Déficits immunitaires héréditaires
10 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Déficits immunitaires héréditaires , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
10 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les déficits immunitaires héréditaires (DIH) sont la conséquence d’anomalies quantitatives et/ou qualitatives du système immunitaire. Les principaux décrits touchent soit l’immunité innée – en particulier les cellules phagocytaires (polynucléaires, macrophages, cellules dendritiques), les cellules NK et les voies du complément – soit l’immunité adaptative, en particulier les lymphocytes T et B. Ces déficits sont pour la plupart des affections rares ou exceptionnelles, correspondant à des maladies génétiques qui ont permis de mieux comprendre le développement du système immunitaire et des gènes qui le régulent chez l’homme. Il en existe actuellement plus de 300, bien décrits sur le plan moléculaire, dont la prévalence est inférieure à 1/5 000 naissances, sauf dans certaines populations génétiquement spécifiques (sujets consanguins, population restreinte).La diversité des atteintes génétiques impliquées dans les déficits immunitaires héréditaires est responsable d’un grand nombre de phénotypes associés : une plus grande susceptibilité aux infections est le plus souvent retrouvée mais pas seulement, puisque certains déficits sont associés au développement de pathologies malignes, auto-immunes ou auto-inflammatoires, ou bien à des syndromes d’activation lymphohistiocytaire. Dans la majorité des cas, les symptômes apparaissent dès les premières années de vie. Toutefois, certains déficits – tel que le déficit immunitaire commun variable (DICV) – peuvent se manifester plus tardivement (entre 15 et 30 ans), d’où la nécessité d’évoquer le diagnostic de déficits immunitaires héréditaires à tout âge. Ce diagnostic est donc primordial afin d’instaurer rapidement un traitement adapté (antibiothérapie ou traitement antifungique prophylactique, traitement substitutif en immunoglobulines, voire greffe de cellules souches hématopoïétiques [CSH] ou thérapie génique dans certains cas). De plus, l’identification des défauts génétiques en cause permet l’accès à un conseil génétique pour les familles concernées et, de manière plus générale, une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques sous-jacents.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 1
EAN13 9782901094012
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Médecine interne
Chapitre S03P01C45 5 C4  1 P0  3 0 S Déficits immunitaires héréditaires 5 C4 1 0 P 3 0 S
É O , C P , M D RIC KSENHENDLER APUCINE ICARD ARIE UCHAMP ETDAVIDBOUTBOUL
Les déficits immunitaires héréditaires (DIH) sont la conséquence danomalies quantitatives et/ou qualitatives du système immunitaire. Les principaux décrits touchent soit limmunité innée  en particulier les cellules phagocytaires (polynucléaires, macrophages, cellules den dritiques), les cellules NK et les voies du complément  soit limmu nité adaptative, en particulier les lymphocytes T et B. Ces déficits sont pour la plupart des affections rares ou exceptionnelles, correspondant à des maladies génétiques qui ont permis de mieux comprendre le développement du système immunitaire et des gènes qui le régulent chez lhomme. Il en existe actuellement plus de 300, bien décrits sur le plan moléculaire, dont la prévalence est inférieure à 1/5 000 nais sances, sauf dans certaines populations génétiquement spécifiques (sujets consanguins, population restreinte) [9]. La diversité des atteintes génétiques impliquées dans les déficits immu nitaires héréditaires est responsable dun grand nombre de phénotypes associés : une plus grande susceptibilité aux infections est le plus souvent retrouvée mais pas seulement, puisque certains déficits sont associés au développement de pathologies malignes, autoimmunes ou autoinflam matoires, ou bien à des syndromes dactivation lymphohistiocytaire. Dans la majorité des cas, les symptômes apparaissent dès les premières années de vie. Toutefois, certains déficits  tel que le déficit immunitaire commun variable (DICV)  peuvent se manifester plus tardivement (entre 15 et 30 ans), doù la nécessité dévoquer le diagnostic de déficits immunitaires héréditaires à tout âge. Ce diagnostic est donc primordial afin dinstaurer rapidement un traitement adapté (antibiothérapie ou traitement antifungique prophylactique, traitement substitutif en immu noglobulines, voire greffe de cellules souches hématopoïétiques [CSH] ou thérapie génique dans certains cas). De