencer pour préparer l’avenir.
Nous étions prêts moralement et physiquement à l’assumer.
 
 
 
 
II - Les défis du ministre Colbert
 
 
 
2.1 La forêt de Tronçais
La forêt de Tronçais, l’une des plus remarquables de France, déploie sa superficie de 10 520 hectares aux confins du Nord-Est du département de l’Allier et du Sud-Est du département du Cher, entre les villes de Montluçon et Saint-Amand-Montrond.
La vocation propre de Tronçais dès 1645 était la production de gros bois de chêne.
 
Colbert, surtout, fut le promoteur des mesures nécessaires à sa mise en valeur ; après que Vauban eut attiré son attention sur la qualité exceptionnelle des bois en provenant.
 
Les restes des futaies, appelées encore aujourd’hui « futaies de Colbert », ne comprennent que des sujets de près de 250 ans dont les premières branches apparaissent entre 25 et 30 mètres.
Le premier défi volontaire de Colbert
Quel but visait Colbert dans sa décision ?
 
Successeur de Mazarin qui l’avait présenté au roi Louis XIV, Colbert devient le surintendant du royaume.
Il s’occupa plus particulièrement :
- des finances,
- de l’administration intérieure,
- de l’industrie,
- de l’agriculture,
- du commerce.
 
Dans le cadre de cette dernière activité, Colbert prit directement en charge le dossier de la marine marc

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