Botulisme
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Description

Le botulisme est une maladie paralytique aiguë. Sa symptomatologie résulte de l’action de neurotoxines paralysantes sécrétées par différentes espèces bactériennes du genre Clostridium, la plus connue étant Clostridium botulinum. Le diagnostic est établi devant une association de signes cliniques et un contexte épidémiologique évocateur. Cette affection regroupe principalement trois entités cliniques : le botulisme alimentaire qui représente la quasi-totalité des cas en France, le botulisme d’inoculation ou par blessure et le botulisme infantile concernant principalement les nourrissons [9].

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S32-P01-C18 Botulisme
PIERREABGUEGUEN, YVESMARIEVANDAMME, VALÉRIERABIER N C ET ICOLAS ROCHETTE
0 18 0 0
8 1 C 01 2P S3
Le botulisme est une maladie paralytique aiguë. Sa sympto-matologie résulte de l’action de neurotoxines paralysantes sécrétées par différentes espèces bactériennes du genreClostridium, la plus connue étantClostridium botulinum. Le diagnostic est établi devant une association de signes cliniques et un contexte épidémio-logique évocateur. Cette affection regroupe principalement trois entités cliniques : le botulisme alimentaire qui représente la quasi-totalité des cas en France, le botulisme d’inoculation ou par blessure et le botulisme infantile concernant principalement les nourrissons [10].
Agent responsable et mode d’action des toxines
L’agent pathogène impliqué dans le botulisme est une bactérie du genreClostridiumdont l’espèce la plus connue estClostridium botulinum. C’est un bacille à Gram positif, anaérobie strict. Il synthétise des toxines extrêmement puissantes qui sont respon-sables de la maladie. Huit types de toxine désignées par une lettre de A à H ont été décrits en fonction des propriétés antigéniques des toxines botuliques dont quatre – les types A, B, E et plus rare-ment F – affectent l’homme.baratiiet C. C. butyricum  peuvent également produire des neurotoxines. La bactérie est cosmopolite, retrouvée essentiellement dans les sols, les sédiments marins et le tractus digestif de certains animaux, notamment les porcs et les poissons. Cette bactérie est productrice de spores qui représentent la forme de résistance de la bactérie. Les spores sont thermostables, ce qui explique la nécessité de stériliser les aliments de manière rigou-reuse. En l’absence d’oxygène, ces spores germent, se développent et excrètent leurs toxines. Le mécanisme d’action de la toxine est une inhibition de la libération d’acétylcholine au niveau des jonctions neuromusculaires, ce qui bloque la transmission entre nerf et muscle et conduit à la paralysie respiratoire et locomotrice. Les toxines produites sont des neurotoxines ce qui explique que leur action soit restreinte au seul système nerveux. La toxine ne franchit pas la barrière hémato-encéphalique d’où l’absence com-plète d’atteinte du système nerveux central. Après avoir franchi la muqueuse intestinale, les neurotoxines sont transportées par voie sanguine ou lymphatique jusqu’au niveau de leur site d’action en bloquant de façon spécifique et durable la transmission neuro-musculaire en empêchant le relargage de l’acétylcholine. Le blocage de la transmission neuromusculaire dure de quelques semaines à quelques mois selon le type de neurotoxine. Le blocage synaptique n’entraîne pas de lésion cellulaire, ce qui explique la récupération totale des patients dans la majorité des cas.
Botulisme alimentaire
S32P01C18  Botulisme
Le botulisme alimentaire est provoqué par la consommation de nourriture contaminée par la toxine botulinique. Il s’agit donc d’une toxi-infection alimentaire pouvant conduire à des cas isolés, mais expliquant les cas groupés fréquemment identifiés. Chaque cas, isolé ou groupé, est dénommé foyer en France. La maladie survient secon-dairement à l’ingestion d’un aliment conservé n’ayant pas subi un processus de stérilisation satisfaisant, notamment les salaisons, les charcuteries et les conserves d’origines familiale ou artisanale. Des ali-ments, consommés dans des restaurants ou de fabrication industrielle, sont également en cause lorsque la chaîne de production ou de conser-vation n’a pas été respectée.
Épidémiologie
En France, le botulisme fait partie de la liste des maladies à décla-ration obligatoire. Le décret du 10 juin 1986 a isolé sa déclaration du reste des toxi-infections alimentaires collectives. L’Institut de veille sanitaire centralise les déclarations obligatoires depuis les années 1990. L’Institut Pasteur à Paris est le Centre national de référence des bactéries anaérobies (CNRA). Il reçoit de France entière des échantillons de toute nature (sérum, selles, denrées ali-mentaires, etc.) pour effectuer la recherche deClostridiumet de la toxine botulique. On dispose ainsi de données épidémiologiques précises depuis de nombreuses années. Le botulisme alimentaire est de très loin la principale cause de botulisme, mais il reste une mala-die rare avec 39 foyers de botulisme confirmés durant la période 2013-2016, soit 68 cas au total avec une incidence annuelle de botulisme de 0,18 à 0,33 par million d’habitants ; ces valeurs sont conformes à celles rapportés depuis 1991 [8]. La mortalité est aujourd’hui exceptionnelle. La charcuterie de fabrication familiale reste le principal aliment en cause, mais la part des produits d’origine commerciale a augmenté : 24 % (14/49) des foyers entre 1996 et 2000 contre 10 % (6/59) entre 1991 et 1995. À titre d’exemple, en 1997 et en 1998, des coquilles Saint-Jacques surgelées, d’une part, des gambas surgelées, d’autre part, ont été incriminées dans la survenue de cas de botulisme de type E [6]. En 1999, deux foyers de botulisme, l’un de type A et l’autre de type B ont été attribués à la consommation de soupes de poisson en conserve conditionnées en brique [6]. Les conserves artisa-nales sont aussi parfois la source de contamination comme en 2000, où un foyer de botulisme, remarquable par sa taille et sa gravité (9 personnes malades dont 7 hospitalisées et 6 intubées dont 4 enfants) a été observé après un repas de famille impliquant des asperges en conserve de fabrication familiale [1]. Le type toxinique dépend de l’aliment et des habitudes alimen-taires locales. Le botulisme de type B est historiquement le type de botulisme le plus fréquemment observé en France. Les produits de charcuteries à base de viande de porc, plus particulièrement les jambons crus séchés, le porc étant souvent porteur sain deC. botu-linumB, expliquent sa place prépondérante en France. Néanmoins, depuis 2005, les foyers de type A sont en augmentation pour repré-senter un peu plus de la moitié des foyers observés sur la période 2010-2012. Les produits de la mer sont la principale source de botulisme de type E.
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