Classification des myosites par les auto-anticorps
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Description

Les myopathies inflammatoires idiopathiques sont des maladies musculaires auto-immunes hétérogènes. Définir des groupes homogènes de patients est fondamental au vu des enjeux pronostiques et thérapeutiques, en particulier pour la constitution d’essais cliniques. À ce jour, il n’existe pas de classification permettant de répondre pleinement à cet objectif. En particulier, les approches reposant sur l’analyse histopathologique restent insuffisantes dans l’état. L’utilisation des auto-anticorps (Ac) pour classer les patients dans des groupes homogènes est certainement pertinente et guidera les prochaines classifications.Dans les années 1970, Peter et Bohan ont classé les myosites en deux catégories : les dermatomyosites et les polymyosites [2]. Il existe néanmoins de très importantes hétérogénéités au sein de ces groupes. Dans chacun d’eux, on observe à la fois d’importantes variations dans le phénotype musculaire (sévérité du déficit, dysphagie, taux d’enzymes musculaires, caractéristiques histologiques), mais aussi dans les manifestations extramusculaires (parfois absentes, atteinte respiratoire, cancer associé).À ce jour, les classifications ont évolué, mais restent principalement fondées sur les données histologiques musculaires qui ne rendent pas encore compte de l’hétérogénéité des patients. La classification clinicohistologique des myopathies inflammatoires idiopathiques est donc insatisfaisante à l’heure actuelle. Les auto-anticorps observés au cours des myosites, qu’ils soient spécifiques (Ac spécifiques des myosites [ASM]) ou associés aux myosites (AAM) permettent souvent de définir des groupes plus homogènes de patients.Ce chapitre illustre les limites des classifications clinicopathologiques actuelles et montre l’homogénéité phénotypique des patients selon le type d’Ac en présence afin de souligner l’intérêt d’une approche clinicosérologique pour classer les patients.

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

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Chapitre S15-P01-C01 Classification des myosites par les autoanticorps
YVESAENBACH ETOLIVIERBE LL NVENISTE
0 01 0
1 0 C  S15P01
Les myopathies inflammatoires idiopathiques sont des maladies musculaires auto-immunes hétérogènes. Définir des groupes homo-gènes de patients est fondamental au vu des enjeux pronostiques et thérapeutiques, en particulier pour la constitution d’essais cliniques. À ce jour, il n’existe pas de classification permettant de répondre plei-nement à cet objectif. En particulier, les approches reposant sur l’ana-lyse histopathologique restent insuffisantes dans l’état. L’utilisation des auto-anticorps (Ac) pour classer les patients dans des groupes homogènes est certainement pertinente et guidera les prochaines clas-sifications. Dans les années 1970, Peter et Bohan ont classé les myosites en deux catégories : les dermatomyosites et les polymyosites [2]. Il existe néanmoins de très importantes hétérogénéités au sein de ces groupes. Dans chacun d’eux, on observe à la fois d’importantes variations dans le phénotype musculaire (sévérité du déficit, dysphagie, taux d’enzymes musculaires, caractéristiques histologiques), mais aussi dans les manifestations extramusculaires (parfois absentes, atteinte respiratoire, cancer associé). À ce jour, les classifications ont évolué, mais restent principalement fondées sur les données histologiques musculaires qui ne rendent pas encore compte de l’hétérogénéité des patients. La classification clini-cohistologique des myopathies inflammatoires idiopathiques est donc insatisfaisante à l’heure actuelle. Les auto-anticorps observés au cours des myosites, qu’ils soient spécifiques (Ac spécifiques des myosites [ASM]) ou associés aux myosites (AAM) permettent souvent de définir des groupes plus homogènes de patients. Ce chapitre illustre les limites des classifications clinicopatholo-giques actuelles et montre l’homogénéité phénotypique des patients selon le type d’Ac en présence afin de souligner l’intérêt d’une approche clinicosérologique pour classer les patients.
Limites des classifications histologiques et intérêt des autoanticorps au cours des myosites
Classifications histologiques et leurs limites
Quelles que soient les classifications utilisées pour les myopathies inflammatoires idiopathiques, elles reposent toutes avant tout sur des éléments cliniques et paracliniques permettant d’attester l’exis-tence d’une myopathie. Elles intègrent toutes la présence d’un défi-cit musculaire à prédominance proximal et symétrique (à l’exception des myosites à inclusions ou le déficit est proximal, distal et asymé-trique et qui, de fait, est l’objet de critères diagnostiques distincts), une élévation des enzymes musculaires et des anomalies morpholo-giques (électromyogramme et/ou IRM). Ensemble, ces éléments témoignent de l’existence d’une myopathie qui sera classée, selon les
S15P01C01  Classification des myosites par les autoanticorps
classifications, soit en fonction des caractéristiques histologiques musculaires (classification clinicopathologique), soit en fonction de la présence d’ASM ou AAM. En myologie comme en neurologie, l’analyse de la lésion, et donc l’histologie musculaire, reste le plus souvent l’examen clef pour le diag-nostic. L’histologie musculaire est de fait l’élément le plus souvent uti-lisé pour les classifications. Comme nous l’avons vu, historiquement, l’une des premières clas-sifications des myopathies auto-immunes définit deux groupes de pathologies : les polymyosites et dermatomyosites [2]. Ces deux enti-tés sont distinguées sur la présence ou l’absence de signe cutané. En effet, bien que l’existence de lésions histologiques musculaires soit un des critères diagnostiques, cette classification n’identifie pas de spé-cificité histologique pour ces groupes. En 2003, une classification internationale identifie une spécificité histologique pour la derma-tomyosite [2]. Cette classification définit aussi pour la première fois l’entité myopathie nécrosante grâce à des caractéristiques histolo-giques. Cette classification de l’ENMC (European Neuromuscular Centre), qui fait référence pour la plupart des publications, isole quatre entités distinctes à partir des données histologiques (Figure S15-P01-C01-1) : – la polymyosite, caractérisée par un envahissement de fibres mus-culaires non nécrotiques par des lymphocytes T CD8+ ; – la dermatomyosite, associant une atrophie périfasciculaire, des infiltrats inflammatoires et une vasculopathie ; – la myopathie nécrosante auto-immune, où la lésion prédominante est la nécrose musculaire alors que l’inflammation est faible ou absente ; – la myosite non spécifique, qui est une entité par « défaut », où l’inflammation musculaire ne répond à aucune des catégories sus-citées. À ces quatre entités, il faut ajouter une dernière formule, celle de la myosite à inclusions qui associe les caractéristiques inflammatoires de la polymyosite à des signes de dégénérescence musculaire histolo-giques : la présence de vacuoles bordées et/ou des marqueurs de dégénérescence musculaire détectés par des techniques d’immuno-histologie (voir Chapitre S15-P01-C05) [3]. Ainsi, les myopathies acquises inflammatoires idiopathiques, selon cette classification cli-nico-pathologique, peuvent être classée dans cinq grands groupes [6]. Cependant, au sein de chacun de ces groupes, d’importantes diffé-rences subsistent, qu’ils s’agissent des différences phénotypiques (manifestations musculaires et/ou extramusculaires) ou des différences de pronostic. La polymyosite telle qu’elle est définie selon des critères patholo-giques est une entité remise en cause, car l’invasion de fibres muscu-laires non nécrotiques reste, en fait, un événement très rare. Cette observation a conduit à la rédaction d’un célèbre éditorial en 2003 intitulé « Licornes, dragons, polymyosites et autres bêtes mytholo-giques » [1]. De fait, le diagnostic de polymyosite est souvent utilisé par excès car rares sont les patients qui présentent tous les critères his-tologiques pour ce diagnostic et, à ce jour, beaucoup d’experts remettent en cause cette définition. Si le diagnostic de dermatomyosite est mieux défini (signes cutanés et histologie musculaire caractéristiques), il n’en reste pas moins que ce groupe reste très hétérogène. Selon les études, 20 à 30 % des patients ont une association avec un cancer et 20 à 30 % des patients présentent
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