Acromégalie
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Acromégalie , livre ebook

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L’acromégalie est liée à une hypersécrétion d’hormone de croissance (growth hormone [GH]) par un adénome hypophysaire somatotrope, responsable d’un syndrome dysmorphique acquis, d’évolution progressive, prédominant à la face et aux extrémités, d’où son nom, tiré du grec akros, « extrémités » et megas, « grand »). Les conséquences générales (rhumatologiques, cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques…) font toute la gravité de la maladie.ÉpidémiologieL’acromégalie est rare (prévalence d’environ 100 cas par million d’habitants ; incidence de 3 à 4 cas par million par an) [6]. Du fait de son caractère insidieux, le diagnostic est souvent fait avec retard (3 à 5 années, voire plus), en moyenne à 40 ans.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 1
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Endocrinologie
Chapitre S21-P01-C02 Acromégalie
P C HILIPPE HANSON
0 2 0 0
2 1-C0 1-P0 2 S
L’acromégalie est liée à une hypersécrétion d’hormone de croissance (growth hormone[GH]) par un adénome hypophysaire somatotrope, responsable d’un syndrome dysmorphique acquis, d’évolution pro-gressive, prédominant à la face et aux extrémités, d’où son nom, tiré du grecakros, « extrémités » etmegas, « grand »). Les conséquences géné-rales (rhumatologiques, cardiovasculaires, respiratoires, métabo-liques…) font toute la gravité de la maladie.
Épidémiologie
L’acromégalie est rare (prévalence d’environ 100 cas par million d’habitants ; incidence de 3 à 4 cas par million par an) [6]. Du fait de son caractère insidieux, le diagnostic est souvent fait avec retard (3 à 5 années, voire plus), en moyenne à 40 ans.
Pathogénie
Acromégalie d’origine hypophysaire (> 95 % des cas)
Les tumeurs hypophysaires responsables d’une acromégalie (adé-nomes somatotropes) sont bénignes. Il peut s’agir d’adénomes soma-totropes purs, ne sécrétant que de la GH (60 % des cas) ou d’adénomes mixtes, le plus souvent à GH et prolactine (PRL), plus rarement à GH et TSH (thyroid-stimulating hormone). Les carcinomes à GH sont exceptionnels. La physiopathologie des adénomes somatotropes reste mal connue [16]. La plupart semblent associés à une expansion clonale de cellules dont le patrimoine génétique est perturbé par la présence d’une muta-α tion somatique. Des mutations de la protéine Gs(mutationsgsp) ont été identifiées dans un sous-groupe (30%) d’adénomes somatotropes : elles aboutissent à une activation constitutive de l’adényl cyclase [25]. L’acromégalie survient parfois dans un contexte génétique.Le syn-drome de McCune-Albright, qui associe une dysplasie fibreuse osseuse multiple, une puberté précoce et des taches café-au-lait, peut s’accompa-gner d’une acromégalie. Il est en rapport avec une mutation somatique activatrice de la sous-unitéα de la protéine Gs, mais cette fois en mosaïque [19]. Une acromégalie peut aussi s’associer à une hyper-parathyroïdie, à une tumeur endocrine digestive (gastrinome, insuli-nome ou tumeur pancréatique non fonctionnelle) et à un adénome surrénalien, dans le cadre d’une néoplasie endocrinienne multiple de type 1 (NEM-1), liée à une mutation germinale de la ménine [21]. L’association d’une acromégalie avec une hyperplasie micronodulaire pigmentée bilatérale des surrénales (à l’origine d’un hypercorticisme ACTH [adrenocorticotropic hormone]-indépendant) et des myxomes cutanés ou cardiaques doit faire rechercher un complexe de Carney, en rapport avec une mutation germinale de la sous-unité régulatrice 1αde la protéine kinase A (PRKAR1A) [1]. Plus récemment ont été décrites des acromégalies familiales liées à des mutations germinales du gèneAIP (pouraryl hydrocarbon receptor interacting protein). Ces mutations pour-
S21P01C02
raient être également à l’origine de nombreux cas sporadiques, en parti-culier chez les sujets jeunes [14]. Enfin, très récemment, des microduplications de Xq26.3 ont été trouvées à l’origine d’acromégalo-gigantismes familiaux à début très précoce dans l’enfance [24].
Acromégalie d’origine extrahypophysaire
L’acromégalie peut, exceptionnellement, être en rapport avec une hypersécrétion de GH-RH (growth hormone-releasing hormone) ecto-pique, à partir d’une tumeur endocrine pancréatique ou bronchique, de type carcinoïde, stimulant l’hypophyse normale qu’elle hyperplasie, conduisant à une hypersécrétion secondaire de GH. Le dosage plasma-tique de GH-RH et la mise en évidence de la tumeur permettent de faire le diagnostic [9]. Une hypersécrétion de GH a également été observée soit à partir d’un adénome hypophysaire ectopique (sinus sphénoïdal, os temporal pétreux, cavité nasopharyngée), soit – mais c’est exceptionnel – à partir d’une tumeur périphérique (tumeur pancréatique de type insu-laire ou lymphome).
Tableau clinique et complications[6, 8, 13, 17]
Syndrome dysmorphique
Les extrémités (mains, pieds) sont élargies, en battoir, les doigts sont élargis, épaissis, boudinés, la peau de la paume des mains et de la plante des pieds est épaissie (Figure S21-P01-C02-1a), conduisant à faire agrandir bague ou alliance et changer de pointure. Le visage est carac-téristique : nez épaté, pommettes saillantes, front bombé, lèvres épaisses et rides épaisses et marquées (Figure S21-P01-C02-1b et c). On note une tendance au prognathisme. Les modifications morpho-logiques ont été lentes, insidieuses, s’étalant sur plusieurs années ce que montre la comparaison avec des photographies antérieures.
Signes fonctionnels et généraux
Le patient se plaint de sueurs, surtout nocturnes, malodorantes, de céphalées, de paresthésies des mains, voire d’un authentique syndrome du canal carpien et souvent de douleurs articulaires ainsi que d’une asthénie.
Modifications osseuses
L’augmentation de la croissance squelettique au niveau mandi-bulaire donne un prognathisme, une séparation des dents, une bosse frontale, une malocclusion des mâchoires et une hypertrophie de l’os nasal. Les radiographies montrent un épaississement de la voûte crâ-nienne et des protubérances, une hyperostose frontale interne, une hypertrophie des sinus, en particulier frontaux. Les déformations touchent aussi le rachis : cyphose dorsale haute avec hyperlordose lombaire compensatrice, élargissement des ver-tèbres. Le thorax est déformé par une saillie de la portion inférieure du sternum.
Complications articulaires
Au niveau articulaire périphérique, les symptômessont très fré-quents (30 à 70 %). Les arthralgies sont plutôt de rythme mécanique mais prennent parfois une allure inflammatoire qui peuvent égarer le
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