plus, lidentification des défauts génétiques en cause permet laccès à un conseil génétique pour les familles concernées et, de manière plus générale, une meilleure compré hension des mécanismes physiopathologiques sousjacents. Le spectre des déficits immunitaires héréditaires sest récemment modifié. Leur nature même a été questionnée et a abouti à de nou veaux paradigmes. À côté des déficits classiques, rares, précoces, fami liaux, avec un spectre de complications et dinfections larges, dorigine monogénique à pénétrance complète, sont apparus des déficits parti culiers par une sensibilité restreinte à un agent infectieux banal [2]. En parallèle, alors que les déficits immunitaires héréditaires classiques étaient le plus souvent associés à des anomalies génétiques germinales « perte de fonction », sont apparus des déficits secondaires à des muta tions génétiques « gain de fonction », à transmission autosomique domi nante. De plus, il existe également des « copies phénotypiques » de certains dentre eux correspondant à des mutations somatiques, acquises, ou à des autoanticorps anticytokines. Certains de ces déficits peuvent se révéler tardivement et nêtre diagnostiqués quà lâge adulte. Enfin, le concept de déficits immunitaires héréditaires  longtemps considéré principalement sous langle de la susceptibilité aux infec tions  sélargit pour être désormais considéré comme un ensemble de
S03P01C45
défauts du système immunitaire exposant à des risques dautoimmu nité, dautoinflammation, dallergies, dhémopathies et de cancers, dhoméostasie lymphocytaire et de lymphoprolifération. Le phénotype peut donc être très large ; il sélargit encore lorsque lon considère les déficits associés à des anomalies du développement et qui se révèlent sous une forme syndromique.
Quand évoquer un déficit immunitaire héréditaire ?
On peut schématiser les situations en décrivant différentes manifes tations clinicobiologiques qui permettent une orientation diag nostique [1].  Des infections particulières par leur fréquence, leur gravité, leur récurrence ou leur type :  infections àStreptococcus pneumoniæ,Hæmophilus influenzæ, tou chant surtout les voies aériennes supérieures, ou infection digestive à GiardiaouCampylobacterdans les déficits immunitaires humoraux ;  infections opportunistes (pneumocystose, mycobactéries, cytomé galovirus [CMV], papillomavirus [HPV]) dans les déficits de limmu nité cellulaire ;  infections répétées atypiques « sans pus » ou granulomateuses, de la peau, des poumons et de los à staphylocoque, bacille pyocyanique, Burkholderiasp., mycobactéries, CandidaetAspergillusdans les déficits de la phagocytose ;  infections bactériennes récurrentes à bactéries encapsulées (Neisse ria meningitidisouStreptococcus pneumoniæ), dans les déficits en com plément ou les déficits de limmunité innée ;  cassure de la courbe staturopondérale et/ou diarrhée chronique.  Les manifestations autoimmunes dominées par les cytopénies (purpura thrombopénique immunologique [PTI], anémie hémoly tique autoimmune [AHAI]) sont surtout décrites dans les déficits immunitaires héréditaires humoraux, les déficits en complément et les déficits de lapoptose, plus rarement dans les déficits de la phagocytose, le syndrome de WiskottAldrich, lataxietélangiectasie ou certains déficits immunitaires combinés sévères. Ces manifestations sont assez diverses, ce qui souligne bien les relations qui existent entre les mala dies autoimmunes et les déficits immunitaires héréditaires.  Une hypoplasie des organes lymphoïdes chez lenfant (ganglions, amygdales) dans les déficits immunitaires héréditaires humoraux et cel lulaires ou du thymus dans les déficits profonds de limmunité cellulaire.  Une prolifération lymphoïde nodale ou extranodale avec parfois une présentation de granulomatose systémique, surtout observée chez ladulte au cours du DICV.  Un syndrome lymphoprolifératif agressif observé au cours de nom breux déficits humoraux ou cellulaires mais rarement inaugural. Ces syndromes lymphoprolifératifs sont parfois liés à une infection par le virus dEpsteinBarr (EBV). Dans dautres déficits comme lataxie télangiectasie, les néoplasies solides sont la conséquence de défauts de réparation des lésions chromosomiques. Globalement, dans les déficits immunitaires héréditaires, les syndromes lymphoprolifératifs et les cancers solides entraînent une surmortalité de 10 à 200 fois supérieure à celle de la population générale.  Eczéma, anomalies de la peau, des muqueuses, des cheveux (albinisme), des ongles ou des dents.
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents