Nos ancêtres, les premiers hippies revisite l'histoire du Québec pour y bâtir une identité renouvelée. Les nations qui peuplaient l'Amérique à l'arrivée des Français leur ont transmis, par le lien du sang ou le côtoiement, un héritage culturel qu'il est impératif de revaloriser pour une réelle réconciliation. Explorant en parallèle les valeurs autochtones et celles de la contre-culture des années 1960, l'auteure nous invite à voyager avec l'ouverture des hippies, à la rencontre des survivants autochtones. Nombreux ont pris les armes – leur crayon, leur microphone –, pour dénoncer ce qu’ils nommeront tour à tour l’amnésie, l’oubli ou l’effacement de notre histoire. Le rappeur Manu Militari chante Je me souviens pour décrier ce que les Québécois ignorent de leur propre histoire. La devise du Québec, Je me souviens, est en effet questionnable : de quoi nous souvenons-nous ? Lorsque j’ai commencé à fouiller les bibliothèques à la recherche d’arguments soutenant cet essai, j’étais excitée à l’idée de renouer avec une parcelle de mon identité que je n’avais pas encore pris le temps d’explorer : j’avais ouï dire que dans mon sang coulait celui d’une femme des Premières Nations, d’une arrière-arrière-arrière-grand-mère que l’on avait vue fort vieille en photo. J’avais espoir de me reconnecter avec ces gènes inactivés par mon monde industriel et ma pensée colonisée. J’avais espoir d’expliquer enfin mon propre malaise, depuis l’enfance, dans une société qui ne me ressemblait pas. Je ne savais pas encore ce que cela signifiait que d’être « autochtone » au 17e siècle. Je n’en avais formé qu’une vague idée à partir des images des manuels scolaires, entre plumes et tortures iroquoises. Mais au fil des centaines et des centaines de pages lues avidement dans une cinquantaine d’ouvrages écrits depuis le 17e siècle, j’ai compris pourquoi je m’étais sentie si peu à ma place là où j’avais grandi, pourquoi je m’étais cherchée bien loin sur les autres continents, me retrouvant chaque fois un peu davantage, mais jamais totalement, pourquoi ma sensibilité rendait trop souffrante la vie que je me sentais obligée de mener. J’ai compris pourquoi je me sentais à ce point perdue : comme l’ensemble des Québécois, je ne connaissais même pas l’histoire de mon identité !
Avant-propos : Amnésie d’une nation privée d’identité 5 Du haut d’une tour assez haute 10 Ethnocentrisme, ouverture et enculturation 10 Quelques mots sur l’étymologie 14 Introduction 18 Les Indiens blancs 19 Make love, not war 22 Nos ancêtres hippies 26 Chapitre 1. Le voyage 28 L’échec de l’assimilation 30 Les Américains dans l’œil du voyageur 32 Le pouvoir de la langue 38 La médecine 45 L’influence de l’Amérique 54 Chapitre 2. Le retour à la nature 57 La vie dans les bois 59 L’environnement donateur 66 De civilisé à sauvage 70 L’échec de l’assimilation française 74 Chapitre 3. Les cosmologies autochtones 77 Croyances partagées 78 L’animisme 84 Les rituels 89 Les chamanes, jongleurs ou sorciers 95 Catholicisme, animisme et… athéisme 99 Chapitre 4. L’amour libre 102 Sans tabou 104 L’hors-normativité 109 Mariages « à la façon du pays » 113 Les Métis 118 Le métissage 121 Chapitre 5. La communauté 123 Égalité 124 La place des femmes, enfants et aînés 128 Le cercle 134 Les leaders 137 L’esprit communautaire 144 Chapitre 6. L’idéologie pacifiste 146 Le système politique 148 Les négociateurs de paix 151 Confiance, libéralité et générosité 157 La Grande Paix de Montréal 161 Massacre et métissage 166 Le Québécois 166 L’identité autochtone 170 La guérison : culture, éducation, judiciarisation 175 Atateken 181 Glossaire de nos ancêtres hippies 182 (~1610) Étienne Brûlé 182 (1618) Jean Nicollet 182 (1632) Père Le Jeune 183 (1636) Père Paul Ragueneau 183 (~1637) Pierre Boucher 183 (~1639) Guillaume Couture 184 (1639) Mère Marie de Saint-Joseph 184 (1639) Mère Marie de l’Incarnation 184 (1639) Marie-Madeleine de la Peltrie (de Chauvigny) 185 (1643) Madame Barbe de Boullongne 185 (1660) Nicolas Perrot 185 (1664) Père Louis Nicolas 186 (1666) Père Bruyas 186 (1670) Baron de Saint-Castin 186 (1675) Père Chrétien Le Clercq 187 (1711) Père Joseph-François Lafitau 187 Remerciements 188 Notes de fin 189
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