Arthrites réactionnelles
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Arthrites réactionnelles , livre ebook

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Description

Le terme d’arthrite réactionnelle a été proposé en 1973 par Aho pour définir une arthrite aseptique survenant dans les quelques semaines suivant une infection distante de l’articulation, habituellement digestive ou génitale.Les critères diagnostiques les plus communément admis sont ceux proposé en 1995 à Berlin lors d’un workshop international :– arthrite survenant quelques jours à quelques semaines après une infection digestive ou génito-urinaire (cliniquement symptomatique ou microbiologiquement confirmée) ;– monoarthrite ou oligoarthrite généralement asymétrique et prédominant aux membres inférieurs ;– absence d’autre cause d’arthrite, notamment septique ou microcristalline.L’arthrite réactionnelle appartient au spectre des spondyloarthrites, avec lesquelles elle partage de nombreuses similitudes cliniques et le terrain génétique prédisposant, représenté notamment par la prévalence élevée du phénotype HLA-B27.Outre les similitudes entre la présentation initiale de l’arthrite réactionnelle avec les spondyloarthrites, le fait qu’elle puisse évoluer ou se compliquer tardivement d’une authentique spondylarthrite ou d’un rhumatisme psoriasique cèle les liens entre ces pathologies.L’arthrite réactionnelle doit ainsi être différencié des autres rhumatismes post-infectieux : rhumatisme post streptococcique, rhumatisme articulaire aigu, arthrites post-méningococcémiques ou post endocarditique, qui, s’ils sont également aseptiques, n’ont pas cette présentation de spondyloarthrite.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 1
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Rhumatologie
Chapitre S23P02C02 Arthrites réactionnelles
T S HIERRY CHAEVERBEKE
0 02 0
2 C0 - 2 -P0 3 S2
Le terme d’arthrite réactionnelle a été proposé en 1973 par Aho pour définir une arthrite aseptique survenant dans les quelques semaines suivant une infection distante de l’articulation, habituellement diges-tive ou génitale. Les critères diagnostiques les plus communément admis sont ceux proposé en 1995 à Berlin lors d’un workshop international : – arthrite survenant quelques jours à quelques semaines après une infection digestive ou génito-urinaire (cliniquement symptomatique ou microbiologiquement confirmée) ; – monoarthrite ou oligoarthrite généralement asymétrique et prédo-minant aux membres inférieurs ; – absence d’autre cause d’arthrite, notamment septique ou micro-cristalline. L’arthrite réactionnelle appartient au spectre des spondyloarthrites, avec lesquelles elle partage de nombreuses similitudes cliniques et le terrain génétique prédisposant, représenté notamment par la préva-lence élevée du phénotype HLA-B27. Outre les similitudes entre la présentation initiale de l’arthrite réac-tionnelle avec les spondyloarthrites, le fait qu’elle puisse évoluer ou se compliquer tardivement d’une authentique spondylarthrite ou d’un rhumatisme psoriasique cèle les liens entre ces pathologies. L’arthrite réactionnelle doit ainsi être différencié des autres rhuma-tismes post-infectieux : rhumatisme post streptococcique, rhumatisme articulaire aigu, arthrites post-méningococcémiques ou post endo-carditique, qui, s’ils sont également aseptiques, n’ont pas cette présen-tation de spondyloarthrite.
Histoire de l’arthrite réactionnelle
On retrouve des témoignages historiques très anciens de ce tableau clinique : dès l’antiquité, Hippocrate mentionnait l’existence d’arthrites faisant suite à des colites épidémiques. Des descriptions ponctuelles d’arthrites que l’on peut qualifier de réactionnelles ont ensuite été faites à différentes époques, notamment lors de conflits armés, tel cet épisode d’urétrite puis de conjonctivite et d’arthrite décrit chez un capitaine de cavalerie de la grande armée par Baron, chirurgien de l’empereur. En 1916, pendant les opérations militaires de la Somme, on vit se dévelop-per un foyer de dysenterie bacillaire. Deux médecins français (Fiessinger et Leroy) décrivirent, à la suite de cet épisode, un curieux syndrome associant conjonctivite, urétrite, puis polyarthrite, qu’ils baptisent syn-drome oculo-uréthro-synovial. Fiesinger et Leroy notèrent les simili-tudes existantes entre ce syndrome et une pathologie articulaire courante à l’époque : le rhumatisme blénnorragique, ou arthrite à gonocoque. Cependant, les différentes tentatives d’isolement du gonocoque ou du bacille dysentérique demeurèrent infructueuses, que ce soit à partir des prélèvements oculaires, uréthraux ou articulaires. Quelques jours après la communication de Fiesinger et Leroy à la Société des Hôpitaux de Paris, un médecin allemand, Reiter, rapporta à Berlin une observation
S23P02C02
similaire faite sur le front des Balkans. Entre les deux guerres, quelques observations sporadiques ont été rapportées dans la littérature médicale. Puis le syndrome oculo-uréthro-synovial sera remis à l’honneur au cours de la seconde guerre mondiale, les observations se multipliant tant du côté français que du côté allemand. On sait alors qu’il existe deux variétés de ce syndrome : une forme classique, épidémique, observée notamment au cours des périodes de conflits armés, dont le point de départ est digestif, et une forme sporadique dont le point de départ est une contamination vénérienne. Le lien avec une infection est évident dans les deux cas, ce qui pousse les chercheurs à rechercher des agents infectieux inducteurs. Cependant, les multiples tentatives d’isolement de bactéries à partir des prélèvements oculaires, uréthraux ou synoviaux resteront néga-tives. Quelques travaux de microscopie électronique, notamment ceux de Bernard Amor, signalent la présence d’inclusions « virales » dans la synoviale : on montrera par la suite qu’il s’agît en fait de corps élémen-taires chlamydiens. C’est la négativité de la très grande majorité de ces études micro-biologiques qui conduira Aho à proposer le terme d’arthrite réactionnelle. Enfin, on notera à la suite du conflit algérien qu’une proportion importante de sujets ayant présenté un syndrome oculo-uréthro-synovial durant leur mobilisation développa ultérieurement une spondylarthrite ankylosante. Cette observation démontra le lien existant entre le syn-drome oculo-uréthro-synovial et la spondylarthrite ankylosante.
Microbiologie
Les germes impliqués dans le déclenchement des arthrites réaction-nelles diffèrent en fonction du foyer infectieux initial (Tableau S23-P02-C02-I). Dans les arthrites réactionnelles d’origine uro-génitale, le germe le plus souvent identifié estChlamydia trachomatis(dans plus de la moitié des cas). D’autres germes ont également été incriminés, sans que leur responsabilité n’ait été parfaitement établie, telsMycoplasma genita-liumetUreaplasma urealyticum.
Tableau S23-P02-C02-IGermes incriminés dans les arthrites réaction nelles et localisation de l’infection initiale. Classiques Porte d’entrée Chlamydia trachomatisGénitourinaire Salmonella enteridis, S. typhimurium, S. parathyphi. Digestive Yersinia flexneri ou Y. pseudotuberculosisDigestive Shigella flexneri ou S. sonneiDigestive Campylobacter jejuni, C. coliDigestive Inhabituelles Ureaplasma urealyticumGénitourinaire Mycoplasma genitaliumGénitourinaire Chlamydia pneumoniaeRespiratoire Chlamydia psittaciRespiratoire Mycoplasma pneumoniaeRespiratoire Clostridium difficileDigestive Giardia lambliaDigestive Tenia saginataDigestive Mycobacterium bovis BCGVessie Propionibacterium acnesPeau
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