Dépendance tabagique
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Dépendance tabagique , livre ebook

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Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. Un fumeur régulier sur deux mourra d’une maladie liée au tabac s’il ne s’arrête pas de fumer durablement. En France, on estime à 73 000 le nombre de décès imputables au tabac dont 59 000 hommes et 14 000 femmes en 2004.

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Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 0
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Addictologie
Chapitre S17P01C02 Dépendance tabagique
SIMONEGUILLERMET ETKARINESAUVAGE
Épidémiologie
2 0 C 1 0 P  17 S
02 C  01 P 7 S1
Le tabac est la première cause de mortalité évitable en France. Un fumeur régulier sur deux mourra d’une maladie liée au tabac s’il ne s’arrête pas de fumer durablement. En France, on estime à 73 000 le nombre de décès imputables au tabac dont 59 000 hommes et 14 000 femmes en 2004 (Tableau S17-P01-C02-I). La consommation de tabac après avoir baissé est stable depuis 2014 [7] On évalue à 13 millions le nombre de fumeurs [1]. Chez l’homme, la mortalité due au tabac diminue (Tableau S17-P01-C02-II). Chez la femme, au contraire la mortalité imputable au tabac augmente, une projection de l'OMS en 2012 alertait déjà sur l'augmentation du can-cer bronchique chez la femme [10]. Le risque de développer une pathologie liée au tabac dépend de la dose de tabac fumée (nombre de cigarettes fumées), mais surtout de la durée du tabagisme (nombre d’années de tabagisme). Pour le cancer du poumon, qui est la pathologie la plus spécifique du sujet fumeur, le risque de survenue d’un cancer bronchique est certes proportionnel à la dose fumée, mais surtout proportionnel à la puissance 4 ou 5 de la durée du tabagisme. En conséquence, il y a plus de risque de dévelop-per un cancer du poumon si on fume un paquet de cigarettes pendant 20 ans que deux paquets pendant 10 ans. Fumer le plus tard possible et arrêter le plus tôt possible améliorent l’espérance de vie.
Toxicité du tabac
La fumée de tabac présente une toxicité liée au tabagisme actif et passif [9].
Tableau S17P01C02INombre de décès en fonction du sexe et de l’âge répertorié en France en 2004 [6]. Âge Homme Femme 30-44 2 000 1 000 45-59 16 000 3 000 60-69 13 000 1 000 70-79 17 000 3 000 000000 1 80 11
Tableau S17P01C02IICause de décès imputable au tabac en fonc-tion du sexe en France en 2004 [6]. Cause du décès Homme Femme Cancer du poumon 22 000 4 000 Autres cancers 16 000 2 000 Maladies cardiovasculaires 13 000 5 000 Maladies respiratoires 6 000 2 000 Maladies infectieuses 2 000 1 000
S17P01C02
Toxicité Elle est liée à l’irritation par la chaleur et par ses composants (autour de 4 000), dont certains sont toxiques par contact direct sur les muqueuses. Les composants de la fumée de tabac, après avoir franchi la barrière alvéo-locapillaire, vont passer dans la circulation sanguine. Certains sont cancé-rigènes, comme les nitrosamines ou les hydrocarbures. Plusieurs irritants, dont l’acroléine, altèrent les mécanismes de défense contre les infections et favorisent l’inflammation chronique des muqueuses respiratoires. Le monoxyde de carbone présente une toxicité cardiovasculaire. La nicotine contenue dans la fumée de tabac est beaucoup plus dangereuse par sa puissance addictogène que par son pouvoir pathogène. Le tabagisme passif est responsable chez l’adulte exposé d’une augmen-tation du risque d’accident coronarien et vasculaire cérébral et de survenue de cancers bronchiques. C’est un facteur aggravant d’un asthme existant. Chez la femme enceinte fumeuse, le tabac provoque un retard de croissance intra-utérin avec une diminution du poids de naissance. Le tabagisme pas-sif multiplie par deux le risque de mort subite du nourrisson. Chez l’enfant, il augmente le risque d’otites et d’infections respiratoires basses. Il n’y a pas de « petite cigarette », la toxicité liée au tabac existe dès la première cigarette fumée, ce qui explique aussi la toxicité liée au tabagisme passif.
Mécanismes neurobiologiques de la dépendance tabagique
La nicotine est le principal responsable de la dépendance tabagique. Elle est inhalée dans la fumée, passe la barrière alvéolocapillaire, se fixe en moins de 10 secondes sur les récepteurs nicotiniques de l’acétyl-choline du système nerveux central et des ganglions paravertébraux pro-voquant une sensation de plaisir quand les neurones dopaminergiques sont stimulés au niveau de l’aire tegmentale ventrale et le noyau accu-mbens (circuit de récompense) et un effet psychostimulant par la libéra-tion d’autres neuromédiateurs comme la noradrénaline et la sérotonine. Ce laps de temps très court entre l’inhalation et l’activation des récep-teurs explique que la nicotine soit un des produits les plus addictogènes qui existent. Ce « shoot » nicotinique induit et entretient la dépendance. Les récepteurs stimulés par la nicotine libèrent de la dopamine. En cas d’exposition aiguë, le pic de nicotinémie provoque une augmentation de dopamine intracérébrale associée à un effet renforçateur. En cas d’expo-sition chronique, les récepteurs sont désensibilisés. La stimulation des récepteurs désensibilisés entraîne une faible libération de dopamine intracérébrale, donc un effet renforçateur minime. La désensibilisation des récepteurs au cours d’une exposition chro-nique à la nicotine explique, par phénomène de neuro-adaptation, leur augmentation en nombre. Un fumeur qui vient de fumer a un taux plasmatique de nicotine au-dessus d’un certain seuil, ses récepteurs nicotiniques sont désensibilisés. Au bout d’un certain temps sans fumer, la nicotinémie baisse au-dessous de ce seuil, les récepteurs retrouvent leur état fonctionnel de récepteurs sensibles dont le nombre augmenté serait à l’origine du syndrome de manque. La prise d’une cigarette entraîne un pic nicotinique qui stimule à nouveau le système de récompense cérébral mais qui, surtout, supprime le manque en favorisant le retour des récepteurs à l’état de désensibilisation. On peut ainsi comprendre comment la notion de « plaisir » du fumeur occasionnel débutant se transforme chez le fumeur régulier en « besoin » ou « soulagement d’un manque ».
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