Un Drame de la Deuxième Guerre mondiale
227 pages
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Un Drame de la Deuxième Guerre mondiale , livre ebook

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Description

Même avant Pearl Harbor, les Japonais vivant sur les territoires américain et canadien, qu’ils soient citoyens, naturalisés ou immigrants reçus, de première ou de deuxième génération, sont considérés comme des traîtres potentiels. La guerre déclenchée, ils seront rassemblés, déportés, maintenus en captivité dans des camps de fortune et leurs droits et libertés seront suspendus. Ce que l’on sait peu ou pas, c’est que le Canada en rajoute : séparation des familles, incarcération dans des camps où le froid et le dénuement complet rendent les conditions de vie encore plus dures, propriétés vendues de force par le gouvernement. Ce n’est qu’après la guerre que ces citoyens vont pouvoir réintégrer la vie civile, traumatisés, dépouillés de leurs biens, encore victimes du racisme ambiant.
Plusieurs d’entre eux trouveront refuge au Québec, où ils bénéficieront d’une relative bienveillance de la population et d’un appui important de l’Église.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 25 janvier 2012
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760627352
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Greg Robinson
UN DRAME DE LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE
Le sort de la minorité japonaise aux États-Unis et au Canada

Traduit par Véronique Dassas et Colette St-Hilaire

LES PRESSES DE L'UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL







À la mémoire de Toni Robinson et de Lilian S. Robinson
Table des matières Couverture Titre Table des matières Avant-propos Introduction CHAPITRE 1 : Le contexte CHAPITRE 2 : La genèse d’une décision CHAPITRE 3 : La déportation et la détention CHAPITRE 4 : Les camps CHAPITRE 5 : Les luttes pour le service militaire et les droits constitutionnels CHAPITRE 6 : La libération et la réadaptation des Issei et des Nisei après la guerre CHAPITRE 7 : La communauté japonaise et le Québec ÉPILOGUE Crédits
AVANT-PROPOS

Remarques terminologiques
On parle généralement d’«internement» ( internment ) pour décrire l’expérience des Japonais américains durant la Deuxième Guerre mondiale, toutefois j’ai choisi de ne pas utiliser ce terme. Au sens propre, le mot « internement » désigne le fait pour un gouvernement de détenir des citoyens de pays ennemis en temps de guerre. Le gouvernement des États-Unis a bel et bien interné des étrangers ennemis dans des camps dirigés par le département de la Justice. En revanche, la vaste majorité des personnes d’origine japonaise que les États-Unis ont purement et simplement déracinées, déportées à l’intérieur du pays et détenues durant la Deuxième Guerre mondiale étaient des citoyens américains. Le seul fait qu’il n’existe pas de terme reconnu pour traduire un acte de cette nature en dit long sur le caractère inédit de cette politique. Dans le jargon officiel, on a parlé d’évacuation ( evacuation ) et de réinstallation ( relocation ). Les responsables à qui l’on doit ces termes étaient toutefois moins préoccupés par la justesse (ou la justice!) du langage que par le besoin d’inventer des euphémismes pour rendre leur politique plus acceptable. J’utilise plutôt le terme «déportation intérieure» (removal), une référence à l’expérience des Cheroquee et d’autres Autochtones amé- ricains expulsés du Sud des États-Unis dans les années 1830, pour décrire l’exil intérieur des personnes d’ascendance japonaise, et « captivité » ou «détention» ( confinement ) pour décrire leur expérience des camps. Certains historiens et militants ont choisi de parler d’une politique d’«incarcération» (incarceration). Il s’agit là d’un synonyme élégant d’« emprisonnement » (emprisonment) ; pourtant, ces institutions n’étaient pas des pénitenciers. J’ai donc opté pour «captivité», un terme plus inclusif. Il m’arrive toutefois de parler d’internement ( internment ) pour décrire la situation au Canada, où le statut juridique des étrangers et des citoyens était plus flou.
Il est une question plus épineuse encore, qui a suscité de nombreuses controverses depuis la fin de la guerre: comment désigner ces camps où les Japonais américains et certains Canadiens japonais étaient retenus en captivité, et comment nommer ceux qu’on y gardait ? Le président Roosevelt les a qualifiés publiquement de « camps de concentration» à deux occasions, imitant ainsi d’autres responsables du gouvernement. Néanmoins, l’armée et la War Relocation Authority ont adopté officiellement les appellations de « centres de réinstallation » ( relocation centers ), voire « centres de réception » ( reception centers ). Dans le jargon administratif, on regroupait au début les gens dans des «centres de rassemblement» ( assembly centers ) de la côte Ouest. Bon nombre de Japonais américains, de militants et de spécialistes insistent sur l’expression « camps de concentration » ( concentration camps ), qui, avant l’Holocauste, se référait au fait de concentrer un grand nombre de personnes dans un établissement. Je ne conteste point cet usage, mais, compte tenu de l’association impossible à occulter entre « camps de concentration » et « camps de la mort des nazis », j’ai préféré l’éviter et parler tout simplement des «camps», ce qui à mon avis suffit pour décrire les lieux où les Japonais américains étaient captifs. Quant au terme officiel de « résident » ( resident ), je lui ai substitué « détenu » ( inmate ), qui est plus précis pour décrire le statut des Japonais américains retenus en captivité contre leur gré.
Quant aux termes utilisés pour qualifier les groupes dont il est question dans ce livre, j’ai choisi les expressions « Canadiens japonais » et « Japonais américains ». Pour le premier groupe, l’usage « Canadiens japonais » est attesté. En revanche, il n’existe pas de termes en français pour désigner les Américains d’origine japonaise, et plutôt que d’employer cette expression assez longue, j’ai préféré opter pour la traduction littérale de « Japanese American ».

