Le prince Louis
222 pages
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Le prince Louis , livre ebook

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Description

Louis de Rohan-Gumn, n en 1734, destinera toute sa vie l'Eglise. Chanoine du chapitre de Strasbourg 9 ans, prieur commendataire du grand monastère de Sauxillanges en Auvergne 11, ordonné prêtre 22, coadjuteur de l'archevêque de Strasbourg 25, nommé évêque de Canople 26 ans. Très fin diplomate, il est envoyé en Autriche en 1771 et dévoilera au roi, avant l'heure, le dépeçage de la Pologne. Archevêque de Strasbourg, grand aumônier du roi, cardinal, proviseur de la Sorbonne... Les postes éminents se succèdent jusqu'au guet-apens mont par une intrigante, Même de La Motte-Valois, dans l'affaire du "collier de la reine" que l'on devrait plutôt appeler "les diamants du roi"...

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2007
Nombre de lectures 16
EAN13 9782296584075
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0005€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
© L’Harmattan, 2006
9782296025141
EAN : 9782296025141
Le prince Louis
Cardinal de Rohan-Guéméné ou les diamants du roi

Jean-Claude Fauveau
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Roman historique - Collection dirigée par Maguy Albet PROLOGUE CHAPITRE 1 CHAPITRE 2 CHAPITRE 3 CHAPITRE 4 CHAPITRE 5 CHAPITRE 6 CHAPITRE 7 CHAPITRE 8 CHAPITRE 9 CHAPITRE 10 CHAPITRE 11 CHAPITRE 12 CHAPITRE 13 CHAPITRE 14 CHAPITRE 15 CHAPITRE 16 CHAPITRE 17 CHAPITRE 18 CHAPITRE 19 CHAPITRE 20 CHAPITRE 21 CHAPITRE 22 CHAPITRE 23 BIBLIOGRAPHIE REPÈRES HISTORIQUES REMERCIEMENTS
Roman historique
Collection dirigée par Maguy Albet
Déjà parus
Claude DUMAS, Le crépuscule du chapultepec , 2006.
Danièle ROTH, L’année de fête, l’année de Lou, 2006.
Colette BURET, Le survivant : Baseure Adrien Jérôme Cornil, 2006.
Claude BOURGUIGON FRASSETO, Complots à l’île d’Elbe , 2006.
Jean MAUMY, La Valette , 2006.
Daniel GREVOZ, Tombouctou 1894, 2006.
Claude LEIBENSON, Jonathan, des steppes d’Ukraine aux portes de Jérusalem, la cité bleue , 2006.
Annie CORSINI KARAGOUNI, L’Autre Minotaure , 2005.
Isabelle PAPIEAU, Les cloches de brume , 2005.
Pierre MEYNADIER, Le dernier totem. Le roman du Che, 2005.
Daniel BRIENNE, Gautier et le secret cathare , 2005.
Madeleine LASSÈRE, Le portrait double. Julie Candeille et Girodet , 2005.
Robert CARINI, L’archer de l’écuelle , 2005.
Luce STIERS, Et laisse-moi l’ivresse ..., 2005.
Rabia ABDESSEMED, Wellâda, princesse andalouse , 2005.
Guido ARALDO, L’épouse de Toutânkhamon, papesse du soleil et les papyrus sacrés , 2005 .
Loup d’OSORIO, Hypathia, arpenteur d’absolu , 2005.
Daniel BLERIOT, Galla Placidia. Otage et Reine , 2005.
Paul DELORME, Musa, esclave, reine et déesse , 2005.
Daniel VASSEUR (en collaboration avec Jean-Pierre POPELIER), Les soldats de mars , 2005.
Claude BÉGAT, Clotilde, reine pieuse , 2004.
Marcel BARAFFE, Poussière et santal. Chronique des années Ming. Roman , 2004
Rachida TEYMOUR, Mévan Khâné , 2004.
François LEBOUTEUX, Les tambours de l’an X , 2004.
René MAURY, Prodigieux Hannibal , 2004.
Paul DUNEZ, Les crépitements du diable , 2004.
Roselyne DUPRAT, Antinoüs et Hadrien : histoire d’une passion , 2004.
Christophe GROSDIDIER, Djoumbe Fatima, reine de Mohéli , 2004.
Gabriel ROUGERIE, Sitio , 2004.
PROLOGUE
L’Auvergne est belle, souriante même en ce début d’été 1786, mais le cardinal Louis-René de Rohan-Guéméné n’en profite pas. Renfrogné dans ses coussins, au fond de sa voiture il déprime ! Bien sûr il prend sur lui pour faire bonne figure, mais au fond de lui-même il est rempli de fureur rentrée ! Lui, le prince Louis, qui devrait être à cette heure le principal ministre de Louis XVI, sinon même le premier, il est en exil ! Exilé qui plus est, dans son abbaye de La Chaise-Dieu, et par le roi, lui-même. Au fond, il espérait bien pouvoir se faire oublier pendant quelques mois en Alsace, en s’installant dans son cher château de Saverne, une des plus charmantes résidences du monde et qu’il apprécie tant. Et profiter ensuite de la clémence du roi.
