Parlements et parlementaires de France au XVIIIe siècle
200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Parlements et parlementaires de France au XVIIIe siècle , livre ebook

-

200 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Les parlements d'Ancien Régime ont longtemps été considérés comme des opposants à la monarchie administrative et centralisatrice qui souhaitait unifier la France. Mais depuis quelques années leur rôle est réinterprété par des chercheurs. Estimant que la France avait une constitution coutumière bien avant 1791, ils soulignent leur dimension représentative et analysent différemment leurs activités, procédures et discours. Les réformes fiscales, les remontrances et les lits de justice constituent des études de cas privilégiées.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 avril 2011
Nombre de lectures 112
EAN13 9782296804463
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Parlements et parlementaires
de France au XVIII e siècle
© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54499-4
EAN : 9782296544994

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Parlement[s]
Revue d’histoire politique

Revue publiée par le Comité d’histoire parlementaire et politique et les Éditions Pepper/L’Harmattan trois fois par an.

Créée en 2003 sous le titre Parlement(s), Histoire et politique , la revue a changé de sous-titre en 2007 pour affirmer sa vocation à couvrir tous les domaines de l’histoire politique, sous la plume de chercheurs confirmés et de jeunes doctorants. Chaque numéro est constitué de trois moments : la partie [Recherche] regroupe des articles inédits soumis à un comité de lecture, la partie [Sources] est le lieu de publication de sources orales ou écrites éclairant le dossier thématique, la séquence [Lectures] présente les comptes-rendus d’ouvrages.

Revue soutenue par l’équipe d’accueil Savours (Université d’Orléans)


Retrouvez la liste des numéros parus, à paraître, la procédure de soumission d’articles et les conditions d’abonnement en fin de volume.

La présentation détaillée des normes éditoriales et les sommaires de tous les volumes sont disponibles sur la page Parlement(s) du site du CHPP :
www.parlements.org


Les numéros sont en vente à l’unité (éditions papier et PDF) sur le site de L’Harmattan : www.editions-harmattan.fr

Les articles sont en vente à l’unité sur la plate-forme Cairn (accès gratuit aux sources et aux comptes-rendus, gratuité intégrale après trois années révolues) :
www.cairn.info


Éditions Pepper – L’Harmattan


En couverture : Le Lit de justice tenu au Parlement à la majorité de Louis XV (22 février 1723), huile sur toile de Nicolas Lancret, 1723, 56 x 52 cm, (musée du Louvre, © photo RMN). Cf. la présentation de ce tableau par Frédéric Bidouze et Claude Mengès Mironneau, pp. 138-143.

Comité de rédaction
Directeur de la rédaction – Jean Garrigues
Rédactrice en chef – Noëlline Castagnez
Rédacteur en chef adjoint – Alexandre Borrell
Secrétaire de rédaction – Alexandre Niess
Éric Anceau, Marie Aynié, Frédéric Attal, Walter Badier,
Christophe Bellon, Noëlle Dauphin, Frédéric Fogacci, Sabine Jansen,
Corinne Legoy, Anne-Laure Ollivier, Nicolas Patin,
Jean-Paul Pellegrinetti, Olivier Tort, Ludivine Vanthournout.

Le comité de lecture est constitué du comité de rédaction,
élargi à l’occasion à des membres du comité scientifique.
Comité scientifique
Sylvie Aprile, Jean-Jacques Becker, Bruno Benoît, Mathias Bernard,
Serge Berstein, Fabienne Bock, Jacques-Olivier Boudon,
Philippe Boutry, Catherine Brice, Patrick Cabanel, Jean-Claude Caron,
Dominique Chagnollaud, Jean-Pierre Chaline, Olivier Chaline, Olivier Dard,
Alain Delcamp, Olivier Forcade, Jean El Gammal, Bernard Gaudillère,
Jérôme Grévy, Sylvie Guillaume, Jean-Marc Guislin, Rainer Hudemann,
Jean-Noël Jeanneney, Bertrand Joly, Bernard Lachaise, Marc Lazar,
Gilles Le Béguec, Jean-Pierre Machelon, Christine Manigand, Didier Maus,
Jean-Marie Mayeur, Pascal Perrineau, Gilles Richard, Jean-Pierre Rioux,
Nicolas Roussellier, Jean Ruhlmann, Ralph Schor, Jean-François Sirinelli,
Maurice Vaïsse, Jean Vavasseur-Desperriers, Éric Vial, Jean Vigreux,
Olivier Wieviorka, Michel Winock.
Correspondants étrangers
Joseba Aguirreazkuenaga (Bilbao), Marc Angenot (Montréal),
Constantin Buse (Bucarest), Maria Sofia Corciulo (Rome),
Sandro Guerrieri (Rome), Sudir Hazareesingh (Oxford),
Peter McPhee (Melbourne), Horst Möller (Munich), Philip Nord (Princeton),
Gaetano Quagliarello (Rome), John Rogister (Durham),
Maurizio Ridolfi (Viterbe), Paul Seaward (Londres), Paul Smith (Nottingham),
Henk Te Velde (Leiden), Robert Tombs (Cambridge)