Remerciements
Ce travail a changé plusieurs fois de forme, peut-être pour le mieux, compte tenu de l’ampleur du sujet et des matériaux cités. Ce qui au départ ne devait être qu’un récit relativement court accompagné de documents d’archives a évolué pour devenir une monographie complète et détaillée, et par la suite une version française abrégée, avec un chapitre ajouté.
Je suis très conscient d’avoir contracté bien des dettes au cours de ce travail. D’abord, je me dois de remercier les organismes subventionnaires. J’ai reçu l’appui de l’American Council for Learned Societies, ce qui m’a permis de ne pas enseigner pendant un semestre et de me concentrer sur mon travail au printemps 2005. Le programme PAFARCC de l’Université du Québec à Montréal, le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et le Fonds québécois de la recherche sur la société et la culture m’ont accordé des subventions pour d’autres projets qui ont alimenté en même temps ce livre. J’ai effectué des recherches dans de nombreuses bibliothèques et consulté diverses archives, où j’ai bénéficié de l’appui d’un personnel dévoué et efficace. Parmi celles que j’ai le plus consultées, je dois signaler: Doe and Bancroft Libraries, University of California, Berkeley; Franklin D. Roosevelt Library, Hyde Park, Ny; Harry S. Truman Library, Independence, MO ; Marriott Library, Univer- sity of Utah ; McLennan Library, McGill University ; National Archives, Washington, DC ; National Library of Canada ; Newspaper Division and Manuscripts Division, Library of Congress ; San Francisco Public Library ; Tamiment Library, New york University; young Research Library, UCLA. Je veux remercier en particulier les bibliothécaires et le personnel de la Huntington Library à San Marino en Californie, où j’ai passé trois mois en 2004 grâce à une bourse d’études. J’ai beaucoup apprécié le travail de Marian yoshiki-Kovinick, bibliothécaire aux Archives of American Art, dans une succursale (aujourd’hui fermée) du sud de la Californie, une collègue à qui je dois de nombreux documents utiles et qui m’a soutenu par son enthousiasme indéfectible.
J’ai eu la chance de travailler avec un groupe d’étudiants de deuxième et troisième cycles, des américanistes et des canadianistes dévoués qui m’ont assisté dans ces projets, ont réagi à mes idées, et ont passé des heures à consulter les archives: Dominic D’Amour, Jean-Philippe Gagnon, Sylvain Hétu, Junichiro Koji, Francis Langlois, Karine Laplante, Guillaume Marceau, Vicki Onufriu, Guillaume Pilon, Christian Roy, Sébastien Roy et Maxime Wingender.
Dans un livre précédent, j’ai écrit que mon travail aurait été impossible (voire inconcevable) sans les recherches et les compilations effectuées par Aiko Herzig-yoshinaga et le personnel de la CWRIC. J’y ajoute maintenant la grande générosité d’Aiko et de son époux Jack Herzig (aujourd’hui décédé): ils m’ont ouvert des portes, ont partagé des documents avec moi et m’ont offert eux aussi leur enthousiasme.
J’ai eu le plaisir de connaître et de collaborer à divers projets avec un ensemble de collègues et d’amis exceptionnels, en particulier Eric Muller, ami et « complice » dans la réfutation des thèses de Michelle Malkin, Elena Tajima Creef, Shirley Geok-Lin Lim, Floyd Cheung et yujin yaguchi.
J’ai été marqué, comme tous les autres historiens qui œuvrent dans le domaine, par l’influence et l’aide de Roger Daniels, un modèle de générosité, de rigueur intellectuelle et d’attachement passionné au sujet. J’ai aussi eu la chance de faire la connaissance d’Arthur Hansen, un historien estimé et un grand mentor pour de jeunes chercheurs. L’historien exceptionnel que fut Lawrence W. Levine, aujourd’hui décédé, a été une source d’inspiration dans ma vie.
Parmi les collègues qui m’ont conseillé, qui m’ont invité à présenter mon travail devant un auditoire ou qui ont partagé leurs recherches avec moi, je me dois de citer d’abord ceux-ci : Eiichiro Azuma, Ben Carton, le défunt Robert Frase, Max Friedman, Tom Fujita Rony, Saverio Giovacchini, Neil Gotanda, Lynne Horiuchi, John Howard, José Igartua, Masako Iino, Tom Ikeda, Masumi Izumi, Kwong-Liem Karl Kwan, Paul-André Linteau, le défunt John M. Maki, Philip Tajitsu Nash, David Neiwert, Setsuko M. Nishi, Jacques Portes, Patricia Roy, Kay Saunders, Quintard Taylor et Frank H. Wu.
Je dois à Tom Coffman, un grand documentariste et historien indépendant, l’invitation à prononcer une conférence devant l’Hawaii Historical Society, ce qui m’a permis de séjourner à Hawaï et m’a poussé à réfléchir à l’expérience de la guerre et de la loi martiale dans l’archipel. Je remercie Lois Coffman, Nathaniel Coffman, Walter Ikeda, Richard Kosaki, Kay Uno Kaneko, Andrew Wertheimer et Craig Howes pour les discussions et les contributions stimulantes pendant mon séjour à Hawaï.
La générosité et le soutien de Tetsuden Kashima ne se sont jamais démentis. Nous avons partagé les vivres et le couvert, il m’a conduit partout et m’a mis en relation avec des gens qu’il connaissait. Mais surtout, Tetsu a mené ses propres recherches, détaillées et très originales, ce qui a permis de développer l’analyse de l’expérience des Japonais américains pendant la guerre.
De nombreux parents et amis m’ont apporté un soutien logistique et m’on

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