Démarche diagnostique devant une perte de conscience brève
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La perte de conscience, ou perte de connaissance brève (PCB), représente, selon les études, 1 à 5 % des admissions aux urgences. Son incidence augmente avec l’âge avec un pic à 20 ans et à 80 ans. De la simple syncope vasovagale à la cardiopathie ischémique aiguë, le diagnostic est parfois évident d’emblée, pouvant constituer une urgence vitale, mais reste le plus souvent incertain à la sortie des urgences. Le pronostic varie selon les causes et les comorbidités. Trois sociétés savantes encadrent par leurs recommandations la prise en charge des PCB : la Société française de médecine d’urgence (SFMU) en 2005 par l’« Actualisation de la prise en charge des malaises au service d’urgence » [10], la Haute Autorité de santé (HAS) en 2008 par « La prise en charge diagnostique et thérapeutique des syncopes » [3], et enfin en 2009, la Société européenne de cardiologie (ESC) par les Guidelines for the diagnosis and management of syncope [5]. Nous aborderons dans ce chapitre la démarche diagnostique des PCB.

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Date de parution 01 janvier 2018
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Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Urgences médicales
Chapitre S08P01C14 Démarche diagnostique devant une perte de conscience brève
G D S UILLAUME ER AHAKIAN
0 14 0 0
4 1 C  01 P 08 S
La perte de conscience, ou perte de connaissance brève (PCB), repré sente, selon les études, 1 à 5 % des admissions aux urgences. Son inci dence augmente avec l’âge avec un pic à 20 ans et à 80 ans. De la simple syncope vasovagale à la cardiopathie ischémique aiguë, le diagnostic est parfois évident d’emblée, pouvant constituer une urgence vitale, mais reste le plus souvent incertain à la sortie des urgences. Le pronostic varie selon les causes et les comorbidités. Trois sociétés savantes encadrent par leurs recommandations la prise en charge des PCB : la Société française de médecine d’urgence (SFMU) en 2005 par l’« Actualisation de la prise en charge des malaises au service d’urgence » [10], la Haute Autorité de santé (HAS) en 2008 par « La prise en charge diagnostique et thérapeutique des syncopes » [3], et enfin en 2009, la Société européenne de cardiologie (ESC) par lesGuidelines for the diagnosis and management of syncope[5]. Nous aborderons dans ce chapitre la démarche diagnostique des PCB.
Définitions
La PCB est une perte de contact transitoire avec l’environnement. Elle regroupe toutes les pertes de connaissance syncopales ou non. Le terme « malaise » reste imprécis et doit être évité [3]. On appelle « syn cope » toute perte de connaissance brutale, brève (< 30 secondes), spontanément résolutive liée à une chute brutale et passagère du débit sanguin cérébral. Le retour à la conscience est normal. Parfois, sa forme est atypique : chute traumatisante, perte d’urine (relâchement sphinc térien sur vessie pleine), morsure de langue (bout), mouvements clo niques par hypoxie cérébrale pouvant être pris à tort pour une crise d’épilepsie. Parmi les syncopes, on identifie les syncopes réflexes, les syncopes d’origine cardiovasculaire et les syncopes par hypotension orthostatique. Les lipothymies constituent l’équivalent d’une syncope imminente, mais sans perte de connaissance. Parmi les PCB non syncopales, on identifie : – les crises comitiales ; – les pertes de connaissance métaboliques (hypoglycémie, dyscalcé mie, dysnatrémie) ; – les accidents vasculaires cérébraux vertébraux basilaires, constitués ou transitoires ; – les intoxications (monoxyde de carbone, alcool, benzodiazépines, stupéfiants…) ; – les causes respiratoires entraînant une hypoxie et les hyperventila tions avec hypocapnie. Peuvent être pris à défaut pour des PCB : – des causes psychogènes : hystérie, crise d’angoisse ; – une catalepsie : suspension complète des mouvements volontaires des muscles dans leur position (hystérie, syndrome parkinsonien…), pouvant simuler une perte de connaissance ; – une cataplexie : perte brutale du tonus des membres inférieurs déclen chée par une émotion, se retrouvant notamment dans la narcolepsie ;
S08P01C14
– desdrop attacks: chute brutale du tonus des membres inférieurs entraînant une chute, fréquente chez le sujet âgé ; – une chute inexpliquée ; – les accidents ischémiques transitoires carotidiens (amaurose). Nous nous intéresserons dans ce chapitre essentiellement aux pertes de connaissance syncopales, les autres PCB étant traitées dans les cha pitres correspondants.
Étiologie
Syncopes réflexes
Syncope vasovagale C’est la cause la plus fréquente de PCB. Elle est liée à un réflexe neurocardiogénique au niveau du tronc cérébral déclenché par un facteur favorisant et entraînant une hypotension (inhibition sympa thique) et/ou bradycardie (hyperactivité vagale [nerf X]) à l’origine d’une hypoperfusion cérébrale. On distingue les formes cardioinhi bitrices (bradycardie isolée), les formes vasodépressives (hypoten sion) et les formes mixtes. Letilttestpermet de différencier les trois formes [7] (voir«Tilttest»). La syncope vasovagale typique associe une perte de connaissance précédée de prodromes par ischémie ver tébrobasilaire (vue brouillée, nausées, pâleur, sueurs, jambes flageo lantes) dans un contexte favorisant (chaleur, émotion, station debout prolongée, phobie du sang, stress aigu…). Le réveil est nor mal, mais souvent accompagné d’une asthénie intense. La syncope vasovagale atypique survient sans prodromes, ni facteur déclenchant évident.
Syncope par hypersensibilité du sinus carotidien L’hypersensibilité sinocarotidienne est la survenue d’une bradycar die prolongée après compression du sinus carotidien, entraînant une perte de connaissance. Cette compression peut survenir lors des mou vements de rotation de la tête, du rasage, d’un col de chemise ou d’une cravate trop serrés ou encore lors d’un massage. Sa prévalence semble importante chez les sujets âgés [8].
Syncope situationnelle Il s’agit des syncopes survenant dans des contextes particuliers : toux (ictus laryngé), stimulation gastrointestinale (déglutition, défécation, douleur viscérale), syncope postmictionnelle nocturne, notamment chez le sujet âgé, manœuvre de Valsalva prolongée (expiration à glotte fermée), port de charge lourde et douleur intense.
Syncope d’origine cardiaque, cardiovasculaire ou vasculaire
Troubles du rythme ou de la conduction Les troubles du rythme et/ou de la conduction sont souvent à l’ori gine de PCB et en particulier de syncope d’AdamsStokes. Il s’agit d’une perte de connaissance transitoire brutale, à l’emportepièce, sans prodrome et traumatique évoquant d’emblée une cause cardiogénique. Elle constitue la deuxième cause la plus fréquente de syncope et sur vient le plus souvent chez les patients de plus de 60 ans. Les patholo gies retrouvées à l’origine de pertes de connaissance syncopales sont : • les troubles de conduction sinoatriaux : bloc sinoauriculaire (BSA) de type 3, maladie rythmique auriculaire liée à l’association aléatoire de
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