Autres syndromes névrotiques
5 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Autres syndromes névrotiques , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
5 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Dans le DSM-IV, le trouble de conversion appartient à la catégorie très hétérogène des troubles somatoformes. Il se manifeste par un ou plusieurs symptômes ou déficits touchant la motricité volontaire ou les fonctions sensitives ou sensorielles qui ne peuvent s’expliquer par une affection médicale générale ou les effets d’une substance. Ces symptômes ou déficits ne sont pas produits intentionnellement ou feints (ce qui les distingue des troubles factices ou de la simulation), entraînent une souffrance ou une altération du fonctionnement social significative et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (y compris le trouble de somatisation) [3]. Pour porter le diagnostic, il est essentiel que les symptômes soient inexpliqués médicalement. Ce critère a été sujet à controverse. Il expose en effet au risque de recevoir un tel diagnostic quand la médecine n’est pas suffisamment avancée ou quand des connaissances font défaut à un médecin ou encore si des conflits d’intérêts empêchent que certaines pathologies soient officiellement reconnues. De plus, d’après le DSM-IV, le diagnostic implique que des facteurs psychologiques soient associés au symptôme ou au déficit (leur survenue ou leur aggravation devant être précédée par des conflits ou d’autres facteurs de stress). Ce critère a été également controversé, à la fois parce qu’il rompt avec le caractère athéorique des critères des DSM, et parce qu’il introduit un élément subjectif d’appréciation, source d’erreurs de diagnostic. Le DSM-5 propose une nouvelle définition pour se distancer de l’ancienne conception psychanalytique sous-jacente. Il remplace la catégorie des « troubles somatoformes » par la catégorie des « troubles avec symptômes somatiques ». Pour cette nouvelle catégorie, qui inclut le trouble douloureux et la somatisation, le DSM-5 abandonne deux critères au centre des définitions antérieures, mais impossibles à prouver en pratique : l’association à un facteur psychologique jugé causal, et l’absence de toute exagération ou simulation consciente. Il retire également le critère selon lequel les symptômes doivent être médicalement inexpliqués et met l’accent sur un nouveau critère : l’impact de ces symptômes sur les pensées, les sentiments et les actions de la personne. Les symptômes peuvent ou pas être associés à une autre condition médicale, mais doivent, pour rencontrer les critères diagnostiques, être accompagnés par des pensées, sentiments et comportements excessifs [6].

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Psychiatrie
Chapitre S16-P01-C04
Autres syndromes névrotiques
PAULINEGORSE
Hystérie de conversion
40 00
04 C  01 P 6 S1
Dans le DSM-IV, le trouble de conversion appartient à la catégorie très hétérogène des troubles somatoformes. Il se manifeste par un ou plusieurs symptômes ou déficits touchant la motricité volontaire ou les fonctions sensitives ou sensorielles qui ne peuvent s’expliquer par une affection médicale générale ou les effets d’une substance. Ces symp-tômes ou déficits ne sont pas produits intentionnellement ou feints (ce qui les distingue des troubles factices ou de la simulation), entraînent une souffrance ou une altération du fonctionnement social significa-tive et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental (y com-pris le trouble de somatisation) [3]. Pour porter le diagnostic, il est essentiel que les symptômes soient inexpliqués médicalement. Ce cri-tère a été sujet à controverse. Il expose en effet au risque de recevoir un tel diagnostic quand la médecine n’est pas suffisamment avancée ou quand des connaissances font défaut à un médecin ou encore si des conflits d’intérêts empêchent que certaines pathologies soient officiel-lement reconnues. De plus, d’après le DSM-IV, le diagnostic implique que des facteurs psychologiques soient associés au symptôme ou au déficit (leur survenue ou leur aggravation devant être précédée par des conflits ou d’autres facteurs de stress). Ce critère a été également controversé, à la fois parce qu’il rompt avec le caractère athéorique des critères des DSM, et parce qu’il introduit un élément subjectif d’appré-ciation, source d’erreurs de diagnostic. Le DSM-5 propose une nou-velle définition pour se distancer de l’ancienne conception psychanalytique sous-jacente. Il remplace la catégorie des « troubles somatoformes » par la catégorie des « troubles avec symptômes soma-tiques ». Pour cette nouvelle catégorie, qui inclut le trouble doulou-reux et la somatisation, le DSM-5 abandonne deux critères au centre des définitions antérieures, mais impossibles à prouver en pratique : l’association à un facteur psychologique jugé causal, et l’absence de toute exagération ou simulation consciente. Il retire également le cri-tère selon lequel les symptômes doivent être médicalement inexpliqués et met l’accent sur un nouveau critère : l’impact de ces symptômes sur les pensées, les sentiments et les actions de la personne. Les symptômes peuvent ou pas être associés à une autre condition médicale, mais doivent, pour rencontrer les critères diagnostiques, être accompagnés par des pensées, sentiments et comportements excessifs [6].
Épidémiologie
Le trouble de conversion est rare dans la population générale (moins de 1 %), mais non exceptionnel chez les patients hospitalisés en méde-cine ou chirurgie (de 1 à 10 %). Il concernerait de 5 à 15 % des malades hospitalisés adressés aux psychiatres de liaison pour symp-tômes médicalement inexpliqués. La conversion est avant tout préva-lente en milieu neurologique, concernant 3 % des admissions en neurologie, de 3 à 30 % des patients consultant un spécialiste des troubles du mouvement ou adressés dans un centre d’épileptologie et
S16P01C04
plus de la moitié des patients ayant un déficit neurologique persistant sévère médicalement inexpliqué [2]. La plupart des études soulignent la prédominance de sujets issus de milieux socio-éducationnels défavo-risés, encore que cela soit parfois contesté. Bien que le sex-ratio ne soit pas véritablement connu, on estime que le trouble de conversion touche de 2 à 6 femmes pour 1 homme.
Clinique Le diagnostic de trouble de conversion repose classiquement sur : – la mise en évidence de la nature fonctionnelle des symptômes (absence certaine de maladie neurologique, incompatibilité des symp-tômes avec une lésion du système nerveux, ou symptômes excédant lar-gement les symptômes attendus en cas de pathologie organique) ; – des arguments probants en faveur d’une participation psycholo-gique à la symptomatologie (bénéfices primaires et secondaires, rela-tion temporelle avec un facteur de stress, suggestibilité, traits de personnalité, etc.). Aucun de ces critères diagnostiques n’est facile à affirmer en pra-tique, et ces deux faisceaux d’arguments « historiques » en faveur du diagnostic d’« hystérie de conversion » ont été réévalués ces dernières années. La « belle indifférence au symptôme » décrite par Janet ne constitue pas un critère diagnostique spécifique du trouble conversif, puisqu’elle est retrouvée dans de multiples atteintes somatiques. Cependant, divers aspects peuvent orienter vers l’hypothèse diag-nostique hystérique : le caractère anarchique des symptômes, la com-plaisance du patient à leur égard, la neutralisation de l’angoisse, la recherche perceptible d’une réponse bienveillante de l’entourage. La plupart des malades présentent une symptomatologie pseudo-neurologique (Tableau S16-P01-C04-I). D’autres troubles psychiques sont fréquemment associés aux mani-festations conversives : les troubles de l’humeur (environ 20 % des cas), les troubles anxieux (jusqu’à 30 % des cas selon les études) et sur-
Tableau S16P01C04I
Symptomatologie pseudo-neurologique.
Symptômes ou déficits moteurs Troubles de l’équilibre et de la marche (par exemple, l’astasie-abasie) Paralysies ou faiblesses musculaires localisées Troubles de la phonation et de la déglutition Mouvements anormaux (tremblements, phénomènes dystoniques) Symptômes ou déficits sensitifs Anesthésies Hyperesthésies Algies : céphalées, douleurs abdominales, rachialgies, arthralgies Symptômes ou déficits sensoriels Troubles visuels : le plus classique est le rétrécissement concentrique du champ visuel, mais aussi la diplopie, la cécité transitoire ou permanente Trouble de l’audition Crises psychogènes non épileptiques Manifestation clinique motrice ou sensorielle paroxystique de nature fonctionnelle évoquant à tort une crise épileptique Crise pouvant prendre la forme de crises généralisées tonico-cloniques, de crises toniques ou d’absences Diagnostic d’élimination Explorations para-cliniques nécessaires pour établir le diagnostic
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents