Petites chroniques franco-ontariennes : Récits historiques
110 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Petites chroniques franco-ontariennes : Récits historiques , livre ebook

-

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
110 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Il y a plus de 400 ans, Samuel de Champlain, précédé d’Étienne Brûlé, arrivait sur le territoire qui forme aujourd’hui la province de l’Ontario. Depuis, la population francophone, qui s’élève aujourd’hui à plus d’un demi-million de personnes, aura mené de nombreuses luttes, notamment pour l’éducation en français, accompli de grands projets et été témoin des accomplissements de leaders de sa communauté.
À l’automne 2014, des élèves de différentes écoles secondaires franco-ontariennes ont relevé le défi d’écrire un récit historique inspiré de ce patrimoine. Parmi les textes soumis, trente ont été choisis et forment le présent recueil. Ces récits redonnent vie à des héros et à des personnages, racontent des périodes charnières ainsi que d’importants événements de l’Ontario français. Tout en illustrant la richesse et la diversité de la francophonie ontarienne, les écrits de ces jeunes auteurs sont imprégnés de fraîcheur et d’espoir.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 14 mai 2015
Nombre de lectures 1
EAN13 9782895975137
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

PETITES CHRONIQUES FRANCO-ONTARIENNES
CONCOURS LITTÉRAIRE MORDUS DES MOTS

DÉJÀ PARUS
Petites chroniques du crime Nouvelles policières, 2010.

Petites chroniques de notre histoire Récits historiques, 2011.

Petites chroniques identitaires Récits et parcours, 2012.

Petites chroniques du futur Nouvelles de science-fiction, 2013.

Petites chroniques de l’imaginaire Contes urbains et merveilleux, 2014.
PETITES CHRONIQUES FRANCO-ONTARIENNES
RÉCITS HISTORIQUES
Collectif d’élèves
Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives Canada

Petites chroniques franco-ontariennes : récits historiques / Collectif d’élèves.
Publié en formats imprimé(s) et électronique(s). ISBN 978-2-89597-450-5. — ISBN 978-2-89597-514-4 (pdf). — ISBN 978-2-89597-513-7 (epub)
1. Nouvelles historiques canadiennes-françaises — Ontario. 2. Écrits d’élèves du secondaire canadiens-français — Ontario. 3. Prose d’élèves canadienne-française — Ontario. 4. Canadiens français — Ontario — Histoire — Romans, nouvelles, etc.
PS823.S4P468 2015 C843’.60809283 C2015-902602-4 C2015-902603-2

Les Éditions David remercient le ministère de l’Éducation de l’Ontario pour sa contribution à cette publication.



Les Éditions David 335-B, rue Cumberland, Ottawa (Ontario) K1N 7J3 Téléphone : 613-830-3336 | Télécopieur : 613-830-2819 info@editionsdavid.com | www.editionsdavid.com

Tous droits réservés. Imprimé au Canada. Dépôt légal (Québec et Ottawa), 2 e trimestre 2015
Préface
Partout en Ontario, des événements de tous genres se tiennent pour commémorer et souligner le 400 e anniversaire de la venue de Samuel de Champlain en terre ontarienne et, par le fait même, de la présence française dans notre province.
Afin de célébrer cet événement, les Éditions David ont proposé, pour la 6 e édition du concours « Mordus des mots », le récit historique. Ce genre était tout indiqué, car il met en scène des héros et redonne vie à des personnages de notre passé.
Nous sommes heureux d’avoir été choisis comme auteurs-conseils pour faire partie de cette aventure. Le concours nous a permis de rencontrer des centaines d’élèves de 11 e et 12 e années des écoles secondaires de l’Ontario français. Tous étaient motivés et prêts à relever le défi qui consistait à faire de la recherche et à rédiger un court récit historique portant sur un personnage ou un événement inspiré de notre riche patrimoine historique et culturel.
À travers notre périple aux quatre coins de l’Ontario, nous avons pu constater la grande diversité de la population francophone. Ce qui nous unissait tout au long du concours était l’écriture et la lecture. Avec l’avènement de l’informatique et la technologie, plusieurs affirment que les jeunes ne lisent plus et que l’intérêt pour l’écriture s’effrite à vue d’œil. En tant qu’auteurs-conseils pour ce concours, nous avons rencontré, partout en province, des élèves avides de livrer leur récit sur papier, ayant déjà une grande capacité de lecture et un intérêt marqué pour tout ce qui est livre, roman, histoire, etc. Les yeux pétillants et les questions judicieuses des jeunes nous ont offert un regard positif vers l’avenir. Le concours « Mordus des mots » souffle ainsi un vent de fraîcheur. La lecture de ce recueil vous en propose une preuve éloquente.
Nous tenons à féliciter tous les élèves qui ont soumis un texte et à offrir nos plus sincères félicitations à celles et à ceux qui ont vu leur texte retenu et publié dans ce recueil.
Un grand merci aussi aux enseignantes et aux enseignants qui nous ont chaleureusement accueillis lors des ateliers d’écriture et qui ont encouragé leurs élèves à chaque étape de leur projet de création littéraire.

