Agents transmissibles non conventionnels
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Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC), ou prions (proteinaceous infectious particles), sont les agents des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST ou TSE). Ces maladies neurodégénératives, pouvant atteindre de nombreuses espèces mammifères, sont rares chez l’homme (incidence annuelle : 1 à 1,5/million), caractérisées par une incubation souvent longue et par un décès rapide après les premiers signes. Il n’existe pas de traitement curatif spécifique. Les EST ont d’abord été décrites chez le mouton (tremblante du mouton ou scrapie) au 18e siècle, puis chez l’homme au milieu du 20e siècle avec le Kuru et surtout la maladie de Creutzfeldt-Jakob (MCJ ou CJD). Les MCJ sont devenues un enjeu de santé publique à la fin des années 80, en raison d’infections par hormone de croissance contaminée, et de la maladie de la vache folle.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
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Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S32P02C14 Agents transmissibles non conventionnels
M B ARIANNE URGARD
0 6 01 0
4 C1 2- P0 - 2 S3
Les agents transmissibles non conventionnels (ATNC), ou prions (proteinaceous infectious particles), sont les agents des encéphalopathies spongiformes transmissibles (EST ou TSE). Ces maladies neurodégéné-ratives, pouvant atteindre de nombreuses espèces mammifères, sont rares chez l’homme (incidence annuelle : 1 à 1,5/million), caractérisées par une incubation souvent longue et par un décès rapide après les premiers signes. Il n’existe pas de traitement curatif spécifique. Les EST ont d’abord été e décrites chez le mouton (tremblante du mouton ou scrapie) au 18 siècle, e puis chez l’homme au milieu du 20 siècle avec le Kuru et surtout la mala-die de Creutzfeldt-Jakob (MCJ ou CJD). Les MCJ sont devenues un enjeu de santé publique à la fin des années 80, en raison d’infections par hormone de croissance contaminée, et de la maladie de la vache folle.
Caractères des prions
Les lésions des EST sont caractérisées par l’accumulation d’une protéine anormale : PrPres (protéine de prion résistant aux protéases ou PrPSc [scrapie] ou PrPTSE). Prusiner a le premier, en 1982, émis ce concept de l’infectiosité d’une protéine anormale sans acide nucléique associé [2]. Cette protéine anormale a la même structure primaire en acides ami-nés qu’une protéine physiologique PrPC (protéine de prion cellulaire) de 209 acides aminés, présente principalement dans le tissu nerveux à la surface externe des neurones, de rôle physiologique discuté, non indispensable et codée par le chromosome 20. PrPres est une iso-forme de PrPC et s’en différencie par une conformation spatiale anormale, « mal pliée » (enrichie en feuillets) favorisant l’agrégation en oligo-mères, la rendant insoluble dans les détergents et entrainant une grande résistance à la digestion par les protéases, aux agents physiques (radiations ionisantes, chaleur sèche, autoclavage à 126), et chimiques (formol, désinfectants classiques). Les prions se multiplient de façon exponentielle en raison de la pro-pagation autonome de cycles de transformation post-traductionnelle de PrPC endogène en PrPres qui s’accumule sous forme de multi-mères pouvant former des fibrilles. Il existe 3 types de PrPres (1, 2 et Mr8000) de poids moléculaire dif-férent après action limitée de protéases, pouvant coexister et dont le niveau de glycosylation est variable. Ces différentes souches sont identifiables par Western-blot. Plus récemment, ont été décrits des prions moins résistants aux protéases (Variably proteasesensitivity prionopathyou VPSP).
Modes de transmission et pathogénie des prions
Les EST quelle que soit leur forme clinique sont expérimentalement transmissibles. Le titre infectieux est proportionnel à la quantité de PrPres.
S32P02C14  Agents transmissibles non conventionnels
Les PrPres sont spécifiques de l’espèce animale ayant la même struc-ture primaire de PrPC. Cette barrière d’espèce peut être franchie par certaines souches, plutôt entre espèces proches ayant une structure de PrP proche. Ainsi, la maladie de la vache folle (Encéphalopathie Spongiforme Bovine ou ESB ou BSE), qui a atteint 400 000 bovins britanniques dans les décennies 1980-1990 à la suite d’absorption de farine animale contaminée, a été transmise à l’homme sous la forme d’une variante de MCJ (vMCJ ou vCJD). Les transmissions à l’homme peuvent se faire par ingestion de pro-duits bovins contaminés (surtout cerveau), ou, dans les formes iatro-gènes, par voie parentérale, le plus efficacement par voie intracérébrale. Dans le système nerveux central (SNC), les neurones et la microglie sont infectés. En dehors du SNC, les prions sont présents en cas de vMCJ, dans les organes lymphoïdes en grande quantité (ganglions, amygdales, tissu digestif), dans le sang et les urines [7]. Pour toute souche, les prions, sont présents en petite quantité, en association aux structures nerveuses, dans les muscles, les surrénales, le tissu intestinal. En cas d’infection exogène, après leur entrée dans l’organisme, les prions se répliquent d’abord dans les cellules du système monocyte-macrophage des organes lymphoïdes secondaires, qui pour certaines souches serviront de réservoirs tout au long de l’infection, puis empruntent les fibres du système nerveux autonome pour atteindre le SNC où leur réplication dans les neurones est cytotoxique. Les PrPres s’accumulent sous formes de multi-mères dans les neurones, surtout au niveau des synapses, la microglie et les espaces extracellulaires. La loca-lisation des lésions cérébrales dépend de la souche de prion. Les EST associent dans le SNC une dégénérescence neuronale, une spongiose avec apparition de vacuoles, une réaction astrocytaire gliale et parfois des plaques amyloïdes. Il n’existe pas de réaction inflammatoire. Chez l’hôte, l’homozygotie au codon 129 (siège d’un polymorphisme codant pour la méthionine ou la valine) du gène de la PrP favorise la survenue d’une MCJ, et influence la durée d’incubation et la forme cli-nique. D’autres marqueurs génétiques ont été décrits. En particulier, la présence de valine au codon 127 est protectrice, inhibant la formation de prions.
Formes humaines : clinique et épidémiologie
Après une incubation prolongée en général (jusqu’à 50 ans dans le Kuru), apparaissent des signes neurologiques centraux, variables en fonction des formes, qui s’aggravent et entrainent en général le décès en moins d’un an. Le changement de conformation de PrPC en PrPres survient 1) spontanément dans les MCJ sporadiques, 2) consécutive-ment à une mutation du gène codant pour PrPC dans les MCJ fami-liales ou 3) à la suite d’une infection acquise dans le Kuru, les MCJ iatrogènes et la variante de MCJ. Les formes cliniques varient avec la souche de prion, le poly-morphisme 129 du gène PrPC et l’étiologie [6].
Kuru Le Kuru a été la première forme humaine d’EST décrite. Gadjusek a démontré sa transmissibilité. Cette épidémie limitée à une popula-tion de Papouasie-Nouvelle Guinée pratiquant des rites funéraires
S32P02C14
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