Aspects de la résistance bactérienne aux antibiotiques
322 pages
Français

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Aspects de la résistance bactérienne aux antibiotiques , livre ebook

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Description


Collection : Acteurs de la Science

Les avertissements concernant l'extension de la résistance bactérienne se multiplient. Déjà en 194, Fleming n'avait-il pas mis en garde la population contre une utilisation abusive de la pénicilline pouvant conduire à l'apparition et à la propagation de bactéries résistantes ? Manque de détermination, inconscience, profit financier ou manque de crédits, emprise de multinationales ? Voici une vision d'ensemble des problèmes de la résistance bactérienne aux antibiotiques.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2012
Nombre de lectures 83
EAN13 9782296508897
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1400€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Du même auteur
Mécanismes moléculaires de l’action des antibiotiques . Préface de Julian Davies. 1986, 370 p.
ISBN : 2-225-80769-8, Paris, Masson éd. Épuisé.

Une histoire de la résistance aux antibiotiques. A propos de six bactéries . 2009, 360 p.
ISBN 978-2-296-10677-2, Paris, L’Harmattan éd.

Edvard Munch – Échos et reflets.
2005, 96 p. ISBN : 2-9524626-0-7. Éditions du Dix-Neuf.

Oskar Kokoschka – Échos et reflets .
2011, 96 p. ISBN : 978-2-9524626-1-7. Éditions du Dix-Neuf.
(editionsdudixneuf@orange.fr)
Copyright

© L’Harmattan, 2012
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-98717-3
Titre
Yvon MICHEL-BRIAND







ASPECTS DE LA RÉSISTANCE BACTÉRIENNE AUX ANTIBIOTIQUES
Acteurs de la Science
Collection dirigée par Richard Moreau, professeur honoraire à l’Université de Paris XII et Claude Brezinski, professeur émérite à l’Université de Lille
La collection Acteurs de la Science est consacrée à des études sur les acteurs de l’épopée scientifique moderne ; à des inédits et à des réimpressions de mémoires scientifiques anciens ; à des textes consacrés en leur temps à de grands savants par leurs pairs ; à des évaluations sur les découvertes les plus marquantes et la pratique de la Science.

Dernières parutions

Roger Teyssou, Charcot, Freud et l’hystérie , 2012.
Djillali Hadjouis, Camille Arambourg, Une œuvre à travers le monde , 2012.
Jacques Marc, Comment l’homme quitta la Terre , 2012.
Georges Mathieu, La Sorbonne en guerre (1940-1944) , suivi de Journal de la Libération de Versailles , 2011.
Norbert Gualde, L’épidémie et la démorésilience , 2011.
Jean-Pierre Aymard, Karl Landsteiner. L’homme des groupes sanguins , 2011.
Pierre Pageot, La santé des Limousins et des Périgourdins au XIX e siècle , 2011.
Yves Delange, Conversation au bord de la Sorgue : Jean-Henri Fabre et Louis Pasteur , 2011.
André Audoyneau, D’un pays à l’autre. Chroniques d’un médecin colonial , 2011.
Roger Teyssou, L’Aigle et le Caducée. Médecins et chirurgiens de la Révolution et de l’Empire , 2011.
Henri Delorna, Les Tribulations d’Henri en Pologne occupée (1941- 1945). Témoignage , 2010.
J. Boulaine, R. Moreau, P. Zert, Éléments d’histoire agricole et forestièr e, 2010.
Jean Céa, Une vie de mathématicien. Mes émerveillements , 2010. Bernard Faidutti, Copernic, Kepler, Galilée face aux pouvoirs , 2010.
David Hanni, Rencontres avec des guérisseurs. Magnétiseurs, radiesthésistes et rebouteux en Champagne-Ardenne , 2010. Richard Moreau, Pasteur et Besançon. Naissance d’un génie , 2009.
Jean Dominique Bourzat, Une dynastie de jardiniers et de botanistes : les Richard. De Louis XV à Napoléon III , 2009.
AVANT-PROPOS
Ce livre est une suite du livre Une histoire de la résistance aux antibiotiques – A propos de six bactéries. Dans cet ouvrage, nous avions envisagé les trois catégories de mécanismes biochimiques qui intervenaient dans l’apparition de la résistance : l’antibiotique est inactivé par des enzymes produites par la bactérie, l’antibiotique ne peut pas réagir avec sa cible, l’antibiotique n’arrive pas à atteindre sa cible. Quant aux mécanismes génétiques, ils étaient regroupés en deux grandes catégories : la résistance par mutation d’un gène, la résistance par acquisition d’un gène.

