La diarrhée chronique est un symptôme fréquent chez l’adulte. On estime à 5 % sa prévalence dans la population générale [7], [11]. Elle est définie par l’émission de selles molles ou liquides, plus de 3 fois par jour pendant plus de 4 semaines [8]. Elle peut être intermittente ou continue. La diarrhée chronique doit être distinguée de l’incontinence fécale (selles de consistance normale), du syndrome rectal (émissions de sang et de glaires mais pas de selles liquides) et de la fausse diarrhée associée au fécalome. Les principaux mécanismes sont la diarrhée par malabsorption (qui regroupe maldigestion luminale et malabsorption entérocytaire), la diarrhée motrice (accélération du transit), la diarrhée osmotique (appel d’eau par hyperosmolalité intraluminale), la diarrhée sécrétoire (qui regroupe la diarrhée lésionnelle ou inflammatoire et la diarrhée sécrétoire sans lésion intestinale) et la diarrhée volumogénique (dans le syndrome de Zollinger-Ellison). Cette classification par mécanismes est difficile à utiliser en pratique. De plus, une même cause est parfois associée à plusieurs mécanismes. C’est pourquoi, nous proposons une classification par organe et par cause, d’utilisation plus pratique.Prise en charge non spécifiqueLes malades qui ont une diarrhée chronique sont à risque de déshydratation, d’hypokaliémie, d’acidose métabolique, d’hypomagnésémie, de carences en vitamines (B12, folates, A, D, E, K) et en oligo-éléments. L’état nutritionnel doit systématiquement être évalué par l’histoire pondérale (comparaison du poids actuel et du poids prémorbide rapportée au temps), la mesure de l’albumine et de l’indice de masse corporelle. L’examen physique recherche des signes de dénutrition avec des œdèmes, une fonte musculaire, une altération des phanères ou une atteinte des muqueuses (glossite, stomatite). La correction des troubles hydro-électrolytiques, des carences et de la dénutrition fait partie intégrante de la prise en charge des malades avec diarrhée chronique.
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