Cancers de l’hypopharynx
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Cancers de l’hypopharynx , livre ebook

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Les cancers de l’hypopharynx se distinguent des cancers du larynx par la gravité de leur pronostic, leur diagnostic souvent tardif, leur caractère très lymphophile et métastatique, le mauvais état général habituel des patients et la fréquence des localisations cancéreuses synchrones et métachrones au niveau des voies aérodigestives supérieures (VADS).

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Date de parution 01 janvier 2020
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Otorhinolaryngologie
Chapitre S26-P03-C03 Cancers de l’hypopharynx
P H HILIPPE ERMAN
0 3 00
3 0 C 3 P0 6 2 S
Les cancers de l’hypopharynx se distinguent des cancers du larynx par la gravité de leur pronostic, leur diagnostic souvent tardif, leur caractère très lymphophile et métastatique, le mauvais état général habituel des patients et la fréquence des localisations cancéreuses syn-chrones et métachrones au niveau des voies aérodigestives supérieures (VADS).
Rappel anatomique
L’hypopharynx est un conduit digestif cervical reliant l’oropharynx à l’œsophage. De façon schématique, il est situé latéralement et en arrière du larynx et en avant du rachis cervical. Il s’étend de l’épiglotte en haut (en regard de l’os hyoïde) au sphincter supérieur de l’œsophage en bas (encore appelé bouche œsophagienne). Il s’ouvre en avant vers le larynx. De chaque côté du larynx, la muqueuse de l’hypopharynx s’invagine en formant une gouttière paire appelée sinus piriforme. L’hypopharynx comprend les régions anatomiques suivantes : les deux sinus piriformes, la région rétrocricoïdienne, la paroi hypo-pharyngée postérieure, et les parois hypopharyngées latérales. La muqueuse de l’hypopharynx est un épithélium pavimenteux stra-tifié comprenant des glandes mixtes séromuqueuses et des éléments lymphoïdes au niveau du chorion. L’innervation sensitive de l’hypopharynx est assurée par la branche interne du nerf laryngé supérieur. L’hypopharynx participe activement à la déglutition par l’intermédiaire d’une onde péristaltique qui tra-verse de haut en bas l’ensemble de la musculature pharyngée et en par-ticulier les muscles constricteurs inférieurs. À la différence du larynx, le pharynx ne comporte pas de charpente ostéocartilagineuse et fibroligamentaire, véritables freins à la propaga-tion tumorale. Le carcinome épidermoïde fuse le long des fibres des muscles pharyngés qui s’étendent de la base du crâne à la bouche œso-phagienne. Les limites de l’extension tumorale sont ici plus difficiles à préciser… et les résections chirurgicales doivent passer très au large de la tumeur.
Épidémiologie
La France est le pays où les cancers de l’hypopharynx seraient les plus fréquents, représentant environ 10 à 15 % des cancers des voies aéro-digestives. Si, en France, plus des deux tiers des cancers hypopharyngés sont localisés au niveau du sinus piriforme, il existe ailleurs des répar-titions différentes. Ainsi, les cancers de la région rétrocricoïdienne sont particulièrement fréquents chez la femme dans les pays anglo-saxons et scandinaves, associés à une anémie sidéropénique et s’intégrant dans le cadre du syndrome de Kelly-Paterson. Les cancers de l’hypopharynx surviennent principalement chez l’homme dans plus de 95 % des cas et entre 50 et 70 ans. Au plan
S26P03C03
épidémiologique, ils sont plus fréquents en milieu industriel, mais l’alcool et le tabac sont des facteurs favorisants manifestes. Le rôle indi-viduel de l’alcool et du tabac est difficile à analyser, ces deux facteurs étant le plus souvent associés. Il semblerait que l’alcool augmente le risque relatif de survenue des cancers des voies aérodigestives supé-rieures chez les fumeurs et en particulier au niveau de l’étage supra-glottique du larynx, de l’hypopharynx, et de l’œsophage. Ce risque relatif dépendrait de la quantité et de la nature de l’alcool ingéré (alcools forts). L’arrêt définitif de la consommation d’alcool et de tabac n’évite pas la survenue des localisations cancéreuses métachrones des voies aérodigestives supérieures mais en diminuerait le risque. On tend de plus en plus à considérer qu’une tumeur maligne de l’hypopharynx est en réalité une manifestation macroscopique en un point précis d’une maladie diffuse de toutes les muqueuses des voies aérodigestives supérieures comme en témoignent les cancers multiples simultanés ou métachrones, propres aux cancers ORL.
Anatomopathologie
La majorité des cancers de l’hypopharynx sont des carcinomes épider-moïdes plus ou moins différenciés et plus ou moins matures. Les autres tumeurs malignes sont exceptionnelles : cancers des glandes salivaires accessoires, lymphomes malins, sarcomes, carcinomes indifférenciés. Au plan macroscopique, il faut différencier, d’une part, les tumeurs superficielles, serpigineuses et mal limitées, peu infiltrantes, volontiers multifocales, correspondant à une cancérisation diffuse des muqueuses oro- et hypopharyngées et associant de multiples carcinomes in situ ou micro-invasifs et, d’autre part, les formes bien limitées dont les aspects macroscopiques suivants sont isolés ou associés : infiltration, ulcéra-tion et formes exophytiques. Les cancers du sinus piriforme siègent au niveau d’une ou plusieurs régions anatomiques suivantes : angle antérieur, parois interne et externe, et fond. Ils s’étendent principalement vers le larynx, l’oro-pharynx, et la bouche de l’œsophage. Les cancers de la région rétrocricoïdienne s’étendent vers le cartilage cricoïde, la bouche de l’œsophage et les sinus piriformes. Les cancers de la paroi postérieure de l’hypopharynx suivent les fibres musculaires des muscles constricteurs inférieurs vers la bouche œsophagienne, les parois pharyngées postérieure et latérale. Le drainage lymphatique de l’hypopharynx s’effectue par l’inter-médiaire du tronc collecteur laryngé supérieur vers les chaînes ganglion-naires jugulocarotidiennes et principalement les ganglions sous-digastrique, jugulocarotidien moyen et sus-omo-hyoïdien. Une partie du sinus piriforme et principalement le fond et la région rétro-cricoïdienne se drainent de plus vers la chaîne ganglionnaire récurrentielle. Les cancers de l’hypopharynx, et en particulier du sinus piriforme, sont des cancers très lymphophiles s’accompagnant dans près de 80 % des cas d’adénopathies cervicales métastatiques, le plus souvent homo-latérales.
Signes cliniques
Les cancers de l’hypopharynx se caractérisent, à l’inverse des cancers du larynx, par une symptomatologie fruste, d’apparence banale. Un
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