Pour illustrer ces mécanismes, nous avions pris l’exemple de quelques bactéries. Le tableau page 7, donne les taux de sensibilité et de résistance à différents antibiotiques, en France, d’après le rapport d’activité de l’ONERBA*, de décembre 2011. Les résultats présentés concernent l’année 2010. De nouvelles alertes sont apparues ultérieurement : les résistances, au départ, géographiquement ponctuelles, ont rapidement diffusé, et atteignent des antibiotiques, dont certains sont qualifiés de dernier recours.

Staphylococcus aureus et la résistance aux pénicillines. La pénicillinase hydrolysant la pénicilline G a été la première enzyme découverte, inactivant un antibiotique, et elle reste encore présente dans la quasi-totalité des souches. La résistance à la méticilline ( Staphylococcus aureus résistant à la méticilline : SARM), mise en évidence dès la mise sur le marché de cet antibiotique, est devenue de plus en plus inquiétante, à partir des années 1990, dans certains pays, dont la France. Une prise de conscience, au cours des années 2000, a permis, en France, une régression du nombre de SARM, qui reste néanmoins un agent redoutable d’infections nosocomiales. En 2011, un autre gène de résistance a été identifié chez les bovins, en Grande- Bretagne et au Danemark, dans des souches provenant du lait. Cette résistance n’est pas repérée par les techniques moléculaires développées pour le gène mecA (6).
Streptococcus pneumoniae a posé les mêmes problèmes quant à l’augmentation de sa résistance à la pénicilline, antibiotique qui était resté jusqu’en 1985, le composé toujours efficace dans les pneumopathies. En 2001, plus de 50 % des souches étaient résistantes à la pénicilline G. Mais, ici également, une bonne information a été suivie d’une diminution de la prescription antibiotique, et a favorisé la diffusion de la vaccination (Prevenar13®), ce qui a permis de redonner une certaine sensibilité aux souches. Mais, en 2011, on a signalé une augmentation des méningites à pneumocoque en France ( Interscience conference on antimicrobial agents chemotherapy , Chicago, septembre 2011). Leur nombre est passé de moins de 600 méningites à pneumocoque dans les années 2002-2003, à un peu plus de 800 en 2008-2009, et les pneumocoques impliqués sont le plus souvent des sérotypes non vaccinaux. Des résultats similaires sont enregistrés en Europe et notamment en Espagne. Les souches non vaccinales sont-elles plus épidémiques ou plus pathogènes ?

Les bacilles à Gram négatif, particulièrement les entérobactéries, sont souvent porteurs de bêta-lactamases à spectre élargi (BLSE) (Tableau), dont les gènes, situés sur des plasmides, sont particulièrement diffusibles. L’attention a été surtout attirée, en 2009, par l’apparition de la résistance aux carbapénèmes , antibiotiques souvent qualifiés de dernier recours. Un patient suédois, originaire d’Inde, en voyage à New Delhi, a contracté une infection urinaire à Klebsiella pneumoniae résistant aux carbapénèmes (4). Cette résistance était due à une nouvelle bêta-lactamase, dénommée NDM-1 (New Delhi métallo-bêta-lactamase) dont le gène est porté par un plasmide. Cette résistance a rapidement diffusé de l’Inde et du Pakistan, vers la Grande-Bretagne, et plusieurs pays européens. Elle a été retrouvée au Maroc, en Egypte, au Canada, au Japon. Plusieurs bactéries en sont porteuses ( Escherichia coli , Acinetobacter baumannii , A. lwoffii , Providencia stuartii …). Les bactéries résistantes sont impliquées dans des infections hospitalières, communautaires et sont aussi présentes dans l’eau de boisson et de bassins, à New Delhi (11). Une résistance à la ciprofloxacine , associée à une multirésistance chez Salmonella enterica sérotype Kentucky, a été signalée au cours d’une épidémie atteignant l’Europe et les Etats-Unis (8). Il s’agit d’un clone bien défini, véhiculé principalement par les volailles, et probablement sélectionné au cours de plusieurs étapes. Il proviendrait d’Egypte où le recours massif aux antibiotiques, dans les années 1990, aurait favorisé son apparition, puis le passage dans la filière volaille, en Afrique, grande consommatrice de fluoroquinolones, aurait sélectionné cette bactérie.

Enterococcus faecalis et la résistance à la vancomycine ne pose pas de problème important actuellement en France, par suite d’attitudes énergiques mises en œuvre dès que l’aspect épidémique a été détecté (moins de 1 % des souches sont résistantes). Mais la France est entourée de pays où le taux de résistance est élevé, 1 à 5 % en Suisse et en Espagne, 5 à 10 % en Belgique, en Allemagne, en Italie, 25 à 50 % en Grande-Bretagne, en Grèce. Par contre 3,6 % des souches de E. faecium sont résistantes à la vancomycine (cette bactérie ne représente que 10 % des infections à entérocoque) (réseau REUSSIR 1 , 2008).
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