Allergies alimentaires
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Allergies alimentaires , livre ebook

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Les allergies alimentaires sont des réactions de nature immunologique aux aliments, dites IgE-médiées, si elles s’associent à la positivité des tests cutanés (skin prick tests) et du dosage des IgE spécifiques de l’aliment incriminé ou non IgE-médiées, si ces tests sont négatifs. Une réaction de nature enzymatique à un aliment est dénommée intolérance, comme l’intolérance au lactose. Chez le petit enfant, les allergies alimentaires non IgE-médiées sont probablement plus nombreuses, notamment pour le lait et le blé, mais de reconnaissance plus difficile dans les études épidémiologiques. Les allergènes alimentaires majeurs sont des glycoprotéines solubles dans l’eau, dérivées des animaux et des plantes, qui gardent leur pouvoir immunogène malgré l’acidité de l’estomac et la digestion par les protéases. Le traitement par la chaleur influe considérablement, dans un sens ou dans l’autre, l’allergénicité des protéines alimentaires.

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S20-P01-C02 Allergies alimentaires
C D HRISTOPHE UPONT
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Les allergies alimentaires sont des réactions de nature immuno-logique aux aliments, dites IgE-médiées, si elles s’associent à la positivité des tests cutanés (skin prick tests) et du dosage des IgE spé-cifiques de l’aliment incriminé ou non IgE-médiées, si ces tests sont négatifs. Une réaction de nature enzymatique à un aliment est dénommée intolérance, comme l’intolérance au lactose. Chez le petit enfant, les allergies alimentaires non IgE-médiées sont proba-blement plus nombreuses, notamment pour le lait et le blé, mais de reconnaissance plus difficile dans les études épidémiologiques. Les allergènes alimentaires majeurs sont des glycoprotéines solubles dans l’eau, dérivées des animaux et des plantes, qui gardent leur pouvoir immunogène malgré l’acidité de l’estomac et la digestion par les protéases. Le traitement par la chaleur influe considéra-blement, dans un sens ou dans l’autre, l’allergénicité des protéines alimentaires.
Prévalence et évolution
Les allergies alimentaires touchent les sujets de façon différente selon l’âge. Le lait de vache et l’œuf sont les allergènes alimentaires dominant chez l’enfant, la fréquence variant pour le blanc d’œuf entre 1,5 et 3,2 %. Les autres allergènes chez l’enfant sont l’arachide, les noix, notamment de cajou, le sésame, le kiwi, dont la responsabilité semble augmenter actuellement, de même que celle du blé et du soja, souvent dans une forme non IgE-médiée. Chez l’adulte, l’arachide, les « fruits à coque » comme les noix, les crustacés et le poisson sont les causes les plus fréquentes d’allergie. Jusqu’à 25 % des adultes rapportent des symptômes liés à certains aliments, mais la prévalence des allergies ali-mentaires IgE-médiées chez l’adulte reste inférieure à 3 %. Des diffé-rences géographiques existent, liées aux habitudes alimentaires, comme le montrent les études dans des pays où cohabitent plusieurs communautés différentes. La plupart des réactions allergiques aux aliments surviennent lors de la première exposition orale connue, notamment dans le cas de l’œuf et de l’arachide, ce qui suggère un mode de sensibilisation particulier, peut-être précoce, intra-utérin, ou plus tardif, par voie transcutanée, ce qui expliquerait la forte association de l’allergie à ces aliments à la der-matite atopique [11]. L’allergie aux protéines du lait de vache, la plus fréquente des allergies alimentaires chez le petit nourrisson, semble en revanche pouvoir survenir après un certain temps de consommation orale. Les allergies alimentaires de l’enfant tendent à disparaître avec l’âge, plus tard pour l’œuf que pour le lait, et plus rarement pour l’ara-chide (25 % des cas). Chez l’adulte, l’allergie alimentaire est en général définitive. L’apparition d’une allergie alimentaire chez l’enfant peut s’inscrire dans le schéma général de la marche ou plutôt du « co-développement » allergique, accompagnant volontiers une dermatite atopique et aboutis-sant la survenue ultérieure d’une allergie respiratoire comme l’asthme et
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la rhinite [3]. L’allergie à l’œuf ou la simple sensibilisation à cet aliment est actuellement le facteur prédictif le plus fort d’allergie respiratoire chez l’enfant et d’asthme chez l’adulte. Si l’eczéma et l’allergie alimentaire dis-paraissent habituellement avec l’âge, ils peuvent persister chez un nombre substantiel d’enfants et des allergies additionnelles peuvent se développer. Les patients présentant une maladie allergique systémique ont en général des allergies multiples, de l’eczéma, une rhinosinusite allergique, de l’asthme ou une combinaison de ces diverses maladies, ce qui induit une situation médicale difficile et une altération considérable de la qualité de vie [2].
Présentation clinique selon les organes
Les réactions allergiques alimentaires varient dans leur sévérité de la réaction anaphylactique sévère à la simple éruption de papules locali-sées au contact de l’aliment (Tableau S20-P01-C02-I). Les réactions sont systémiques, cutanées, digestives ou respiratoires, les symptômes se voyant seuls ou en association.
Réactions systémiques
Le choc anaphylactique, déclenché par l’ingestion de l’aliment, se manifeste par une sensation de malaise général, une pâleur intense, des sueurs, une adynamie aboutissant à une perte de connaissance et un collapsus cardiovasculaire. Il peut être mortel, plus volontiers chez l’adulte que chez l’enfant. Il peut s’exprimer de façon moins marquée, par une pâleur et un malaise suivant immédiatement l’ingestion de l’aliment, de façon isolée ou accompagnant des manifestations cuta-nées, digestives, ou respiratoires aiguës.
Réactions cutanées
L’eczéma, qui se développe généralement au cours des 12 pre-miers mois de vie, est considéré comme la pathologie initiale de la marche allergique, lorsque la perméabilité de la peau altérée par cer-tains polymorphismes de la filaggrine, molécule de liaison entre les kératinocytes, favorise la sensibilisation percutanée [7]. Après la phase de sensibilisation, l’eczéma devient une dermatite atopique, au cours de laquelle les lésions de la peau résultent du contact de la peau avec le ou les allergènes auxquels elle a été sensibilisée. L’eczéma est très lié à l’allergie à l’œuf et/ou à d’autres aliments comme l’arachide. L’urticaire varie de la simple éruption de papules localisées au contact de l’aliment à l’urticaire généralisée, parfois accompagnée d’une crise d’asthme et de la réaction anaphylactique.
Réactions digestives
Les symptômes digestifs de l’allergie alimentaire peuvent être isolés ou diversement associés. Ce sont souvent, notamment au cours de l’allergie au lait de vache chez le nourrisson, des symptômes difficiles à différencier des symptômes dits « fonctionnels ». Ils peuvent égale-ment s’intégrer dans le cadre d’une entité syndromique constituée (voirTableau S20-P01-C02-I), comme le syndrome d’entérocolite aux pro-téines alimentaire ou l’œsophagite à éosinophiles, tableaux très dif-férents et pourtant tous les deux liés à une réactivité allergique aux aliments.
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