Directeur de la publication – Denis Pryen
Développement – Sonny Perseil
Maquette – Colin Pénet
[ Recherche ]
Introduction. Quelle culture politique en héritage ?
Frédéric Bidouze
Maître de conférences en histoire moderne à l’Université de Pau
Institut des textes & manuscrits modernes (UMR 8132, CNRS/ENS)
frederic.bidouze arobase univ-pau. fr

L’histoire en héritage, des parlements déshérités

Ce volume a une vocation première dans le cadre de l’histoire politique parlementaire depuis 1789 ; elle est à la fois humble et ambitieuse. Elle est humble parce qu’elle ne tend pas vers la recherche d’un héritage systématique et toujours délicat lorsqu’il s’agit d’une institution qui a trépassé avec la Révolution de 1789 et qui a surtout été fidèle au roi dans sa mécanique stricte de résistance. Elle est ambitieuse parce qu’elle n’entend pas résoudre l’équation qui s’évertue trop souvent à vouloir expliquer une histoire par l’échec, par des leçons à tirer ou pire par leur corollaire public : le sentiment de ne pas avoir compris son époque, et par conséquent, la faiblesse d’être une cible. Les parlements de l’Ancien Régime sont marqués du sceau des anti-Lumières, quoique l’on s’évertue à prouver historiquement le contraire, voire des contraires nuancés. Voltaire est passé par là, encore une fois, et ses lecteurs-admirateurs des siècles postérieurs ont enfoncé des portes largement ouvertes. C’est que l’ historisme d’un Herder, largement perpétué par les penseurs contre-révolutionnaires, apparaît irrémédiablement attaché à la critique des cours de justice qui prétendaient être les gardiennes d’une constitution dans laquelle auraient été contenus les droits de la nation et pour lesquels seule l’Histoire était la garante. C’est en parallèle la même mésaventure qui était arrivée à l’œuvre des juristes du XVI e siècle, tels Jean Du Tillet ou Jean Pasquier en ce qui concerne leur interprétation du Lit de justice {1} : dès la fin du XVII e siècle, cette cérémonie était devenue le cœur de l’idéologie absolutiste dans laquelle les propagandistes avaient identifié l’Histoire à la littérature {2} . Il ne pouvait en être autrement pour les magistrats de Paris et de province, à partir du moment où le printemps et l’été 1789 virent s’écrouler leur monde, un monde associé depuis des siècles à une monarchie qui les avait fait naître et un monde arc-bouté sur l’Histoire {3} . Comme le soulignera Rabaut-Saint-Étienne en 1789, l’Histoire « n’est pas notre code » {4} !
Ce peut-on que l’on se soit trompé pendant si longtemps ? Ce peut-on que l’on se soit disputé en vain les parlements sur l’autel du débat sur le progrès et le conservatisme, les Lumières et les anti-Lumières, le droit naturel et les privilèges, dans le but de comprendre les méandres dramatiques de la naissance de la démocratie française ? Dans ce cas, cet échec des parlements doit être associé à celui de la monarchie. Jusqu’en 1789, les crises parlementaires ont été le cœur des controverses entre l’exécutif monarchique et les magistrats qui prétendaient partager le législatif ou plutôt a-t-on voulu l’imaginer, pensant que résister à son monarque était un coup d’État tandis qu’il fallait plutôt comprendre y être fidèle. Ces crises n’auraient incarné dans l’historiographie française que l’écueil final et mortuaire d’un régime à bout de souffle, trahi par ses serviteurs sans cesse plus réfractaires au changement. Après avoir été stigmatisés puis détruits dans la fulgurance de l’actualité révolutionnaire, les parlements ont été regrettés par leurs successeurs du XIX e siècle avec respect et discrétion, puis lentement mais sûrement condamnés au siècle suivant par des historiens qui regrettaient amèrement un autre échec : celui de la monarchie {5} . Car l’histoire parlementaire est aussi malheureusement une histoire de reproches quand ce n’est pas celle des occasions manquées, succédanées d’une historiographie accusatrice qui se doit d’être plus exigeante {6} .

Résistance parlementaire, fidélité à la monarchie

Certains historiens et juges du XIX e siècle avaient compris une chose qui est au centre des préoccupations de ce numéro de Parlement[s] : l’influence des parlements s’exerçait sur des faits accomplis et non pas à venir et leur prétendu droit de critique et d’intervention était placé du point de vue historique et nullement

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents