La douleur chronique post-chirurgicale (DCPC) a été définie par W. Macrae en 1999 par quatre points [30], [34], [43] :– la douleur apparaît après la chirurgie ;– la douleur persiste plus de 2 mois après la chirurgie ;– les autres causes de douleur ont été éliminées, notamment une infection et/ou récidive tumorale ;– la douleur est sans lien avec la douleur pré-opératoire.ÉpidémiologieLes revues générales sur la douleur chronique post-chirurgicale décrivent une incidence globale de 30 % [18], [30], [33], [43]. Cette incidence n’est plus que de 5 à 10 % lorsque l’on considère uniquement les douleurs sévères [30]. Si on rapporte ces chiffres au nombre d’actes chirurgicaux, le nombre de nouveaux patients douloureux chroniques après chirurgie est certainement de plusieurs dizaines de milliers en France. L’étude de cohorte TROMSO norvégienne est la première à chiffrer l’incidence de la douleur chronique post-chirurgicale en population générale. Cette étude rapporte que 18,3 % de la population opérée dans les 3 années précédentes souffriraient d’une douleur chronique post-chirurgicale modérée à sévère. La moitié de ces douleurs auraient des caractéristiques neuropathiques et, dans deux tiers des cas, la douleur chronique post-chirurgicale serait localisée aux membres [27].
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La douleur chronique postchirurgicale (DCPC) a été définie par W. Macrae en 1999 par quatre points [30, 34, 43] : la douleur apparaît après la chirurgie ; la douleur persiste plus de 2 mois après la chirurgie ; les autres causes de douleur ont été éliminées, notamment une infection et/ou récidive tumorale ; la douleur est sans lien avec la douleur préopératoire.
Épidémiologie
Les revues générales sur la douleur chronique postchirurgicale décrivent une incidence globale de 30 % [18, 30, 33, 43]. Cette inci dence nest plus que de 5 à 10 % lorsque lon considère uniquement les douleurs sévères [30]. Si on rapporte ces chiffres au nombre dactes chirurgicaux, le nombre de nouveaux patients douloureux chroniques après chirurgie est certainement de plusieurs dizaines de milliers en France. Létude de cohorte TROMSO norvégienne est la première à chiffrer lincidence de la douleur chronique postchirurgicale en popula tion générale. Cette étude rapporte que 18,3 % de la population opérée dans les 3 années précédentes souffriraient dune douleur chronique postchirurgicale modérée à sévère. La moitié de ces douleurs auraient des caractéristiques neuropathiques et, dans deux tiers des cas, la douleur chronique postchirurgicale serait localisée aux membres [27].
Impact sur la qualité de vie
La douleur chronique postopératoire a un retentissement impor tant sur la qualité de vie. Plus de la moitié des patients en souffrant ont des troubles du sommeil et présentent des troubles de lhumeur à type de dépression ou danxiété [42]. Quatre patients sur cinq consomment plus de deux antalgiques quotidiennement. Les opioïdes forts prennent la première place dans les médicaments les plus prescrits dans la douleur chronique postchirurgicale [42]. Le coût direct de la dou leur chronique postchirurgicale lié aux soins et les coûts indirects cau sés par linaptitude au travail sont considérables. Limpact économique a été estimé à 40 000 dollars par an et par patient aux ÉtatsUnis [42].
Évolution naturelle
Lévolution de la prévalence de douleur chronique postchirurgicale semble diminuer au cours du temps [8]. Ainsi son incidence après une tho racotomie estelle de 57 % à 1 an, de 36 % à 4 ans et de 21 % à 7 ans [35]. Dans la mastectomie dans un quart des cas, la douleur chronique post
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chirurgicale finit par disparaître et dans un tiers persiste avec une intensité moindre [10]. Cependant, les douleurs qui persistent sont plus sévères et présentent le plus souvent des caractéristiques neuropathiques [16, 35].
Facteurs de risque(Tableau S10P01C03I)
Facteurs chirurgicaux
Lincidence de la douleur chronique postchirurgicale varie dun fac teur de 1 à 10 selon le type de chirurgie [16]. La douleur chronique
Tableau S10P01C03IFacteurs de risque pré, per et postopéra toire de douleur chronique postchirurgicale. Facteurs démographiques Jeune Femme Facteurs psychiques État anxieux Dépression Catastrophisme Facteurs sociaux Arrêt de travail prolongé Histoire douloureuse Douleur sur site ou à distance Durée de l’évolution de la douleur Présence de douleur neuropathique Consommation d’opioïdes Facteurs physiologiques Hyperalgésie diffuse Modulation de la douleur défaillante (CIDN faible) Facteurs génétiques Phénotype : antécédents personnels ou familiaux de syndrome douloureux régional complexe Génotype Traumatisme chirurgical Diminue – chirurgie miniinvasive – techniques d’épargnes nerveuses – identification nerveuse Augmente – durée de la chirurgie – importance du traumatisme chirurgical – lésion nerveuse partielle > section – reprise chirurgicale – inflammation Type d’anesthésie Diminue – utilisation du protoxyde d’azote – analgésie locorégionale prolongée – kétamine – analgésie multimodale Douleur postopératoire Intensité de la douleur aiguë Prolongation de la douleur postopératoire Hyperalgésie péricicatricielle Caractéristique neuropathique de la douleur Traitements associés Chimiothérapie/radiothérapie CIDN : contrôle inhibiteur diffus.