Mais non ! La réalité est bien différente. Il a dû se résigner à prendre la direction de L’Auvergne. En costume séculier, bien calé dans le fond de sa grande berline verte à six chevaux qui vient de franchir les faubourgs d’Issoire, le prince Louis, comme on l’a appelé toute sa vie (1), regarde par les glaces qui entourent l’habitacle de sa berline, les magnifiques paysages de l’Auvergne, qui défilent lentement sous ses yeux. Mais il ne peut que repenser à cette sombre histoire de collier, de diamants, qui l’a mené là. À vrai dire, depuis six jours qu’il a quitté son bel hôtel de Strasbourg, celui qu’il loue à ses cousins Rohan-Soubise, sis rue Vieille-du-Temple à Paris, il ne pense qu’à cela. Oh, bien sûr il n’a rien à se reprocher, il ne se reproche rien d’ailleurs, c’est la faute à cette comtesse de La Motte, cette fausse comtesse, peut-être une vraie Valois pourtant, qui l’a berné. De rage il tourne et retourne à son annulaire de la main droite un gros solitaire, une bague de vingt mille livres au moins (2) qui n’a d’épiscopale que le nom. C’est en effet un splendide anneau en or dans lequel il a fait enchâsser un merveilleux diamant de plus de dix carats sur lequel il a fait graver ses armes 1 , celles de la maison de Rohan mais aussi celles de prince-archevêque de Strasbourg (3), sa charge principale. Et celle qu’il préfère parmi toutes les autres.
Il a quitté Paris le 4 juin 1786, dans la matinée. Ils étaient tous là pour lui dire au revoir. L’esprit de clan n’est pas un vain mot dans la famille Rohan. Dans la cour pavée de ce bel hôtel de Strasbourg, situé dans les jardins de celui des Rohan-Soubise, se pressent autour du cardinal déchu tous les Rohan, les Brionne, les Soubise, les Montlason, les Marsan et bien d’autres encore, les larmes aux yeux. Deux jours plus tôt, le baron de Breteuil est venu en personne lui signifier ici, au nom du roi, sa démission de la Grande Aumônerie, lui faire rendre le cordon de commandeur de l’ordre du Saint-Esprit et lui remettre en mains propres la lettre d’exil. Louis de Rohan a fait bonne figure comme toujours, et pour cause : le matin même il s’était démis de ses charges. Mais pour ce qui est de l’exil, il n’a pu que marquer son étonnement, mais seulement quand le baron eut tourné les talons.
« Mon Dieu pas ça. Je ne le mérite pas, pense-t-il. » La Chaise-Dieu, l’abbaye dont il est l’abbé commendataire depuis trente ans maintenant (1756), est située dans une région sauvage. « Le rude climat aura raison de ma santé l’hiver prochain. C’est sûr ! » Déjà, rien que d’y penser, ses douleurs au genou et son ankylose le font de plus en plus cruellement souffrir. Et son œil, atteint lors d’un empoisonnement au vert de gris, quand il était prisonnier à la Bastille, se remet à couler. Il espère bien ne pas être obligé de remettre cet affreux bandeau noir sur l’œil, qui le faisait ressembler à un pirate.
Et pourtant, à cinquante-deux ans le cardinal est encore bien conservé (4). Un peu d’embonpoint certes, mais qui lui allait si bien quand il sortait de la belle chapelle de Versailles ou de la grandiose cathédrale de Strasbourg en soutane de moire écarlate et en rochet de dentelles d’Angleterre ou de Bruges, d’un prix incalculable. Le front légèrement dégarni, mais une belle allure. Madame de Genlis disait de lui : « il a une figure très agréable mais des manières trop lestes pour son état et une conversation frivole, animée, spirituelle… ». Quant au comte d’Hézecques, il précisait : « du temps de sa splendeur, c’était le plus noble et le plus magnifique seigneur de la Cour ».
Dans les rues de Paris, le cardinal a été reconnu et applaudi ce qui lui a fait plaisir. Sa popularité est immense depuis l’affaire des diamants et les femmes, surtout elles, l’adorent. Elles l’ont toujours fait d’ailleurs. Pendant son incarcération, elles se sont mises à porter, en guise de soutien, des chapeaux de paille avec de fausses rivières de diamants, lançant la mode « cardinal sur la paille » (5). Une incarcération pourtant légère ! Il a été traité non comme un prisonnier mais comme un hôte de marque. Tous les soirs le gouverneur de la Bastille, le comte de Launay, lui a fait faire une promenade sur les boulevards dans sa propre voiture. Il n’empêche qu’on l’a plaint. L’opinion publique l’a présenté comme une victime de l’arbitraire royal (6). Ne dit-on pas de lui aujourd’hui : « le Parlement l’a purgé (acquitté), le roi l’envoie à La Chaise »

Le cardinal s’endort
Passé Le Broc et Chalus, les berlines prennent une allure plus rapide. Il y en a plusieurs. La grande à six chevaux, où a pris place son éminence qu’accompagnent son jeune frère Mgr l’archevêque de Cambrai, Ferdinand-Maximilien-Mériadec, et son secrétaire, le fidèle Ramond de Carbonnières, est parfaitement équipée pour courir la poste. Le cardinal s’en sert souvent pour rejoindre l’Alsace et sa principauté d’Ettenheim en Forêt-Noire. D’un vert soutenu avec des ornements dorés, elle est entièrement vitrée, permettant de voir sur le cheval de tête, Léon, le meilleur piqueux, en livrée des Rohan-Gu

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