Dépendance aux opiacés et au cannabis
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Description

En 2014, dans une enquête de l’Inpes en population générale française, 1,5 % des 18-64 ans déclarent avoir expérimenté l’héroïne au moins une fois au cours de leur vie, et 0,2 % en avoir consommé dans l’année. Dans l’enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense (Escapad) de 2017, 0,7 % des jeunes âgés de 17 ans participant à la journée de préparation déclarent avoir expérimenté l’héroïne au moins une fois. L’expérimentation de Purple drank, associant codéinés, antihistaminiques et alcool concernait 8,5 % des adolescents de 17 ans en 2017.Il n’y a pas d’études en France évaluant la fréquence de la dépendance à l’héroïne dans la population générale. Les études épidémiologiques anglo-saxonnes – National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Conditions (NESARC), National Comorbidity Survey, National Survey on Drug Use and Health et Survey of Mental Health and Well Being (les deux premières aux États-Unis, la troisième en Australie) – relèvent une fréquence de la dépendance aux opiacés, selon les critères DSM-IV, de 0,1 à 0,3 % dans les 12 mois précédant l’évaluation et de 0,3 à 1,1 % sur la vie entière ; l’âge moyen du début de la consommation d’héroïne est de 18 ans.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 7
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Addictologie
Chapitre S17P01C03 Dépendance aux opiacés et au cannabis
X L A D AVIER AQUEILLE ET LAIN ERVAUX
Dépendance aux opiacés
Données épidémiologiques[8, 4]
3 0 C 1 0 P  17 S
03 C 01 P 7 S1
En 2014, dans une enquête de l’Inpes en population générale française, 1,5 % des 18-64 ans déclarent avoir expérimenté l’héroïne au moins une fois au cours de leur vie, et 0,2 % en avoir consommé dans l’année. Dans l’enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense (Escapad) de 2017, 0,7 % des jeunes âgés de 17 ans participant à la journée de préparation déclarent avoir expérimenté l’héroïne au moins une fois. L’expérimentation dePurple drank, associant codéinés, antihis-taminiques et alcool concernait 8,5 % des adolescents de 17 ans en 2017. Il n’y a pas d’études en France évaluant la fréquence de la dépendance à l’héroïne dans la population générale. Les études épidémiologiques anglo-saxonnes – National Epidemiologic Survey on Alcohol and Related Condi-tions (NESARC), National Comorbidity Survey, National Survey on Drug Use and Health et Survey of Mental Health and Well Being (les deux premières aux États-Unis, la troisième en Australie) – relèvent une fré-quence de la dépendance aux opiacés, selon les critères DSM-IV, de 0,1 à 0,3 % dans les 12 mois précédant l’évaluation et de 0,3 à 1,1 % sur la vie entière ; l’âge moyen du début de la consommation d’héroïne est de 18 ans.
Effets de la consommation d’opiacés
L’héroïne est généralement injectée par voie intraveineuse, plus rare-ment consommée par voie intranasale (sniff) ou fumée. Les échantil-lons d’héroïne brune saisis par la police française ont des taux de pureté de 7 à 17 % en moyenne. La consommation d’autres opiacés est plus rare : sulfates de morphine détournés de leur usage, injectés par voie intraveineuse ou codéine par voie orale, à doses élevées. Les effets de l’héroïne et des autres opiacés sont très variables d’un individu à l’autre, la plupart des individus en population générale ne rapportant pas d’effets euphorisants. Les sujets dépendants aux opiacés rapportent des sensations d’euphorie intense, notamment lors des pre-mières consommations, suivies de sédation et de sensations de bien-être durant 4 à 6 heures. À l’examen clinique, les sujets présentent des troubles de l’attention, une dysarthrie, un myosis et parfois des nausées ou des vomissements, notamment lors des premières prises. Cette phase d’euphorie est suivie d’une symptomatologie de sevrage en miroir, avec dysphorie, irritabilité et anxiété.
Aspects pharmacologiques[4]
L’héroïne, ou di-acétyl-morphine, est rapidement métabolisée au niveau hépatique (demi-vie comprise entre 3 et 10 minutes) en 6-mono-
S17P01C03
acétyl-morphine (demi-vie comprise entre 1 heure 30 et 4 heures), puis en morphine. Les métabolites opiacés, notamment la morphine, peuvent être retrouvés dans les analyses toxicologiques urinaires jusqu’à trois jours après la dernière prise. Au niveau cérébral, l’héroïne et les autres opiacés ont une action ago-niste des récepteurs opiacésμcérébraux, induisant des effets d’analgé-sie centrale, de dépression respiratoire, de myosis et de ralentissement de la motilité intestinale. Ces effets sont bloqués par les antagonistes morphiniques, la naloxone et la naltrexone. L’activation des récepteursμinhibe les récepteurs GABA inhibiteurs des récepteurs dopaminergiques au niveau de l’aire tegmentale ventrale, induisant une augmentation de la transmission dopaminergique dans le système dopaminergique méso-cortico-limbique, en particulier dans le nucléus accumbens, situé dans le striatum. L’activation de ce système « de récompense » favorise le renforcement positif de la consommation. Les opiacés diminuent également l’activité noradrénergique cérébrale.
Caractéristiques et étiopathogénie
La dépendance aux opiacés est caractérisée par uncravingintense, le retentissement de la consommation sur la santé physique, psycholo-gique et/ou sur la vie familiale, professionnelle et sociale des patients. L’ensemble de leur vie finit par s’organiser autour du produit. Les cri-tères de troubles liés à une substance opiacée (dépendance) sont au nombre de 11 dans le DSM-5 (Tableau S17-P01-C03-I) et de 6 dans
Tableau S17P01C03ICritères des troubles liés à une substance selon le DSM-5. Présence d’au moins deux symptômes pendant 12 mois : – substance (opiacés, cannabis) consommée en quantité plus importante ou pendant plus longtemps que prévu – désir ou efforts infructueux pour diminuer ou contrôler la consommation – beaucoup de temps passé pour obtenir la substance, la consommer ou récupérer des effets craving: envie irrésistible de consommer des substances – difficultés à remplir ses obligations professionnelles, scolaires ou familiales en raison de la consommation – consommation malgré la survenue de problèmes relationnels ou sociaux persistants liés à la consommation – activités sociales, professionnelles ou de loisirs réduites ou abandonnées en raison de la consommation – consommation répétée dans des situations potentiellement dangereuses – consommation poursuivie malgré la survenue de problèmes psychologiques ou physiques liés aux substances – tolérance, avec au moins un symptôme : besoin de quantités plus fortes de substance pour obtenir les mêmes effets et/ou diminution des effets avec les mêmes quantités – manifestation de sevrage, avec au moins un symptôme : syndrome de sevrage spécifique et/ou consommation pour atténuer les symptômes de sevrage Dépendance légère : présence de deux ou trois symptômes ; dépendance moyenne : présence de quatre ou cinq symptômes ; dépendance sévère : présence de six symptômes ou plus
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