Douleur en oncologie
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Douleur en oncologie , livre ebook

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Près de 355 000 nouveaux cancers ont été diagnostiqués en France en 20121. Les progrès réguliers de leur prise en charge ont permis une amélioration de la survie globale des patients, au prix parfois de séquelles, notamment douloureuses. Ainsi 20 à 45 % des patientes traitées pour un cancer du sein gardent-elles des douleurs 5 ans après [4],[9]. Si la guérison est une perspective régulièrement atteinte, le cancer a également été la cause de 152 000 décès en 2010 en France2, précédés par des mois ou des années d’évolution d’une maladie chronique régulièrement pourvoyeuse de douleur. La douleur au cours de la maladie cancéreuse reste en effet un symptôme fréquent, et sa prévalence a peu évolué au cours des vingt dernières années. Dans l’étude européenne EPIC, réalisée en 2006 et 2007, 76 % des patients cancéreux interrogés (et 62 % des patients français) présentaient des douleurs modérées à sévères liées au cancer, quotidiennes pour plus de la moitié d’entre eux [1]. Et même lorsqu’elle est identifiée, la douleur liée au cancer est encore sous-traitée dans 25 à 60 % des cas à travers le monde, y compris dans les pays les plus développés [3].

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Publié par
Date de parution 01 janvier 2018
Nombre de lectures 7
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Chapitre S10P01C08 Douleur en oncologie
G C ISELLE HVETZOFF
8 1C0 0P0 1 S
1
Près de 355 000 nouveaux cancers ont été diagnostiqués en France (1) en 2012 . Les progrès réguliers de leur prise en charge ont permis une amélioration de la survie globale des patients, au prix parfois de séquelles, notamment douloureuses. Ainsi 20 à 45 % des patientes traitées pour un cancer du sein gardentelles des douleurs 5 ans après [4, 9]. Si la guérison est une perspective régulièrement atteinte, le can (2) cer a également été la cause de 152 000 décès en 2010 en France , pré cédés par des mois ou des années dévolution dune maladie chronique régulièrement pourvoyeuse de douleur. La douleur au cours de la maladie cancéreuse reste en effet un symptôme fréquent, et sa préva lence a peu évolué au cours des vingt dernières années. Dans létude européenne EPIC, réalisée en 2006 et 2007, 76 % des patients cancé reux interrogés (et 62 % des patients français) présentaient des dou leurs modérées à sévères liées au cancer, quotidiennes pour plus de la moitié dentre eux [1]. Et même lorsquelle est identifiée, la douleur liée au cancer est encore soustraitée dans 25 à 60 % des cas à travers le monde, y compris dans les pays les plus développés [3].
Étiologie et physiopathologie
On peut distinguer deux grandes catégories de douleurs au cours de la maladie cancéreuse, celles liées au cancer luimême ou à ses méta stases, et celles liées aux soins quil nécessite. Il faut y ajouter bien entendu la possibilité de toute autre douleur indépendante, soit parce quelle préexistait (migraine, lombalgie), soit parce quelle survient de manière intercurrente.
Douleurs liées à l’évolution tumorale locale ou à distance
Les tumeurs les plus fréquemment pourvoyeuses de douleurs, lors du diagnostic initial, sont les cancers du pancréas, les tumeurs ORL, les mésothéliomes, les tumeurs osseuses (myélome, sarcome). Les prin cipales localisations secondaires douloureuses sont les atteintes osseuses (cancer du sein, du rein, de la prostate, du poumon, myélome multi ple) et des structures neurologiques (périphériques par compression ou envahissement ganglionnaire, tronculaire ou plexique, ou centrales par épidurite, méningite ou atteinte cérébrale avec hypertension intracrâ nienne). Mais on peut rencontrer également des atteintes douloureuses multiples : hépatiques (proches de la capsule de Glisson), pleurales, cutanées, musculaires, etc., ainsi que des douleurs par distension dorganes creux (occlusion sur carcinose péritonéale). Les douleurs dorigine cancéreuse sont majoritairement nocicep tives, inflammatoires et/ou mécaniques, au niveau du site tumoral. Des caractéristiques neuropathiques sont également retrouvées chez envi
(1) Estimation de lInstitut national de veille sanitaire, 2012 (www.invs.sante.fr). (2) Source : Agence internationale de recherche sur le cancer (www.iarc.fr).
S10P01C08 • Douleur en oncologie
ron 20 % des patients. Il importe donc den faire une recherche systé matique.
Douleurs liées aux soins et aux thérapeutiques La prise en compte de la douleur liée aux soins a été un des axes prio ritaires des plans gouvernementaux de lutte contre la douleur 2002 (3) 2005 et 20062010 . En cancérologie, chacun des grands champs daction thérapeutique peut être pourvoyeur de douleurs qui méritent une attention particulière à chaque étape :  chirurgie : douleur aiguë postopératoire, douleur neuropathique chronique après chirurgie, en particulier mammaire, thoracique, abdo minale, ORL ;  radiothérapie : douleur aiguë en cours de radiothérapie, en parti culier au niveau des muqueuses digestives, vésicales et de la peau, dou leur neuropathique chronique postradiochimiothérapie (en particulier ORL, plus exceptionnelle plexites radiques) ;  oncologie médicale : mucite aiguë sous anthracyclines ou sous 5 fluorouracil, douleurs musculaires et articulaires des taxanes, neuro pathies périphériques chroniques sous sels de platine, alcaloïdes ou douleurs articulaires sous antiaromatases ;  soins de support : céphalées liées aux érythropoïétines (EPO) ou aux sétrons, douleurs osseuses sous facteurs de croissance hématopoïé tiques, douleurs abdominales sous opioïdes ;  organisation pratique des soins : ponction veineuse, artérielle, de chambre implantable, pose de voie veineuse centrale ou périphérique, de sonde urinaire, de sonde nasogastrique, biopsies diverses, ponction lombaire, dascite, pleurale, pansements, toilette douloureuse, mobili sation, etc.
Prise en charge de la douleur liée au cancer
Traitements spécifiques
Sans quil ne retarde jamais le soulagement du symptôme, le traite ment spécifique de la cause de la douleur doit être mis en uvre sans délai chaque fois que cela est possible, en cohérence avec le projet thé rapeutique global, dans le cadre du programme personnalisé de soins (4) (PPS) déterminé en réunion de concertation pluridisciplinaire :  chirurgie dexérèse tumorale ou de stabilisation osseuse ;  radiothérapie à visée curatrice ou antalgique ;  traitement médical cancérologique à visée curative ou palliative.
Traitements médicamenteux opioïdes en cancérologie Le traitement de première intention des douleurs cancéreuses repose encore aujourdhui sur les principes de lOrganisation mondiale de la santé (OMS) et léchelle dantalgiques à trois niveaux, revalidés à plu sieurs reprises en France [7] et au niveau international [12].
Principes généraux[7] La voie orale est la voie de référence [2]. Le traitement repose sur un traitement à heures fixes, sans attendre la réapparition de la douleur, en fonction de la demivie des produits utilisés. Il associe la possibilité
(3) Plans douleur 20022005 et 20062010 (www.sante.gouv.fr). (4) Plans Cancer 2003 et 2009 (www.ecancer.fr).
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