Affections digestives du sujet âgé
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Affections digestives du sujet âgé , livre ebook

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Comme nous l’avons vu dans le chapitre S12-P01-C06, la morphologie et les fonctions du tube digestif sont relativement bien préservées avec l’avancée en âge. Dans cette partie, nous aborderons les troubles et pathologies digestifs les plus fréquents chez les patients âgés, en insistant plus particulièrement sur leur présentation souvent atypique dans cette population.XérostomieLa xérostomie ou sécheresse buccale est la conséquence d’une diminution de la production de salive (hyposialie) [1]. C’est un trouble très fréquent, touchant près de la moitié des sujets âgés de plus de 75 ans [7]. Les signes fonctionnels de xérostomie sont peu spécifiques. Il s’agit essentiellement d’une augmentation de la sensation de soif et de l’absorption de liquides, de sensations de brûlures buccales, de dysgueusie ou d’halitose. Une xérostomie peut également être évoquée devant certains signes physiques (perlèche, gerçures des lèvres, délabrement gingival, gonflement parotidien) ou certaines complications (candidose buccale, caries dentaires, parotidite bactérienne, reflux gastro-œsophagien) [1]. La xérostomie est souvent multifactorielle chez le sujet âgé, associant une diminution de la fonction glandulaire exocrine des glandes salivaires et une déshydratation, et le plus fréquemment d’origine iatrogène, retrouvée dans environ deux tiers des cas. Les principaux médicaments incriminés sont les molécules ayant un effet anticholinergique (neuroleptiques, antiémétiques, antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, antihistaminiques H1, antiparkinsoniens, antispasmodiques…) [1], [7]. Le traitement de la xérostomie repose sur des mesures d’ordre général (hydratation quotidienne correcte, détartrage dentaire, prévention des mycoses buccales, gomme à mâcher) et sur l’éviction de la cause quand cela est possible. Concernant les médicaments, l’arrêt du médicament incriminé est le meilleur test diagnostique. Cependant, lorsque le médicament est indispensable, des modifications de l’horaire de prise ou le fractionnement des doses peuvent diminuer de manière importante la sensation de sécheresse buccale.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Gastroentérologie
Chapitre S12P02C12
Affections digestives du sujet âgé
É C M P DOUARD HAUSSADE ET ATTHIEU LICHART
20 1 0 0
12 C 02 P 2 1 S
Comme nous l’avons vu dans le chapitre S12-P01-C06, la mor-phologie et les fonctions du tube digestif sont relativement bien pré-servées avec l’avancée en âge. Dans cette partie, nous aborderons les troubles et pathologies digestifs les plus fréquents chez les patients âgés, en insistant plus particulièrement sur leur présentation souvent atypique dans cette population.
Xérostomie
La xérostomie ou sécheresse buccale est la conséquence d’une dimi-nution de la production de salive (hyposialie) [1]. C’est un trouble très fréquent, touchant près de la moitié des sujets âgés de plus de 75 ans [7]. Les signes fonctionnels de xérostomie sont peu spécifiques. Il s’agit essentiellement d’une augmentation de la sensation de soif et de l’absorption de liquides, de sensations de brûlures buccales, de dysgueu-sie ou d’halitose. Une xérostomie peut également être évoquée devant certains signes physiques (perlèche, gerçures des lèvres, délabrement gingival, gonflement parotidien) ou certaines complications (candidose buccale, caries dentaires, parotidite bactérienne, reflux gastro-œsophagien) [1]. La xérostomie est souvent multifactorielle chez le sujet âgé, associant une diminution de la fonction glandulaire exocrine des glandes salivaires et une déshydratation, et le plus fréquemment d’ori-gine iatrogène, retrouvée dans environ deux tiers des cas. Les principaux médicaments incriminés sont les molécules ayant un effet anticholiner-gique (neuroleptiques, antiémétiques, antidépresseurs tricycliques, inhibiteurs de la recapture de la sérotonine, antihistaminiques H1, anti-parkinsoniens, antispasmodiques…) [1, 7]. Le traitement de la xérosto-mie repose sur des mesures d’ordre général (hydratation quotidienne correcte, détartrage dentaire, prévention des mycoses buccales, gomme à mâcher) et sur l’éviction de la cause quand cela est possible. Concer-nant les médicaments, l’arrêt du médicament incriminé est le meilleur test diagnostique. Cependant, lorsque le médicament est indispensable, des modifications de l’horaire de prise ou le fractionnement des doses peuvent diminuer de manière importante la sensation de sécheresse buccale.
