Dépendances comportementales
4 pages
Français

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris

Dépendances comportementales , livre ebook

Découvre YouScribe en t'inscrivant gratuitement

Je m'inscris
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus
4 pages
Français
Obtenez un accès à la bibliothèque pour le consulter en ligne
En savoir plus

Description

Les cliniciens ont remarqué que certains comportements évoquaient celui des dépendants aux produits tels l’alcool, le tabac, les produits illicites, etc. En effet, les mêmes éléments d’envahissement de la pensée, d’impulsivité, d’impossibilité de contrôle ou d’arrêt, malgré leurs conséquences négatives dans la vie quotidienne, ont été retrouvés dans les conduites vis-à-vis des jeux d’argent et de hasard, des achats, d’internet et du sport. L’ensemble de ces comportements est à l’origine source de plaisir. Le plaisir, l’intérêt et la motivation dans ces comportements peuvent être importants sans être pathologiques. L’addiction comportementale se traduit par la focalisation sur un objet d’intérêt unique, devenu un véritable besoin plus qu’un désir, et la poursuite de ce comportement malgré ses conséquences négatives sur la vie sociale, affective ou sur la santé. Le comportement devient pathologique lorsque les conséquences néfastes l’emportent sur le plaisir obtenu et lorsque, malgré cela, le sujet continue.Ce sont les similitudes comportementales qui ont servi de point de départ à la description des addictions comportementales. En effet, un faisceau d’éléments comme les similitudes cliniques, les données épidémiologiques, l’évolution fluctuante et progressive des troubles, ainsi que certaines modalités thérapeutiques communes ont permis de rattacher ces conduites au spectre des addictions bien que cette appartenance soit débattue. En effet, cette appellation est discutée puisque, pour certains, ces conduites relèvent « d’un trouble du contrôle des impulsions » au même titre que la pyromanie, la trichotillomanie ou la kleptomanie ou du spectre des troubles obsessionnels compulsifs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2019
Nombre de lectures 1
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

1
Addictologie
Chapitre S17-P01-C04
Dépendances comportementales
A P YMERIC ETIT
4 0 C 1- 0 P - 17 S
04 C  01 P 17 S
Les cliniciens ont remarqué que certains comportements évoquaient celui des dépendants aux produits tels l’alcool, le tabac, les produits illi-cites, etc. [30]. En effet, les mêmes éléments d’envahissement de la pen-sée, d’impulsivité, d’impossibilité de contrôle ou d’arrêt, malgré leurs conséquences négatives dans la vie quotidienne, ont été retrouvés dans les conduites vis-à-vis des jeux d’argent et de hasard, des achats, d’internet et du sport. L’ensemble de ces comportements est à l’origine source de plai-sir. Le plaisir, l’intérêt et la motivation dans ces comportements peuvent être importants sans être pathologiques. L’addiction comportementale se traduit par la focalisation sur un objet d’intérêt unique, devenu un véri-table besoin plus qu’un désir, et la poursuite de ce comportement malgré ses conséquences négatives sur la vie sociale, affective ou sur la santé. Le comportement devient pathologique lorsque les conséquences néfastes l’emportent sur le plaisir obtenu et lorsque, malgré cela, le sujet continue. Ce sont les similitudes comportementales qui ont servi de point de départ à la description des addictions comportementales. En effet, un faisceau d’éléments comme les similitudes cliniques, les données épi-démiologiques, l’évolution fluctuante et progressive des troubles, ainsi que certaines modalités thérapeutiques communes ont permis de rat-tacher ces conduites au spectre des addictions bien que cette apparte-nance soit débattue. En effet, cette appellation est discutée puisque, pour certains, ces conduites relèvent « d’un trouble du contrôle des impulsions » au même titre que la pyromanie, la trichotillomanie ou la kleptomanie ou du spectre des troubles obsessionnels compulsifs.
Définition
Les « dépendances comportementales » ou « addictions sans drogue » sont définies par des conduites morbides dont le principal élément est l’assuétude à un comportement qui, par sa répétition, entraîne la perte de contrôle et entraîne des dommages [3]. Cette notion a été construite à partir du modèle des addictions à un produit et a été permise par l’évolution de la notion d’addiction, qui n’impose plus de signes physiques de dépendance. Elles constituent un groupe hétérogène, dans lequel on retrouve le jeu pathologique, les achats compulsifs, la cyberdépendance, l’addiction au travail, au sport et au bronzage. Tous ces troubles ne correspondent pas rigoureusement aux critères proposés par Aviel Goodman [13]. Leur appartenance au spectre des conduites addictives est discutée.
Diagnostic
Goodman établit le diagnostic d’addiction comportementale par la présence de deux critères parmi les suivants : – échecs successifs pour contrôler le comportement : « perte de contrôle » pendant le comportement ; – poursuite du comportement en dépit des conséquences négatives ;
S17P01C04
– dimension hédonique au début de l’addiction ; – conditionnement secondaire par des facteurs internes et externes de contrainte (dysphorie, ennui, etc.). Marks [4] a établi une liste de traits communs aux dépendances chimiques et comportementales parmi lesquels la difficulté à résister à l’impulsion, une sensation de tension et d’excitation croissant avec le passage à l’acte, un plaisir et un soulagement au moment du compor-tement ou juste après.
Émergence de la notion d’addiction comportementale
Dès 1945, Otto Fenichel avait noté que certains comportements impul-sifs répétitifs se caractérisaient par la présence d’une « obligation compor-tementale » proche de celle retrouvée dans la dépendance à l’alcool ou aux drogues. Dans le chapitre consacré aux perversions et névroses impulsives deLa Théorie psychanalytique des névroses: « Les méca- (1953), il écrit nismes et les symptômes des toxicomanies peuvent se présenter également en dehors de l’emploi de toutes drogues. » « [Ces] toxicomanies sans drogue [sont] des impulsions morbides, des tentatives infructueuses de maîtriser la culpabilité, la dépression ou l’angoisse par l’activité. » En 1975, dansLove and Addiction, Peele et Brodsky établissent un parallèle entre dépendance aux drogues et dépendance à une personne. Peele précise que c’est d’une expérience que l’on devient dépendant et non d’une substance. En 1990, Isaac Marks publie un article, intitulé «Behavioral (non-che-mical) addictions», dans lequel il expose les similitudes et les différences entre les addictions aux substances et ce qu’il définit comme addictions comportementales (troubles obsessionnels-compulsifs, achats compul-sifs, jeux pathologiques, boulimie, hypersexualité, trichotillomanie, kleptomanie, syndrome de Gilles de la Tourette). Malgré des tentatives d’établir des critères diagnostiques spécifiques, le concept d’addiction ne figurait pas parmi les classifications internationales de psychiatrie, DSM-IV et CIM-10 ; mais il a été introduit dans le DSM-5.
Pertinence du concept d’addiction comportementale
Caractéristiques cliniques communes
Il existe des caractéristiques cliniques communes à l’ensemble des addictions. Les addictions avec ou sans substances sont caractérisées par la répétition, la contrainte, l’impulsivité, la compulsion, l’envahis-sement de la pensée, la perte de contrôle, l’envie irrépressible précédant l’engagement dans le comportement, la focalisation sur un objet d’intérêt unique et la poursuite malgré les conséquences négatives. Tous ces comportements permettent à l’origine d’obtenir du plaisir ou un apaisement. Le comportement devient pathologique lorsqu’il est poursuivi alors que les conséquences néfastes l’emportent sur le plaisir. On retrouve de nombreuses caractéristiques cliniques communes dans les dépendances aux substances, la boulimie, le jeu pathologique et l’addiction sexuelle : – lescaractéristiques comportementales: réduction du champ d’acti-vité, poursuite en dépit des conséquences négatives (dettes, actes médi-
  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents