Pérégrinations d un enfant juif de 1939 à 1945
113 pages
Français

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Pérégrinations d'un enfant juif de 1939 à 1945 , livre ebook

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Description

Les années passent… les témoins de la Shoah disparaissent… Toute leur enfance, mes trois filles m’ont écouté raconter comment j’avais eu la chance de survivre durant l’Occupation et sous le régime de Vichy, quand ma vie et celle des miens étaient en péril uniquement parce que nous étions juifs.
En 2005, j’ai voulu transmettre ce récit à mes huit petitsenfants, à qui j’ai dédié ces Mémoires, pour leur montrer comment j’ai dû, entre 7 et 12 ans, acquérir la maturité suffisante pour affronter le danger, de la traversée clandestine de la ligne de démarcation en 1941 à celle de la frontière suisse en 1944, tout en changeant plusieurs fois de domicile, d’école, de milieu, et en restant constamment sur le qui-vive, à la campagne comme en ville.
Ma survie, je la dois bien sûr à mes parents, et particulièrement à mon père, qui sentait le danger et trouvait l’échappatoire. Lui-même se sauva du pire par trois fois, dont lors de la rafle de la rue Sainte-Catherine à Lyon, le 9 février 1943. Au-delà de ces souvenirs, j’ai aussi voulu raconter mes origines et fait traduire le début des Mémoires que mon grand-père paternel a écrites en yiddish alors qu’il était caché en famille dans un village du Lot-et-Garonne, de 1942 à 1944.
Les photos de 1945 à 2020 illustrent ma résilience après la guerre et l’élargissement de ma famille jusqu’aux deux arrièrepetits-fils : Virgile-Lejb, prénom de mon père, et Noah. Autant de victoires sur les menées exterminatrices nazies.
Albert Lamantowicz, décembre 2020

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 16 décembre 2020
Nombre de lectures 2
EAN13 9782304048896
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Albert Lamantowicz
Pérégrinations d’un enfant juif de 1939 à 1945
Préface d’Annette Wieviorka
Collection Témoignages de la Shoah


Le Manuscrit Paris


© é ditions Le Manuscrit, 2020
ISBN : 978-2-30404-889-6


Présentation de la collection « Témoignages de la Shoah » de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS)
En lançant sa collection « Témoignages de la Shoah » avec les Éditions Le Manuscrit, et grâce aux nouvelles technologies de communication, la Fondation souhaite conserver et transmettre vers un large public la mémoire des victimes et des témoins des années noires des persécutions antisémites, de 1933 à 1945.
Aux nombreux ouvrages déjà parus la Fondation espère ainsi ajouter les récits de celles et ceux dont les voix sont restées jusqu’ici sans écho : souvenirs souvent enfouis au plus profond des mémoires individuelles ou familiales, récits parfois écrits mais jamais diffusés, témoignages publiés au sortir de l’enfer des camps, mais disparus depuis trop longtemps des rayons des bibliothèques.
Si quelqu’un seul ne peut décrire l’indicible, la multiplicité des récits peut s’en approcher.
En tout cas, c’est l’objectif que s’assigne cette collection à laquelle la Fondation, grâce à son Comité de lecture composé d’historiens et de témoins, apporte sa caution morale et historique.
Face à une actualité où l’instrumentalisation des conflits divers tend à obscurcir, confondre et banaliser ce que fut la Shoah, cette collection permettra aux lecteurs, chercheurs et étudiants de mesurer la spécificité d’une persécution extrême dont les uns furent acteurs, les autres, complices, et face à laquelle certains restèrent indifférents et les autres héroïques.
Puissent ces ouvrages inspirer à leurs lecteurs le rejet de l’antisémitisme et de toute autre forme d’exclusion, ainsi que l’esprit de fraternité.
Consultez le site Internet de la FMS : www.fondationshoah.org


Comité de lecture de la collection
Serge Klarsfeld, président
Isabelle Choko, survivante de la déportation
Alexandre Doulut, historien
Katy Hazan (OSE), historienne
Michel Laffitte, historien
Dominique Missika, historienne
Denis Peschanski, historien
Annette Zaidman, enfant cachée
Philippe Weyl, responsable de la collection
Correction : Laurence Beilvert
Voir les autres titres de la collection en fin de volume.


Préface
par Annette Wieviorka
Un récit « à hauteur d’enfants » écrit pour sa descendance et qui est pour elle sa « saga ». C’est ainsi que Lysiane, Hélène et Sandrine apprécient les mémoires de guerre de leur père, Albert Lamantowicz, ces pérégrinations d’un enfant juif qui a 7 ans au début de la guerre.
Le récit est d’abord celui, classique, d’une famille d’immigrés de Pologne, installée à Paris, vivant pauvrement mais dignement. Elle ne vit toutefois pas dans les quartiers juifs, mais dans le XIV e arrondissement. Le père est coiffeur, un métier qu’on emporte aisément avec soi. Il tient une grande place dans le récit. Et Albert est fils unique.
La saga Lamantowicz, avec sa couleur particulière, commence véritablement le 14 mai 1941, quand le père, Lejb, reçoit le fameux « billet vert ». Il est encore naïf, et, comme 3 747 Juifs, répond à la convocation en se rendant au commissariat de police de Plaisance. Il est interné au camp de Beaune-la-Rolande, d’où il s’évade. C’est sa première évasion. Certes, il n’est pas le seul évadé de ce camp ou de celui, jumeau, de Pithiviers, mais ce qui frappe tout au long de ce récit, c’est l’intuition qui le conduit à quitter ces lieux, la débrouillardise et le sang-froid dont il fait preuve, alors que nul ne sait – pas même les nazis – que les détenus seront l’année suivante déportés à Auschwitz. Dès lors, le récit sera celui du parcours à travers la France pour sauver sa famille, y compris ses parents. Nice, Penne-d’Agenais, Lyon, où le père se trouve, le 9 février 1943, dans les locaux de l’UGIF, rue Sainte-Catherine. Je ne « divulgâcherai » pas comment il passa avec succès le contrôle de la souricière de la Gestapo.
Le père d’Albert n’est pas un saint homme. Il est joueur, hâbleur, coureur de jupons. Et (il y a peut-être un lien ?) Lejb a un sens aigu de ce qu’il faut faire pour sauver les siens, ses parents, sa femme, son enfant. Bruno Bettelheim a examiné la stratégie qui fut celle d’Otto Frank pour préserver sa famille. Dans « À propos d’Anne Frank : une leçon ignorée 1 », le fameux psychanalyste montre comment il eut tout faux : « Il fallait, explique-t-il, ne pas céder à l’illusion que les choses pouvaient être comme avant, ne pas maintenir ainsi la famille ensemble, mais accepter de la disperser, de se séparer des enfants. » Ce que fit le père d’Albert. Il plaça d’abord son fils dans une maison d’enfants à Beaulieu-sur-Dordogne, puis l’en retira quand il apprit que les enfants étaient déclarés à la gendarmerie. Enfin, parce que Chana, sa mère, militante bundiste à Varsovie, avait rejoint à Lyon le comité de résistance mis sur pied par ses camarades, qui avait organisé une filière de passage d’enfants en Suisse, il fut décidé qu’Albert serait joint à un groupe. Albert vécut en Suisse de mai 1944 à mars 1945.
Comment Albert vit-il ces multiples changements de lieu, de cadre de vie, et l’angoisse qui sourd de la période ? Il y eut pour lui d’abord, comme pour tous les écoliers parisiens, l’évacuation hors de Paris, à Bourgneuf-en-Retz, où il vit chez le garde champêtre. C’est la première séparation d’avec ses parents, qui lui manquent cruellement, mais aussi l’apprentissage d’une vie à la campagne pour ce petit citadin. Au retour à Paris, c’est, avec le début de la persécution, l’apprentissage de la peur devant un danger diffus et difficilement compréhensible pour un garçonnet de 8 ans, et, même s’il conserve parfois quelque légèreté (une bataille de boules de neige, la descente à Lyon de la côte de la Croix-Rousse sur une planche munie de roulement à billes…) qui le met en danger, les circonstances le font mûrir très vite. Avec une grande pudeur, sans aucun pathos, il évoque les moments très difficiles, notamment ceux du début de son séjour en Suisse.
Le récit d’Albert s’arrête le jour de la capitulation allemande, le 8 mai 1945. Il évoque encore en quelques phrases et des photos ce que lui apporta le mouvement de jeunesse juive socialiste, le SKIF, et la colonie de Corvol-l’Orgueilleux : la rencontre avec Génia, sa future épouse, et des amis pour la vie – parmi eux mes parents. J’ai toujours connu Albert que nous appelions souvent Bébert. Je sais désormais que ce diminutif lui vient de la maison d’enfants en Suisse. J’ignorais tout de son histoire. J’ai donc lu avec une grande curiosité ce récit précis et probe. C’est aussi une contribution à l’histoire des stratégies de survie mises en œuvre par les Juifs eux-mêmes et à celle des enfants cachés. En ce sens, il dépasse la seule transmission familiale, même si la chaîne qui unit les générations est si importante. Car l’amitié entre nos familles se perpétue de génération en génération, jusqu’à la quatrième : l’arrière-petit-fils d’Albert et Génia, Virgile-Lejb, qui a aujourd’hui 4 ans, est copain avec Adam, mon petit-fils.


Photo de studio d’Albert Lamantowicz, Paris, 1940.


1 . In Bruno Bettelheim, Survivre , Paris, Hachette-Littérature, coll. « Pluriel », 1984, p. 307-320.


Biographie d’Albert Lamantowicz
1930 Lejb Lamantowicz (né en 1906 à Bialystok, alors en Russie tsariste, de nos jours en Pologne, voïvodie de Podlasie, environ 200 km au nord-est de Varsovie) puis Chana Szpanin (née à Varsovie en 1904) arrivent successivement de la capitale polonaise à Paris.
1931 29 août : ils se marient à la mairie du XIV e arrondissement de Paris.
1932 7 octobre : naissance d’Albert à la maternité Baude locque (XIV e arr.).
Son père travaille comme garçon coiffeur dans des sa lons du quartier de Montparnasse, vivant uniquement des pourboires laissés par les clients.
Sa mère est femme au foyer, n’ayant pas obtenu de carte de travail. Il lui arrive de rencontrer, rarement, ses anciens camarade

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