Mycose buccale
Les candidoses buccales sont des lésions induites par des levures du genreCandida. Parmi les nombreuses espèces deCandida, sept sont pathogènes pour l’homme et trois représentent presque 80 % des espèces les plus fréquemment isolées (Candida albicans,Candida tro picalis,Candida glabrata) [6]. Le mode de transmission est le plus souvent endogène, c’est-à-dire provenant de la propre flore du patient [6]. La prévalence de la candidose buccale représente 13 à 47 % des patients hospitalisés [6]. Les facteurs associés à la survenue d’une candidose buccale sont d’une part liés à des conditions locales
S12P02C12
comme une mauvaise hygiène buccodentaire, la présence d’une pro-thèse dentaire et la xérostomie et d’autre part à des conditions géné-rales comme la dénutrition, certains médicaments (corticoïdes, antibiotiques, immunosuppresseurs) et certaines pathologies (dia-bète, hémopathies malignes) [6]. Asymptomatiques chez la majorité des patients âgés qui en sont atteints, les candidoses peuvent être à l’origine de signes fonctionnels telles une anorexie, une dysphagie, une xérostomie, des douleurs buccales à type de brûlure ou une dys-gueusie. Les présentations cliniques les plus fréquentes sont la stoma-tite (notamment sous prothèse dentaire, que l’on n’omettra pas de retirer), la glossite érythémateuse atrophique, la perlèche et le muguet [6]. De manière générale, l’examen clinique suffit au diagnostic. Cependant, une confirmation par écouvillonnage peut être nécessaire devant une présentation atypique ou devant l’absence d’amélioration après trois traitements bien conduits, le résultat étant disponible 24-48 heures après le prélèvement. La prise en charge repose d’une part sur la correction des facteurs favorisants (hygiène buccodentaire, hydratation correcte, « nettoyage » d’ordonnance) et d’autre part sur l’utilisation de traitements antifongiques à action locale exclusive (amphotéricine B, nystatine) ou à action locale et systémique (imidazolés : trifluconazole, miconazole en comprimé ou en gel buc-cal) [6]. Les imidazolés font l’objet de nombreuses interactions médi-camenteuses, notamment avec les antivitamines K (potentialisation importante de l’effet avec risque majeur de surdosage), qu’il convient de vérifier de manière systématique avant toute utilisation.
Trouble de la déglutition et dysphagie
Les troubles de la déglutition sont très fréquents chez le sujet âgé, avec une prévalence allant de 10 à 30 % chez les sujets âgés non insti-tutionnalisés à 70 % en institution [1]. La principale complication des troubles de la déglutition est la survenue de pneumopathies dites d’inhalation. Le maître symptôme faisant évoquer un trouble de la déglutition est la dysphagie. Outre les fausses routes manifestes surve-nant lors des prises alimentaires, il existe également des fausses routes dites silencieuses, survenant souvent en dehors de toute prise alimen-taire et expliquant une présentation clinique parfois atypique : gêne pour avaler, bavage, toux chronique, fuite d’aliments par le nez, modi-fication de la voix, hemmage, réduction des prises alimentaires, amai-grissement inexpliqué, épisodes fébriles inexpliqués ou encore pneumopathies récidivantes [1]. Les étiologies responsables de troubles de la déglutition sont nombreuses. Elles sont résumées dans le tableau S12-P02-C12-I. Le diagnostic est réalisé par une évaluation complète de la déglu-tition comprenant les praxies buccofaciales, l’état buccodentaire, la mobilité du voile du palais, le temps de stockage buccal des ali-ments, le réflexe de déglutition et l’élévation du larynx à la dégluti-tion [1]. Le premier traitement est celui de l’étiologie lorsqu’il est possible (révision d’ordonnance, traitement d’une confusion, traitement d’une candidose buccale, prise en charge stomatologique…). Indé-pendamment de l’étiologie, la prévention des fausses routes com-prend des mesures simples à mettre en place : adaptation des textures (afin de renforcer le stimulus du réflexe de déglutition), bon positionnement pendant les repas, rééducation quand cela est possible.
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