Bonne lecture !
Jean-Claude Larocque et Denis Sauvé Les auteurs-conseils
Concours de création littéraire « Mordus des mots » 2014-2015
Règlement 17 et combats pour l’éducation en français
L’automne frappe à la porte de la classe
I L FAIT CHAUD aujourd’hui. Dehors, l’air doux souffle la dernière brise de l’été, qui paisiblement fait place à l’automne. Je jette un coup d’œil par la fenêtre. Personne. Il fallait s’y attendre ; la journée est à peine entamée et l’arrivée n’est prévue que dans une heure. Je détache mon regard du chemin de terre qui sillonne vers le village et me retourne sur moi-même. Malgré tous mes efforts, je ne peux étouffer la bouffée de fierté qui m’envahit lorsque je vois la classe — ma classe. Enfin, la mienne et celle de mademoiselle Papineau, bien sûr. Et bientôt, treize petites filles en feront aussi partie.
Cela fait trois jours que mademoiselle Papineau et moi sommes arrivées à l’école. Le trajet a été long de Montréal jusqu’ici, à Sandwich, communauté bordant les rives de la rivière Détroit. À notre arrivée, nous avons été accueillies par un air âcre et un film de poussière recouvrant chaque surface de la classe ; en dépit des efforts déployés pour la maintenir propre, des grains de terre se sont graduellement infiltrés par les carreaux de la fenêtre et par les fentes de la porte. Malgré notre fatigue, nous avons retroussé nos manches pour aérer et épousseter afin de préparer la classe à l’arrivée des jeunes élèves. Durant deux jours, nous avons frotté, lavé, brossé et astiqué à nous en abîmer les mains, mais tout cela en a valu la peine ; les pupitres et leurs bancs sont alignés convenablement, les encriers pleins reluisent, le parquet fraîchement ciré est clair et le mètre est placé bien en évidence sur le mur pour dissuader toute désobéissance. Pourtant, le travail effectué par les commissaires avant notre arrivée à mademoiselle Papineau et à moi est beaucoup plus impressionnant : à eux seuls, ils ont su convertir la paroisse de l’Assomption de Sandwich en une salle de classe de modeste proportion. Je n’aurais pu imaginer un meilleur emplacement pour l’école ; la paroisse, rattachée au presbytère, sert de salle de classe, de pensionnat et de quartiers pour mademoiselle Papineau et moi-même. Et le bâtiment lui-même n’aura vingt ans que l’année prochaine, en 1787. Vraiment, je n’aurais pu imaginer mieux !
Je glisse mes doigts sur la rangée de pupitres placée devant moi. Je sens tous les nœuds dans le bois rêche alors que je me dirige vers l’avant de la classe, où l’ardoise, encore propre, n’arbore que les mots « Demoiselles Adhémar et Papineau ». Tout cela me semble encore irréel : moi, institutrice. Pourtant, à mesure que la trotteuse chasse le temps, mon cœur se met à battre plus vite. Maintenant que l’arrivée des jeunes filles se fait imminente, il est pour moi de plus en plus difficile de repousser les pensées qui m’assaillent depuis quelques jours ; à partir du moment où la première élève aura posé un pied dans l’école, ce sera officiellement la fin de mon été, de mon innocence. Je ne serai plus jamais une jeune femme normale. Je serai mademoiselle Adhémar, une institutrice responsable de l’éducation de treize jeunes filles au niveau élémentaire. Treize jeunes filles qui prendront bientôt place aux pupitres, là sous mes yeux.
J’entends mademoiselle Papineau m’appeler de la porte menant au dortoir. Je me presse de la rejoindre, mais dans mon agitation, je ne me rends pas compte que l’ourlet de ma jupe est coincé sous la patte d’un pupitre. Dans mon élan, j’entraîne avec moi le pupitre en question. Et bien sûr, il me suit au sol dans ma chute. Je laisse un cri s’échapper de ma gorge, le tout m’ayant prise par surprise, et reste au sol, abasourdie, jusqu’à ce qu’un rire clair me ramène à la réalité.
— Dites donc, je ne savais pas que j’avais cet effet sur vous ! Je voulais simplement savoir si vous aviez vu mon plumier, je ne me rappelle pas où je l’ai posé. Mais je vois que vous avez de plus gros problèmes en ce moment… Peut-être n’êtes-vous pas prête pour ce poste après tout. Il ne faudrait pas que vous… tombiez sur l’une de nos élèves !
Elle ricane à nouveau et m’aide à redresser le pupitre. Je tente de rire avec elle ; je sais bien qu’elle ne pense pas réellement ce qu’elle v

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents